Glacier de la Marmolada

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Glacier de la Marmolada
Vue du glacier en 2005.
Vue du glacier en 2005.

Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région
Région à statut spécial
Vénétie
Trentin-Haut-Adige
Province
Province autonome
Belluno
Trente
Massif Dolomites (Alpes)
Vallée Val di Fassa
Cours d'eau Avisio
Type Glacier de cirque
Superficie 1,9 km2 (2013)
Altitude du front glaciaire 2 450 m
Coordonnées 46° 26′ 24″ N, 11° 51′ 36″ E

Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Glacier de la Marmolada
Géolocalisation sur la carte : Vénétie
(Voir situation sur carte : Vénétie)
Glacier de la Marmolada
Géolocalisation sur la carte : Trentin-Haut-Adige
(Voir situation sur carte : Trentin-Haut-Adige)
Glacier de la Marmolada

Le glacier de la Marmolada est le plus grand glacier des Dolomites (Alpes), situé en Italie, sur le versant nord de la Marmolada. Il donne naissance à la rivière Avisio et surplombe le lac de Fedaia.

Caractéristiques

Le glacier est la plus grande zone glaciaire des Dolomites. En amont, il est délimité par la crête rocheuse qui culmine à la Punta Rocca (3 309 m) d'où il est possible de voir la Suisse, le Liechtenstein, l'Autriche et l'Allemagne par temps clair. Après le fort recul de ces dernières années, le front s'est installé en amont des éperons rocheux (Sasso delle Undici et Sasso delle Dodici) qui, jusqu'à il y a quelques années, la divisait clairement en trois secteurs (est, centre et ouest). Maintenant, le front apparaît aplati et peu dentelé, même si la subdivision traditionnelle en trois secteurs subsiste. Ces dernières années, il s'est complètement séparé du secteur qui occupe le cirque en aval de la Punta Penia, auquel il était relié à une mince bande de glace : ce secteur constitue désormais un glacier à part entière.

Comme tous les glaciers des Alpes, le glacier de la Marmolada a récemment reculé. En un siècle, sa taille a plus que diminué de moitié : en 2013, il mesurait 190 hectares, tandis qu'en 1910, il mesurait 450 hectares[1]. En une décennie, de 2004 à 2015, il a subi une réduction de 30 % en volume et 22 % en surface[2]. Entre 2017 et 2020, il a perdu quelque 9 hectares par an. À ce rythme, il devrait avoir disparu avant 2031[3].

L'alimentation du glacier est principalement directe, n'étant pas entouré de hautes parois rocheuses qui libèrent des avalanches à sa surface. Une certaine quantité de neige provenant néanmoins des avalanches peut se produire dans le secteur ouest, celui entouré par les crêtes rocheuses qui culminent avec la Punta Rocca et la Punta Penia. Durant les années avec peu de chute de neige ou avec des étés chauds, le glacier est resté presque exempt de neige résiduelle. Les zones crevassées ont également considérablement diminué.

Sur ce glacier, le ski est pratiqué (jusqu'en 2006 le ski d'été également), et il est donc accessible par les remontées mécaniques[4]. Dans le secteur oriental, les remontées atteignent les zones les plus hautes du glacier, près de la Punta Rocca. À 2 700 mètres d'altitude, sous le glacier, se trouve le refuge du glacier de la Marmolada. La voie normale d'ascension vers les différents sommets de la Marmolada implique la montée du glacier.

Première Guerre mondiale

Un pont dans la « ville de glace ».

En 1916, pendant la Grande Guerre, les ingénieurs de l'armée austro-hongroise ont construit un complexe de tunnels, de dortoirs et de dépôts à l'intérieur du glacier de la Marmolada pour relier les différentes positions d'altitude ciblées par les tirs constants des troupes italiennes perchées sur la crête de la Serauta. Le mouvement continu du glacier et la réduction de son épaisseur ont cependant effacé toutes les traces des quelque 10 km de tunnels creusés par les soldats dans les entrailles du glacier, appelés en allemand Eisstadt (littéralement « ville de glace »).

Les troupes alpines italiennes, qui ont fait tout leur possible pour capturer cette importante installation ennemie, se sont également engagés dans la terrible guerre souterraine, menée avec des marteaux-piqueurs et des mines[5]. La dernière découverte de la guerre remonte à septembre 2015 : une cabane en bois austro-hongroise piégée dans la glace[6].

En juin 1990, le musée de la Marmolada est inauguré, le plus haut d'Europe, situé à 2 950 m d'altitude dans la station du téléphérique de Serauta, en bordure du glacier[7].

Notes et références

  1. (it) « Futuristic Acheology », sur Dolomiti Patrimonio Mondiale UNESCO (consulté le )
  2. (it) « Ghiacciai, la Marmolada rischia di scomparire entro 30 anni », sur la Repubblica, (consulté le )
  3. Arnaud P, « Dans moins de 15 ans, ce glacier alpin aura définitivement disparu ! », sur Altitude News, (consulté le )
  4. (it) « Scioglimento ghiacciai », sur Non Sprecare, (consulté le )
  5. (it) « La Grande Guerra », sur www.lagrandeguerra.net (consulté le )
  6. (it) « Incredibile sulle Alpi: ghiacciaio si scioglie e spunta una baracca della Grande Guerra (quindi faceva più caldo)... », sur Meteo Web, (consulté le )
  7. « Marmolada Grande Guerra – Museum of the Great War » (consulté le )