Autopartage en France

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L'autopartage s'est développé en France depuis la fin des années 1990. Aujourd'hui, des services d’autopartage existent déjà dans une vingtaine de villes françaises, rassemblant environ 25 000 utilisateurs[1]. Des services d’autopartage entre particuliers ont vu le jour en 2011.

Historique

Si les premières expériences françaises d’autopartage remontent aux années 1970, cette forme de transport ne s'est réellement développée qu'à partir de la fin des années 1990, sur le modèle de ce qui avait été inventé en Suisse au milieu des années 1980. L'avance de ces pays peut s'expliquer principalement par son avance en matière de gestion du stationnement dans les centres-villes et la qualité de leurs transports en commun ; autant d'incitations à n'utiliser la voiture que ponctuellement.

En 2003, dans un rapport du Commissariat général du Plan (intitulé « Transports urbains : quelles politiques pour demain ? ») Roland Ries, rapporteur et ancien président du Groupement des autorités responsables de transport a posé le constat de l'accumulation d'un retard important de la France dans ce domaine et proposé de promouvoir ce mode de transport.

Une étude de la fin des années 1990[2] avait par ailleurs montré auparavant que les différences de choix modaux des usagers suisses et français s’expliquaient pour l’essentiel par la différence considérable d’offre de places de stationnement automobile. En effet, à taille égale, les agglomérations suisses offraient quatre à cinq fois moins de places de stationnement pour les voitures privatives. Il s’ensuit que l’utilisation des transports en commun par les Suisses est beaucoup plus importante qu’en France. dès lors, l'autopartage pouvait diminuer d'autant l'utilisation de places de stationnement.

En mai 2006, le Sénat a adopté à l'unanimité la proposition de loi présentée par Roland Ries et « tendant à promouvoir l’autopartage ». La loi a été transmise du Sénat à l’Assemblée Nationale début juillet 2007.

En 2007, le développement de l'autopartage a aussi été l'une des nombreuses propositions du Grenelle de l'environnement, retenue par le Grenelle I et précisée par le projet de loi Grenelle II. Ce dernier annonce en effet un label dédié à l'autopartage, qui bénéficiera donc enfin d'une définition juridique claire ; « la mise en commun au profit d'utilisateurs abonnés d'une flotte de véhicules de transports terrestres à moteur. Chaque abonné peut accéder à un véhicule sans conducteur pour le trajet de son choix et pour une durée limitée ». Un décret en conseil d'état fixera les conditions d'obtention du label, courant 2011. Le projet est à l’étude au ministère des transports. Les mairies pourront attribuer des places réservées et des tarifs de parking préférentiels aux voitures détentrice du label autopartage. Afin d’être éligible au label, les voitures partagées devront entre autres respecter les dernières normes européenne sur les émissions et avoir un carnet d’entretien parfaitement à jour.

Depuis 2011, la France a vu se développer les services d’autopartage entre particuliers. Des particuliers propriétaires des voitures mettent à la location leur voiture aux locataires. Cela permet aux propriétaires de rentabiliser leur voiture et aux locataires de disposer de voitures variées, partout en France.

En 2012, ce service continue à s'étendre, mais le nombre d'abonné doit encore augmenter pour que le modèle économique soit rentable ;
L’exploitant Bolloré estime avoir besoin de 80 000 abonnés pour atteindre un équilibre financier envisagé vers 2018 pour des coûts d’exploitation estimés à 80 millions d’euros/an[3]. Les résultats au premier anniversaire d'Autolib' laissent le Groupe Bolloré présager d'un équilibre atteint dès 2014 [2]. Autolib’ disposait début décembre 2012 de 47 000 abonnés [3], mais le projet intéresse Bolloré de valoriser la Bluecar et le véhicule électrique et « d'évangéliser le marché et d’expérimenter à grande échelle la Bluecar sur ses aspects techniques »[3]. Quant à Veolia Transdev et Keolis, ils en font un outil supplémentaire d'intermodalité alors que CityzenCar[4], Buzzcar et autres Livop cherchent à alléger l'infrastructure de location en s'appuyant sur le parc existant, ce qui demande un accord des assureurs.

