André Béraud (rugby à XIII)

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André Béraud

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Fiche d'identité
Nom complet André Joseph Béraud
Naissance
Bidart (France)
Décès (à 81 ans)
Biarritz (France)
Taille 1,76 m (5 9)
Poste XV : Deuxième ligne
XIII : Pilier, troisième ligne
Carrière en junior
PériodeÉquipe 
XV

Biarritz olympique
C.A.S.G.
Carrière en senior
PériodeÉquipeM (Pts)a
XV
1940-1946
XIII
1946-1952
1952-1958

Biarritz olympique

RC Marseille
SO Avignon
Carrière en équipe nationale
PériodeÉquipeM (Pts)b
XIII
1947-1953

France

017 0(6)
Carrière d'entraîneur
PériodeÉquipe 
XIII
?
1952-1958

RC Marseille
SO Avignon

a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.

André Béraud, né le à Bidart (Pyrénées-Atlantiques) et mort le à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), est un joueur de rugby à XV et international français de rugby à XIII, évoluant au poste de pilier ou de troisième ligne.

Enfant du pays basque, André Béraud s'exerce à plusieurs sports tels que la pelote basque, la natation et l'atlétisme, mais décide de tenter sa chance au rugby à XV en intégrant le Biarritz olympique entrecoupée d'une saison à seize ans au C.A.S.G. sous l'impulsion d'Henri Haget. Il dispute avec le club basque la demi-finale de la Coupe de France 1946 aux côtés d'Henri Sorondo et François Othal.

Le rugby à XIII réapparaît en France en 1944 après son interdiction durant la Seconde Guerre mondiale, et le club du RC Marseille est nouvellement créé par des dirigeants cherchant à recruter de nombreux quinzistes. Par l'intermédiaire de leur entraîneur, ex-international de rugby à XV et XIII Jean Duhau, André Béraud rejoint ce code de rugby et s'engage avec le club marseillais avec F. Othal et H. Sorondo. Avec des coéquipiers de premier plan tels que Jean Dop, Henri Durand, Élie Brousse, Raoul Pérez et André Hatchondo, il remporte le Championnat de France en 1949 et deux titres de Coupe de France en 1948 et 1949. Il rejoint en 1952 le SO Avignon et endosse le rôle de joueur-entraîneur avec succès en faisant de ce club l'un des meilleurs du pays en atteignant la finale du Championnat de France en 1957 et en étant une nouvelle fois double vainqueur de la Coupe de France en 1955 et 1956, en compagnie de Jacques Merquey, Jean Rouqueirol, André Savonne et René Jean.

Pilier référence du Championnat de France, capable de jouer en troisième ligne avec autant de succès, et cité comme l'un des meilleurs joueurs de rugby à XIII d'après-guerre avec Puig-Aubert ou E. Brousse, il compte également 17 sélections avec l'équipe de France, prenant part aux titres de la Coupe d'Europe des nations en 1949 et 1951 ainsi qu'à la tournée de l'équipe de France de rugby à XIII en 1951 en Australie et Nouvelle-Zélande.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il joue au rugby à XV jusqu'en 1946 au sein du Biarritz olympique au poste de deuxième ligne et exerce le métier de marchand de poisson[1]. A 24 ans, il est alors repéré par Jean Duhau qui le fait venir sur Marseille avec François Othal pour jouer avec le RC Marseille en rugby à XIII avec succès[1]. André Béraud exerce au côté du sport le métier de contremaître à la scierie Saint-Charles de Marseille[1].

1951 : tournée triomphale de l'équipe de France en Australie[modifier | modifier le code]

Ayant disputé la rencontre de Coupe d'Europe contre le pays de Galles scellant le titre pour l'équipe de France le , André Béraud est naturellement sélectionné pour prendre part à la tournée avec un périple de quatre mois en Australie et Nouvelle-Zélande. La délégation française comprend 27 joueurs[2].

Au départ de Marseille, les joueurs de l'équipe de France sont encadrés par le directeur de la tournée Antoine Blain accompagné des entraîneurs Jean Duhau et Robert Samatan, et prennent le départ via un avion quadrimoteur spécialement aménagé pour leur transport qui les emporte en direction de Sydney via des escales à Rome, le Caire, Karachi, Calcutta, Singapour, Jakarta et Darwin[3].

