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Claude Sitbon (né le 22 mai 1943 ) est un sociologue franco-israélien et spécialiste du judaïsme tunisien. Il a été conseiller de Teddy Kollek à la Fondation de Jérusalem entre 1990 et 2000. Il a dirigé l'Association d'amitié France-Israël entre 1995 et 2005. En 2000, le gouvernement français lui décerne la médaille de chevalier de l'Ordre national du Mérite pour ses "30 ans d'activités professionnelles et associatives" dans le domaine de la Francophonie.

Claude Sitbon
Biographie
Naissance
(80 ans)
Tunis
Autres informations
Domaine
Titres honorifiques
Chevalier de l'Ordre national du Mérite

Biographie[modifier | modifier le code]

Claude Sitbon est né à Tunis en 1943 de ses parents Josué (Yehshoua) et Marie (Miryam) qui se sont mariés en 1927.[1] Il est le quatrième de cinq enfants. Son oncle, Charles Haddad, fut le dernier président de la communauté juive de Tunisie entre 1951-1958.[2] Sitbon a grandi dans une famille traditionaliste et a été éduqué dans les institutions de l'Alliance israélite universelle. En 1961, après les événements de Bizerte, il quitte la Tunisie et part continuer ses études en France.

Il obtient son diplôme en sociologie de l’Ecole pratique des hautes études à l'Université de la Sorbonne à Paris. Son mémoire traite de la communauté juive de Sarcelles, qui était à l’époque l'une des plus importantes de France.

En 1970, le film Le Jasmin Perdu du réalisateur Serge Moati est diffusé à la télévision française (dans le cadre de la serie "Les Femmes aussi" de Eliane Victor) et donne à voir la vie d'une famille juive, la famille Sitbon, émigrée de Tunisie et reinstallée à Sarcelles.[3]

En mai 1968, Sitbon participe activement aux événements de la révolte étudiante à Paris. La même année il fonde avec d'autres amis étudiants le Centre d'Action et d'Etudes Sionistes (CAES) qui organise des séminaires au cours desquels sont intervenus des intellectuels de gauche et des dirigeants communautaires sur les questions liées au Sionisme et à l'histoire du peuple juif[4]. Invités en Israël. il est reçu par David Ben Gourion avec les autres dirigeants du CAES. En 1970 il immigre en Israël. Il dirige le lycée français de Jérusalem entre les années 1972 - 1978. Il devient le représentant de l'Organisation sioniste mondiale à Paris entre les années 1978 - 1981 et 1986 - 1988. Au cours de la Première Guerre du Liban (1982), il est nommé officier aupres du porte-parolat de l’armée israélienne. Entre 1990 et 2000, il dirige le department francophone de la Fondation de Jérusalem. Il est. au cours de cette periode, conseiller aupres de Teddy Kollek, maire de Jérusalem.

Sitbon est marié à Ayala, professeur d'histoire et d'éducation civique. Il est le père de Ofer, professeur de droit, et de Tali, directrice des relations humaines dans une entreprise de haute technologie israélienne. Il est également le grand-père de six petits-enfants. Il réside actuellement à Herzliya.

Contributions[modifier | modifier le code]

Judaïsme tunisien[modifier | modifier le code]

Le principal domaine d'expertise de Sitbon est le judaïsme tunisien. Il a consacré de nombreuses années à l'étude de la communauté juive tunisienne et à la diffusion de la connaissance sur son histoire et ses coutumes. En 1979 il publie, en collaboration avec Robert Atttal, son premier livre, Regards sur les Juifs de Tunisie, chez Albin Michel.[5] En 1986 il est conseiller scientifique, avec Robert Attal, d'une exposition sur le judaïsme tunisien intitulée «De Carthage à Jérusalem», présentée au Musée de Beit Hatfutsot et inaugurée en présence du Premier ministre israélien Shimon Peres. En 1989, il coédite un ouvrage sur la communauté juive tunisienne intitulé Les Juifs de Tunisie - Images et Textes (Editions du Scribe).[6] En 2010 il préface le livre Les Tunisraéliens: l'intégration des Juifs de Tunisie en Israël de Nava Sarah Yardeni (Edition Elkana).[7]

En 1997 il organise le premier voyage en Tunisie de Juifs Israéliens originaires du pays. Il organise de nombreux voyages jusqu'en 2011. Il est invité à plusieurs reprises à Tunis pour donner des conférences sur le judaïsme tunisien.

