« Transition de genre » : différence entre les versions

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=== Conditions d'accès aux soins ===
=== Conditions d'accès aux soins ===

==== Coût et prise en charge ====
Les soins médicaux de transition sont très coûteux, ce qui en limite l'accès à de nombreuses personnes trans, une population plus pauvre que la moyenne<ref name=":7">{{Article|auteur1=Tom Reucher|titre=Dépsychiatriser sans démédicaliser, une solution pragmatique|périodique=L'information psychiatrique, vol 87, no. 4|date=2011|lire en ligne=https://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=INPSY_8704_0295#|pages=295-299}}.</ref>.


==== Psychiatrisation ====
==== Psychiatrisation ====
De nombreuses personnes trans et plusieurs organisations de santé internationales demandent la suppression du diagnostic psychiatrique de transidentité, qui mène à des discriminations et une stigmatisation des personnes trans<ref name=":3">{{Chapitre|auteur1=[[Judith Butler]]|titre chapitre=Dégiagnostiquer le genre|titre ouvrage=Défaire le genre|éditeur=Editions Amsterdam|année=2012|isbn=978-2-35480-099-4}}.</ref><ref name=":22">{{Chapitre|auteur1=Arnaud Allessandrin|titre chapitre=CIM 11 et DSM V: décalcifiez les variances de genre!|auteurs ouvrage=Arnaud Alessandrin, Maud-Yeuse Thomas, Karine Espineira|titre ouvrage=Transidentités|sous-titre ouvrage=Histoire d'une dépathologisation|collection=Cahiers de la transidentité|numéro dans collection=1|année=2013|isbn=978-2-336-29293-9|présentation en ligne=https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39950|passage=61-74}}.</ref><ref name=":22" /><ref name=":12">{{Article|titre=La France invite l'Organisation mondiale de la santé à retirer la transsexualité de la liste des maladies mentales|périodique=Le Monde|date=2010-05-17|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/05/17/la-france-invite-l-organisation-mondiale-de-la-sante-a-retirer-la-transsexualite-de-la-liste-des-maladies-mentales_1352797_3224.html}}.</ref><ref>{{Article|prénom1=Françoise|nom1=Askevis-Leherpeux|prénom2=Marie|nom2=de la Chenelière|prénom3=Antoine|nom3=Baleige|prénom4=Sarah|nom4=Chouchane|titre=Why and how to support depsychiatrisation of adult transidentity in ICD-11: A French study|périodique=European Psychiatry|volume=59|date=2019-06-01|issn=0924-9338|doi=10.1016/j.eurpsy.2019.03.005|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0924933819300598|consulté le=2023-09-02|pages=8–14}}</ref>. Cependant, la reconnaissance du diagnostic psychiatrique permet, dans beaucoup de pays, la prise en charge des soins<ref name=":7" /><ref name=":3" />.

Le rapport annuel sur les droits fondamentaux dans l'Union européenne adopté en 2018 encourage les états membres à dépathologiser entièrement le parcours de changement d'état civil des personnes trans et à {{Citation|empêcher que la variance de genre dans l'enfance ne devienne une nouvelle pathologie dans la [[classification internationale des maladies]]}}<ref>{{Lien web |titre=Rapport sur la situation des droits fondamentaux dans l'Union européenne en 2016 |url=http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P8-TA-2018-0056&language=FR&ring=A8-2018-0025&language=fr#title1 |site=europarl.europa.eu |date=2018-02-13}}.</ref>.
Le rapport annuel sur les droits fondamentaux dans l'Union européenne adopté en 2018 encourage les états membres à dépathologiser entièrement le parcours de changement d'état civil des personnes trans et à {{Citation|empêcher que la variance de genre dans l'enfance ne devienne une nouvelle pathologie dans la [[classification internationale des maladies]]}}<ref>{{Lien web |titre=Rapport sur la situation des droits fondamentaux dans l'Union européenne en 2016 |url=http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P8-TA-2018-0056&language=FR&ring=A8-2018-0025&language=fr#title1 |site=europarl.europa.eu |date=2018-02-13}}.</ref>.


