Alexandre Catoire de Bioncourt

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Alexandre Catoire de Bioncourt
Fonction
Chambellan
Nicolas II de Russie
Biographie
Naissance

Moscou
Décès
Nom de naissance
Alexandre Andreïevitch Catoire
Nationalité
Russe
Formation
Activités
Famille
Père
Henry-Auguste Catoire de Bioncourt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Gilonne Henriette d'Harcourt (1867-1952)
Autres informations
Membre de
Cercle des chemins de fer (d)
Automobile Club de France
Conseil d'ÉtatVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Alexandre Catoire de Bioncourt également connu sous le nom d'Alexandre Andreïevitch Catoire, né le à Moscou et mort le à Bühlerthal (Grand-Duché de Bade), est un collectionneur d'armes, donateur du Musée historique de Moscou.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Alexandre Catoire de Bioncourt, né le à Moscou, sous le nom d'Alexandre Andreïevitch Catoire est le fils d'André Ivanovich Catoire et de Marie-Sophie Demoncy[3].

Il est issu d'une branche de la famille française Catoire fixée en Russie vers 1817 avec son grand-père Auguste Catoire de Bioncourt (1789-1831) qui prit la nationalité russe en 1825[4],[5]. Il est le cousin germain de Georgi Lvovitch Catoire, compositeur russe.

En 1868 la maison « Veuve Catoire et fils » à Moscou, succursale de Tresca et cie de Lyon, était une importante maison de négoce de soies, soieries, thés, indigos et cotons[6].

En 1887, Alexandre Catoire termina ses études à la faculté de philologie de Moscou[3]. La même année, il hérita de 1,2 million de roubles au décès son père. Il alors crée brièvement à Moscou une société vendant des colorants d'aniline puis se retira des affaires[7].

Il fut anobli par oukase de l’empereur Nicolas II et autorisé à reprendre le nom de Bioncourt que portait son bisaïeul et que son aïeul avait omis de prendre en se faisant naturaliser russe[3],[8].

Il sera chambellan du Tsar Nicolas II[9] et conseiller d’État[10],[11].

Le , il épousa à Paris (chapelle de la nonciature) Gilonne Henriette Marie d’Harcourt (1867-1952), fille de Bernard d’Harcourt ancien ambassadeur à Rome et à Londres et d’Élisabeth de Saint-Priest[3],[5],[12].

Les époux Catoire de Bioncourt adoptèrent en 1912 une fillette Alexandra Wassiljewa[1], qui porta le nom d'Alexandra Catoire de Bioncourt (1900-1956) et épousa Gérard de Loriol[2].

Alexandre Catoire de Bioncourt mourut le à Bühlerthal (Grand-Duché de Bade) et son épouse mourut le à Gex (Ain).

Succession[modifier | modifier le code]

Par testament du , il avait institué sa femme Légataire universelle de tous ses biens - en lui substituant, en cas de prédécès, Alexandra Wassiljewa, une fillette que l'asile des enfants trouvés de Moscou avait confiée aux époux pour son éducation et qu'ils avaient adoptée en 1912 ; ordonnance rendue par le tribunal de Moscou le qui déclare qu'Alexandra Alexandrovna est adoptée par Alexandre Catoire de Bioncourt et son épouse et que l'enfant aura désormais le droit de se nommer Alexandra Alexandrovna (fille d'Alexandre)[1].

À partir de 1932, Alexandra Wassiljewa qui, après un premier mariage rompu par le divorce, avait épousé Gérard du Port de Loriol, ressortissant suisse, domicilié à Allaman, canton de Vaud, s'adressa à la justice pour établir qu'elle avait été adoptée, conformément aux lois russes, par les époux Catoire de Bioncourt ; qu'elle était donc fille adoptive du défunt, et qu'à ce titre elle avait droit à sa succession[13].

Le , le tribunal de Provins reconnu la validité en France de l'adoption faite en Russie en 1912 par les époux Catoire de Bioncourt[1].

Le , la cour d'appel de Paris, reconnu la filiation adoptive de la dame de Loriol et ordonna que la veuve Catoire de Bioncourt lui rendrait son compte de tutelle à tout l'actif mobilier et immobilier dont la dame de Loriol justifiera avoir hérité d'Alexandre de Bioncourt, son père adoptif[1].

Le , le tribunal fédéral suisse se déclara incompétent pour connaître d'une action successorale, par le fait que le défunt était un étranger domicilié à l'étranger, et que, par conséquent, sa succession ne s'est pas ouverte en Suisse[13].

Le , la cour de cassation rejeta le pourvoi de la veuve Catoire de Bioncourt contre l'arrêt de la cour d'appel de Paris du en faveur de la fille adoptive des époux Catoire de Bioncourt[1].

Après de nombreux procès pendant des années devant de nombreuses juridictions[14], la légalité de son adoption et de ses droits successoraux furent définitivement reconnus à Alexandra Catoire de Bioncourt par arrêt de la cour d'appel de Paris du [15].

