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Utilisateur:KaBinzo/Brouillon

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L'écologie[modifier | modifier le code]

La biodiversité désigne la variété des formes de vie sur la Terre. Ce terme est composé du préfixe bio (du grec βίος « vie ») et du mot « diversité ». Elle s'apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes dans l'espace et dans le temps, ainsi que les interactions au sein de ces niveaux d'organisation et entre eux. Lorsque la science cherche à évaluer la biodiversité d'un lieu particulier, les différents éléments des listes d'espèces, écosystèmes ou gènes sont pondérés en fonction de leur rareté.

Depuis le sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, la préservation de la biodiversité est considérée comme un des enjeux essentiels du développement durable. L'adoption de la Convention sur la diversité biologique (CDB) au cours de ce sommet engage les pays signataires à protéger et restaurer la diversité du vivant1. Au-delà des raisons éthiques, la biodiversité est essentielle aux sociétés humaines qui en sont entièrement dépendantes à travers les services écosystémiques.

2010 a été l'année internationale de la biodiversité, conclue par la Conférence de Nagoya sur la biodiversité, qui a reconnu l'échec de l'objectif international de stopper la régression de la biodiversité avant 2010, et proposé de nouveaux objectifs (protocole de Nagoya).

En 2012, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un groupe d'experts intergouvernemental sur le modèle du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), a été lancée par le programme des Nations unies pour l'environnement pour conseiller les gouvernements sur cette thématique.

En 2019, le nombre d'espèces menacées d'extinction est évalué à un million

Définition[modifier | modifier le code]

Au sens large, la biodiversité, ou diversité biologique, désigne la variété et la variabilité du monde vivant sous toutes ses formes. Elle est définie plus précisément dans l'article 2 de la Convention sur la diversité biologique comme la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes »3. Selon Robert Barbault, le concept de biodiversité renvoie également à la présence de l'Homme : « l’homme qui la menace, l'homme qui la convoite, l'homme qui en dépend pour un développement durable de ses sociétés »4.

La biodiversité existe à différents niveaux d'organisation interdépendants qui s'emboîtent. Les scientifiques considèrent généralement ces niveaux au nombre de trois : la diversité génétique, la diversité des espèces et la diversité des écosystèmes5,6. À cela s'ajoutent la diversité des interactions à l'intérieur des trois autres niveaux et entre eux, et la diversité fonctionnelle, c'est-à-dire la diversité des caractéristiques fonctionnelles des organismes, indépendamment des espèces auxquelles ils appartiennent7. La biodiversité ne se limite donc pas à la somme des espèces, mais représente l'ensemble des interactions entre les êtres vivants, ainsi qu'avec leur environnement physico-chimique, sur plusieurs niveaux.

La diversité génétique, ou diversité intraspécifique, se définit par la variabilité des gènes au sein d'une même espèce, que ce soit entre les individus ou les populations. La diversité génétique au sein d'une même espèce est essentielle pour lui permettre de s'adapter aux modifications de son environnement par le biais de l'évolution8. La diversité spécifique, ou diversité interspécifique, est la plus connue car la plus visible. Elle correspond à la diversité des espèces vivantes, unité de base de la systématique, par leur nombre, leur nature et leur abondance. La diversité écosystémique correspond à la diversité des écosystèmes présents sur Terre qui forment la biosphère. C'est au jniveau des écosystèmes que se situe la diversité des interactions des populations naturelles entre elles et avec leur environnement. ==

Histoire de Biodiversité,[modifier | modifier le code]

L'émergence du concept de biodiversité est étroitement liée à l'histoire mondiale de la protection de la nature et à l'évolution des idées concernant ce que l'on appelait auparavant plus volontiers la « nature »9. Dès l'Antiquité, la diversité du monde vivant a fasciné les esprits, mais il faut attendre le xviiie siècle et le xixe siècle pour que l'idée de protéger la nature n'apparaisse véritablement dans le monde occidental avec les progrès des sciences naturelles et les prémices de l'écologie, qui modifient la perception qu'a l'humain du monde vivant. Parmi toutes ces découvertes, la publication de L'origine des espèces de Charles Darwin en 1859 marque une avancée majeure en fournissant la première théorie scientifique convaincante sur l'origine de la diversité du vivant10. Fondatrice de la biologie moderne, la théorie de l'évolution bouleverse la vision de l'humain sur la nature et sur lui-même en repoussant l'idée d'une nature figée et inaltérable diffusée jusque là par la culture judéo-chrétienne11.

