Champ de bataille de Waterloo

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Champ de bataille de Waterloo
Zone protégée par la loi du 26 mars 1914
Géographie
Pays
Région
Province
Coordonnées
Ville proche
Administration
Type
Champ de bataille (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
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Le champ de bataille de Waterloo est l'aire où se déroula la bataille de Waterloo le actuellement protégée et inscrite au Patrimoine immobilier exceptionnel de la Région wallonne

Lieux

Le site est dans un état proche de celui du XIXe siècle. Durant ce siècle là, la région n'est que peu concernée par l'industrialisation et conserve sa vocation agricole. Au début du XXe siècle, afin de préserver le champ de bataille d'une urbanisation anarchique et d'un spéculation foncière due à sa proximité avec Bruxelles, nait le projet de sauvegarde. Les Britanniques, sensibles à cette protection, apportent des fonds récoltés par souscription publique pour permettre au gouvernement belge d'indemniser les propriétaires des lieux. Le Parlement belge vota le 26 mars 1914 une loi protégeant le site de la bataille. Il s'agit de la première loi du genre en Belgique[1],[2]. Cette loi a jusqu'à présent été respectée, à l'exception du couvent des Dominicaines de Fichermont qui a été construit en 1929 dans la partie nord-est du champ de bataille avec l'accord du gouvernement de l'époque.

Les bâtiments suivants de 1815 sont toujours en place :

Le champ de bataille aujourd'hui

Panorama du champ de bataille
Vue sur 180° vers le sud du champ de bataille tel qu'il se présente au visiteur (photos prises de la butte du Lion).

Monuments, stèles...

Le Lion de Waterloo
Lion de Waterloo.
petit ossuaire
Au dernier QG, ossuaire de 1912.
  • Butte du Lion
Il s'agit d'une haute butte surmontée d'un Lion. Elle marque l'endroit où le Prince d'Orange a été (légèrement) blessé au cours de la bataille. Le monument a été érigé entre 1824 et 1826. La butte a une hauteur de 43 mètres. Elle entoure une colonne en maçonnerie partant du sol ferme et supportant en son sommet un socle de pierre surmonté d'un lion de fonte de fer regardant vers la France. Le lion avec la patte sur un boulet est l'emblème des Hollandais et a été fondu aux usines Cockerill à Liège. Il a une hauteur de 4,45 mètres et pèse 28 tonnes. En 1830, après que la Belgique se révolta et se sépara des Pays-Bas, certains[Qui ?] voulurent le détruire mais l'important rapport touristique prévalut sur la haine des Hollandais. En 1863, un escalier de 226 marches fut même ajouté.
Le Lion de Waterloo se trouve sur le territoire de Braine-l'Alleud ; la limite avec la commune de Waterloo se trouve le long du chemin menant à la butte.
  • Cimetière militaire
Quoique près de 38 000 hommes perdirent la vie dans les combats de Ligny, Wavre, Quatre-Bras et Waterloo, aucun cimetière civil[6] ou militaire ni ossuaire[7] n'a été créé[8] sur ces lieux de combats[9]. Ceci expliquerait en partie pourquoi la plaine de Waterloo, vaste champ de fosses communes, est restée intacte de construction.
Situé au sud-ouest du carrefour de la chaussée de Bruxelles (N5) et du chemin d'Ohain.
Le lieutenant-colonel Gordon était le frère du ministre Lord Aberdeen. Il était aide de camp de Wellington et fut gravement blessé à la cuisse alors qu'il accompagnait le duc. Amputé, il expira après avoir appris la victoire des alliés. Il avait 29 ans. Sa famille fit ériger un important monument à sa mémoire[10].
Situé à proximité du monument Gordon (au nord-est du carrefour).
Érigé en 1914 à la mémoire des Belges morts lors de la bataille… et ayant combattu dans les deux camps.
Situé à proximité du monument Gordon (au sud-est du carrefour).
Érigé en 1818[11].
Situé à Plancenoit. Érigé en 1818 selon des plans de l'architecte allemand Schinkel[12].
Situé 300 mètres au sud de la Belle-Alliance, à Plancenoit.
Le monument est inauguré en 1904 pour honorer les soldats français.
Dès 1929, il fit l'objet de pèlerinages de Wallons (qui voulaient dénoncer l'influence grandissante de la Flandre).
Contrairement à certaines affirmations, il ne correspond pas à l'emplacement du dernier carré.
Situé 200 mètres au sud de la Belle-Alliance.
Commencé en 1911, le monument[13] n'a été terminé et inauguré qu'en 1956.
Lors de son premier séjour en Belgique, en 1837, Hugo avait refusé de visiter Waterloo. Il y vint en 1852, lors de son exil et y passa huit semaines qu'il résuma par la phrase « J'ai été deux mois courbé sur le cadavre ». Ici commença l'amplification de la légende.
Situé au Quatre Bras de Baisy-Thy, commémore la bataille du 16 juin 1815 et la mort de Frédéric-Guillaume de Brunswick-Wolfenbüttel.
Sépulture du Général Duhesme, blessé le 18 juin 1815, soigné puis décédé le 20 juin à Genappe et enterré à Ways. Un des rares militaires parmi les 38 000 tombés ces jours-là ayant bénéficié d'une véritable sépulture.
  • La Pelouse des Anglais
C'est sur une pelouse[14] du Bois de la Cambre à Bruxelles, que des soldats des troupes anglaises jouèrent une partie de cricket à la veille de la bataille, le 17 juin 1815[15]. Depuis lors cette pelouse est nommée « la Pelouse des Anglais ». En 1965 l'ambassadeur du Royaume-Uni à Bruxelles a planté un chêne et dévoilé une plaque en bronze qui commémorent le 150e anniversaire de ce fait.

