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La '''crise de la dette des pays en voie de développement''' a été déclenchée en 1982 par l'incapacité du [[Mexique]] à rembourser ses emprunts, suivi rapidement de plusieurs [[Pays en développement|pays en voie de développement]], notamment en [[Amérique latine]]. Elle a un temps menacé le système bancaire mondial et a mis plus de 7 ans à être résolue. Elle reste associée en Amérique latine à une « décennie perdue » en terme de développement économique et social.
La '''crise de la dette des pays en voie de développement''' a été déclenchée en 1982 par l'incapacité du [[Mexique]] à rembourser ses emprunts, suivi rapidement de plusieurs [[Pays en développement|pays en voie de développement]], notamment en [[Amérique latine]]. Elle a un temps menacé le système bancaire mondial et a mis plus de 7 ans à être résolue. Elle reste associée en Amérique latine à une « décennie perdue » en terme de développement économique et social.

== Contexte économique et financier ==

=== Modèle économique des pays en voie de développement ===
Au moment où survient la crise, la plupart des pays en voie de développement avaient adopté depuis des décennies et à des degré divers une politique économique interventionniste où l'État menait l'industrialisation du pays. La croissance économique de ses pays avaient été fortes mais connaissait depuis quelques années un ralentissement. La politique industrielle était critiqué par sa gauche à cause de la diminution trop lente de la pauvreté qu'elle permettait et par sa droite pour l'inefficacité économique qu'on lui attribuait. Toutefois, la crise de la dette a touché tout autant les pays en voie de développent les plus interventionnistes que les pays (relativement) plus libéraux.<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=José Antonio|nom1=Ocampo|titre chapitre=The Latin American Debt Crisis in Historical Perspective|titre ouvrage=Life After Debt: The Origins and Resolutions of Debt Crisis|éditeur=Palgrave Macmillan UK|date=2014|pages totales=87–115|isbn=978-1-137-41148-8|doi=10.1057/9781137411488_4|lire en ligne=https://doi.org/10.1057/9781137411488_4|consulté le=2024-03-23}}</ref>


== Histoire ==
== Histoire ==

Version du 23 mars 2024 à 19:08

La crise de la dette des pays en voie de développement a été déclenchée en 1982 par l'incapacité du Mexique à rembourser ses emprunts, suivi rapidement de plusieurs pays en voie de développement, notamment en Amérique latine. Elle a un temps menacé le système bancaire mondial et a mis plus de 7 ans à être résolue. Elle reste associée en Amérique latine à une « décennie perdue » en terme de développement économique et social.

Contexte économique et financier

Modèle économique des pays en voie de développement

Au moment où survient la crise, la plupart des pays en voie de développement avaient adopté depuis des décennies et à des degré divers une politique économique interventionniste où l'État menait l'industrialisation du pays. La croissance économique de ses pays avaient été fortes mais connaissait depuis quelques années un ralentissement. La politique industrielle était critiqué par sa gauche à cause de la diminution trop lente de la pauvreté qu'elle permettait et par sa droite pour l'inefficacité économique qu'on lui attribuait. Toutefois, la crise de la dette a touché tout autant les pays en voie de développent les plus interventionnistes que les pays (relativement) plus libéraux.[1]

Histoire

Le choc pétrolier de 1973 génère les "eurodollars" ou "petrodollars", des dépôts des pays arabes exportateurs de pétrole, effectués en dollars dans les banques anglaises. Ces dépôts servent à octroyer des crédits à de nouveaux pays pétroliers, dont les gisements sont devenus exploitables : Mexique, Venezuela, Indonésie ou Nigeria, sans réel contrôle, dans l'euphorie d'un second choc pétrolier, en 1980, qui quadruple les cours du pétrole. Revers de la médaille, cette flambée de l'or noir fait aussi culminer l'inflation dans les grands pays développés habitués à importer du pétrole.

Pour tenter de stopper l'envolée de l'inflation aux États-Unis, Paul Volcker, président de la Réserve fédérale américaine, remonte progressivement les taux directeurs, jusqu'à 20% en juin 1981. Le dollar rebondit, puis flambe, mettant sous pression la livre sterling britannique. La Banque centrale britannique s'inquiète et relève ses propres taux directeurs à 16% en octobre 1981[2]. Toujours en octobre, afin de sortir les pays d'Amérique latine du cercle vicieux de l'endettement, la conférence Nord-Sud de Cancún est organisée, mais elle se solde par un échec.

Ces durcissements monétaires déclenchent une récession mondiale: en 1982, l'économie américaine recule de 2% et la production industrielle britannique chute même de 10 %[3]. Les débouchés des pays pétroliers s'effondrent, au moment où ils venaient d'investir.

Le Mexique fut le premier pays à annoncer, en 1982, qu'il n'était plus en mesure de rembourser. Face à l'éventualité de perdre les fonds investis, les créanciers proposèrent de nombreux plans d'ajustement structurel (PAS) pour réorienter fondamentalement les économies des pays en difficulté. La plupart de ces plans préconisaient une réduction draconienne des dépenses publiques à caractère social, l'ouverture des marchés pour les importations et la mise en œuvre de politiques d'exportation pour compenser le manque à gagner causé par la baisse des cours du pétrole.

La crise de la dette des pays en voie de développement a traîné en longueur, dans un premier temps car les créanciers refusent de prendre leurs pertes. Le PDG de Citigroup Walter Wriston déclare au New York Times qu'un emprunteur public « ne peut faire faillite[4] ». Les grandes banques créancières sortiront de la crise de la dette des pays en voie de développement, par la titrisation, via les Brady Bonds en 1989. Le plan leur a proposé de refinancer les crédits existants via des emprunts à 30 ans, une durée en général plus longue que celle des prêts en cours. Les nouveaux emprunts sont partiellement garantis par les États-Unis, à condition d'abandonner plus de 50 % de leurs créances.

Notes et références

  1. (en) José Antonio Ocampo, « The Latin American Debt Crisis in Historical Perspective », dans Life After Debt: The Origins and Resolutions of Debt Crisis, Palgrave Macmillan UK, , 87–115 p. (ISBN 978-1-137-41148-8, DOI 10.1057/9781137411488_4, lire en ligne)
  2. "Entre convictions et obligations: les gouvernements Thatcher et Major face au système monétaire européen, 1979-1997", par Nathalie Champroux, page 87
  3. "Comment Thatcher n'a pas tué l'Angleterre", propos recueillis par MARC VIGNAUD dans Le Point du 15 février 2012 [1]
  4. The alchimy of finance par George Soros, page 99, Editions Plon

Voir aussi

Articles connexes