==== Discriminations dans l'accès aux soins ====
Tom Reucher, le psychologue clinicien français cofondateur de l'[[Association du syndrome de Benjamin]] explique<ref>{{Chapitre|auteur1=Tom Reucher|titre chapitre=Dépsychiatriser sans démédicaliser: une solution pragmatique|auteurs ouvrage=Arnaud Alessandrin, Maud-Yeuse Thomas, Karine Espineira|titre ouvrage=Transidentités|sous-titre ouvrage=Histoire d'une dépathologisation|collection=Cahiers de la transidentité|numéro dans collection=1|année=2013|isbn=978-2-336-29293-9|présentation en ligne=https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39950|passage=61-74}}.</ref>{{,}}<ref name=":8">{{Article|auteur1=Arnaud Alessandrin|titre=Du « transsexualisme» à la « dysphorie de genre » : ce que le DSM fait des variances de genre|périodique=Varia|date=2014|lire en ligne=http://journals.openedition.org/socio-logos/2837}}.</ref> que dé-classifier la transidentité (quel que soit le nom qu'on lui donne) de la liste des maladies mentales est nécessaire<ref name="fb">{{Lien web |prénom=Florian |nom=Bardou |titre=«Il faut rappeler que la transidentité n’est pas une pathologie» |url=https://www.liberation.fr/planete/2019/05/29/il-faut-rappeler-que-la-transidentite-n-est-pas-une-pathologie_1730170 |site=Libération.fr |date=2019-05-29 |consulté le=2020-02-06}}.</ref>, de la même façon qu'il a été important de dé-psychiatriser l'homosexualité. Mais la différence avec l'homosexualité est que dans le cas de la transidentité, cette dé-psychiatrisation n'implique pas une dé-médicalisation: beaucoup de personnes trans ont besoin de soins (traitement hormonal, épilation, chirurgie, suivi psychologique éventuellement, en ce qui concerne les effets sur la personne de la transphobie qu'elle peut subir) mais {{citation|la sortie de la [[classification internationale des maladies|CIM]] entraînerait la suppression de la prise en charge par les systèmes d'assurance maladie dans de nombreux pays, alors que les traitements hormonaux et chirurgicaux sont très coûteux}}<ref>{{Article|auteur1=Tom Reucher|titre=Dépsychiatriser sans démédicaliser, une solution pragmatique|périodique=L'information psychiatrique, vol 87, no. 4|date=2011|lire en ligne=https://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=INPSY_8704_0295#|pages=295-299}}.</ref>. [[Judith Butler]]<ref name=":3">{{Chapitre|auteur1=[[Judith Butler]]|titre chapitre=Dégiagnostiquer le genre|titre ouvrage=Défaire le genre|éditeur=Editions Amsterdam|année=2012|isbn=978-2-35480-099-4}}.</ref> explique ainsi que {{Citation|certaines personnes veulent que le diagnostic soit conservé car il leur permet d'atteindre leur but [c'est-à-dire obtenir le remboursement des soins], et, en ce sens, de rendre effective leur autonomie, tandis que de l'autre, certains voudraient s'en débarrasser afin de faire du monde un endroit où ils ne seraient plus considérés et traités comme des malades}}, ce qui est aussi une condition de réalisation de l'autonomie. Il ne faut donc ni sous-estimer les bénéfices du diagnostic (particulièrement pour les personnes dont les revenus sont faibles), ni sa force pathologisante (en particulier pour {{Citation|les jeunes qui ne disposent pas forcément des ressources critiques pour y résister}}). Dans un parallèle entre dépsychiatrisation de l'homosexualité et de la transidentité<ref name=":13">{{Article|langue=en|prénom1=Jack|nom1=Drescher|titre=Queer Diagnoses: Parallels and Contrasts in the History of Homosexuality, Gender Variance, and the Diagnostic and Statistical Manual|périodique=Archives of Sexual Behavior|volume=39|numéro=2|date=2010-04-01|issn=0004-0002|issn2=1573-2800|doi=10.1007/s10508-009-9531-5|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s10508-009-9531-5|consulté le=2018-03-10|pages=427–460}}.</ref>, le psychiatre {{Lien|langue=en|trad=Jack Drescher|fr=}}, connu pour ses positions contre les [[Thérapie de conversion|thérapies de conversion]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Psychologists to review stance on gays |url=https://usatoday30.usatoday.com/news/health/2007-07-10-gays-psychologists_N.htm |site=USA Today |date=2007}}.</ref>, justifie ainsi la position de l'APA<ref name=":22">{{Chapitre|auteur1=Arnaud Allessandrin|titre chapitre=CIM 11 et DSM V: décalcifiez les variances de genre!|auteurs ouvrage=Arnaud Alessandrin, Maud-Yeuse Thomas, Karine Espineira|titre ouvrage=Transidentités|sous-titre ouvrage=Histoire d'une dépathologisation|collection=Cahiers de la transidentité|numéro dans collection=1|année=2013|isbn=978-2-336-29293-9|présentation en ligne=https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39950|passage=61-74}}.</ref>: {{Citation|étant donné le potentiel stigmatisant, pourquoi garder le diagnostic ? […] [c'est] un moindre mal pour la communauté trans par rapport à un refus d'accès aux soins médicaux et chirurgicaux susceptibles de découler d'un retrait du DSM}}.
Comme dans le système de soins classique, les personnes trans sont victimes de discriminations dans l'accès aux soins liés à la transidentité.