Musées et tourisme

  • Le centre du visiteur
Construit à proximité de la Butte du Lion et du Panorama, il reçoit les visiteurs. Il propose spectacle audiovisuel et film et délivre les tickets pour les diverses visites.
La salle du panorama de la bataille
La salle du panorama de la bataille.
  • Le panorama
À côté du Lion, se trouve un bâtiment circulaire. Il contient une peinture de 110 mètres de circonférence et 12 m de haut, réalisée en 1912 par le peintre militaire français Louis Dumoulin aidé d'autres peintres et représentant un panorama de la bataille. Un système sonore à 360° reconstitue les bruits de la bataille. Entre le centre du panorama où sont les visiteurs et le panorama lui-même, une reconstitution du champ de bataille est réalisée par des aménagements divers : canons, mannequins de soldats et de chevaux[18],[19].
Situé en face de la butte du Lion.
Après 1815, le champ de bataille fut le lieu de visite de nombreux touristes d'outre-Manche. Le sergent major Cotton, des hussards britanniques, qui combattit à Waterloo, eut l'idée d'y ouvrir un hôtel pour recevoir ses compatriotes et y rassembla en même temps quelques souvenirs de la bataille. En 1909, le bâtiment fut vendu et aménagé en musée de cires.
Photographie du champ de bataille, plat avec pour seul relief la butte du Lion
La fameuse « morne plaine » immortalisée par Victor Hugo et la butte du Lion.
  • Le dernier Q-G de Napoléon anciennement « musée du Caillou »
Situé sur la chaussée de Charleroi (N5), au sud du champ de bataille.
La ferme du Caillou, dernier quartier général de Napoléon, fut pillée le soir du 18 juin par les Prussiens et incendiée le lendemain. Plus tard, elle a été partiellement reconstruite et est devenue depuis 1950 un musée où des souvenirs ont été rassemblés.
  • Le musée Wellington
Situé sur la chaussée de Bruxelles (N5), à Waterloo-centre.
Cet endroit fut le quartier général de Wellington. Le déroulement de la bataille y est clairement expliqué étape par étape. La collection de tenues et d'armes est extrêmement riche. On peut y voir, entre autres, les quatre types de fusil différents utilisés par les belligérants, un canon britannique, une fusée Congrève, etc.
  • Le tour du Champ de bataille
Un camion tout terrain fait le tour du champ de bataille afin de montrer les positions des armées en présence. Le tour en camion dure 45 minutes avec des commentaires en plusieurs langues et des bruitages de la bataille.
  • Bivouacs napoléoniens
Depuis plusieurs années ont lieu vers la date du 18 juin, à Plancenoit et à proximité de la ferme de Hougoumont, des bivouacs napoléoniens. De nombreux participants (près de 3 000), représentant les deux camps, en uniforme, à pied et à cheval, installent des bivouacs et simulent les combats. L'Empereur Napoléon fut représenté par l'acteur américain Mark Schneider en 2007 et 2008. De 2009 à 2014, le souverain est incarné par Frank Samson, un avocat français[20],[21]. Ce dernier est très souvent accompagné d'officiers d'état-major, issus de l'association Empire1804[22]. Du 18 au 21 juin 2015 aura lieu la commémoration du bicentenaire de la bataille, qui devrait donner lieu à un rassemblement très important de reconstitueurs de la période napoléonienne[23].
  • Visites guidées
Les « Guides 1815 » (guides officiels du champ de bataille) organisent toute l'année des visites guidées du champ de bataille et des différents musées[24].