Yellowstone, premier parc national du monde. À mesure de l'essor de la révolution industrielle, motivé par le gaspillage des ressources naturelles et des raisons esthétiques, le développement de la pensée environnementaliste en Europe et en Amérique du Nord au xixe siècle fait prendre conscience de la nécessité de la conservation du patrimoine naturel9. Au cours de la seconde moitié du xixe siècle, la conquête de l'Ouest et la colonisation des territoires sauvages aux États-Unis suscitent une inquiétude et un mouvement de pensée qui conduit, notamment, à l'émergence du concept de parc national12. Ainsi, dans un premier temps, la création d'espaces naturels protégés apparaît comme une solution pour préserver la nature.

En parallèle de la sanctuarisation des espaces naturels apparaissent aussi les premières réglementations sur l'utilisation des espèces afin de contrôler le développement de la chasse et de la pêche industrielle et de loisir9. Différentes rencontres internationales sont organisées sur ce thème à partir de la seconde moitié du xixe siècle, comme la 1re Conférence internationale pour la protection de la nature à Berne, en 1913. Celle-ci aboutit à la création d'une Commission consultative pour la protection internationale de la nature, ancêtre de l'actuelle UICN9,13.

Tout s'accélère à partir des années 1960, décennie pendant laquelle de nombreux scientifiques commencent véritablement à mettre en garde sur la menace d'une crise écologique causée par les activités humaines et sur la nécessité d'une utilisation raisonnée des ressources naturelles9. De nombreux livres au ton alarmiste sont publiés, comme le fameux Avant que nature meure de Jean Dorst en 196514. Au cours de cette période, la sensibilité écologique se développe considérablement dans les pays occidentaux et devient politique.

Un virage majeur arrive au début des années 1970, où plusieurs évènements marquants vont se succéder15. À la suite de la conférence de la biosphère à Paris en 1968, l'UNESCO lance le programme sur l'homme et la biosphère (MAB, Man and Biosphere) en 1971. Ce programme de recherche intergouvernemental vise à établir les bases scientifiques pour une gestion durable de la nature à partir d'approches écologiques, sociales et économiques. En 1972, le Club de Rome publie son rapport Les Limites à la croissance, dans lequel les auteurs alertent les sphères politiques et médiatiques sur la problématique environnementale et, notamment, les relations entre la croissance économique et les limites écologiques16. C'est aussi l'année du premier sommet de la Terre, avec la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm, de laquelle nait le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

Les années 1980 voient l'émergence d'une nouvelle branche de la biologie consacrée à l'évaluation des impacts de l'humain sur les espèces et les écosystèmes : la biologie de la conservation, popularisée par Michael Soulé à partir de 1985. Mêlant science et gestion, la biologie de la conservation vise à apporter des solutions face à la crise écologique en utilisant les concepts et théories scientifiques de l'écologie pour mettre en œuvre des actions appropriées pour la conservation de la nature17. C'est au sein de cette nouvelle discipline que la notion de biodiversité trouve son origine.

L'invention du terme « diversité biologique » (biologico diversité) est créditée à Raymond F. Daman en 196818, puis à Thomas Lovejoy, qui l'utilise dans deux publications en 1980. L'expression est ensuite contractée en « biodiversité » (biodiversité) par Walter G. Rosen à l'occasion d'un congrès tenu à Washington en 1986 et intitulé The National Forum on Biodiversité. Le compte-rendu du colloque, sous l'égide d'Edward Osborne Wilson, est ensuite publié en 1988 sous le titre Biodiversité. À partir de là, le concept et l'expression vont connaître un intérêt croissant19,20.