Une fois arrivée en Australie, l'équipe de France dispute de nombreux matchs amicaux contre des équipes et sélections locales avant d'affronter l'Australie dont la première rencontre est programmée le à Sydney. A. Béraud s'illustre par exemple face à l'équipe de Western Division avec deux essais inscrits[4]. En balance avec d'autres joueurs, il ne dispute pas le premier test-match face à l'Australie au profit de Louis Mazon et Paul Bartoletti. La France remporte ce premier test 26-15. Lors du second test programmé le contre ce même adversaire, A. Béraud n'est une nouvelle fois pas aligné au profit de deux mêmes piliers dans une rencontre où l'équipe d'Australie prend sa revanche 23-11 alors qu'elle était menée 12-6 à la mi-temps[5].

La belle se dispute à Sydney devant une affluence de 67 000 spectateurs[6] mais A. Béraud est une nouvelle fois mis de côté où L. Mazon et P. Bartoletti gardent la préférence des sélectionneurs Robert Samatan et Jean Duhau[7]. Le dernier test-match face à la Nouvelle-Zélande se dispute également sans lui. Bien qu'il n'a pris à aucun des quatre test-matchs, A. Béraud prend part à dix-huit rencontres amicales et la France sort grand vainqueur de cette tournée en comptant 21 victoires, 2 matchs nuls et 4 défaites seulement[8].

Le retour de l'équipe de France mi-septembre se déroule à Marseille où une foule considérable est venue acclamer les joueurs à la suite de cette tournée triomphale. Sous les yeux de milliers de spectateurs, A. Béraud, dans sa ville, et ses coéquipiers effectuent une tournée en voiture de la mairie à la Préfecture des Bouches-du-Rhône en empruntant la Canebière, l'allée Léon-Gambetta, chaque joueur dans une voiture décapotable. Ils sont reçus en mairie par le Ministre de l'Éducation nationale entre autres[9].

1952 : départ du RC Marseille pour le SO Avignon[modifier | modifier le code]

À dix jours de la reprise de la saison 1951-1952, André Béraud annonce son départ du club pour le S.O. Avignon. Ce départ, contre l'avis des dirigeants marseillais, est motivé par la perspective de s'installer dans la ville d'Avignon et de reprendre l'exploitation et la gestion d'un bar[10]. Enthousiaste lors de son installation à Avignon en septembre 1952, il doit cependant attendre sa qualification avec le SO Avignon pour disputer le Championnat en raison des réticences des Marseillais[11]. Seule ombre en ce début de saison une fois la qualification acquise pour jouer sous le maillot avignonnais est sa non-convocation au premier rassemblement de l'équipe de France dans l'optique de la rencontre contre le pays de Galles du [12].

Après carrière[modifier | modifier le code]

Son fils, Jean-Pierre Béraud, est devenu un joueur[13] et entraîneur de rugby à XV sous les couleurs de Biarritz[14]. Il tenait à la suite de sa carrière le bar nommé « Bar des colonnes » à Biarritz[15].

Palmarès[modifier | modifier le code]

Rugby à XV[modifier | modifier le code]

Statistiques en club[modifier | modifier le code]

Saison Championnat Coupe
Comp. Class. Comp. Class.
1940-41 Biarritz olympique
1941-42
1942-43 Championnat de France 1/2 finale Zone nord
1943-44 Championnat de France Poule de huit
1944-45 Championnat de France 1/8 finale
1945-46 Championnat de France Phase de poule Coupe de France 1/2 finale

Rugby à XIII[modifier | modifier le code]

Détails en sélection[modifier | modifier le code]

