Ateliers de poterie antique de Jaulges-Villiers-Vineux
Ateliers de poterie antique de Jaulges-Villiers-Vineux | |||||
Localisation | |||||
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Pays | France | ||||
Région française | Bourgogne (Bourgogne-Franche-Comté) | ||||
Région antique | Gaule Lyonnaise | ||||
département | Yonne | ||||
Commune | Jaulges / Villiers-Vineux | ||||
Coordonnées | 47° 56′ 28″ nord, 3° 48′ 48″ est | ||||
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Géolocalisation sur la carte : France
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Histoire | |||||
Époque | de la fin du IIe siècle jusqu'au milieu du Ve siècle | ||||
Empire romain (Bas-Empire romain) |
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Les ateliers de poterie antique de Jaulges-Villiers-Vineux sont un centre de fabrication de céramiques gallo-romain dans le département de l'Yonne en Bourgogne (région Bourgogne-Franche-Comté, France).
Jaulges-Villiers-Vineux a été un des grands centres de production de céramique fine au Bas-Empire romain. Rapidement spécialisé dans la céramique fine métallescente, il produit ces dernières depuis la fin du IIe siècle jusqu'au milieu du Ve siècle[1].
Situation géographique
[modifier | modifier le code]Le site est près de la limite nord-est du département de l'Yonne, à environ 30 km au nord-est d'Auxerre[2]. Il se trouve à environ 2 km à l'ouest de Villiers, à la limite des deux communes de Villiers et de Jaulges[3] (ce dernier étant au nord-ouest de Villiers)[4].
La voie de Sens à Alise (et de Saint-Florentin à Tonnerre[5]) traverse le site dans le sens nord-ouest/sud-est (encore visible sous le nom de « chemin des Romains »), reliant la vallée de la Seine avec la vallée de la Saône (et donc avec Lyon et au-delà avec la Méditerranée) ; et la voie d'Agrippa de Troyes à Cosne croise la première voie à moins de 10 km au nord-ouest, reliant le plateau lorrain avec la vallée de la Loire[6].
Le site est entre la forêt d'Othe et la forêt de Pontigny[7].
L'atelier fait partie du groupe de production de céramique de la Gaule du Centre-Est[8].
Géologie
[modifier | modifier le code]L'endroit se trouve sur une couche affleurante du Barrémien supérieur (époque du Crétacé), faite de sédiments lagunaires ou continentaux, sans fossiles, riche en fer ; ce sont des argiles et des sables, de granulométries très variées, incluant des couches pures de l'un ou de l'autre ainsi que des argiles sableuses et des sables argileux[9].
Le site
[modifier | modifier le code]La première publication connue à son sujet remonte à 1913 : Camille Chocat y fait état des fouilles entreprises depuis 1906 par Louis Tainturier au lieu-dit les Épinottes, à la limite des communes de Jaulges et de Villiers, où sont disséminés des débris de céramique gallo-romains sur plusieurs hectares[10].
Les ateliers suivent l'ancienne voie romaine sur plus d'un kilomètre[5], incluant le Bois Pioux (2 km au sud-ouest du village), où l'on a aussi retrouvé des fours[11].
Et un atelier de céramique fonctionnait dans le village[12],[13],[14] ; il a perduré jusqu'au Moyen Âge[15].
La production
[modifier | modifier le code]L'atelier produit de la céramique fine (métallescente)[n 1] et des dérivés des sigillées du Bas-Empire, probablement aussi de la céramique commune (dont des amphores), et des statuettes[11].
Jaulges - Villiers-Vineux est l'un des trois ateliers connus en Bourgogne pour produire des céramiques fines métallescentes, avec Gueugnon (Saône-et-Loire) et Domecy-sur-Cure (Yonne)[8]. La « première génération » des céramiques à revêtement argileux de Jaulges / Villiers-Vineux correspond à la phase 7[n 2] de Lezoux. Cette phase de production de ces céramiques commence dans la seconde moitié du IIe siècle et perdure jusqu'au début du IIIe siècle ; les types de dérivées-des-sigillées se multiplient, et les formes 2.03[n 3], 3.01[n 4], 3.02[n 5] (peut-être), 4.01[n 6] et 4.02[n 7] - apparaissent en petites quantités[19].
