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Hermaphrodite endormi, musée du Louvre.

Origine du mot[modifier | modifier le code]

Dans la mythologie grecque, Hermaphrodite est issu de l'union entre Hermès et Aphrodite, né sur le mont Ida de Troade. Alors qu'il se baignait dans une source d'Halicarnasse en Carie, la naïade de la source, Salmacis, s'éprit de lui. Elle fut repoussée, fit ensuite le vœu que les dieux unissent leurs deux corps pour n'en faire plus qu'un et fut exaucée. Cela donna naissance à un être humain mâle et femelle à la fois, que l'on a représenté dans la statuaire comme doté d'un pénis et de seins. La légende est notamment relatée dans les Métamorphoses d'Ovide.

Les représentations d'Hermaphrodite sont fréquentes dans l'art, notamment antique. L'une des plus célèbres est l’Hermaphrodite endormi, une statue de l'époque hellénistique dont les principaux exemplaires sont exposés à la Galerie Borghèse et au musée du Louvre.

Hermaphrodisme en botanique[modifier | modifier le code]

Fleur hermaphrodite de pommier.

De nombreuses espèces de plantes présentent des organes de reproduction femelles et mâles sur un même organisme. Mais le terme hermaphrodisme ne s'applique qu'aux cas des plantes à fleurs (le pommier par exemple) qui portent, dans la même fleur, les organes sexuels mâles et femelles (étamine et pistil). Il n'y a donc qu'un seul type de fleur. Dans ce cas, plusieurs systèmes peuvent empêcher l'autofécondation :

  • une arrivée à maturation à des moments différents des étamines et du pistil :
- les organes femelles sont matures avant les organes mâles (ex. : l'Aristoloche clématite) ;
- les organes mâles sont matures avant les organes femelles ; une auto-incompatibilité pollinique (voir allogamie).

Des plantes portant des fleurs de types mâles ou femelles séparées ne sont pas dites hermaphrodites mais dites « monoïque » ; c'est le cas par exemple du maïs, qui porte les épis mâles en hauteur et les épis femelles plus bas.

L'androdioécie est la coexistence dans une même population de mâles et d'hermaphrodites, ce qui est bien plus rare que l'inverse (gynodioécie ou coexistence de femelles et d'hermaphrodites). De rares angiospermes sont androdioïques, dont l'arbuste Phillyrea angustifolia (anémophile), qui a fait l'objet d'une thèse pour tenter d'expliquer le taux élevé de mâles présents en zone méditerranéenne, alors qu'on pourrait penser qu'un tel taux n'a pas d'intérêt sélectif. L'hypothèse posée par la thèse était qu'une sélection « fréquence - dépendante » induite par une liaison génétique entre locus de stérilité femelle et locus d'incompatibilité pourrait favoriser les mâles. S'il y a stérilité femelle dominante « avec peu d'allèles d'incompatibilité, les fréquences de mâles à l'équilibre peuvent atteindre des valeurs élevées sans nécessiter de forts avantages mâles en fertilité »[1].

Hermaphrodisme successif ou séquentiel[modifier | modifier le code]

Hermaphrodisme en zoologie[modifier | modifier le code]

On parle d'hermaphrodisme chez un animal lorsque l’organisme est capable de se reproduire en tant que mâle et femelle.

Hermaphrodisme naturel[modifier | modifier le code]

On distingue trois types normaux d'hermaphrodisme.

Hermaphrodisme simultané[modifier | modifier le code]

Il existe à l'état naturel chez certains animaux comme certaines cochenilles, certaines coquilles Saint-Jacques, l'escargot et le lombric. On peut assister alors à une autofécondation : la fécondation des œufs se fait par les spermatozoïdes du même organisme. Mais ce phénomène reste plutôt rare car cela ne favorise pas le brassage génétique[2]. La plupart des fécondations chez ce type d'hermaphrodite sont donc des fécondations croisées : elles nécessitent l'accouplement entre individus, ce qui peut être facilité par la séparation très nette dans l'espace des organes des deux sexes.

Hermaphrodisme successif ou séquentiel[modifier | modifier le code]

Certaines espèces animales (généralement marines) sont au cours de leur vie d'abord mâles puis deviennent femelles. C'est le cas, par exemple, des crépidules (mollusques marins), du poisson clown, de certains batraciens et reptiles...