Matchs internationaux d'André Béraud
Date Adversaire Résultat Compétition Poste Points Essais Pen. Drops
sous les couleurs de la France
1. Angleterre 15-20 Coupe d'Europe Pilier - - - -
2. Pays de Galles 29-21 Coupe d'Europe Pilier - - - -
3. Nouvelle-Zélande 7-11 Test-match Pilier - - - -
4. Nouvelle-Zélande 25-7 Test-match Pilier - - - -
5. Pays de Galles 12-20 Coupe d'Europe Pilier 3 1 - -
6. Angleterre 10-25 Coupe d'Europe Pilier - - - -
7. Pays de Galles 12-9 Coupe d'Europe Pilier - - - -
8. Angleterre 5-12 Coupe d'Europe Pilier - - - -
9. Australie 10-29 Test-match Pilier - - - -
10. Pays de Galles 8-16 Coupe d'Europe Pilier - - - -
11. Autres Nationalités 8-3 Coupe d'Europe Pilier - - - -
12. Angleterre 9-14 Coupe d'Europe Pilier 3 1 - -
13. Autres Nationalités 16-3 Coupe d'Europe Pilier - - - -
14. Pays de Galles 28-13 Coupe d'Europe Pilier - - - -
15. Nouvelle-Zélande 17-7 Test-match Pilier - - - -
16. Grande-Bretagne 22-12 Test-match Pilier - - - -
17. Pays de Galles 23-22 Coupe d'Europe Pilier - - - -

Statistiques[modifier | modifier le code]

Saison Championnat Coupe Sélection
Comp. Class. Comp. Class. Comp. M Pts Ess. Buts Dp.
1946-1947 RC Marseille Championnat de France 8e Coupe de France 1/4 finale
1947-1948 Championnat de France 1/2 finale Coupe de France Vainqueur CE 6 3 1 - -
1948-1949 Championnat de France Champion Coupe de France Vainqueur CE 3 - - - -
1949-1950 Championnat de France Finaliste Coupe de France 1/2 finale CE 2 - - - -
1950-1951 Championnat de France 1/2 finale Coupe de France 1/8 finale CE 3 3 1 - -
1951-1952 Championnat de France Finaliste Coupe de France 1/8 finale 2 - - - -
1952-1953 SO Avignon Championnat de France 8e Coupe de France 1/2 finale
1953-1954 Championnat de France 6e Coupe de France 1/4 finale CE 1 - - - -
1954-1955 Championnat de France 1/2 finale Coupe de France Vainqueur
1955-1956 Championnat de France 1/2 finale Coupe de France Vainqueur
1956-1957 Championnat de France Finaliste Coupe de France 1/2 finale
1957-1958 Championnat de France 1/2 finale Coupe de France Finaliste

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Joanblanq, international d'athlétisme est le plus bel athlète des Treize, L'Equipe, le 26 novembre 1946.
  2. Fernand Cousteaux, « Voici les 27 pour l'Australie », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  3. Roger Bastide, « Gaston Comes avait une heure d'avance », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  4. « Béraud, Bellan et Maurice André artisans de la troisième victoire du XIII français », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  5. « Revanche australienne à Brisbane : 23-11 », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  6. Louis Ardilley, « La Belle Australie-France suscite un enthousiasme considérable », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  7. Louis Ardilley, « La France a battu contre l'Australie le record du score : 35 points ! », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  8. Louis Bonnery, Le rugby à XIII - le plus français du monde, p.191, Cano & Frank, 1996.
  9. Roger Bastide, « Marseille a réservé un accueil triomphal », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  10. T. Tempesti, « Avignon reste l'objectif de Béraud », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  11. Marcel Hansenne, « Le ballon ovale a fini par vaincre le moto-ball à Carpentras et Cavaillon », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  12. F. Cousteaux, « Dans un XIII de France très surprenant - L'apparition de Bombail », L'Équipe,‎ (lire en ligne).
  13. André Béraux - Nécrologie, Sud-Ouest, p.14, le mardi 20 avril 2004.
  14. Un dernir Blanco à Paris, Guillaume Chérel, humanite.fr, le samedi 6 juin 1992.
  15. Paul Barrière, du rugby au casino, O. B., Sud-Ouest, lundi 1er août 2011.
  16. Le rugby à XIII, le plus français du monde, Louis Bonnery, PP. 388-397, Cano et Franck, 1996

Liens externes[modifier | modifier le code]