Le IIIe siècle et le premier quart du IVe siècle marquent l'apogée de la production des gobelets métallescents[19], qui comptent pour les trois quarts de la vaisselle exportée par Jaulges - Villiers-Vineux vers les campagnes de l’ouest de Sens[20]. La chronologie des sites du IIIe siècle peut d'ailleurs être affinée grâce à ces gobelets : car les gobelets tulipiformes 6.02[n 8], accompagnés par seulement quelques gobelets 7.02[n 9] (ou Niederbieber 33) dominent la première moitié et des alentours du milieu du IIIe siècle ; alors que la fin du IIIe siècle voit les proportions s’inverser, avec le gobelet 7.02 devenant prédominant[20].
L'atelier produit aussi de nombreux mortiers de forme Drag. 45[21].
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Fig. 1, 2 et 3 : Provenance : les Epinottes. "« Formes les plus communes : vases à pied plat, petit, à corps (panse) renflé, portant des bosselures en nombre variable, et à goulot resserré ».
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Fig 4 : Provenance : les Epinottes.
Diffusion
[modifier | modifier le code]La production de Jaulges-Viliers a atteint pratiquement toute la moitié nord des Gaules[5].
La région Seine-Yonne est particulièrement riche en céramiques à revêtement argileux produites à Jaulges-Villiers[19]. De nombreuses pièces en ont été trouvées entre autres à la grande villa gallo-romaine de Vergigny (66 km au sud), ancien village disparu sur la commune d'Asquins (qui borde Vézelay au nord)[22] ; à la villa de Burgille (secteur de Besançon, Doubs)[23].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Céramique
- Céramique sigillée
- Céramologie
- Tous les articles concernant la céramique romaine antique
- Chronologie de la Gaule romaine
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Paul Jacob et Henri Leredde, « L'officine céramique gallo-romaine de Jaulges/Villiers-Vineux (Yonne) », Revue Archéologique de l'Est et du Centre-Est, vol. 25, , p. 365-386 (ISSN 0035-0745).
- Jean-Paul Jacob et Henri Leredde, « La terre cuite médiévale à Jaulges et Villiers-Vineux (Yonne) », Archéologie médiévale, t. 8, , p. 245-258 (ISSN 0153-9337, lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Paul Jacob et Henri Leredde, « Les potiers de Jaulges/Villiers-Vineux (Yonne) : étude d'un centre de production gallo-romain », Gallia, vol. 43, no 1, , p. 167-192 (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Marc Séguier, « Nouvelles données sur les productions à revêtement argileux de Jaulges & Villiers-Vineux », Dioecesis galliarum. Document de travail, no 9, , p. 191-206 (ISSN 1962-6517, lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Atelier de céramique de Jaulges », carte et résumé succinct, sur vici.org (consulté le )
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le terme « métallescent » a été inventé par J.-P. Jacob et H. Leredde dans leur article de 1974 sur Jaulges/Villiers-Vineux[13]. Notet (2013) signale que le terme n'est pas adapté à des productions à la cuisson mal contrôlée ; et que par consensus actuel le terme s'applique maintenant à des productions à vernis noir grésé uniforme et généralement à pâte calcaire, dont la cuisson est parfaitement contrôlée. Il cite en exemple les productions de Trèves et de Lezoux[16].
- Les phases chronologiques de production de Lezoux sont proposées par Ph. Bet en 1989[17] et sont toujours en usage par de nombreux auteurs. La phase 7 correspond à la seconde moitié du IIe siècle et début du IIIe siècle.
- Forme 2.03 : voir son schéma dans Séguier 2009, p. 193, fig. 2.
- Forme 3.01 : coupe hémisphérique apparentée à la forme Niederbieber 16[18]. Voir son schéma dans Séguier 2009, p. 193, fig. 2.
