Frédérique Camilleri

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Frédérique Camilleri
Frédérique Camilleri au PC Sécurité du Stade Orange Vélodrome de Marseille en octobre 2023.
Fonction
Préfète de police des Bouches-du-Rhône
-
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (39 ans)
BeyrouthVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Collège Louise Wegmann (en) (baccalauréat) (jusqu'en )
Institut d'études politiques de Paris (master) (-)
Université Columbia (-)
École nationale d'administration (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Distinctions

Frédérique Camilleri, née le à Beyrouth (Liban), est une haute fonctionnaire française et préfète. Elle a été la première femme à occuper le poste de préfète de police des Bouches-du-Rhône de 2020 à 2024[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et études[modifier | modifier le code]

Née le à Beyrouth (Liban)[2], de parents libanais[3], en pleine guerre civile[4], Frédérique Camilleri poursuit ses études élémentaires et secondaires au Collège Louise-Wegmann, où elle obtient un baccalauréat scientifique avec mention très bien en 2002. Après une première année de médecine à la faculté de Montpellier, elle entre en 2003 à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po), où elle suit un master en affaires publiques obtenu en 2007 avec mention bilingue en anglais, qu'elle complète par un master en affaires internationales à l'université Columbia obtenu la même année[5].

En 2008, elle entre à l'École nationale d'administration (ENA) et intègre la promotion Émile Zola[6]. Ses stages d'élève-fonctionnaire se déroulent à l'ambassade de France en Bosnie-Herzégovine, au haut-commissariat de la République en Polynésie française, à la direction de la stratégie de la SNCF et à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA).

Carrière[modifier | modifier le code]

Début de carrière[modifier | modifier le code]

À sa sortie de l'ENA en 2010, Frédérique Camilleri choisit le ministère de l’Intérieur. Elle commence sa carrière comme sous-préfète, directrice de cabinet du préfet des Pyrénées-Orientales[7], où elle est plus particulièrement chargée des questions de sécurité publique et civile, ainsi que de la lutte contre l’immigration irrégulière[8]. Un an plus tard, elle est nommée au même poste auprès du préfet de Corse, Patrick Strzoda[9], dans une période marquée par de nombreux homicides et attentats sur l’île[10]. En 2012, elle rejoint l'administration centrale en qualité de directrice-adjointe de cabinet du secrétaire général du ministère de l'Intérieur[11], Didier Lallement, où elle aura Stéphane Bredin comme chef[12]. Elle retrouve un poste territorial comme sous-préfète, directrice de cabinet du préfet d'Ille-et-Vilaine et de la région Bretagne, à nouveau Patrick Strzoda, en 2014[13]. Ce passage à Rennes est marqué par la gestion de nombreuses crises sociales, l’organisation de grands événements, et la mise en place des nouvelles stratégies de lutte contre la radicalisation et le terrorisme après les attentats de 2015.

À compter de 2016, elle occupe plusieurs postes en cabinets ministériels, d'abord au ministère de l'Intérieur en tant que conseillère sécurité civile de Bernard Cazeneuve[14] puis comme chef de cabinet du ministre, Bruno Le Roux puis Matthias Fekl, en décembre 2016[15], avant de rejoindre en mai 2017 le ministère des Armées en qualité de cheffe du cabinet civil de la ministre, Sylvie Goulard puis Florence Parly[16].

En 2018, elle est nommée secrétaire générale de la zone de défense et de sécurité Sud auprès du préfet des Bouches-du-Rhône à Marseille. Dans ce poste, elle est chargée d'assurer le soutien des forces de sécurité intérieure et la gestion de crise zonale[11].

En 2019, elle devient directrice adjointe du cabinet du préfet de police, Didier Lallement[17], abondamment controversé, lors d'un remaniement de son cabinet[18]. À son sujet, elle indique lors d'une interview en 2020 : « J’ai eu l’occasion dans ma vie, et je leur rends hommage aujourd’hui, de travailler avec de très grands préfets qui m’ont tous apporté quelque chose. Et puis chacun ensuite est lui-même, apporte sa méthode, sa vision. C’est un métier qu’on apprend auprès de ces préfets, ses patrons, et j’ai eu la chance d’avoir ces patrons-là. »[19]. Pendant près de deux ans, elle vit dans ce poste les différentes crises qui ont touché Paris lors de cette période : des manifestations des gilets jaunes à l’attentat commis dans les locaux de la préfecture de police de Paris en passant par la mise en œuvre des mesures sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19. Chargée des relations avec les élus, elle siège au Conseil de Paris et travaille étroitement avec la mairie de Paris sur le projet de création d’une police municipale[20],[21].

Préfète de police des Bouches-du-Rhône[modifier | modifier le code]

Après le limogeage du préfet Emmanuel Barbe à la suite de deux polémiques en novembre 2020, elle est nommée préfète de police des Bouches-du-Rhône le [22]. Alors âgée de 36 ans, elle est alors la première femme à occuper ce poste[23]. Lors de son installation le , elle tient un discours de fermeté à l'égard notamment des trafiquants de drogue des quartiers nord de Marseille, désignant « la lutte contre les trafics de stupéfiants » comme le premier défi à relever, et ce « sans état d’âme, pied d’immeuble par pied d’immeuble, cage d’escalier par cage d’escalier »[24]. Cette inflexibilité lui vaut d'être réputée comme « dure », tant auprès des élus marseillais que des syndicats de police[19].

Faisant de la lutte contre le trafic de stupéfiants sa priorité numéro une, elle initie la stratégie dite du « pilonnage »[25] des trafics de stupéfiants, qui permet de réduire de 40 % le nombre de points de deal dans les Bouches-du-Rhône[26]. Elle développe également de nouvelles approches de prévention et de lutte contre la délinquance du quotidien[27].

En 2022, elle est titularisée dans le corps des préfets[28] mais opte pour l'intégration dans le nouveau corps des administrateurs de l’État au moment de sa création[29].

En 2023, elle pilote et coordonne les dispositifs de sécurité de plusieurs grands événements exceptionnels comme la visite du pape François à Marseille les 22 et 23 septembre[30] ainsi que la coupe du monde de rugby[31].

Préfète de l'Essonne[modifier | modifier le code]

Le 7 février 2024[32], après trois ans et deux mois à la tête de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri est nommée préfète du département de l’Essonne sur proposition du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin[33]. Elle prend ses fonctions le 4 mars de la même année[34].

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le dernier bilan "positif" de la préfète Frédérique Camilleri avant... », sur AEF info (consulté le )
  2. « Frédérique Camilleri - Who's Who », sur www.whoswho.fr (consulté le )
  3. https://leparisien.fr/essonne-91/sans-la-securite-il-ny-a-pas-tout-le-reste-qui-est-frederique-camilleri-la-nouvelle-prefete-de-lessonne-04-03-2024-DEON25K5ANDINPPDTAAVJHTWCQ.php « Sans la sécurité, il n’y a pas tout le reste » : qui est Frédérique Camilleri, la nouvelle préfète de l’Essonne ? via @le_Parisien
  4. Sidonie Canetto, « Quatre choses à savoir sur Frédérique Camilleri, la nouvelle préfète de police des Bouches-du-Rhône », France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur,‎ (lire en ligne Accès libre)
  5. Florent Bonnefoi, « Bouches-du-Rhône : Frédérique Camilleri prend la tête de la préfecture de police », La Provence,‎ (lire en ligne Accès payant)
  6. Arrêté du 28 janvier 2008 portant nomination des élèves de la promotion 2008-2010 de l'Ecole nationale d'administration
  7. « Frédérique Camilleri est la nouvelle préfète de l'Essonne », sur actu.fr, (consulté le )
  8. Jean-François DELAGE, « Recueil des actes administratifs Préfecture des Pyrénées-Orientales »,
  9. Décret du 21 juin 2011 portant nomination de la directrice de cabinet du préfet de Corse, préfet de la Corse-du-Sud - Mme CAMILLERI (Frédérique)
  10. « Attentat contre la sous-préfecture de Corte, en Corse », sur France Inter, (consulté le )
  11. a et b Préfecture des Bouches-du-Rhône, « La préfète de police » Accès libre, sur bouches-du-rhone.gouv.fr (consulté le )
  12. Décision du 30 juillet 2012 portant délégation de signature (secrétariat général - cabinet)
  13. Décret du 24 mars 2014 portant nomination de la directrice de cabinet du préfet de la région Bretagne, préfet de la zone de défense et de sécurité Ouest, préfet d'Ille-et-Vilaine - Mme CAMILLERI (Frédérique)
  14. Arrêté du 17 mars 2016 portant cessation de fonctions et nomination au cabinet du ministre
  15. Arrêté du 6 décembre 2016 portant nomination au cabinet du ministre
  16. Arrêté du 18 mai 2017 portant nomination au cabinet de la ministre des armées
  17. Décret du 19 avril 2019 portant nomination de la directrice adjointe du cabinet du préfet de police (classe fonctionnelle II) - Mme CAMILLERI (Frédérique)
  18. Shahinez Benabed, « Frédérique Camilleri rejoint l'équipe de Didier Lallement », Acteurs publics,‎ (lire en ligne Accès payant)
  19. a et b Mathilde Ceilles, « Marseille : Frédérique Camilleri, longtemps au service de Didier Lallement, prend la tête de la préfecture de police », 20 Minutes,‎ (lire en ligne Accès libre)
  20. « Frédérique Camilleri, Directrice de cabinet du Préfet de police, nous reçoit et nous rassure... », sur Vivre le Marais, Vivre Paris centre ! (consulté le )
  21. « Compte-rendu du Conseil local de sécurité du 7e arrondissement »,
  22. Décret du 25 novembre 2020 portant nomination de la préfète de police des Bouches-du-Rhône - Mme CAMILLERI (Frédérique)
  23. Laury Holste, « Après 2 ans aux côtés de Didier Lallement, Frédérique Camilleri devient la nouvelle préfète de police dans les Bouches-du-Rhône », Var-Matin,‎ (lire en ligne Accès libre)
  24. Clara Martot et Théo Giacometti, « À Marseille, la police agite la peur bleue : Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône », Les Jours,‎ (lire en ligne Accès libre)
  25. Alixan Lavorel, « Marseille: comment la préfète de police Frédérique Camilleri a donné naissance à son concept de "pilonnage" », sur BFMTV, (consulté le )
  26. « «Pilonner à tous les étages» : dans le sud de Marseille, la brigade des stupéfiants harcèle les trafiquants de drogue », sur Le Figaro, (consulté le )
  27. Mathilde Ceilles, « Marseille : C’est quoi cette « stratégie de pilonnage » des trafics de stup ? », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  28. Décret du 27 juin 2022 portant titularisation d'une préfète et radiation du corps des administrateurs de l'Etat - Mme CAMILLERI (Frédérique)
  29. Décret n° 2022-1452 du 23 novembre 2022 modifiant le statut particulier du corps des administrateurs de l'Etat, (lire en ligne)
  30. Myriam Guillaume, « À visite papale, dispositif sécuritaire d’exception », sur www.lamarseillaise.fr (consulté le )
  31. Mathilde Ceilles, « «Elle a marqué Marseille de son empreinte» : le bilan de la préfète Frédérique Camilleri salué », sur Le Figaro, (consulté le )
  32. « Frédérique Camilleri, la préfète de police des Bouches-du-Rhône, nommée dans l'Essonne », sur www.laprovence.com, (consulté le )
  33. « Bouches-du-Rhône : Pierre-Edouard Colliex est le nouveau préfet de police », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  34. « Frédérique Camilleri quitte Marseille pour la préfecture de l'Essonne », sur Les Echos, (consulté le )
  35. Décret du 21 mai 2021 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite
  36. https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/content/download/70029/455193/file/recueil-75-2020-178-recueil-des-actes-administratifs-special%20du%2009%2006%202020.pdf
  37. Arrêté du 26 juin 2014 portant attribution de la médaille de la sécurité intérieure
  38. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°02 du 25 mars 2024 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  39. « Arrêté du 16 octobre 2023 Conférant la médaille d'honneur de l'administration pénitentiaire »
  40. Par Florian Garcia Le 4 mars 2024 à 17h37, « « Sans la sécurité, il n’y a pas tout le reste » : qui est Frédérique Camilleri, la nouvelle préfète de l’Essonne ? », sur leparisien.fr, (consulté le )
  41. « Arrêté portant attribution de la médaille de bronze de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif au titre du contingent départemental »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]