En 2006, Sitbon organise une cérémonie à Yad Vashem à la mémoire des Juifs tunisiens qui ont péri dans la Shoah.[8] Depuis 2009 cette ceremonie se tient désormais chaque année. Sitbon intervient fréquemment dans les médias israéliens et français[9][10] au sujet de la Tunisie et de la communauté juive tunisienne. Il a également publié de nombreux articles sur ces sujets dans la presse israélienne et française.[11] Sitbon est également actif dans la diffusion du savoir sur les Juifs tunisiens sur diverses plateformes Internet.[12][13]

Engagement public et intellectuel[modifier | modifier le code]

En 1995, il est nommé à la tête de l'Association d'amitié France-Israël, qu'il dirige jusqu'en 2005. La même année, il contribue à la realisation d'une émission spéciale de Bouillon de Culture de Bernard Pivot sur Jérusalem.[14] Il est également co-auteur du guide Terre Sainte, publié la même année par les Editions Gallimard.[15] La même année, il réalise avec Yaacov Assal "Maxi 145922, un aller-retour", un documentaire retracant la vie de Maxi Librati, Survivant de la Shoah devenu homme d'affaires.[16] [17]

En 1999 il fonde, avec Shlomo Elbaz, la série "mare nostrum" (Carmel Publishing) qui visait à sensibiliser les citoyens d'Israël à l'environnement culturel mediteraneen et à créer un sentiment de solidarité avec les autres peuples méditerranées. En 2002, Il organise, avec David Ohana et David Mendelsohn, une conférence internationale sur la vie et l'oeuvre de Albert Memmi, écrivain judéo-tunisien et ami de longue date. Les communications ont été publiés dans Lire Albert Memmi: déracinement, exil, identité (Editions Factuel).[18] Un entretien de Sitbon avec Albert Memmi sur sa vie en Tunisie pendant l'occupation nazie est déposé à la Bibliothèque nationale d'Israel ainsi qu'au Musée de l'Holocauste à Washington.[19]

En 2014, il préface la traduction française du livre Altneuland de Theodor Herzl (Éditions du Marais).[20][21] La même année il est conseiller scientifique du documentaire israélien "La Nuit des Dupes" de Rami Kimchi[22] qui décrit l'Operation Torch et trace le rôle méconnu des Résistants juifs algériens dans la conquête d'Alger par les forces alliées en Novembre 1942.

Engagement pour la paix Israélo-palestinienne[modifier | modifier le code]

Claude Sitbon est un fervent militant de longue date pour la paix entre Israéliens et Palestiniens. En 1967, à la fin de la guerre des Six Jours, il fait partie du Comité International de la Gauche pour la Paix au Moyen-Orient, créé par Marek Halter avec la participation, entre autres, de Bernard Kouchner, Albert Memmi et Jacques Derogy. En 1968 il est directeur de diffusion de la revue Éléments,[23] organe trimestriel du Comité, dirigée par Clara Halter. C'est dans cette revue Éléments, que pour la premiere fois collaborent des Israéliens, des Palestiniens et des Arabes.[24]

En 1983 Sitbon devient membre (avec, entre autres, Ami Bouganim) du mouvement Hamizrah el Hashalom (L'Orient pour la Paix), fondé par Shlomo Elbaz, et dont le but était de rapprocher Israéliens et Palestiniens et d’insérer Israël dans la région du Moyen-Orient. En mai 2003, il participe au voyage multiconfessionnel de 250 personnalités arabes et juives vers le camp d'Auschwitz, conduits par le théologien Emile Shoufani et le journaliste Nazir Magally.[25] Cette initiative a valu a Shoufani le prix Unesco de l’éducation pour la paix la même année. En Décembre 2003, Sitbon faisait partie de la délégation israélienne lors de la signature du plan de paix alternatif de l'Initiative de Genève (Suisse), conclu entre l'ancien ministre israélien Yossi Beilin et l'ancien ministre palestinien Yasser Abd Rabbo.[26]

Récompenses[modifier | modifier le code]

En 2000, le gouvernement français lui décerne la médaille de Chevalier de l'Ordre national du Mérite pour ses "30 ans d'activités professionnelles et associatives" dans le domaine de la Francophonie.[27]

Ses ouvrages[modifier | modifier le code]

En hébreu[modifier | modifier le code]

  • De Carthage à Jérusalem. Tel-Aviv : Beit Hatfutsot, 1986.
  • Juifs tunisiens. Jérusalem : Centre Hasbra, 1991.

En français[modifier | modifier le code]

  • Robert Attal et Claude Sitbon, Regards sur les juifs de Tunisie, A. Michel, (ISBN 978-2-226-00789-6)
  • Les Juifs de Tunisie: images et textes, Editions du Scribe, (ISBN 978-2-86765-011-6)
  • Terre sainte, Paris, Gallimard, , 488 p. (ISBN 2742402306)
  • Jérusalem il y a 3000 ans [et al. ] Paris : Élypresse, 1996
  • Ohana, David, Sitbon, Claude, Mendelson, David, Lire Albert Memmi : déracinement, exil, identité , Éditions Factuel, 2002 (ISBN 2-940313-06-7 et 978-2-940313-06-8)
  • Nava Sarah Yardeni, Les Tunisraéliens: l'intégration des Juifs de Tunisie en Israël, Éd. Elkana, (ISBN 978-965-7417-07-2) (préface)
  • Théodore Herzl, Altneuland: roman Montréal: Éditions du Marais, 2014 (préface)