- Forme 3.02 : coupe moulée de forme Dragendorff 37[18]. Voir son schéma dans Séguier 2009, p. 193, fig. 2.
- Forme 4.01 : coupe à collerette médiane dérivée de la forme Dragendorff 38. Voir son schéma dans Séguier 2009, p. 193, fig. 2.
- Forme 4.02 : coupe à collerette haute proche de la forme Curle 21. Voir son schéma dans Séguier 2009, p. 193, fig. 2.
- Gobelet 6.02 : voir son schéma dans Séguier 2009, p. 194, fig. 3.
- Gobelet 7.02 : voir son schéma dans Séguier 2009, p. 194, fig. 3.
Références
[modifier | modifier le code]- Séguier 2009, p. 191.
- « Distance jusqu'à Auxere », sur google.fr/maps.
- Jacob et Leredde 1974, p. 169.
- « Voie romaine (« chemin des Romains ») et bois Pioux sur Villiers-Vineux, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.
- Atelier de céramique de Jaulges, vici.org.
- Jacob et Leredde 1985, p. 168, fig. 1b.
- Jacob et Leredde 1985, p. 170.
- Stéphane Dubois, « La céramique à couverte métallescente », sur galliabelgica.free.fr, (consulté le ).
- Jacob et Leredde 1985, p. 169.
- Camille Chocat, « Notice sur les fouilles (1906-1912) et les industries céramiques anciennes de Villiers-Vineux », Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, vol. 67, , p. 161-168 (lire en ligne, consulté le ).
- Alain Ferdière, « Base documentaire sur les artisanats gallo-romains en Lyonnaise et dans les cités du nord et de l’est de l’Aquitaine : Corpus de données. Présentation », RACF, t. 47, , p. 55 (ISSN 1951-6207, lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Paul Jacob, « Réflexion sur le choix du lieu d'implantation des ateliers de potiers gallo-romains », dans Hommages à Lucien Lerat, Université de Franche-Comté, coll. « Annales littéraires de l'Université de Besançon » (no 294), (lire en ligne), p. 349-360.
- Jacob et Leredde 1974.
- Jacob et Leredde 1985.
- Jacob et Leredde 1978.
- Philippe Bet, « Jean-Claude Notet, La production de sigillée et de céramique fine gallo-romaine de Gueugnon (Saône-et-Loire) », Revue archéologique de l’Est, t. 62, , p. 488-490 (ISSN 1760-7264, lire en ligne, consulté le ).
- Philippe Bet, Annick Fenet et Dominique Montineri, « La typologie de la sigillée lisse de Lezoux, Ier - IIIe s. Considérations générales et formes inédites », dans Lucien Rivet (éd.), Actes du congrès de Lezoux, 4-7 mai 1989, Marseille, Société française d'étude de la céramique antique en Gaule, (BNF 37017067, lire en ligne), p. 38.
- Séguier 2009, p. 192.
- Séguier 2009, p. 198.
- Séguier 2009, p. 200.
- Pierre-Henri Mitard, « Les mortiers Drag. 45 en Bourgogne », dans Lucien Rivet (éd.), Actes du congrès de Dijon, 16-19 mai 1996, Marseille, Société française d'étude de la céramique antique en Gaule, (BNF 37064189, lire en ligne), p. 181-188.
- Pierre Nouvel, « La vallée de la Cure à l'époque gallo-romaine: Découvertes anciennes et apports des prospections aériennes et terrestres 1991-2008 », Bulletin de la Société d’études d’Avallon, vol. 84, , p. 14-43 (lire en ligne, consulté le ).
- Sylvie Mouton-Venault et al., « Évolution des répertoires de la céramique culinaire en Champagne, Bourgogne et Franche-Comté au cours des cinq premiers siècles de notre ère », Revue archéologique de l’Est, t. 64, , p. 161-222 (ISSN 1760-7264, lire en ligne, consulté le ).