===== Neuroatypie =====
Le gouvernement français annonce en 2009<ref name="Transyclopédie">{{Ouvrage|auteur1=[[Karine Espineira]]|auteur2=Maud-Yeuse Thomas|auteur3=Arnaud Alessandrin|titre=La Transyclopédie|sous-titre=tout savoir sur les transidentités|éditeur=Des Ailes sur un tracteur|année=2012|pages totales=338|isbn=978-1-291-10322-9|isbn2=1-291-10322-8|oclc=851921127}}.</ref>{{,}}<ref name=":8" />{{,}}<ref>{{Chapitre|auteur1=Arnaud Alessandrin|auteur2=[[Maud-Yeuse Thomas]]|auteur3=[[Karine Espineira]]|titre chapitre=La SoFECT : du protectionnisme psychiatrique|auteurs ouvrage=Arnaud Alessandrin, Maud-Yeuse Thomas, Karine Espineira|titre ouvrage=Transidentités|sous-titre ouvrage=Histoire d'une dépathologisation|collection=Cahiers de la transidentité|numéro dans collection=1|année=2013|isbn=978-2-336-29293-9|présentation en ligne=https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39950|passage=61-74}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Arnaud Alessandrin|auteur2=[[Karine Espineira]]|titre=Sociologie de la transphobie|lieu=Bordeaux|éditeur=Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine|année=2015|pages totales=180|isbn=978-2-85892-452-3}}.</ref> que {{Citation|la transidentité ne sera plus considérée comme une affection psychiatrique}}<ref>{{Article|titre=La transsexualité ne sera plus classée comme affectation psychiatrique|périodique=Le Monde|date=2009-05-16|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2009/05/16/la-transsexualite-ne-sera-plus-classee-comme-affectation-psychiatrique_1193860_3224.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=La transexualité ne sera plus une maladie mentale|périodique=Libération|date=2009-05-16|lire en ligne=http://www.liberation.fr/societe/2009/05/16/la-transexualite-ne-sera-plus-une-maladie-mentale_558232}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Trans' : « La déclassification, c’est classe », par Hélène Hazera |url=https://www.komitid.fr/2009/05/29/trans-la-declassification-cest-classe-par-helene-hazera-876/ |site=KOMITID |date=2009-05-29 |consulté le=2020-07-12}}.</ref> et demande en 2010 à l'[[Organisation mondiale de la santé]] de retirer la {{Citation|transsexualité}} de la liste des maladies mentales<ref name=":12">{{Article|titre=La France invite l'Organisation mondiale de la santé à retirer la transsexualité de la liste des maladies mentales|périodique=Le Monde|date=2010-05-17|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/05/17/la-france-invite-l-organisation-mondiale-de-la-sante-a-retirer-la-transsexualite-de-la-liste-des-maladies-mentales_1352797_3224.html}}.</ref>. La presse annonce immédiatement que {{Citation|La France est le premier pays au monde à sortir le transsexualisme de la liste des affections psychiatriques.}}<ref>{{Article|titre=Le transsexualisme n'est plus une maladie mentale|sous-titre=La France est le premier pays au monde à sortir le transsexualisme de la liste des affections psychiatriques|périodique=Libération|date=2010-02-12|lire en ligne=http://www.liberation.fr/societe/2010/02/12/le-transsexualisme-n-est-plus-une-maladie-mentale_609687}}.</ref> L'association OUTrans a estimé que cette dépsychiatrisation {{Citation|n'a de telle que le nom}}<ref>{{Lien web |titre=Stop Trans Pathologisation 2012 |url=http://outrans.org/2011/11/09/stp-2012/ |site=outrans.org |date=2011-11-09}}.</ref> et {{citation|regrette que ce décret ne soit pas accompagné d'autres mesures qui auraient, elles, un impact réel sur la vie des trans}}<ref name="Transyclopédie" />. L'annonce de la ministre est intervenue au moment où la [[Haute Autorité de santé|Haute Autorité de Santé]] (HAS) venait d'encourager la création d'[[FPATH|équipes pluridisciplinaires]]<ref>{{Lien web |titre=Situation actuelle et perspectives d'évolution de la prise en charge médicale du transsexualisme en France |url=http://www.aihus.fr/prod/data/divers/rapport_transsexualisme.pdf |format=pdf |site=Haute autorité de santé |date=2009-11}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=[[Éric Favereau]]|titre=Trans en France, mauvais genre|périodique=Libération|date=2010-02-12|lire en ligne=http://www.liberation.fr/societe/2010/02/19/trans-en-france-mauvais-genre_610928}}.</ref>, qui seront effectivement créés en 2010 sous l'égide de la [[SOFECT|SoFECT]], contre l'avis de beaucoup d'associations<ref>{{Lien web |auteur=Hayet Zeggar |auteur2=Muriel Dahan |titre=Évaluation des conditions de prise en charge médicale et sociale des personnes trans et du transsexualisme |url=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/docfra/rapport_telechargement/var/storage/rapports-publics/124000209.pdf |site=[[La Documentation française]] |éditeur=[[Inspection générale des affaires sociales|IGAS]] |date=2011-12}}.</ref>{{,}}<ref name="Transyclopédie" />. En 2011, le président de l'association l'Inter Trans constate que {{Citation|le décret n'a été rien d'autre qu'un coup médiatique, un très bel effet d'annonce. Sur le terrain, rien n'a changé<ref>{{Article |titre=La France est très en retard dans la prise en charge des transsexuels |périodique=Libération |date=2011-05-17 |lire en ligne=http://www.liberation.fr/societe/2011/05/17/la-france-est-tres-en-retard-dans-la-prise-en-charge-des-transsexuels_736344}}.</ref>}}.
{{Article connexe|Identité de genre des personnes autistes}}
Une série d'[[Entretien clinique|entretiens]] menés par John F. Strang et ses collègues auprès de 22 adolescents autistes à l'identité de genre diversifiée (non cis), en 2018, conclut qu'un tiers d'entre eux ont vu cette identité de genre remise en question, uniquement parce qu'ils sont autistes<ref name="Strang20182">{{Article|langue=en|prénom1=John F.|nom1=Strang|prénom2=Meredith D.|nom2=Powers|prénom3=Megan|nom3=Knauss|prénom4=Ely|nom4=Sibarium|titre=“They Thought It Was an Obsession”: Trajectories and Perspectives of Autistic Transgender and Gender-Diverse Adolescents|périodique=[[Journal of Autism and Developmental Disorders]]|volume=48|numéro=12|date=2018-08-23|issn=0162-3257|issn2=1573-3432|doi=10.1007/s10803-018-3723-6|lire en ligne=|consulté le=2022-09-10|accès url=payant|pages=4039–4055}}.</ref>. D'après les témoignages de personnes concernées qui ont été collectés en France en 2022, il existe dans ce pays une tendance de certains cliniciens à exclure la possibilité d'un diagnostic d'autisme si la personne est diagnostiquée avec une dysphorie de genre, et inversement{{sfn|Espineira|Thomas|2022|p=102-104}}. Jusqu’en 2018, la [[FPATH|SoFECT]] a refusé de prendre en charge des personnes qui consultent pour une transidentité et ont au préalable reçu un diagnostic d'autisme{{sfn|Espineira|Thomas|2022|p=105}}.


