Peste équine

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La peste équine est une maladie virale due à un virus du genre Orbivirus, de la famille des Reoviridae. Elle touche les équidés domestiques et sauvages, et dans de rares cas les chiens[1]. Ce sont des moucherons du type Ceratopogonidae, essentiellement des culicoïdes[2], qui transmettent la maladie par leurs piqûres. Elle n'est pas transmissible à l'homme.

En France, elle est actuellement classée comme un danger sanitaire de première catégorie (anciennement maladies réputées contagieuses), soumis à l'élaboration d'un plan national d'intervention sanitaire d'urgence.

Étiologie[modifier | modifier le code]

La peste équine est provoquée par un virus (AHSV pour African Horse Sickness Virus) du genre Orbivirus, de la famille des Reoviridae. Neuf sérotypes de AHSV ont été décrits à ce jour, distincts d'un point de vue antigénique et immunogène. Une immunisation d'un animal contre un type ne protège donc pas d'un autre, ce qui est à prendre en compte pour la réalisation de vaccins.

S'agissant d'un virus transmis exclusivement par l'intermédiaire d'arthropodes hématophages (culicoïdes principalement), il s'agit d'une arbovirose.

Symptômes et clinique[modifier | modifier le code]

La peste équine est caractérisée par une atteinte grave, souvent mortelle. La période d'incubation dure environ 7 jours en moyenne. Elle peut durer jusqu'à 15 jours[2].

Les symptômes peuvent être regroupés sous quatre formes [2],[3] :

  • Une forme pulmonaire (aiguë ou suraiguë, 95 % de décès) : caractérisée par une fièvre importante (40 à 41°C), de la toux et une dyspnée de plus en plus importante, ainsi qu'un jetage spumeux à mousseux. La mort survient par asphyxie en 24 à 48 heures. L'animal présente des lésions d’œdème pulmonaire et de pleurésie exsudative, ainsi qu'une adénomégalie. On peut parfois également noter des lésions stomacales, hépatiques et spléniques.
  • Une forme cardiaque ou œdémateuse (d'évolution subaiguë) : marquée par un syndrome fébrile moins marqué (39 à 40°C), des œdèmes sous-cutanés au niveau de la face (notamment des salières), de l'encolure et des membres antérieurs, ainsi que par des signes de péricardite exsudative. L'évolution est généralement mortelle en 3 à 15 jours. L'animal présente, en plus des œdèmes sous cutanés, des lésions cardiaques (péricardite exsudative, hémorragies cardiaques, myocardite) ainsi que des hypertrophies des nœuds lymphatiques et de la rate.
  • Des formes mixtes : présentant des signes communs aux deux formes décrites précédemment.
  • Des formes atypiques : on peut observer des formes nerveuses (œdème cérébral) ou des formes fébriles pures.

Épidémiologie[modifier | modifier le code]

La maladie est enzootique dans de nombreux pays africains d'Afrique centrale et d'Afrique du Sud (au Sud d'une ligne fictive allant du Sénégal à l'Ethiopie).

La transmission du virus se fait par l'intermédiaire d'insectes hématophages (culicoïdes). L'apparition de nouveaux foyers et la dissémination du virus à grande distance s'est cependant faite par l'importation d'équidés dans des zones indemnes (cas de l'Espagne décrit ci-après). Certains équidés sauvages peuvent être asymptomatiques (zèbres). La période d'incubation est de 7 jours en moyenne, et peut durer jusqu'à 15 jours[2].

Elle a déjà connu d'importantes extensions au début de la seconde moitié du XXe siècle, avec l'apparition de foyers en Egypte, au Moyen-Orient, au Pakistan, en Inde, puis en Afrique du Nord et enfin en Espagne. Des foyers sont apparus en Espagne en 1987 à la suite de l’importation de zèbres asymptomatiques namibiens. La maladie a connu des résurgences jusqu'en 1990, propageant le Portugal en le Maroc.

L'Europe est aujourd'hui indemne[4],[5], la maladie ayant été éradiquée en 1991 grâce à de nombreuses vaccinations mises en place en Espagne et au Portugal.

La maladie s'est trouvée être redoutable pour les équidés des pays "naïfs", atteignant parfois 90% de mortalité. Elle est donc perçue comme un risque sanitaire majeur pour les pays indemnes, ce qui explique son inscription sur la liste de l'OIE[6], et son classement en France comme danger sanitaire de première catégorie, soumise à l'élaboration d'un plan national d'intervention sanitaire d'urgence.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) Peste équine, Ministère de l'Agriculture France
  2. a b c et d « Peste équine - Maladie du Cheval », sur Respe - Réseau d'Epidémio-Surveillance en Pathologie Équine (consulté le )
  3. (fr) Peste équine, Office vétérinaire fédéral Suisse
  4. « fr_ahs_carte: OIE - World Organisation for Animal Health », sur www.oie.int (consulté le )
  5. « Liste des Pays Membres indemnes de Peste équine: OIE - World Organisation for Animal Health », sur www.oie.int (consulté le )
  6. « Peste équine: OIE - World Organisation for Animal Health », sur www.oie.int (consulté le )