« Cheval au Sénégal » : différence entre les versions

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En 1972-1973, une importante [[sécheresse]] provoque une mortalité de {{unité|3.38|%}} du cheptel sénégalais{{sfn|Ndoye|1988|p=3}}.
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En 1986, l'effectif de chevaux au Sénégal est de {{unité|314424|têtes}}, ce qui représente {{unité|5.88|%}} du total des chevaux africains, faisant par ailleurs du Sénégal le cinquième pays d'élevage équin africain, après l'Éthiopie, le Niger, le Nigeria et l'Afrique du Sud{{sfn|Ndoye|1988|p=introduction}}. Les chevaux sont plus nombreux dans la région de [[Louga]]{{sfn|Ndoye|1988|p=3}}.
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== Pratiques ==
== Pratiques ==
[[Fichier:Horse bathing.jpg|vignette|gauche|Enfants sénégalais baignant leurs chevaux avant le travail.]]
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La plupart des chevaux du Sénégal sont [[traction hippomobile|attelés]] à diverses charrettes{{sfn|Rousseau|2014|p=402}}. L'animal est employé pour les travaux agricoles, tous types de transports, et plus rarement [[équitation de loisir|les loisirs]]{{sfn|Rousseau|2014|p=403}}. Il existe aussi un secteur de [[sports hippiques]]{{sfn|Ndoye|1988|p=introduction}}. Dans les années 1940, les chevaux sont précocement mis au travail de portage ou de traction{{sfn|Larrat|1947|p=262}}. Les acheteurs sénégalais sont surtout attirés par le [[cheval de selle]], et valorisent les qualités de vitesse, de souplesse, de couleur et d'élégance{{sfn|Larrat|1947|p=264}}. La [[Viande de cheval|viande du cheval]] n'est traditionnellement pas consommée au Sénégal, ce qui a entraîné un regain de la [[traction bovine]] dans les années 1970 et 1980, les bovins de trait étant ensuite vendus pour la viande<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Philippe|nom1=Lhoste|titre=Développement de la traction animale et évolution des systèmes pastoraux au Siné-Saloum, Sénégal (1970-1981)|périodique=Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux|volume=36|numéro=3|date=1983-03-01|issn=1951-6711|doi=10.19182/remvt.8364|lire en ligne=http://revues.cirad.fr/index.php/REMVT/article/view/8364|consulté le=2018-10-16|pages=291–300}}</ref>.
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== Élevage ==
== Élevage ==

Version du 16 octobre 2018 à 18:43

Pêcheurs traditionnels et charretier de Dakar, Tonghor

Le cheval est, au Sénégal, toujours très présent dans la vie quotidienne, souvent attelé. Surtout influencée par le cheval Barbe, la population équine sénégalaise a beaucoup augmenté au cours du XXe siècle, pour atteindre environ 500 000 têtes en 2014, faisant du Sénégal le cinquième pays africain en termes de population chevaline.

Histoire

Il existe peu de documentation à propos des origines des chevaux sénégalais[1]. Des gravures rupestres retrouvées dans le Sahara occidental attestent la présence de chevaux dans cette région dès le Néolithique, mais aucun document n'évoque la présence d'une population chevaline spécifique au territoire sénégalais[1]. Il semble que des chevaux puniques aient voyagé sur ce territoire, puis des chevaux berbères[1]. Les Bafours et les Mélaniens du Chemana font passer des montures depuis la Mauritanie vers le Sénégal[1]. Il est possible qu'à partir de la fin du XVe siècle, des chevaux portugais aient gagné ce territoire depuis Cap-Vert[1]. Les chevaux sénégalais sont régulièrement influencés par la race Barbe, notamment en 1887 lors d'une introduction d'étalons depuis le dépôt de Mostaganem[1]. Des chevaux du Sahel soudanais acquis par des commerçants Wolofs, et des chevaux de Spahis, enrichissent ces influences[1].

Lorsque le Sénégal est une colonie française, l'armée française prélève régulièrement les meilleurs chevaux pour ses propres besoins, ne laissant aux habitants locaux que les animaux les plus petits[1].

En 1947, les chevaux sénégalais sont surtout présents dans les régions de Baol, Thiès, Louga, Linguère et Kaolack[2] ; R. Larrat estime la population chevaline totale aux alentours de 30 000 têtes, notamment en raison de rationnements survenus en 1941, 1942 et 1943[3]. Le cheval est employé pour tous les trajets quotidiens, en raison de l'inaccessibilité du carburant pour véhicules motorisés[3]. Par contre, les animaux sont souvent exploités de manière intensive, menant à des maltraitances[3].

En 1972-1973, une importante sécheresse provoque une mortalité de 3,38 % du cheptel sénégalais[4].

En 1986, l'effectif de chevaux au Sénégal est de 314 424 têtes, ce qui représente 5,88 % du total des chevaux africains, faisant par ailleurs du Sénégal le cinquième pays d'élevage équin africain, après l'Éthiopie, le Niger, le Nigeria et l'Afrique du Sud[5]. Les chevaux sont plus nombreux dans la région de Louga[4]. En 2007, une épizootie de peste équine entraîne la mort de 1 169 chevaux, sur un cheptel national total de 517 614 chevaux[6].