En juin 1992, le sommet de la Terre à Rio de Janeiro représente une étape majeure dans la prise de conscience internationale de la crise environnementale, avec notamment l'officialisation du concept de développement durable. Au cours de ce sommet est adoptée la Convention sur la diversité biologique (CDB), qui marque la convergence des enjeux du développement durable et de la biodiversité en reconnaissant la protection de la biodiversité comme « préoccupation commune à l’humanité » et en devenant le cadre des stratégies nationales en faveur de la biodiversité21. Le mot biodiversité est introduit dans le Dictionnaire Petit Larousse en 19942

Etude de la Biodiversité[modifier | modifier le code]

Étant donné son extrême complexité, il n'existe aucune mesure universelle de la biodiversité et les différentes manières de l'estimer sont sujettes à débat23,24. Mesurer l'ensemble de la biodiversité d'un système donné étant une tâche quasiment irréalisable, des indicateurs de biodiversité sont utilisés afin d'en obtenir une estimation. En tant qu'outils de suivi, ces indicateurs sont un élément important d'aide à la décision dans la mise en œuvre de politiques de protection et pour connaître l'efficacité des actions menées. Ils représentent également un puissant outil de communication en permettant de communiquer les faits de manière concise et claire, facilement interprétable pour tous les acteurs même en dehors du champ scientifique25.

Néanmoins, l'absence d'un indicateur unique qui synthétiserait l'état de la biodiversité et la profusion des indicateurs proposés tend à semer une certaine confusion26. En 2001, le PNUE dénombrait 236 indicateurs de biodiversité, classés selon le niveau de perception (gènes, espèces, écosystème) et le type de milieux (généraux, forestier, agricole, aquatique)27,28. À cette confusion s'ajoutent de nombreuses complications, comme le caractère dynamique de la biodiversité, qui varie en fonction du temps et de l'espace, ou les difficultés à poser des limites claires entre les espèces ou entre les écosystèmes29.

En France, l'Observatoire national de la biodiversité rassemble un jeu d'indicateurs destiné à suivre la biodiversité, son état, les pressions et les menaces qui pèsent sur elle et les réponses de la société30.

La richesse spécifique, c'est-à-dire le nombre d'espèces présentes dans un milieu donné, est l'unité de mesure la plus courante, au point où l'on résume parfois à tort la biodiversité à ce simple indice24. Certaines espèces dites « bioindicatrices » sont particulièrement sensibles aux modifications de certaines caractéristiques biotiques ou abiotiques de leur habitat. Le suivi de ces espèces est une façon de connaître l'état global de l'écosystème et d'identifier précocement les variations de leur environnement. Le message qui précède, non signé, a été déposé par KaBinzo (discuter), le 30 mars 2021 à 15:50 (CEST) Le message qui précède, non signé, a été déposé par KaBinzo (discuter), le 30 mars 2021 à 15:23 (CEST)

Les prairies permanentes et les haies : des zones très riches en biodiversité.[modifier | modifier le code]

Les haies, prairies permanentes, talus, mares, bandes enherbées, etc., abritent une grande diversité d’organismes vivants, de toutes tailles, des plus visibles au plus microscopiques (mammifères, insectes, champignons, oiseaux…).

Elles sont appelés « zones de régulation écologique » ou « éléments agroécologiques » car ce sont des surfaces gérées de manière extensive, généralement sans pesticides et avec peu de fertilisation. Cette biodiversité est essentielle car elle intervient dans les cycles de l’eau, du carbone, de l’azote, etc. Pour les agriculteurs, ces zones semi-naturelles sont également utiles car elles abritent chauves-souris, oiseaux insectivores, carabes, et bien d’autres espèces qui se nourrissent des parasites des cultures et permet aux agriculteurs de réduire l’utilisation de pesticides sur les champs alentours.

Ces zones sont « semi-naturelles » mais cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas entretenues : elles sont taillées,  fauchées, débroussaillées par les éleveurs qui cultivent les champs alentours et par leurs troupeaux qui pâturent les prairies, créant une biodiversité floristique spécifique.