Notes et références

  1. « Le champ de bataille de Waterloo, la fin de l’épopée napoléonienne », sur unesco.org, UNESCO, (consulté le ).
  2. « Wellington qui visita Mont Saint Jean quelques années après la victoire qui l’a rendu célèbre, déclara tristement que la pyramide du Lion avait gâté son champ de bataille. En effet on dut considérablement abaisser le niveau du terrain pour prendre la terre nécessaire à l’édification de ce monticule et ainsi le fameux chemin creux d’Ohain, par exemple, où vinrent s’engouffrer les premières lignes de la cavalerie française, n’a plus la profondeur qui causa cet écrasement horrible de soldats et de chevaux. » Raoul Claes, Louvain et ses environs. Guide de promenades (avec une carte routière), Louvain, Édition Union vélocipédique louvaniste, imprimerie Fonteyn, 1892, p. 142.
  3. Une intercommunale est en droit belge une association de plusieurs communes pour réaliser un objectif déterminé. Il s'agit en général d'activité culturelle ou logistiques.
  4. Eric Meuwissen, « La ferme d'Hougoumont a trouvé preneur », archives LeSoir.be en ligne, édition du jeudi 25 septembre 2003, p. 21.
  5. Avec vue sur la butte du lion à gauche sur la ligne d'horizon.
  6. Selon un article de Claude van Hoorebeeck, « Les deux seuls enterrements dans le cimetière de Waterloo d’officiers tués dans les combats du 18 juin 1815 », paru dans le Bulletin de la Société belge d'études napoléoniennes, no 51, décembre 2007, p. 43-57, seuls deux combattants du 18 juin furent inhumés dans le cimetière de Waterloo : le lieutenant-colonel anglais Richard Fitzgerald et la major baron Charles de Villers.
  7. Avec exception de la chapelle-ossuaire édifiée dans l'enceinte du jardin du « musée du Caillou » où ont été rassemblés des ossements recueillis lors de travaux de génie civil au début du XXe siècle.
  8. En 1890, les corps de 17 officiers anglais tombés à Waterloo sont regroupés dans la crypte d'un monument érigé au cimetière de la ville de Bruxelles à Evere (Claude van Hoorebeke, « Blackman, John-Lucie : pourquoi sa tombe est-elle à Hougoumont ? », Bulletin de l'Association belge napoléonienne, no 118, septembre-octobre 2007, p. 6-21).
  9. « Les cadavres furent dépouillés en un temps record et devinrent au bout de quelques jours des objets d'horreur. Il fallut dix ou douze jours pour déblayer le sol de cadavres d'hommes et de chevaux. On jeta les corps humains dans de grandes fosses. » Jean Savant, volume Napoléon, 1974, p. 271.
  10. Voici le texte qu'on peut lire en anglais et en français sur les flancs du socle du Monument Gordon : « Sacred to the memory of / Lieutenant-Col. the Hon Sir ALEXANDER GORDON / Knight Commander of the most Honourable Order of the Bath / Aide-de-Camp of the field Marshall the Duke of Wellington / and also Brother to George Earl of Aberdeen / WHO in the twenty-ninth year of his age / terminated a short but glorious career / on the 18th of June 1815 / Whist executing the orders of his Great Commander / in the Battle of Waterloo / Distinguished for Gallantry and good Conduct in the Field / He was honoured with repeated marks of Approbation / by the illustrious Hero / with whom he shared the Danger of every Battle / in Spain, Portugal and France / and received the most flattering proof of his Confidence / on many trying Occasions / His zeal and activity in the service obtained the reward / Of ten medals / An the honourable distinctions of the Order of the Bath / He was justly lamented by the Duke of Wellington / In his public Despatch / As an Officer of high Promise/ And a serious lose to the Country / Nor less worthy of record for his virtues in private life / His unaffected respect for Religion / His high sense of Honour / His scrupulous Integrity / And the most amiable Qualities / Which secured the attachement of his friends / And the love of his own Family / In testimony of Feelings which no lnaguage can express / A disconsolable Sister and Five surviving Brothers / Have erected this simple Memorial / To the object of their tenderest Affection. » (suivent sur le bas du socle ces inscriptions additionnelles : « Repaired 1863 by his brother. Repaired in 1870 and 1886 by his great nephew ... Admiral the Honorary J. Gordon ... xxx by the Earl of Aberdeen Repaired in 1887 by his family. »)