===== Poids =====
En 2016, des quotidiens anglophones annoncent que le Danemark devient {{citation|le premier pays à ne plus définir la transidentité comme une maladie mentale}}<ref>{{Article|langue=en|titre=Denmark will become first country to no longer define being transgender as a mental illness|périodique=Independent|date=2016-05-14|lire en ligne=https://www.independent.co.uk/news/world/europe/denmark-will-be-the-first-country-to-no-longer-define-being-transgender-as-a-mental-illness-a7029151.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|titre=Where Transgender Is No Longer a Diagnosis|périodique=Scientific American|date=2017-06-01|lire en ligne=https://www.scientificamerican.com/article/where-transgender-is-no-longer-a-diagnosis/}}.</ref>, après que le gouvernement aurait perdu patience avec l'OMS sur le travail de définition de la CIM-11.
{{Article connexe|Grossophobie}}

==== Discriminations dans l'accès aux soins ====


==== Conditions d'âge ====
==== Conditions d'âge ====
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{{cita|Étant donné que la suppression de la puberté est une intervention médicale entièrement réversible, elle offre aux adolescents et à leurs familles le temps d'explorer leurs sentiments dysphoriques et de prendre une décision plus précise concernant les premières étapes du traitement réel de la réaffectation sexuelle à un âge plus avancé », a déclaré l'auteur principal de l'étude, le {{Dr|Annelou de Vries}}. En retardant le début de la puberté, les enfants qui passent à la réaffectation sexuelle « bénéficient, à vie, d'un corps qui correspond à leur identité de genre sans les changements irréversibles corporels d'une voix basse ou l'augmentation de la barbe ou des seins, par exemple}}<ref name="coverage of puberty suppression study">{{Article|langue=en-GB|prénom1=Alan|nom1=Mozes|titre=Puberty Suppression Benefits Gender-Questioning Teens: Study|périodique=HealthDay|éditeur=U.S. News & World Report|date=10 septembre 2014|lire en ligne=http://health.usnews.com/health-news/articles/2014/09/10/puberty-suppression-benefits-gender-questioning-teens-study|consulté le=27 août 2015}}.</ref>.
{{cita|Étant donné que la suppression de la puberté est une intervention médicale entièrement réversible, elle offre aux adolescents et à leurs familles le temps d'explorer leurs sentiments dysphoriques et de prendre une décision plus précise concernant les premières étapes du traitement réel de la réaffectation sexuelle à un âge plus avancé », a déclaré l'auteur principal de l'étude, le {{Dr|Annelou de Vries}}. En retardant le début de la puberté, les enfants qui passent à la réaffectation sexuelle « bénéficient, à vie, d'un corps qui correspond à leur identité de genre sans les changements irréversibles corporels d'une voix basse ou l'augmentation de la barbe ou des seins, par exemple}}<ref name="coverage of puberty suppression study">{{Article|langue=en-GB|prénom1=Alan|nom1=Mozes|titre=Puberty Suppression Benefits Gender-Questioning Teens: Study|périodique=HealthDay|éditeur=U.S. News & World Report|date=10 septembre 2014|lire en ligne=http://health.usnews.com/health-news/articles/2014/09/10/puberty-suppression-benefits-gender-questioning-teens-study|consulté le=27 août 2015}}.</ref>.

==== Coût et prise en charge ====


=== Hormonosubstitution ===
=== Hormonosubstitution ===
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Crédit d'auteurs|type=interne|titre=Coming in}}{{Crédit d'auteurs|type=interne|titre=Deadname}}{{Crédit d'auteurs|type=interne|titre=Mégenrage}}
{{Crédit d'auteurs|type=interne|titre=Coming in}}
{{Crédit d'auteurs|type=interne|titre=Deadname}}
{{Crédit d'auteurs|type=interne|titre=Mégenrage}}
{{Crédit d'auteurs|type=interne|titre=Identité de genre des personnes autistes}}


{{Références}}
{{Références}}

Version du 2 septembre 2023 à 13:52

La transition de genre est un ensemble de processus sociaux, administratifs ou médicaux conduisant à modifier l'expression de genre et l'apparence d'une personne transgenre pour la faire correspondre avec son identité de genre.

S'il existe de nombreux parcours de transition, avec une grande diversité d'étapes pouvant, ou pas, être suivies, celles-ci se retrouvent généralement regroupées dans trois grandes catégories : la transition sociale, la transition juridique, et la transition médicale. La transition sociale, qui correspond à la sociabilisation et aux espaces sociaux, et la transition administrative ou juridique, qui correspond au rapport de la personne avec l'État et les autres autorités officielles, sont parfois regroupées par métonymie sous le vocable transition sociale[1].