Ces espaces semi-naturels appartiennent à la «trame verte » nationale : ils permettent aux espèces animales et végétales de se déplacer et d’interagir entre elles sur des surfaces suffisamment importantes et diversifiées. Par exemple, les lisières forêts/cultures ou prairies/cultures offrent des milieux variés aux espèces qui ont besoin de plusieurs écosystèmes pour se nourrir ou se reproduire.

Dans les zones d’élevage d’herbivores, qui couvrent environ un quart du territoire national et la moitié de la surface agricole, ces éléments de régulation écologique sont très présents et atteignent souvent 20% de la surface agricole utile.

Inventaires du patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

L'un des principaux outils pour évaluer la diversité biologique est encore de réaliser un inventaire du patrimoine naturel, dans la tradition des naturalistes des siècles précédents. L’inventaire permet d’approfondir les connaissances sur cette biodiversité afin d'en réaliser un suivi et déterminer si celle-ci est menacée.

La systématique et la taxonomie explorent la biodiversité en dénombrant et en classifiant par taxon les êtres vivants. Environ 1,7 million d'espèces ont été décrites, mais il est très vraisemblable que ces espèces ne représentent que la partie la plus visible de la biodiversité. Si l'on tenait compte de l'existence de complexes d'espèces cryptiques, le nombre d'espèces réellement existantes (et disparues) devrait être réévalué à la hausse. En réalité, le nombre total d'espèces est estimé entre 3 et 100 millions, selon les études, et la valeur la plus vraisemblable est généralement fixée autour de 10 millions. Au sein de cet immense champ d'exploration se cache notamment la biodiversité « négligée », très mal connue car difficilement accessible. Il s'agit essentiellement des organismes unicellulaires eucaryotes et, surtout, des bactéries. Si l'océan représente 99 % du volume offert à la vie, il abrite uniquement 13 % des espèces répertoriées du monde vivant (correspondant à 12 des 31 phyla connus, les plus anciens, qui ne sont jamais sortis de ce milieu océanique) car il est un milieu stable depuis 100 millions d'années. Néanmoins, la biodiversité marine reste très majoritairement inconnue avec environ 95 % de l'océan demeurant inexploré et probablement entre 70 et 80 % des espèces marines encore à découvrir selon le programme international Recensement de la vie marine,.

Avec plusieurs milliers de nouvelles espèces découvertes chaque année, l'inventaire des espèces est donc loin d'être complet. Face à l'érosion croissante de la biodiversité et l'extinction de nombreuses espèces, il est fort probable que certaines espèces contemporaines disparaissent avant même qu'elles soient décrites,. En 2013, la liste rouge de l'UICN dénombrait 20 934 espèces menacées sur les 70 294 étudiées.

État de la biodiversité dans le monde[modifier | modifier le code]

En 2005, le rapport sur l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire a fourni aux Nations-Unies une première synthèse mondiale scientifique de l'ampleur des modifications subies par les écosystèmes et des conséquences pour la condition humaine,. Il a mobilisé plus de 1 300 experts du monde entier, issus de toutes les disciplines scientifiques. Reflet de l'opinion générale de l'un des plus grands groupes de spécialistes des sciences naturelles et humaines jamais réunis, sa principale conclusion est que l'humanité a plus profondément et plus rapidement modifié les écosystèmes depuis ces cinquante dernières années que depuis toute l'histoire de l'humanité, essentiellement pour assouvir ses besoins en nourriture, en eau, en bois, en fibre et en énergie. Quatre grands facteurs anthropiques ont entraîné une grave perte de la diversité biologique, largement irréversible,. Ces quatre facteurs sont :

  1. la destruction et la contamination des milieux naturels ;
  2. la prédation en excès et la surexploitation des ressources naturelles ;
  3. l'introduction d'espèces d'un milieu à l'autre et ;
  4. le réchauffement climatique.

