Béla Biszku

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Béla Biszku
Illustration.
Béla Biszku en 1985.
Fonctions
Ministre hongrois de l'Intérieur

(4 ans, 6 mois et 12 jours)
Prédécesseur Ferenc Münnich
Successeur János Pap
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Márok
Drapeau de la Hongrie Royaume de Hongrie
Date de décès (à 94 ans)
Lieu de décès Budapest (Hongrie)
Nationalité Hongrois

Béla Biszku ([ˈbeːlɒ], [ˈbisku]), né le à Márok et mort le à Budapest (Hongrie)[1], est un homme politique hongrois, ministre de l'Intérieur de la République populaire de Hongrie de 1957 à 1961.

Biographie[modifier | modifier le code]

Outilleur-ajusteur, il devient en 1944 membre puis dirigeant du Parti communiste hongrois, puis de son successeur le Parti des travailleurs hongrois, et enfin du Parti socialiste ouvrier hongrois fondé après l'insurrection de 1956. En tant que ministre de l'Intérieur de 1957 à 1961, il est l'un des principaux responsables de la politique de répression qui fait suite à l'insurrection. Il est ensuite vice-Premier ministre jusqu'en 1962, puis secrétaire du Comité central du Parti, et il a été considéré par la suite comme « le poing le plus dur de la dictature molle[2] » de l'époque. En 1978, s'étant opposé à la politique de modération de János Kádár, il est mis à la retraite. Il est président de la commission des comptes du Conseil des syndicats (SZOT) de 1980 à 1989. Après le changement de régime de 1989, il se retire totalement de la vie publique[3],[2].

Il est mis en examen et assigné à résidence le pour son rôle joué dans la répression de l'insurrection hongroise contre l'URSS[4]. Le , le tribunal de Budapest le condamne en première instance à 5 ans et demi de réclusion pour incitation à crimes de guerre et déni public des crimes du régime communiste, le procureur ayant notamment qualifié d'« ordre de faire feu idéologique » les instructions données par Biszku en tant que haut responsable du Parti le  : « Nos organes de maintien de l'ordre doivent se comporter de façon bien plus énergique que jusqu'à présent »[5],[6]. Cette condamnation est invalidée en appel le , avec retour en première instance[7] où le la peine est ramenée à deux ans de réclusion avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve[8], faute de preuve que les fusillades contre la foule à la gare de Budapest-Nyugati et à Salgótarján résultaient d'ordres centralisés ; un nouvel appel est formé[9] mais prend fin avec la mort de l'accusé à 94 ans le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Hongrie : décès de Bela Biszku, ex-responsable communiste de la répression de 1956 », sur Euronews, .
  2. a et b (hu) Margit Földesi, « A három „b”: bűnök, büntetlenségek, betiltások », Magyar Nemzet,‎ (lire en ligne) [« Les trois mots commençant [en hongrois] par B : crimes, impunités, interdictions [de diffamation] »]
  3. (hu) « BISZKU Béla » (version du sur Internet Archive), sur MSZP Erzsébetvárosi Szervezete — Ki kicsoda [« Who's who en Hongrie depuis les années 1800, MSZP d'Erzsébetváros »]
  4. Hongrie : un ancien dirigeant communiste arrêté pour crime de guerre, Le Point, 10 septembre 2012.
  5. (hu) Eszter Prókai, « Biszkut öt év hat hónapra ítélték », sur Origo, [« Biszku condamné à 5 ans et 6 mois »]
  6. Florence La Bruyère, « La Hongrie juge son passé communiste », Libération,‎ (lire en ligne)
  7. (hu) MTI et HVG, « Új eljárást rendeltek el Biszku Béla ügyében » [« Nouvelle procédure ordonnée dans l'affaire Béla Biszku »], HVG,‎ (lire en ligne).
  8. AFP, « Insurrection de Budapest: peine allégée pour un responsable de la répression », L'Express,‎ (lire en ligne).
  9. (hu) MTI, « Felfüggesztettet kapott Biszku Béla » [« Béla Biszku condamné avec sursis »], Magyar Idők (en),‎ (lire en ligne).