Boris Chtcherbina

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Boris Ievdokimovitch Chtcherbina (en russe : Борис Евдокимович Щербина, en ukrainien : Борис Євдокимович Щербина) est un homme politique soviétique né le à Debaltseve, dans l'actuelle Ukraine, et mort le à Moscou.

Exerçant les fonctions de vice-président du Conseil des ministres de l'URSS de 1984 à 1989, il a, durant cette période, supervisé la gestion de crise à la suite de deux catastrophes majeures : la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 et le séisme de 1988 en Arménie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Chtcherbina né à Debaltseve, situé en République socialiste soviétique d'Ukraine (maintenant dans l'oblast de Donestk, en Ukraine), le 5 octobre 1919, dans une famille de cheminots ukrainiens[1],[2]. Il rejoint le PCUS en en 1939, et se porte volontaire pour son service militaire durant la guerre d'Hiver en Finlande[3]. Il épouse Raisa Pavlovna avec laquelle il a un fils, Iouri Borissovitch Chtcherbina.

Chtcherbina est crédité comme cofondateur de l'industrie pétrolière et gazière en Sibérie Occidentale alors qu'il est premier secrétaire du PCUS de l'Oblast de Tioumen, et plus tard en tant que ministre de la construction et des industries pétrolières et gazières (1973-1984)[4]. En 1976, il devient membre du comité central du PCUS, poste qu'il conserve jusqu'à sa mort.

En 1984, il devient vice-président du Conseil des ministres et, à ce titre, est chargé de gérer les conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.

Boris Chtcherbina joue un rôle similaire après le tremblement de terre catastrophique qui frappe l'Arménie en 1988[5]. Il propose de faire appel à des sauveteurs internationaux — venus d'Autriche et de Tchécoslovaquie — qui disposent d'imageurs thermiques et de chiens spécialement entraînés à la recherche de survivants[réf. souhaitée].

En 1990, il s'oppose à l'élection de Boris Eltsine à la présidence du Soviet suprême de la RSFS de Russie, le décrivant comme « un homme de basse qualité morale », dont l'élection « ouvrirait la voie à la période la plus sombre de l'histoire de notre pays »[6].

Mort[modifier | modifier le code]

Chtcherbina meurt à Moscou en 1990 à l'âge de 70 ans[7],[8], sans que sa mort ne puisse être directement corrélée aux radiations émises par la catastrophe. En effet, un décret de 1988, rédigé par lui-même, empêche les médecins soviétiques de citer les radiations comme cause de décès ou de maladie[9].

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Le rôle de Chtcherbina est interprété par Stellan Skarsgård dans la mini-série Chernobyl (2019)[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Burke, Patrick., The Nuclear weapons world : who, how & where, Greenwood Press, (ISBN 0-313-26590-9 et 978-0-313-26590-7, OCLC 18560030, lire en ligne), p. 163
  2. « Boris Shcherbina », sur TheFreeDictionary.com (consulté le )
  3. (cs) Ušetřeno cz s.r.o, « Boris Ščerbina: Profil muže, který řešil katastrofu v Černobylu », sur www.elektrina.cz (consulté le )
  4. Högselius, Per., Red Gas Russia and the Origins of European Energy Dependence, Palgrave Macmillan US, (ISBN 978-1-137-28615-4 et 1-137-28615-6, OCLC 1105411776, lire en ligne)
  5. (en) Sonja D. Schmid, Producing Power : The Pre-Chernobyl History of the Soviet Nuclear Industry, MIT Press, , 362 p. (ISBN 978-0-262-02827-1, présentation en ligne).
  6. (ru) « Борис Евдокимович ЩЕРБИНА », sur gubweek.ru,‎ .
  7. (en) Ed A. Hewett et Victor H. Winston, Milestones in Glasnost and Perestroyka: Politics and People, Brookings Institution Press, (ISBN 978-0-8157-1914-4, lire en ligne), p. 20
  8. (en) Serhii Plokhy, Chernobyl: The History of a Nuclear Catastrophe, Basic Books, (ISBN 978-1-5416-1708-7, lire en ligne), p. 299
  9. (en) Dobbs, Michael, « CHERNOBYL SYMBOL OF SOVIET FAILURE », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  10. « Chernobyl » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database