Hôpital thermal des armées

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Hôpital thermal des armées
Présentation
Type
Ancien hôpital (d), hôpitalVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Ville d'Amélie-les-Bains-Palalda (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Usage
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

L'hôpital thermal des armées est un ensemble immobilier (terrain et bâtiments) construit au XIXe siècle sur la commune d'Amélie-les-Bains-Palalda, dans le département français des Pyrénées-Orientales. Initialement conçu pour servir d'hôpital thermal pour l'armée française, il est désaffecté.

Historique[modifier | modifier le code]

L'hôpital thermal[modifier | modifier le code]

Vue générale d'Amélie-les-Bains et de l'hôpital, par E. Génieys.

Le bâtiment dans sa conception et son usage initiaux sont décrits ainsi en 1862, par le docteur Génieys[1] :

« Les constructions composent trois corps de bâtiment, formant les trois côtés d'une cour plantée d'arbres et rafraîchie par un jet d'eau qui s'élève à douze mètres. Les deux côtés parallèles, de vingt-cinq mètres de longueur, sur dix mètres de largeur et quinze de hauteur, éclairés par vingt fenêtres à chacun des trois étages, contiennent, l'un : logements de cent officiers avec, chambres de deux, trois et quatre lits, avec; salons de jeu et de lecture ; l'autre : personnel et bureaux de l'administration, pharmacie, etc.

Le bâtiment du milieu, long de quarante-huit mètres, sur dix de largeur, est élevé de trois étages éclairés chacun par trente-six fenêtres. Il contient, au rez-de-chaussée, cuisine, magasins, réfectoires, promenoirs, etc., et, aux étages supérieurs, des dortoirs pour quatre cents sous-officiers et soldats ; ces salles, ayant une fenêtre à chaque bout, sont établies dans le sens de la largeur du bâtiment; elles sont bien éclairées, facilement ventilées ; elles ne contiennent que seize lits et peuvent de suite être rendues indépendantes, dans un cas d'épidémie. »

En 1923, le journal L'Indépendant signale que « comme tous le ans » le jour de la Fête des Morts l'hommage aux militaires d'Amélie tués pour la France prend la forme d'un cortège dont le départ a lieu dans le parc de l'hôpital thermal des armées, pour finir devant la mairie. L'idée de construire un monument aux morts dans ce parc est lancée par le conseil municipal le , après un premier projet inabouti lancé en 1922 par le journal Le Cri catalan. Il est construit en 1946 devant la chapelle[2].

Le début des années 1990 marque un vaste plan de restructuration du ministère de la Défense. De nombreux établissements doivent être fermés, dont l'hôpital thermal d'Amélie. Il est décidé que les curistes militaires, qui pouvaient être soignés gratuitement à l'hôpital thermal d'Amélie-les-Bains, bénéficieront d'une convention pour conserver la gratuité dans d'autres lieux. Le plan visant notamment à fermer cet hôpital est rendu public par le ministère le , avec décision de fermeture le , puis la remise aux domaines le de la même année. Le , le sénateur des Vosges Albert Voilquin pose une question écrite au gouvernement dans laquelle il fait état de « bruits » concernant « l'acquisition de l'hôpital [...] convoitée par un complexe thermal pour clientèle fortunée, en rasant éventuellement, si besoin était, les bâtiments »[3].

Depuis 1999, vers un centre thermoludique ?[modifier | modifier le code]

L'hôpital thermal des armées est acheté par la commune d'Amélie-les-Bains-Palalda en 1999 pour un coût de 3,87 millions d'euros afin d'en faire un établissement thermal. Pour cela, la commune contracte un prêt d'une durée de 23 ans. N'ayant pas trouvé d'investisseur pour cette activité, la commune décide de faire du bâtiment un centre thermoludique. Le projet comprend un centre de remise en forme, un parc de stationnement et un hôtel de luxe[4].

L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le [5]. L'arrêté précise la protection : « l'ensemble du bâti correspondant à l'état historique initial avec les corps de bâtiments, l'aqueduc, les murs de soutènement et de clôture ainsi que les parcelles correspondantes, figurant au cadastre section C parcelles 226 et 227 » d'une superficie respective de 17,15 a et 1,633 5 ha.

En 2014 la mairie signe une convention avec une société privée pour une transformation en centre thermoludique, pour une ouverture initialement prévue en 2016. Il est prévu d'y accueillir cent mille personnes par an[6].

Divers problèmes financiers sont signalés par la chambre régionale des comptes en 2018, qui conseille à la commune d'abandonner le projet, ses finances étant mises en difficulté notamment par un autre grand projet non réalisé dans les gorges du Montdony[7].

Cependant, les travaux ne sont pas exécutés à temps. En , l'ancien hôpital est décrit comme « un lieu à l'abandon, envahi par les ronces »[8]. Le même mois, le quotidien sportif L'Équipe annonce que le projet de centre thermo-ludique est, avec d'autres monuments historiques, au centre d'une possible affaire d'escroquerie dont les victimes seraient plusieurs dizaines de footballeurs professionnels. Il s'agissait pour eux d'investir de fortes sommes dans des travaux pour obtenir une défiscalisation au titre de la loi Malraux. Plusieurs plaintes sont déposées[9].

Architecture[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Fiches et documents officiels[modifier | modifier le code]

Articles de presse[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Ernest Génieys, Indicateur médical et topographique d'Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales), Paris, (lire en ligne)
  • Olivier Rimbault, « Les lamelles de plomb gravées d’Amélie-les-Bains- Palalda (66110), inscrites *L-97 (R.I.G.) : un cas d’école pour l’étude des langues rares de l’Antiquité », dans Transports, Mélanges offerts à Joël Thomas, Perpignan, Presses Universitaires de Perpignan, (lire en ligne), p. 187-211
  • Collectif (club cartophile catalan), Les Monuments aux morts des Pyrénées-Orientales : un devoir de mémoire, Rivesaltes, L'Agence, .

Notes et références[modifier | modifier le code]