En 2019, l’IPBES a mis à jour cet état des lieux. Selon le « Rapport sur l’état de la biodiversité mondiale » (2019, réalisé en trois ans, par 145 experts de 50 pays à partir de plus de 15 000 références scientifiques) :

  • depuis le précédent rapport, l'artificialisation du monde a fortement augmenté : 66% des mers sont significativement « modifiées » par l'humain ; l’agriculture et l'élevage occupent 30% des terres émergées tout en consommant 75% des eaux douces disponibles ; 33% des ressources halieutiques sont surexploitées et les zones urbaines ont plus que doublé depuis le sommet de Rio (1992) ; la pollution plastique est six fois plus importante qu'en 1980. « La valeur de la production agricole a augmenté d'environ 300 % depuis 1970, la récolte de bois brut a augmenté de 45 % et environ 60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont maintenant extraites chaque année dans le monde - quantité qui a presque doublé depuis 1980 » ; 500 000 espèces terrestres (+/- 9 % d'un total estimé de 5,9 millions d'espèces ont maintenant « un habitat insuffisant pour leur survie à long terme, si leur habitat n’est pas restauré »;
  • De 1900 à 2016, le rythme d'érosion de la biodiversité est « sans précédent dans l'histoire humaine » et il accélère encore. L’abondance moyenne des espèces locales dans les grands habitats terrestres a chuté d’au moins 20%, environ 40% des amphibiens, 33% des récifs coralliens et plus de 33% des mammifères marins et au moins 10% des environ 5,5 millions d’espèces d'insectes sont proches de l'extinction. Plus de 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis les années 1500, et les espèces domestiquées ne sont pas épargnées avec au moins 9% de toutes les races domestiquées de mammifères considérées comme éteintes en 2016. Les évaluations scientifiques montrent que « ces tendances ont été moins graves ou évitées dans les zones qui appartiennent à ou sont gérées par des peuples autochtones et des communautés locales »;
  • des causes indirectes (peu développées par le précédent rapport) sont, note l’IPBES, la démographie mondiale, la consommation par habitant, l’innovation technologique et une gouvernance et des responsabilités ne tenant pas compte des limites écologiques.

Ce travail a été conçu pour préparer la « Convention des Nations Unies sur la diversité biologique » (COP15), prévue en Chine en 2020 comme un « pendant » à l’Accord de Paris sur la climat (2015). Le rapport a été présenté le jour de sa publication aux ministres de l’environnement du G7 réunis à Metz. Les ministres, ainsi que le représentant de la commission européenne chargé de l’environnement et de quelques autres pays, ont, sur cette base scientifique, adopté une charte (« Charte de Metz ») contenant trois axes, : 1°) lutter contre l'érosion de la biodiversité ; 2°) encourager de nouveaux acteurs à s'engager ; 3°) créer un cadre mondial de la biodiversité.

Surexploitation des ressources naturelles[modifier | modifier le code]

La croissance démographique exponentielle de la population mondiale a intensifié la pression liée à l'exploitation des ressources naturelles (voir Gestion des ressources naturelles). Les espèces ou groupes d'espèces les plus surexploités sont les poissons et invertébrés marins, les arbres, les animaux chassés pour la « viande de brousse », et les plantes et les animaux recherchés pour le commerce d'espèces sauvages. En 2012, la FAO constate que 57 % des stocks de pêche en mer sont exploités au maximum de leur capacité et qu'environ 30 % sont en situation de surpêche. Près de 1 700 espèces animales sont victimes de braconnage ou de trafic (pour la viande, la peau, l’ivoire, les cornes ou le commerce d’animaux sauvages), à l’exemple de l’éléphant d’Afrique, du rhinocéros de Sumatra, du gorille de l'Ouest ou du pangolin de Chine.

L’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire propose quatre scénarios sur l'évolution future des écosystèmes au cours du xxie siècle, selon l'importance qu'en accordera le monde et les modes de gestion. Ces futurs peuvent emprunter deux voies : un monde de plus en plus mondialisé ou un monde de plus en plus régionalisé. Les scénarios s'appuient ensuite sur différentes approches concernant notamment la croissance économique, la sécurité nationale, les technologies vertes et le traitement des biens publics. Le rapport conclut qu'il est possible de relever le défi d'inverser le processus de dégradation des écosystèmes, mais que cela nécessite des changements profonds des politiques et des pratiques qui sont loin d'être en voie de réalisation.