Carrière[modifier | modifier le code]

Collectionneur d'armes[modifier | modifier le code]

Alexandre Catoire de Bioncourt était un chasseur[16] et un collectionneur d'armes[17]. À la recherche d'arme rares, il était en relation avec de nombreux collectionneurs[17] et était un client de nombreux magasins d’armes, principalement Émile Henry Fauré Le Page à qui il acheta diverses pièces dont un fusil de chasse à deux coups avec capsule de verrouillage Le Page, une arme à feu à chargement par la culasse à double canon système Pot, appartenant au duc d'Orléans, et casques Henri Fauré Le Page. Au fil des années il constitua une collection de plus de 400 pièces d'armes à feu de grande valeur (fusils de chasse, armes militaires, pistolets et de nombreux échantillons d'acier à froid).

En 1909, il fit don au Musée historique de Moscou de sa riche collection d'armes de chasse et de pistolets, ainsi que 10.000 roubles destinés à la réparation des pièces dans lesquelles la collection devait être exposée. Sa donation comprenait 274 fusils, 192 pistolets et armes blanches et a donné une image complète de l'évolution des armes de poing du XVIe siècle au début du XXe siècle. Sélection des armes à feu, et la collecte de première classe de copies rares fait l'une des collections privées les plus complètes et intéressantes d'armes à feu. En plus des armes, il donna au musée sa bibliothèque de chasse et une collection d'estampes. La collection A. Catoire de Bioncourt fut la base de la riche collection d'armes du Musée historique de Moscou et en reconnaissance, Alexandre Catoire de Bioncourt fut élu membre du musée en 1910[18],[19]. Le , le directeur du Musée national historique de Moscou, fit poser à l'entrée du musée une plaque commémorative portant le nom des donateurs, parmi lesquels figure celui d'Alexandre Catoire de Bioncourt.

Membre de comités et clubs[modifier | modifier le code]

Alexandre Catoire de Bioncourt a fait partie de nombreux comités et cercles :

  • Vice-président du comité international des congrès d'assistance[9].
  • Membre du jury pour l’épreuve de tir au pigeon lors de l’exposition universelle de 1900[20],
  • Membre du Cercle du chemin de fer[21],
  • Membre du Cercle de la rue Royale[22],
  • Membre de l'Automobile Club de France[23],
  • Membre du comité fondateur du Cercle du Bois de Boulogne[24],
  • Membre de l'institut de la noblesse de Nijni Novgorod,
  • Membre du conseil d’administration de l'église catholique Saint-Louis des français de Moscou,
  • Membre bienfaiteur de la société d'art de Moscou,
  • Membre de la société de chasse de Moscou,
  • Cercle de jeux[25].

Publications[modifier | modifier le code]

Alexandre Catoire de Bioncourt a fait publier en 1901 la première reproduction fac-similé des deux manuscrits du russe Alexandre Pouchkine « sirène » et « Le Chevalier Avare ». Il est l'auteur d'un livre « L'histoire du tir à balles en Europe occidentale, l'Amérique et la Russie »[16],[26]

Armes[modifier | modifier le code]

  • D'argent à un mont de six coupeaux de sinople accosté de deux lions de gueules; au chef d'azur chargé d'un soleil d'or accosté de deux étoiles d'argent, couronne de comte[5].

Décorations et honneurs[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Nouvelle revue de droit international privé : tous les aspects de la vie juridique internationale de l'individu / directeurs : Albert de La Pradelle,... ; Paul Goulé,..., Les Éditions internationales, (lire en ligne)
  2. a et b Joseph Valynseele, Philippe Devillard, Carnet des familles nobles ou d'apparence en 1956, Les cahiers nobles, 1957.
  3. a b c d e f g h et i Ludovic marquis de Magny, Recueil de généalogies de maisons nobles de France, 1894, page 10
  4. Ludovic marquis de Magny, Recueil de généalogies de maisons nobles de France, 1894, page 9.
  5. a b et c Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome IX. Cas-Cha. 1910, page 43.
  6. Jean Bouvier, Le crédit Lyonnais de 1863 à 1882, S.E.V.P.E.N., 1961, page 735.
  7. (ru) « КАТУАР ДЕ БИОНКУР • Большая российская энциклопедия - электронная версия », sur bigenc.ru,‎
  8. “Satisfaisant l’humble requête présentée par le citoyen de mérite héréditaire, honorable juge civil des districts de Bronnitsy et Zvenigorod (province de Moscou), actuellement étudiant à l’Université impérial de Moscou et prenant en compte que le requérant est descendant d’une ancienne famille de la noblesse française, nous élevons le dit Alexandre-Auguste Catoire de Bioncourt au rang de la noblesse héréditaire de l’empire russe.”.
  9. a et b Congrès international d'assistance publique et de bienfaisance privée..., : 1856-1928, page 28.
  10. Revue illustrée / F.-G. Dumas, directeur, Ludovic Baschet, (lire en ligne)
  11. La Revue philanthropique, Masson et Cie, (lire en ligne)
  12. Figaro : journal non politique, Figaro, (lire en ligne)
  13. a et b « Extrait de l'arrêt de la IIe Section civile du 27 février 1936 dans la cause de Loriol-Catoire contre Catoire de Bioncourt. »,
  14. Recueil notarial des jurisclasseurs / sous la direction spéciale de M. Jules Mihura,..., Administration des juris-classeurs, (lire en ligne)
  15. Journal des notaires et des avocats, 1952, page 544.
  16. a et b (ru) « От достойного прошлого к счастливому будущему - - Ridero », sur ridero.ru,‎
  17. a et b (en) I.N. Paltousova, A.A. CATOIRE de BIONCOURT' S weapons collection, Moscou, .
  18. « КАТУАР ДЕ БИОНКУР АЛЕКСАНДР АНДРЕЕВИЧ (1863–1913) », sur 213.85.25.4 (consulté le )
  19. “Décision de fournir au public un accès à ma vaste collection d’armes constituée pendant de nombreuses années en Russie et à l’étranger, qui représente l’histoire du développement des armes du pistolet à sillon à notre époque, y compris de vieilles armes russes, des accessoires militaires russes, des badges, des décorations, etc. Moi, natif de Moscou, décide de donner l’intégralité au Musée national historique russe de l’Empereur Alexandre III à qui je demande d’accepter ce don dans les conditions suivantes : Le musée doit allouer un lieu spécial pour cette collection au deuxième étage. Je paierai pour les aménagements nécessaires de stockage. Le musée a cependant le droit de déplacer ma collection dans le futur si cela s’avère nécessaire pour le bien commun ou même à organiser des expositions dans les salles à sa seule discrétion. La collection peut être compléter par moi-même, le musée ou des donateurs, de sorte que les objets portent des affichages avec leurs noms mais ma propre collection doit être nommée "Collection Alexandre Andreïevitch Catoire de Bioncourt". En même temps, je me réserve le droit d’avoir un accès permanent aux pièces et de compléter la collection avec de nouvelles pièces en remplacement de certaines que je pourrai récupérer. Le musée s’engage à stocker cette collection précieuse dont la valeur est supérieure à cent mille roubles et à garder les objets en bon ordre. Les armes doivent être graissées, chaque fois que cela est requis par un expert nommé par moi-même. Les règles de l’arpentage de ma collection par toutes les parties intéressées seront établies par le musée. Je demande au musée de faire part de ma suggestion au président royal du Conseil des musées. Les armes seront livrées immédiatement au musée après acceptation du don. Les présentoirs seront mis en place au cours de l’été de cette année.”'.
  20. « Exposition universelle de 1900 - Tir aux pigeons »
  21. Baron de Tully, Annuaire des grands cercles et du grand monde, A. Lahure, éditeur, (lire en ligne)
  22. Baron de Tully, Annuaire des grands cercles et du grand monde, A. Lahure, éditeur, (lire en ligne)
  23. Tully, Annuaire des grands cercles et du grand monde, A. Lahure, éditeur, (lire en ligne)
  24. Baron de Tully, Annuaire des grands cercles et du grand Monde, A. Lahure, éditeur, (lire en ligne)
  25. Alfred (1867-1919) Auteur du texte Marquiset, Jeux et joueurs d'autrefois (1789-1837) / Alfred Marquiset, E. Paul, (lire en ligne), p. 127
  26. Francisque (1809-1887) Auteur du texte Michel, Mary-Lafon (1812-1884) Auteur du texte, Benjamin (1797-1854) Auteur du texte Guérard et Henri (1810-1883) Auteur du texte Martin, Le Moyen Âge et la Renaissance. Tome Ier : histoire et description des mœurs et usages, du commerce et de l'industrie, des sciences, des arts, des littératures et des beaux-arts en Europe / Direction littéraire de M. Paul Lacroix ; Direction artistique de M. Ferdinand Seré..., Francisque (1809-1887) Auteur du texte Nom auteur Michel Prénom auteur 2 Mary-Lafon (1812-1884) Auteur du Nom auteur 2 texte Prénom auteur 3 Benjamin (1797-1854) Auteur du texte Nom auteur 3 Guérard Prénom auteur 4 Henri (1810-1883) Auteur du texte Nom auteur 4 Martin Titre Le Moyen Âge et la Renaissance. Tome Ier : histoire et description des mœurs et usages, du commerce et de l'industrie, des sciences, des arts, des littératures et des beaux-arts en Europe / Direction littéraire de M. Paul Lacroix ; Direction artistique de M. Ferdinand Seré... Passage(s) (page(s)) lieu, administration, (lire en ligne)
  27. Figaro : journal non politique, Figaro, (lire en ligne)
  28. il_ducess, « Второй дом Нарышкиных на Пречистенском бульваре », sur Прогулки по Старой Москве и не только,‎ 16 мар, 2014 (consulté le )