Une étude de 2014 en Australie estime que plus des trois quarts des personnes ayant conscience d'être transgenres effectuent une transition sociale au moins partielle, et qu'environ 40 % d'entre elles ne souhaitent pas de transition médicale, une proportion plus élevée chez les personnes non-binaires[2].

Prise de conscience, questionnement et acceptation

Psychologie

Le questionnement sur le genre est le processus par lequel passent les personnes qui s'interrogent sur leur genre, identité ou orientation sexuelles[3],[4]. Si la personne qui se questionne est transgenre, elle aboutit à la prise de conscience personnelle de sa transidentité, parfois appelée coming in (par opposition à l'annonce externe, le coming out)[5]. Dans la majeure partie des cas, le processus de questionnement et de compréhension est une source d'angoisse et de sentiments dépressifs[6].

L'absence d'informations correctes et positives sur les identités LGBT ou de discussions ouvertes sur le sujet dans l'environnement des adultes en questionnement leur cause un stress plus élevé[7]. Avoir un entourage lui-même LGBT peut aider dans le processus de coming in, soit que leur existence soit rassurante en elle-même ou que cet entourage puisse servir d'interlocuteur privilégié par rapport aux questionnements liés au coming in[6]. Depuis l'émergence de communautés LGBT en ligne, cet entourage n'a pas besoin d'être géographiquement proche[8].

En 1979, la chercheuse en psychologie Vivienne C. Cass propose un modèle en six étapes de l'acceptation de son identité homosexuelle : la confusion, la comparaison, la tolérance, l'acceptation, la fierté et la synthèse[9]. L'étape du coming in est souvent la première d'un processus de transition de genre[5], bien que certaines personnes choisissent de ne pas transitionner après avoir pris conscience de leur identité de genre[10].

Choix du prénom

Il est très commun, surtout en Amérique du Nord et en Europe, de changer de prénom pour mieux correspondre au genre ressenti. C'est moins le cas dans certaines cultures où l'androgynie est plus tolérée ou dont la langue fait beaucoup plus usage des surnoms[11]. Le nouveau prénom est souvent le premier objet de réflexion de la personne transgenre, même si d'autres étapes de la transition peuvent avoir lieu avant le choix lui-même[11].

Certaines personnes transgenres choisissent de garder leur prénom de naissance ou des vestiges de ce prénom dans un nouveau prénom relevant d'un autre genre, afin de conserver une continuité d'identité personnelle. La question de la transmission familiale se pose également : une personne transgenre peut choisir de s'inscrire dans la lignée des générations précédentes, qui lui ont donné son prénom de naissance, ou refuser son influence dans une démarche de construction de soi[12]. Certaines personnes veulent maintenir une continuité entre les prénoms, d'autres s'en débarrasser parce qu'ils associent l'ancien prénom à une forte souffrance causée par la dysphorie de genre[12][11].

Les personnes transgenres choisissent généralement d'elles-mêmes leur nouveau prénom, parfois avec l'assistance de leurs proches[11][12]. Certaines personnes procèdent de la même manière que leurs parents : par exemple, si les parents d'un homme trans lui ont donné le nom d'une célébrité féminine qu'ils apprécient, l'homme trans choisit le prénom d'une célébrité masculine qu'il apprécie[12]. Certaines personnes trans essaient de conserver l'origine de leur prénom de naissance, par exemple un prénom typiquement italien sera remplacé par un autre prénom italien[11][12]. D'autres conservent certains sons ou lettres du prénom de naissance, notamment l'initiale ou un son pouvant être utilisé pour un surnom[12][11], ou utilisent la version genrée inverse de leur prénom (par exemple Alexandre et Alexandra)[11]. Enfin, les personnes portant un prénom épicène à l'oral avant leur transition, en français, changent parfois de prénoms pour en prendre un différent dont le genre est marqué[12]. Le prénom peut également venir par pur hasard, à force de tâtonnements[11].

La personne trans peut demander à des personnes de son entourage proche de tester un nouveau prénom pour voir ce qu'elle ressent quand il est utilisé et prononcé à voix haute[11].

Il est commun que la personne trans conserve, au moins dans un premier temps, son prénom de naissance sous la forme d'un deuxième prénom ou d'une initiale. Ce choix est parfois motivé par une volonté de simplicité administrative ou d'éviter des discriminations[11].

Choix des pronoms personnels

Dans les langues grammaticalement genrées, les personnes transgenres binaires, c'est-à-dire s'identifiant pleinement comme homme ou femme, utilisent le plus souvent les pronoms personnels correspondants il ou elle[13].

Les personnes non binaires peuvent choisir d'employer des pronoms neutres, ou bien une combinaison de pronoms genrés, ou encore décider de n'employer aucun pronom pour se désigner. Les pronoms utilisés également peuvent varier pour correspondre à l'identité de genre de la personne en fonction de la période. Leur emploi dépend à la fois de l'adéquation ressentie par la personne entre son identité et le ou les pronoms utilisés, ainsi que de l'environnement dans lequel la personne non binaire évolue[14]. Les langues romanes, comme l'espagnol, l'italien, le portugais ou le français, sont des langues très genrées, dans lesquelles l'adoption de formes non binaires ou non genrées n'est pas toujours facile ou acceptée[15].

Les personnes trans peuvent utiliser un pronom personnel neutre pendant un certain temps puis passer à des pronoms binaires, surtout si elles ne se sentent pas légitimes en début de transition. De même, certaines personnes peuvent utiliser un pronom binaire puis se rendre compte qu'un pronom neutre leur convient mieux. Enfin, on peut utiliser plusieurs ensembles de pronoms, en les alternant selon la période ou les préférences[16].