On parle de protérandrie lorsque les gamètes mâles sont produits avant les gamètes femelles (huître...) et, plus rarement, de protérogynie dans le cas contraire (mérou...).

Par ailleurs, l'hermaphrodisme simultané n'est pas nécessairement constant tout au long de la vie d'un même individu. Il peut être précédé par une phase d'hermaphrodisme successif. Dans ce cas, chaque individu passe ainsi successivement par trois stades[3].

Hermaphrodisme juvénile précoce[modifier | modifier le code]

Traduit les espèces gonochoriques adultes qui ont une phase hermaphrodite mais qui ne produisent pas de gamètes lors de leur développement.

Hermaphrodisme accidentel[modifier | modifier le code]

Développement embryonnaire atypique[modifier | modifier le code]

Au cours du développement embryonnaire, des mutations génétiques peuvent survenir et donner naissance à des individus portant les attributs des deux sexes : fusion de deux ovules qui auraient dû donner un mâle et une femelle (Chimère (génétique)), ou bien un ovule fécondé par deux spermatozoïdes apportant respectivement un gêne mâle et un gêne femelle[4].

Variations du caractères sexuelle chez les humain·e·s[modifier | modifier le code]

Le terme d'hermaphrodisme appliqué aux humains a commencé à être employé par la médecine vers la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle[5]. Si le terme était avant communément utilisé pour désigner les personnes nées ou ayant développées des variations du caractères sexuelle, il est maintenant admis que le terme d'intersexuation est celui employé.

Les militant·e·s intersexes sensibilisent les populations sur leur existence, se positionne contre la pathologisation des personnes intersexuées et prônent l'autodétermination :

« (...) ce qui implique :

  • la fin des mutilations, stérilisations, traitements hormonaux non consentis sur des personnes intersexes quel que soit leur âge, c’est-à-dire le respect de leur intégrité physique. Cela implique le respect des droits des “malades” (puisque c’est ainsi que nous étiquettent les médecins) tels qu’établis dans la loi Kouchner, ainsi que l’abandon du terme “trouble du développement sexuel” qui les légitimise,
  • la pleine information des personnes intersexes, et pour les mineurEs, de leur entourage, y compris l’accès à leurs dossiers médicaux et l’accès à une information non pathologisante. Cela implique la création et l’animation de groupes de soutien et d’échanges et le partage de savoirs théoriques et historiques sur les luttes et les conditions intersexes,
  • la formation de tout personnel (médical, social, juridique…) en contact avec des personnes intersexes de tous âges et leur entourage,
  • la suppression de la mention de sexe ou de genre à l’état-civil, ainsi que le changement de prénom, et en attendant sa suppression, de genre, sur simple demande en mairie, librement et gratuitement, c’est-à-dire le respect du droit à l’autodétermination des personnes. Dans le même esprit nous visons la fin de la ségrégation sexuée de la société.

Le CIA cherche à développer des liens avec les luttes qui s’articulent particulièrement aux siennes : les luttes trans, féministes, LGB, des malades et des personnes en situation de handicap. Il s’inscrit enfin dans une perspective de solidarité internationale en maintenant des liens forts avec les organisations intersexes internationales et des autres pays du monde. »[6]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Vassiliadis Christine ; Évolution et maintien de l'androdioécie Étude théorique et approches expérimentales chez Phillyrea angustifolia L = Evolution and maintenance of androdioecy. Theoretical study and experimental approaches on Phillyrea angustifolia L ; Travaux Universitaires - Thèse nouveau doctorat, 1999, bibl.: 153 ref. (No : 99 LIL1 0204) (Fiche INIST/CNRS).
  2. Philippe Jarne et Bernard Delay, chercheurs à l’Institut des sciences de l’évolution, unité associée CNRS-Université Montpellier 2.
  3. Micheline Martoja, Mollusques, Institut océanographique, , p. 95.
  4. Distingue-t-on encore les sexes chez les hermaphrodites ?, sur Science & Vie, consulté le 2 octobre 2017.
  5. Elsa Dorlin, Sexe, genre et sexualités, Paris, PUF, 2008, p. 33.
  6. « Collectif Intersexe et allié·e·s - Qui sommes nous ? », sur cia-oiifrance.org, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]