Pratiques

Enfants sénégalais baignant leurs chevaux avant le travail.

La plupart des chevaux du Sénégal sont attelés à diverses charrettes[7], l’importance économique des chevaux de transport étant considérable (1998)[8]. L'animal est employé pour les travaux agricoles, tous types de transports, et plus rarement les loisirs[9]. Il existe aussi un secteur de sports hippiques[5]. Dans les années 1940, les chevaux sont précocement mis au travail de portage ou de traction[10]. Les acheteurs sénégalais sont surtout attirés par le cheval de selle, et valorisent les qualités de vitesse, de souplesse, de couleur et d'élégance[11]. La viande du cheval n'est traditionnellement pas consommée au Sénégal[12], ce qui a entraîné un regain de la traction bovine dans les années 1970 et 1980, les bovins de trait étant ensuite vendus pour la viande[13].

Élevage

Cheval de travail sénégalais attelé

La base de données DAD-IS répertorie (2018) neuf races de chevaux élevées en Algérie : l'Anglo-arabe, l'Arabe, le Barbe, le Fleuve, le Fouta, le local, le M'Par, le M'Bayar et le Barbe ouest-africain[14]. Ces races ont été beaucoup croisées entre elles, rendant la distinction difficile[7],[4]. Sont aussi présents des Pur-sang, et de rares Selle français[7]. Les Anglo-arabe ont été importés durant une vingtaine d'années pour améliorer les performances sportives des chevaux sénégalais sur hippodrome[15].

Le cheval local est essentiellement de type Barbe[16]. Le haras national de Dahra pratique des croisements, visant à augmenter la taille de ces chevaux locaux[9].

En 2014, le Sénégal compte environ 500 000 chevaux chevaux de toutes races[9], avec une légère augmentation du cheptel au fil des années[7]. Les chevaux sont surtout présents dans les zones dépourvues de glossines[17],[2] : les vallées fluviales, en raison de maladies endémiques, sont peu propices à cet élevage, les chevaux qui y sont introduits souffrent d'une importante mortalité[2].

Les Wolofs, les Peuls et les Toucouleurs sont les principaux éleveurs équins du Sénégal, les premiers étant réputés être les plus expérimentés[3].

Notes et références

  1. a b c d e f g et h Larrat 1947, p. 261.
  2. a b et c Larrat 1947, p. 256.
  3. a b c et d Larrat 1947, p. 260.
  4. a b et c Ndoye 1988, p. 3.
  5. a et b Ndoye 1988, p. introduction.
  6. (en) A. J. Akakpo, W. C. M. Toukam, A. Mankor et C. Ly, « Impact Economique de L’epizootie de Peste Equine de 2007 au Senegal », Bulletin of Animal Health and Production in Africa, vol. 59, no 1,‎ (ISSN 0378-9721, DOI 10.4314/bahpa.v59i1.68403, lire en ligne, consulté le )
  7. a b c et d Rousseau 2014, p. 402.
  8. Cheikh Ly, B. Fall, Brahima Camara et C. M. Ndiaye, « Le transport hippomobile urbain au Sénégal - Situation et importance économique dans la ville de Thiès », Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, vol. 51, no 2,‎ , p. 165–172 (ISSN 1951-6711, DOI 10.19182/remvt.9643, lire en ligne, consulté le )
  9. a b et c Rousseau 2014, p. 403.
  10. Larrat 1947, p. 262.
  11. Larrat 1947, p. 264.
  12. B. Davoust, O. Mediannikov, C. Roqueplo et C. Perret, « Enquête de séroprévalence de la toxoplasmose animale au Sénégal », Bulletin de la Société de pathologie exotique, vol. 108, no 1,‎ , p. 73–77 (ISSN 0037-9085 et 1961-9049, DOI 10.1007/s13149-014-0403-4, lire en ligne, consulté le )
  13. Philippe Lhoste, « Développement de la traction animale et évolution des systèmes pastoraux au Siné-Saloum, Sénégal (1970-1981) », Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, vol. 36, no 3,‎ , p. 291–300 (ISSN 1951-6711, DOI 10.19182/remvt.8364, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) « Browse by species and country : Senegal, Horse », DAD-IS (consulté en ).
  15. Ndoye 1988, p. 10.
  16. Larrat 1947, p. 261-262.
  17. Ndoye 1988, p. 2.

Annexes

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Bibliographie

  • [Larrat 1947] R. Larrat, « L'élevage du cheval au Sénégal », Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, vol. 1, no 4,‎ , p. 256-265
  • [Ndiaye 1978] M. Ndiaye, Contribution à l’étude de l’élevage du cheval au Sénégal, vol. 15, Thèse de médecine vétérinaire, Dakar, , 183 p.
  • [Ndoye 1988] Doune Pathé Ndoye, Le cheval de course au Sénégal, Université Cheikh Anta-Diop de Dakar, (lire en ligne)
    Thèse de doctorat.
  • [Rousseau 2014] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et Niestlé, , 544 p. (ISBN 2-603-01865-5)Voir et modifier les données sur Wikidata