Transition sociale

Coming out

L'annonce de la transidentité, aussi appellée coming out à l'entourage est un des éléments les plus significatifs dans le processus de transition pour de nombreuses personnes transgenres[17]. Ce coming out peut être plus ou moins bien reçu, voire entraîner de la violence. En conséquence, les personnes trans choisissent généralement les contextes, les moments et les personnes à qui annoncer leur transidentité[18].

Changement de l'expression de genre

L'expression de genre change dans la plupart des transitions[2]. Elle passe d'abord par un changement de la pilosité (incluant la coupe de cheveux), par l'arrêt, l'évolution ou le début d'utilisation du maquillage et par le style vestimentaire[19]. En général, l'objectif de ces modifications est d'obtenir un passing, c'est-à-dire de plus ressembler au bon genre[19].

Certaines personnes passent par un changement de la voix afin d'avoir une sonorité perçue davantage comme féminine ou masculine[20].

Il existe des pratiques et accessoires visant à faciliter le passing des personnes trans. Les personnes transmasculines peuvent s'appuyer sur plusieurs méthodes de bandage de la poitrine incluant le port du binder, un haut de compression, ainsi que sur le packing, le port d'un objet rembourré ou phallique appelé packer pour donner l'apparence d'avoir un pénis[21][22]. Les personnes transféminines peuvent opter pour la dissimulation de leur pénis par des techniques de tucking, par le rembourrage de hanches et de fesses ou encore par le port de prothèses mammaires externes[1].

Acceptation sociale

Le mégenrage est l'action de désigner une personne par un genre qui ne correspond pas à son identité de genre[23]. Il peut être volontaire ou accidentel. Les formes les plus courantes en sont l'utilisation de pronoms et d'accords qui ne sont pas ceux utilisés par la personne[24],[25], appeler une personne « madame » ou « monsieur » en contradiction avec son identité de genre[26], ou encore insister pour qu'une personne se conforme aux normes d'un genre qui n'est pas le sien, en lui empêchant par exemple l'accès à des lieux où s'applique une séparation des sexes[27],[28].

Le mégenrage inclut également l'utilisation du deadname ou morinom[25], qui est l'ancien prénom d'une personne trans[29]. Deadname provient de l'anglais « dead name », littéralement « nom mort »[30]. Le terme « morinom » est formé du mot français « nom » et du verbe latin mori qui signifie « mourir »[31]. Des chercheurs queer ont émis l'hypothèse que les personnes trans insistent pour empêcher le deadnaming en partie comme une stratégie d'affirmation du soi futur, en effaçant celui du passé[32]. La correction du deadnaming par des tiers est citée comme un moyen de soutenir les personnes trans[33]. Dans ce contexte, le deadnaming peut être considéré comme un échec à manifester son soutien à la personne trans[33]. Il peut relever d'une agression manifeste ou d'une micro-agression indiquant que la cible n'est pas pleinement reconnue comme membre de son genre[34].

Transition médicale

La transition médicale revêt deux volets, que sont l'hormonothérapie et les chirurgies et soins complémentaires, incluant la chirurgie de ré-assignation sexuelle[35].

Conditions d'accès aux soins

Coût et prise en charge

Les soins médicaux de transition sont très coûteux, ce qui en limite l'accès à de nombreuses personnes trans, une population plus pauvre que la moyenne[36].

Psychiatrisation

De nombreuses personnes trans et plusieurs organisations de santé internationales demandent la suppression du diagnostic psychiatrique de transidentité, qui mène à des discriminations et une stigmatisation des personnes trans[37][38][38][39][40]. Cependant, la reconnaissance du diagnostic psychiatrique permet, dans beaucoup de pays, la prise en charge des soins[36][37].

Le rapport annuel sur les droits fondamentaux dans l'Union européenne adopté en 2018 encourage les états membres à dépathologiser entièrement le parcours de changement d'état civil des personnes trans et à « empêcher que la variance de genre dans l'enfance ne devienne une nouvelle pathologie dans la classification internationale des maladies »[41].

Discriminations dans l'accès aux soins

Comme dans le système de soins classique, les personnes trans sont victimes de discriminations dans l'accès aux soins liés à la transidentité.

Neuroatypie

Une série d'entretiens menés par John F. Strang et ses collègues auprès de 22 adolescents autistes à l'identité de genre diversifiée (non cis), en 2018, conclut qu'un tiers d'entre eux ont vu cette identité de genre remise en question, uniquement parce qu'ils sont autistes[42]. D'après les témoignages de personnes concernées qui ont été collectés en France en 2022, il existe dans ce pays une tendance de certains cliniciens à exclure la possibilité d'un diagnostic d'autisme si la personne est diagnostiquée avec une dysphorie de genre, et inversement[43]. Jusqu’en 2018, la SoFECT a refusé de prendre en charge des personnes qui consultent pour une transidentité et ont au préalable reçu un diagnostic d'autisme[44].