Types de service

Même si le service est généralement à caractère commercial (nécessité de "vendre" le "service"), on peut distinguer des services d'autopartage à but non lucratif, portés par des particuliers, des associations ou des coopératives d'usagers. Ces services peuvent recevoir ou non des aides publiques.

Il est à noter que si un service privé à but lucratif existe localement, il est interdit par la loi sur la concurrence de subventionner le lancement d'un service à but non lucratif. En revanche, il sera difficile de lancer un service à but lucratif si un service à but non lucratif est déjà bien implanté, d'où une course à la création dans certaines villes.

Associations

Ce type de structure convient pour gérer des services assez petits, lors de leur phase de lancement, mais est moins approprié à partir d'une vingtaine de voitures.

Société coopérative

AutoCool à Bordeaux, Lilas, à Lille, Alpes-Autopartage sous la marque Cité lib[5] à Grenoble et Saint-Étienne, et sous la marque Car Liberté à Chambéry, Annecy et Aix-les-Bains, AutoPI à Nancy & Metz, Auto'trement à Strasbourg, Mobilib' à Toulouse sont des sociétés coopératives d'intérêt collectif à but non lucratif.

Le réseau France Auto Partage, Premier réseau d'Autopartage coopératif en France, regroupe 15 structures indépendantes. En 2013, il compte 15 000 abonnés dans 50 villes et plus de 700 véhicules. Afin d'avoir une visibilité nationale et de faciliter l'accès des abonnées dans toutes les villes, le réseau, il crée en 2013 une nouvelle marque commerciale, Citiz.

Particuliers

De son côté, l'autopartage entre particuliers est une pratique moins connue mais numériquement plus importante, avec entre 35000 et 70000 personnes[6]. Le potentiel de l'autopartage entre particulier est énorme puisque la France compte déjà 30 millions de véhicules.

Depuis 2011, l’autopartage privé s’est, aussi, organisé et la France a vu se développer les services d’autopartage entre particuliers. On parle ici de service car les particuliers propriétaires des voitures offrent un service de location aux conducteurs. Les sites fournissent une assurance qui permet d'apporter un cadre à ces locations.

Groupements

En France, l'Autopartage est représentée par le groupement France-Autopartage, qui regroupe 15 opérateurs (Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Tours, Lille, etc.). À Paris, l'autopartage est encadré par le label "Autopartage Paris", attribué par la ville.

Tarifs

Exemples de tarifs en euros pour une voiture citadine (type Peugeot 107 ou Renault Twingo), essence incluse. Des réductions peuvent exister pour des locations longues, ou les heures creuses (nuit, week-end).

Les tarifs restent très disparates selon les type de service.

Service Abonnement par mois Par heure Par km
Alpes A.P. (Grenoble) 12 à 15 1,67 à 1,78 0,24 (0,32 les 50 premiers km)
Auto'trement (Strasbourg) 9 à 11 1,60 à 1,75 0,24 à 0,26 (0,31 à 0,34 les 50 premiers km)
Marguerite (Nantes) 10 3,90 0,39

Pour l'autopartage dans la sphère privée organisé entre particuliers, le tarif correspond habituellement au partage de l'ensemble des frais, soit en moyenne 0,25 € par km. Les particuliers choisissent le tarif de location.

Service Abonnement par mois Par heure Par km
Buzzcar (partout en France) 20 par an 3,50 en moyenne 0,25 en moyenne
Livop (partout en France) gratuit à partir de 3 0,40 carburant inclus
Drivy (partout en France) Pas d'abonnement carburant exclus
CitizenCar (partout en France)
City Mov' (Luxembourg et Nancy) à partir de 12€/mois carburant inclus

Notes et références

  1. "L'autopartage, un transport de demain… encore au ralenti", 24 février 2010 (http://verso-recto.fr/2010/02/24/lautopartage-un-transport-de-demain%E2%80%A6-encore-au-ralenti/)
  2. Étude de Jean-Marie Guidez et Vincent Kaufmann : « Les citadins face à l’automobilité : étude comparée des agglomérations de Besançon, Grenoble, Toulouse, Bern, Genève et Lausanne ». Lyon : CERTU, 1998
  3. a et b Vincent Desruelles, [1], Cleantechrepublic, 15.06.2012
  4. CityzenCar
  5. Cité lib
  6. Etude sur l'autopartage entre particuliers, Bruno CORDIER, ADETEC, 2009