  11. sur la face Sud du monument on lit l'inscription suivante : « To the memory of their Companions of Arms who glorioulsy fell on the memorable 18th Day of June 1815 This Monument is erected by the Officers of the Kings German Legion » « 1rsten Linien Batallion / Hauptmann Brigade major August von Saffe / Hauptmann Carl von Holle / Fahndrich Hartwig von Lucken / 2e Linien Batallion / Obristlieutenant Johan von Schröder / Hauptmann Gerog Thilee / 3tes Linien Batallion / Hauptmann Friedrich Diedl / Lieutenant Friedrich von Jeinsen / Lieutenant Friedrich Leschen / 4tes Linien Batallion / Major Georg Chuden / Major Georg Leue / Fahndrich Theodor Cronhelm / 5tes Linien Batallion / Hauptmann Christian von W .... / Lieutenant und Adjudant Ludwig Schuk / 8tes Linien Batallion / Hauptmann August von W ... / Hauptmann Tr von Westernagen (?) / Lieutenant Wilhelm von Marenholz / Artillerie / Lieutenant Carl von Schulzen / Gewidmet / von den officieren der Königlich Gross Brittannisch / Deutsch Legion / »
  12. L’ambassadeur d’Allemagne Christoph Jessen et le général de brigade Hogrefe, représentant militaire allemand au SHAPE, ont été reçus mardi 17 juillet (1997) par la bourgmestre de Lasne, Brigitte Defalque, à l’occasion de la présentation officielle de la remise en état du monument prussien. Un beau monument qui ne passe pas inaperçu avec sa flèche gothique surmontée d’une croix. Le monument fut érigé en 1818 pour célébrer « les performances » des troupes du maréchal Blücher durant la bataille de Waterloo. En 1832, les soldats français se rendant au siège d’Anvers abattirent la croix. Sans l’intervention du maréchal Gérard, c’en était fini du monument. Ce sont les soldats allemands stationnés au SHAPE qui ont entrepris sa restauration. Une restauration « à la prussienne » particulièrement réussie. Notons que ce n’est pas la première fois que ce monument classé est remis en état ; Il le fut déjà en 1832, 1944 et 1965. Éric Meuwissen, « Le monument prussien superbement remis à neuf », Le Soir, 18 juillet 1997, p. 8.)
  13. Sur les faces latérales de son socle sont apposées des plaques de bronze sur lesquelles on peut lire les deux inscriptions suivantes « Un jour viendra où il n'y aura plus d'autres champs de bataille que les marchés s'ouvrant au commerce et les esprits s'ouvrant aux idées. » Victor Hugo, Paris, 22 août 1849, Congrès de la Paix. « Waterloo, Waterloo, Waterloo morne plaine, Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
    Dans ton cirque de bois de coteaux de vallons, la pâle mort mêlait les sombres bataillons. »
    (Jersey 25-30 novembre 1852), Les Châtiments.
  14. Il s'agit de la pelouse qui est situé à l'est du « Chemin de Diane » à proximité de la piste de patin à roulettes.
  15. Dix-huit kilomètres séparent cette pelouse du site de la bataille.
  16. Près du monument aux Hanovriens.
  17. Au dos du monument on peut lire : « Sa veuve et ses enfants ont mis sous la protection de ce saint lieu et des braves de tous les pays la dépouille mortelle du guerrier intrépide qui fut aussi le modèle des époux et des pères. »
  18. Si le son semble être un apport (justifié) moderne, il serait intéressant de savoir si la reconstitution du champ de bataille en relief est contemporaine du panorama. Pour l'histoire de l'art, le maintien du panorama est très important, car ce genre pictural était assez prisé à la fin du XIXe siècle et rares sont les panoramas encore conservés dans leur intégralité.
  19. Selon Isabelle Leroy qui a publié un livre sur le sujet, le panorama de Louis Dumoulin serait resté in situ, dans son état original et conserve pratiquement indemne son faux terrain « […] Il est recouvert de sable et de végétation séchée. S'y côtoient objets réels, soldats et chevaux gisants réalisés en papier mâchés, d'après des moules en plâtre et des panneaux peints ». Isabelle Leroy, Le Panorama de la Bataille de Waterloo, Éditions Luc Pire, 2009, p. 121.
  20. Jean-Louis Tremblais, « L'avocat qui voulait être empereur », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
  21. Sébastien Blondé, « Frank Samson a Napoléon dans la peau », sur leparisien.fr/, Le Parisien, (consulté le ).
  22. empire1804.
  23. waterloo2015.org.
  24. Site des « Guides 1815 ».

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie