Fant Rozec

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Fant Rozec ou Fant Rozeg, de son nom français Françoise Rozec-Andouard, alias Fant Renea Meavenn (Meavenn, du breton "Me a venn", du verbe Mennout, peu utilisé aujourd'hui, « Me a venn » pouvant être traduit par « moi je veux »), est une poète, romancière et dramaturge de langue bretonne proche du nationalisme breton née en 1911 à Saint-Marc, ancienne commune fusionnée avec Brest et morte à Saint-Malo en 1992.

Biographie

Fant Rozec n'est pas une bretonnante de naissance. Elle aurait appris la langue à l'âge de douze ans auprès d'un voisin. Elle commence sa carrière professionnelle à Paris où elle travaille à la Poste. Elle étudie l'irlandais à la Sorbonne puis se rend en Irlande en 1931 pour perfectionner sa connaissance de la langue.

Fant Rozec apparait publiquement pour la première fois lors de l'attentat du 7 août 1932 à Rennes, contre le monument célébrant l'annexion de la Bretagne par la France perpétré par l'organisation clandestine Gwenn ha Du. Apparemment proche de cette organisation, elle est surnommée par la presse « la Vierge rouge », car son lien avec Ar Falz, association des instituteurs partisans de l'enseignement du breton fondée par Yann Sohier, classée à gauche, voire communisante, en fait l'incarnation de l'aile socialiste du mouvement breton dans la courte période où le parti communiste français justifiait les attentats en Bretagne (1932[1]). En janvier 1933 elle devient gérante d'Ar Falz. Elle épouse Loeiz Andouard en 1935 dont elle a trois enfants avant leur séparation en 1944.

Elle collabore avec Roparz Hemon dans le cadre de ses émissions en breton à Radio Rennes. Elle devient la compagne de Jean-Marie Chanteau, un des chefs du Bezenn Perrot, qu'elle épouse lors de son retour à Paris. Elle fuit de Rennes dans le convoi du Bezen Perrot en juillet 1944 et se cache un temps avec Jean-Marie Chanteau à Paris avant de s'enfuir en Irlande. Elle a été interviewée dans deux longs-métrages du cinéaste québécois Pierre Perrault, Un pays sans bon sens! (1970) et C'était un Québécois en Bretagne, madame! (1977). Elle aurait travaillé pour le compte d'une association humanitaire[réf. souhaitée] avant de revenir habiter à Paris puis à Saint-Malo, où elle meurt oubliée en 1992.

Femme de lettres

Fant Rozec n'a écrit que des pièces courtes, nouvelles ou poésies. Son œuvre majeure est la longue nouvelle « Ar Follez yaouank » qui a inspiré le cinéaste Yves Allégret pour son film La jeune folle, mais son attachante œuvre poétique en breton n'a pas été réunie. Elle a un style libre et plutôt fantastique, marqué par l'utilisation des rimes internes.

Elle écrit principalement dans les revues bretonnes Gwalarn, Arvor, Galv, Al Liamm, Combat breton et Stur et participe à la revue politico-culturelle Ar Vro-Gwirionez dans les années 60-70.

Publications

  • Iwerzon dishual - Skol S. Enda ; Brest, Gwalarn n° 38, genver 1932.
  • Pa c'houez avel walarn ; Brest, Gwalarn n° 43, mezeven 1932.
  • Kanoù en deiz, poèmes publiés dans Gwalarn n° 53, 1933.
  • Ar follez yaouank, longue nouvelle publiée dans Gwalarn n° 140, 1941. Rééditée par Hor Yezh / Al Liamm, Brest, 1973.
  • Ar Gelted Kozh, Skridou Breiz, Brest, 1943
  • Une petite Irlande d'été

Références

  1. L'Humanité, 18 et 24 août 1932 et 21 novembre 1932