Ses Articles[modifier | modifier le code]

  • Les Juifs de Sarcelles Dispersion et Unité 11(1971) 82-96
  • Les Juifs de Sarcelles : intégration et identité Dispersion et Unité 13-14 (1971) 209-222
  • Israël et les Juifs de France : Entretien avec Raymond Aron Dispersion et Unité 15-16 (1971) 150-157
  • Un projet incroyablement heureux : le sionisme Dispersion et Unité 16 (1976) 31-40
  • Réflexions actuelles sur la réalité israélienne : entretien avec Raymond Aron Dispersion and Unity 16 (1976) 106-111
  • Claude Sitbon, L’Algérie et "Information juive": Un entretien avec Jacques Lazarus in « Regards sur les Juifs D’Algérie, Robert Attal », sur www.editions-harmattan.fr (consulté le ), 1996, pp. 113-116
  • Claude Sitbon, « Israël banni de la francophonie », Les Temps Modernes,‎ 2007/2-3 (n° 643-644),, p. 324 à 328 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes de bas de page[modifier | modifier le code]

  1. « Invitation au mariage de Josué (Yeshoua) Sitbon et Marie (Miriam) Haddad »
  2. (en) Haim Saadoun, « Haddad de Paz, Charles », dans Encyclopedia of Jews in the Islamic World, Brill, (lire en ligne)
  3. « ENQUÊTE : le jasmin perdu », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  4. Robert Attal et Claude Sitbon, Regards sur les juifs de Tunisie, A. Michel, (ISBN 978-2-226-00789-6, lire en ligne)
  5. Les Juifs de Tunisie: images et textes, Editions du Scribe, (ISBN 978-2-86765-011-6, lire en ligne)
  6. Nava Sarah Yardeni, Les Tunisraéliens: l'intégration des Juifs de Tunisie en Israël, Éd. Elkana, (ISBN 978-965-7417-07-2, lire en ligne)
  7. (en-US) « The forgotten Jews of Tunisia », sur The Jerusalem Post | JPost.com (consulté le )
  8. Par exemple, « Tunisie: les femmes se battent pour leurs droits », sur parismatch.com (consulté le )
  9. Publié par | Jan 24 et 2016 | 0, « Israël : Une première conférence sur l'ancien président tunisien Habib Bourguiba », sur Identité Juive, (consulté le )
  10. Par exemple, « Articles de Claude Sitbon sur Times of Israel »
  11. « Claude Sitbon | Alliance le premier magazine de la communauté juive, actualité juive, israel, antisémitisme info », (consulté le )
  12. « Acher Mizrahi, par Claude Sitbon », sur harissa.com (consulté le )
  13. « "Bouillon de culture" Spécial à Jérusalem (Épisode télévisé 1995) - IMDb » (consulté le )
  14. Terre sainte, Paris, Gallimard, , 488 p. (ISBN 2742402306, lire en ligne)
  15. « "Maxi, 145922, un aller-retour " de Yaacov Assal et Claude Sitbon », sur billetterie.memorialdelashoah.org (consulté le )
  16. (en-US) « Maxi Librati, from Auschwitz to the heart of Parisian fashion », sur The Jerusalem Post | JPost.com (consulté le )
  17. Ohana, David Sitbon, Claude Mendelson, David, Lire Albert Memmi : déracinement, exil, identité, Éditions Factuel, (ISBN 2-940313-06-7 et 978-2-940313-06-8, OCLC 464919677, lire en ligne)
  18. « Albert M. Holocaust testimony (HVT-4260) interviewed by Claude Sitbon, - Collections Search - United States Holocaust Memorial Museum », sur collections.ushmm.org (consulté le )
  19. « Altneuland : roman / Théodore Herzl ; préface de Claude Sitbon ; postface d'Edmond Fleg (1931) », sur www.nli.org.il (consulté le )
  20. (en-US) « Ce vieux pays résolument moderne », sur The Jerusalem Post | JPost.com (consulté le )
  21. (en-US) « The Night of Fools » (consulté le )
  22. Invitation à une table ronde avec la rédaction de la Revue Éléments en Mars 1968 avec la participation de Clara Marek, Bernard Kouchner et Claude Sitbon
  23. « Les conflits internes des sociétés égyptienne et israélienne vus par deux périodiques », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. (en-US) « Veteran Arab-Israeli journalist: ‘Time to stop being the poor minority’ », sur The Jerusalem Post | JPost.com (consulté le )
  25. « Genève, côté coulisses – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  26. « Ordre national du Mérite - Nominations, promotions et élévations du 14-11-2000 », sur www.france-phaleristique.com (consulté le )