Poids

Conditions d'âge

Bien qu'exigeant généralement que le patient ait l'âge de la majorité, les standards de soin de la WPATH abordent la question de la transidentité chez l'enfant et adolescent. Le sujet de la persistance de la transidentité chez l'enfant fait actuellement débat; certains spécialistes estimant que la transidentité chez le jeune enfant ne persisterait pas à l'âge adulte selon des études cités par la WPATH. Cependant, chez les adolescents, la persistance est beaucoup plus marquée. La prise en charge consiste alors par la prescription d'un traitement par des bloqueurs de la puberté. La prescription d'un traitement par des bloqueurs de la puberté chez adolescent fait actuellement débat car il pourrait être source de retard de croissance et de stérilité et les effets d'une absence de puberté n'ont pas fait l'objet d'étude.

« Étant donné que la suppression de la puberté est une intervention médicale entièrement réversible, elle offre aux adolescents et à leurs familles le temps d'explorer leurs sentiments dysphoriques et de prendre une décision plus précise concernant les premières étapes du traitement réel de la réaffectation sexuelle à un âge plus avancé », a déclaré l'auteur principal de l'étude, le Dr Annelou de Vries. En retardant le début de la puberté, les enfants qui passent à la réaffectation sexuelle « bénéficient, à vie, d'un corps qui correspond à leur identité de genre sans les changements irréversibles corporels d'une voix basse ou l'augmentation de la barbe ou des seins, par exemple »[45].

Hormonosubstitution

Les hormonothérapies impliquent une hormonosubstitution visant à remplacer les hormones sexuelles du sexe biologique par celles du sexe cible et ainsi induire le développement de certains caractères sexuels secondaires du sexe cible.

À ce jour, il existe deux philosophies concernant l'hormonosubstitution. La première (soutenue en majorité par le corpus médical et notamment les équipes « officielles ») consiste en l'administration d'anti-androgènes puis d'hormones du sexe cible. La seconde (essentiellement soutenue par les associations de LGBT+ et quelques rares médecins) consiste en la seule administration d'hormones du sexe cible. Faute d'étude donnant préférence à l'un des deux protocoles et de formation complémentaire[46] dans ce domaine, bon nombre de médecins et d'endocrinologues optent pour l'administration d'anti-androgènes puis d'hormones du sexe cible.

Effets prévisibles et attendus
caractères sexuels secondaires Homme trans (FtM) Femme trans (MtF)
Voix Mue vers une voix grave Pas de modification notable si le traitement hormonal est effectué après la puberté
Musculature et graisse Accroissement de la masse musculaire et légère fonte de la masse graisseuse Fonte musculaire et légère modification de la répartition de la masse graisseuse
Poitrine Pas de modification notable Développement mammaire
Pilosité Développement de la barbe et de la pilosité générale du tronc, risque accru de calvitie Pas d'effet notable mais dans certains cas diminution de la perte de cheveux et légère réduction de la pilosité générale
Ossature Aucune modification si effectué après la puberté Aucune modification si effectué après la puberté

Chirurgie

Si pour certaines personnes, les traitements hormonaux suffisent et apportent l'équilibre attendu, pour d'autres il est nécessaire de poursuivre la transition par des soins complémentaires et des opérations chirurgicales, car certains caractères sexuels secondaires du sexe cible ne peuvent être atteints que par ceux-ci.

Les femmes trans (MtF) peuvent avoir besoin de soins complémentaires tels qu'épilations, orthophonie (changement de voix). Certaines chirurgies viennent également compléter ces soins : mammoplasties (cette opération n'est accessible qu'après 12 à 18 mois de traitement hormonal), chirurgies de féminisation faciale (CFF ou FFS en anglais) qui comprennent entre autres la reconstruction frontale, la rhinoplastie, la plastie du menton et mâchoire, la greffe de cheveux, réduction de la pomme d'Adam et parfois une chirurgie des cordes vocales (changement de voix)[47]. Certaines femmes trans font parfois procéder à l'ablation des testicules.

Les hommes trans (FtM) n'ont pas nécessairement besoin de soins complémentaires. Cependant pour ceux ayant développé les caractères sexuels secondaires féminins (poitrine), la principale intervention chirurgicale consiste en une mastectomie.

Enfin, la chirurgie de ré-assignation sexuelle (CRS ou SRS en anglais), également appelée chirurgie de réattribution sexuelle, opération chirurgicale visant à modifier les caractéristiques sexuelles biologiques de l'appareil génital afin d'obtenir l'apparence du sexe opposé, vient compléter la prise en charge de la transidentité. Si dans certains pays, elles sont un préalable obligatoire au changement d'état-civil (ce qui était le cas avant 2016 en France), dans un grand nombre de cas, les patients ressentent la nécessité de pratiquer cette opération afin d'être en adéquation complète entre genre, ressenti et exprimé, et sexe cible.

Les résultats opératoires de ces chirurgies, dénommées phalloplastie (homme trans (FtM)) et vaginoplastie (femme trans (MtF)), n'offrent pas les mêmes résultats, tant sur le plan fonctionnel qu'esthétique. La vaginoplastie apporte de meilleurs résultats que la phalloplastie. Ces opérations n'offrent ni le maintien des fonctions reproductrices biologiques ni apportent les fonctions reproductrices biologiques du sexe cible.

Ces chirurgies de ré-assignations, quel que soit le pays dans lequel elles sont pratiquées, sont soumises aux critères de la WPATH, à savoir un an de traitement hormonal (hormonosubstitution) ainsi qu'une ou plusieurs attestations de psychiatre ou psychologue, d'où l'intérêt d'un suivi psychologique. Le patient devra également attester de son consentement éclairé.

En France une prise en charge dans le cadre des maladies de longue durée (ALD) est possible. Cependant pour la prise en charge de la chirurgie de ré-assignation sexuelle, celle-ci n'est possible que dans le cadre des circuits dits spécialisés et quand elle est pratiquée en France, mais l'accès à l'opération peut être long, obligeant parfois les patients à s'orienter vers des pays étrangers (Thaïlande, Canada).

Sans prise en charge, les chirurgies de ré-assignation sexuelle effectuées à l'étranger, les soins et les chirurgies complémentaires représentent un coût financier très élevé pour le patient.

Chirurgie non génitale

Chirurgie de réattribution sexuelle

La formation clinique manque d'informations et de ressources pertinentes pour aider les personnes transgenres, ce qui se traduit par un grand nombre de praticiens qui ne sont pas suffisamment préparés à recevoir cette population[48]. On trouvera cependant un centre spécialisé pour transgenres à Bordeaux. Il est composé d'une équipe pluridisciplinaire: psychologues, psychiatres, chirurgiens, endocrinologues et un avocat[49]. Une clinique multidisciplinaire en milieu francophone pour les jeunes trans et non binaires est en projet à Montréal au Canada[50]. Une amélioration de la prise en charge à l'hôpital de Lausanne en Suisse est prévue[51]. En Belgique, le CHU Brugmann projette d'ouvrir une "clinique de genre" à Bruxelles en 2023. Il en existe trois actuellement dans le pays situées à: Gand, Liège et Genk. La demande est importante d'après l'hôpital. Le but est de proposer "un suivi multidisciplinaire (psychiatrie, endocrinologie, chirurgie…)" avec une nouveauté: une première consultation conjointement avec un endocrinologue et un psychiatre[52].

Avant la septième version des Standards de soins de la WPATH, une personne devait être diagnostiquée avec un trouble de l'identité de genre, pour pouvoir poursuivre ses traitements hormonaux ou bénéficier d'une chirurgie de réassignation sexuelle. La nouvelle version a diminué l'accent sur le diagnostic, et a plutôt souligné l'importance d'une souplesse afin de répondre aux divers besoins de soins de santé des personnes transgenres et de genre non conforme[53].

Les standards de soins, largement reconnus, notent que, parfois, la seule voie de traitement raisonnable et efficace pour les personnes trans est la réattribution sexuelle[54].

Brown et Rounsley[55] ont noté que « certaines personnes transsexuelles se conforment aux attentes juridiques et médicales, afin d'obtenir des droits accordés par la hiérarchie médicale/psychologique ». Les besoins juridiques comme le changement légal de sexe sur les documents, et les besoins médicaux, comme la chirurgie de réattribution sexuelle, sont habituellement difficiles à obtenir sans l'acceptation d'un médecin. Pour cette raison, certaines personnes transgenres se sentent contraintes d'affirmer des concepts dépassés pour surmonter des obstacles juridiques et médicaux[56].

Certaines personnes genderqueer ont peu ou pas le désir de subir une opération chirurgicale pour changer leur corps, mais transitionnent par d'autres manières[57].

Qualité de vie après la transition

Une étude longitudinale de 2010, basée sur 1 833 personnes trans hommes et femmes ayant reçu un diagnostic, et suivies par une équipe médicale américaine, a constaté que le fonctionnement psychologique général des personnes transgenres après la transition était similaire à celui de la population générale, et nettement meilleur que celui des personnes transgenres non traitées[58]. En France, les résultats d'une étude de 2009 ont montré que la chirurgie de réattribution sexuelle améliore la qualité de vie des personnes trans dans différents domaines, notamment sur le plan social et sexuel ; des différences persistaient toutefois entre les hommes trans et les femmes trans: ces premiers avaient une vie sociale, professionnelle, amicale et un bien-être psychologique plus importants que ces dernières[59]. Dans une étude de 2011, l'effet positif de la thérapie hormonale sur la qualité de vie des personnes trans suivies par les équipes officielles en France a été montré[60],[61].

Des études réalisées sur le devenir des personnes trans hormonées et opérées montrent qu'elles peuvent développer des sentiments de regret. Une étude suédoise de 1990 a trouvé un taux de 3,8 % de regret notamment dus à un soutien insuffisant de la part de leur famille ou de leurs amis proches[62] ; une étude française de 2008 évalue ce taux à 2 %[63].

Une étude de 2001 a révélé que sur les 232 femmes trans qui avaient bénéficié d'une chirurgie de réattribution sexuelle, 6 % ont déclaré des regrets partiels ou occasionnels dus pour la plupart aux résultats physiques ou fonctionnels de la chirurgie[64]. Une revue de littérature médicale de 2009 suggère que le taux global de regret ou de sentiments de doute des femmes trans est estimé à 8 %[65].

Aspects juridiques

Lois concernant l'expression de l'identité de genre par pays ou territoire.
  • Changement légal d'identité, sans chirurgie obligatoire
  • Changement légal d'identité, chirurgie obligatoire
  • Absence de changement légal d'identité
  • Inconnu/ambigu

Détransition

La détransition est le processus qui stoppe complètement ou temporairement une transition de genre. Elle est prise en raison d'une prise de conscience personnelle ou de pressions extérieures.

On parle de retransition lorsque la personne choisit de s'identifier à un genre qui n'est ni son genre initial, ni celui qui était l'objectif de la première transition.

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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes