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Utilisateur:EDilhac/Emmanuel Dilhac

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Emmanuel Dilhac
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Naissance
(85 ans)
Paris
Nom de naissance
Dilhac
Autres noms
L'Homme qui fait chanter les pierres
Nationalité
Française
Activité
Peinture, musique, poésie
Formation
École Estienne, Paris
Mouvement
art contemporain, art abstrait, art brut
Distinction
Prix Pierre SCHAEFFER - Prix du Musée de Radio France
Site web

Emmanuel Dilhac, né le à Paris, est un artiste contemporain, peintre, dessinateur, graveur, musicien et poète français.

Créateur « plastico-sonore », son œuvre s’effectue en « correspondances ».

Chercheur de signes et de sons, il mène avec rigueur son approche du puzzle de l’univers, déchiffrant tous les signes qui composent notre environnement, les alphabets organiques existant à travers le monde du minéral, du végétal, de l’animal. Ses oeuvres sont toujours sur des supports denses, en bois, il aime que la matière lui résiste !

Dûment surnommé « L'Homme qui fait chanter les pierres[1] » ou encore « celui qui entend un arc-en-ciel de tons là où d’autres n’entendent que du bruit » (New York Times[2]).

Pionnier en matière d’installations au sol d’objets ramassés, collectionnés dans la nature. Il invente un instrumentarium unique au monde : une réflexion sur les origines des instruments de musique et du langage... aussi beau à voir qu'à entendre.

« J'aime le relief, affronter la matière dans un combat artistique pour la faire accoucher d'une création » . Qualifier son art serait le réduire et l'enfermer dans ces normes qu'il abhorre. Art brut, land art ou art conceptuel, Dilhac tisse des liens intimes entre le terrestre et le spirituel, créé des passerelles entre l'abstrait et le réel.[3]

Il allie sans cesse l’originel et la vision artistique contemporaine.

"Dilhac est musicien dans l'oeuvre plastique comme il est peintre dans l'oeuvre musicale". (Roger Balavoine, critique d'art à Paris Normandie)

Biographie[modifier | modifier le code]

Emmanuel Dilhac naît d’une mère ardennaise passionnée de poésie et d’un père graveur diplômé de l'École Estienne à Paris, qui sera tué sur le front en septembre de la même année. Du côté maternel, la famille s’est distinguée dans la musique avant la seconde guerre mondiale, le grand-père Brion dirigeait l’Harmonie de Charleville-Mézières.

Également Graveur, sorti diplômé de la prestigieuse "École Estienne" située à Paris, Emmanuel Dilhac fera une année supplémentaire en gravure de timbres-poste sur acier et s'engage naturellement dans des démarches artistiques variées. Il fera sa première exposition en 1958 à la Galerie Royale à Paris. Ses tableaux traduisent une vision de plein air, on dénote une facture impressionniste fournie par petites touches, une série que son professeur de dessin d’art Albert Flocon affichera en classe.

Après un rapide parcours comme graveur-retoucheur dans l'Imprimerie George Lang, il deviendra graveur sur bijoux. En 1968, il crée le 1er salon d’Art Moderne de la ville de Beauvais[4] avec les peintres Jacques Démoulin, André Gence, Esposito Farèse, Eliane Guérardt.... Prix de peinture Arthur Rimbaud à Beauvais, il devient membre actif au sein de la Société des amis de Philéas Lebesgue (poète paysan). Il commence à peindre de nombreuses gouaches "Les Abstractivantes". Suite à l’amitié partagée avec Daniel Abadie (futur directeur de l’Orangerie et du Centre Pompidou), il entreprend des illustrations pour la revue Strophes. Dans les années 70, il devient coordinateur d'évènements culturels à Rouen et professeur en arts plastiques, sans jamais cesser d'écrire, peindre et exposer, Emmanuel Dilhac explore la musique et côtoie le milieu foisonnant de "La Fine Fleur de la Chanson Française"[5] de Luc Bérimont. En tant qu’auteur, compositeur et interprète, seul ou en groupe, Emmanuel Dilhac, s’affirme ; il sort son premier disque "Emmanuel Dilhac chante". Il rencontre les chanteurs Philippe Morin[6] et Léna Lesca ; ils fondent ensemble le groupe Le Gémmail. Il organise des soirées pour la Ligue des droits de l’homme, pour Amnesty international, pour la défense des opprimés, contre la torture... Il donnera des récitals à travers la France et se produira dans les cabarets parisiens principalement Chez Ubu à Montmartre tenu par Monique Morelli. Il organise le 1er Salon d’Art contemporain de la ville de Rouen sous le nom de La Nouvelle École de Rouen avec la participation des peintres pionniers normands Jean Bréant, Jacques Démoulin, Raoul Camuset, Tony Fritz Vilars, Georges Breuil, Roger Tolmer, Gérard Gosselin. En amitié avec le poète normand François Creignou, il participe à la création de la revue "Gong".

il se lie d’amitié avec Michel Dalmaso, peintre d’Art brut et musicien de sons hétéroclites ; ils donnent plusieurs concerts en commun. Il crée pour un temps le groupe musical "Le rat des villes et le rat des champs". Leur entreprise est soutenue par Jean Dubuffet qui écrit à Emmanuel : "J’applaudis à toutes vos recherches".

Emmanuel Dilhac produira 4 disques vinyles : le premier accompagné de sa voix et guitare, suivront 2 autres productions avec les groupes Parasites et Hétéroclite, le quatrième accompagné de sa voix et de son seul instrumentarium. Télérama louera dans un article : "La voix pinceau d’un novateur hardi".... Des commandes de médiathèques nationales et étrangères s’ensuivent. Il fait partie du groupe de recherches vocales et musicales dirigé par Jacques Petit au Conservatoire à rayonnement régional de Rouen.

En 1974, il est invité au 1er Congrès de musicothérapie à Paris et anime un stage au 1er Congrès international sur la voix humaine à Bordeaux.

Il suscite et organise des rencontres, des festivals ruraux d’art et d’artisanat à domicile où auront lieu également des parties musicales novatrices avec entre autres, le groupe Impressions Plus dont il sera membre pendant quelques années, groupe dirigé par le pianiste Patrick David. Christian Goubault, critique musical à Paris-Normandie s’est enthousiasmé pour leurs innovations techniques et sonores. Il crée le Collectif chanson de Seine-Maritime avec Annie et Didier Dégremont, Michel Henry, Alain Leprest, Sylvain Atrous. Ses livrets et recueils poétiques en correspondances de "mots-images" participeront à plusieurs émissions sur France Culture ("Poètre me dit l’enfant", "Je suis plusieurs"). Il illustre aussi des poèmes d’autres auteurs: Van Der Velde, Luis Porquet, Léna Lesca ... Depuis les années 80, il continue ses recherches sur l'origine des instruments de musique en collectant dans la nature des matières premières (bois, pierres, coquillages, graines ...) et en les utilisant pour construire des installations révolutionnaires. Un instrumentarium unique au monde qui lui a permis de donner de nombreux concerts dans divers lieux culturels en France et à l'étranger comme au Musée du Quai Branly, la Cité de la musique, dans des musées nationaux archéologiques et de sciences naturelles.

" Sur 40 mètres sont disposés pierres, os, peaux, coquillages et vers marins fossilisés. Dilhac les percute, les fait chanter. On croit assister à la naissance de la musique.[7] "

"C'est un travail que j'ai commencé à la fin des années 70, explique-t-il. La nature fait des jeux de verbe tout comme les musiciens. Ce sont comme des alphabets organiques que j'ai tenté de reproduire, de déchiffrer."[8]

Entre 1990 et 2000, il expose ses œuvres dans plusieurs galeries en France et dans les Biennales d’Art contemporain (Nice, Strasbourg, Gand) et plus régulièrement à la galerie Schèmes, à Lille. Un remarquable catalogue est alors édité grâce au mécénat de l’entreprise lilloise "PLD".

Il donne des concerts de didgeridoo et suscite un premier Festival de didgeridoo à l’Ambassade d’Australie où il donne plusieurs concerts. Avec Philip Peris, ils seront les premiers à éditer un CD de cet instrument des aborigènes d’Australie.

En 2004 il reçoit le grand prix France-Culture "Chasseurs de sons" doublé du prix des "Créations Musicales Pierre Schaeffer"[9], succède alors une période de nombreux concerts (différents lieux culturels, festivals, etc...) et il enregistre 15 CD en solo ou en collaborations avec d'autres artistes.

Doué d'une vision pluraliste, Emmanuel Dilhac ponctue de plus en plus son œuvre picturale des fréquences subtiles qui régulent le monde. Suite à l'accident mortel de son fils Nathanaël âgé de 20 ans, il commence à étudier "les voix de l'au-delà" en utilisant la technique de la transcommunication instrumentale et le dessin automatique laissant apparaître "un ailleurs". Dès 2009 jusqu'en 2016, il produit plus d'une cinquantaine de séries picturales sous le signe dominant d'une création de vagues successives qu'il nomme "Rytmique Peinture".

Depuis lors, Il n’a jamais cessé de peindre  en développant sa propre vision de la peinture contemporaine tout en alignement de rythmes, couleurs et matières. Il crée de nombreuses séries de peinture, de nouvelles installations au sol et réalise des performances, des événementiels, des résidences où il peut joindre ses musiques et ses œuvres plastiques d’importance.

Loin de la confusion et des modes actuelles, il trace ainsi son chemin...

Peinture[modifier | modifier le code]

Sa peinture se présente sous forme de séries. Il explore de nombreuses techniques, jouant avec les aplats, les reliefs, les couleurs, les matières, en utilisant la peinture acrylique mêlée à de différents matériaux naturels, le sable, les pierres et les ocres. Essentiellement peint sur des supports en bois.

Ses tableaux sont de véritables partitions faisant apparaître des correspondances entre les formes, les signes et les sons.

Les derniers travaux d’Emmanuel Dilhac montrent une volonté d’établir des contacts avec des fréquences subtiles qui animent les êtres et les choses. L’artiste déclare volontiers qu’après avoir travaillé sur les sens, il désire encore épurer son travail afin de traduire ou d’entrer dans "l’essence".

Musique[modifier | modifier le code]

Auteur, compositeur, musicien, interprète, Emmanuel Dilhac débutera par la chanson française, accompagné de sa guitare. Des rencontres et collaborations se feront pendant plusieurs années jusqu'à ce qu'il commence une recherche et une expérimentation sur les origines des sons et des langages qu'il nommera "Musique originelle". Loin de l'imitation, l'artiste souhaite dévoiler les chemins de la musique préhistorique. Pendant 30 ans, «L’homme qui fait chanter les pierres[1]» donnera de nombreux concerts-installations dans lesquels objets bruts et naturels récoltés dans la nature (pierres, bois, os, coquillages, graines et branches…) constituent un instrumentarium unique.

"Le swing préhistorique"[10] écrira Baudouin Eschapasse.

"Parti à la recherche des sonorités des musiques des origines, il réussit à faire chanter les laves, silex et tous matériaux de la nature avec une étonnante maestria."[11] par Jeanne-Martine Vacher.

Ses concerts Woolloo-Wakan (près d'une tonne de matériel) organisés sur 3 fois 12m de façade sont uniques au monde ; une véritable symphonie est alors accueillie comme une musique qui allie le primitif à la musique contemporaine à la fois sur des scènes conventionnées, des festivals, en milieu culturel ou naturel et dans différents et prestigieux musées (Les Eyzies, Tautavel, le Grand-Pressigny, Argentomagus, la Cité de la Musique, le Musée du Quai Branly, le musée d’Histoire naturelle à Lyon et à l’étranger en Suisse, Belgique, Italie, Angleterre...).

En 2004 il reçoit le grand prix France-Culture «Chasseurs de sons» doublé du prix des «Créations Musicales Pierre Schaeffer».[9]

Discographie[12][modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

Sa poésie, largement inspirée par la Nature est réunie en 17 recueils, certains illustrés de sa main.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Peinture

Musique

  • 2022 . Célébration d'une Musique Originelle

Poésie

  • 1974 . Chansons pour construire le temps
  • 1975 . Par petites touches
  • 1975 . Masques ... 1
  • 1975 . Portraits et paysages
  • 1976 . Chemins raccourcis
  • 1980 . Amandes / Texte de Luis Porquet ; illustration, Emmanuel Dilhac . Ed. L'Instant perpétuel, Rouen
  • 1981 . Forces nées . Ed. L'Instant perpétuel, Rouen
  • 1981 . L'Invétérielle / Claude Robert Van De Velde ; illustration, Emmanuel Dilhac . Ed. L'Instant perpétuel, Rouen
  • 1982 . Poètre me dit l'enfant . Ed. L'Instant perpétuel, Rouen
  • 1983 . Je suis plusieurs . Ed. L'Instant perpétuel, Rouen
  • 1983 . Casa Joaquina / Luis Porquet ; ill. de Emmanuel Dilhac et Maurice Maillard . Ed. Les Feuillets d'Eole . (OCLC 32320444)
  • 1985 . Le chant du simourgh / Luis Porquet ; illustration de couverture Emmanuel Dilhac. Paris : Saint-Germain-des-Prés (ISBN 284185065X)
  • 1993 . Célébration / Léna Lesca & Emmanuel Dilhac
  • 1996 . Indien quelque part . Paris : Ed. Nouvelle Pléiade. (ISBN 284185065X)
  • 1997 . Signes d'un ailleurs
  • 1998 . Infuses / Léna Lesca & Emmanuel Dilhac
  • 2000 . Endosmoses / Léna Lesca & Emmanuel Dilhac
  • 2007 . Mots Coquillages Archéo mise en Page

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « France culture »
  2. « Un chasseur de sons trouve de la musique partout », The New York Times,‎
  3. « Un artiste affranchi », Paris Normandie,‎
  4. « De 1960 à aujourd'hui : la rétrospective de l'œuvre de l'artiste Emmanuel Dilhac, près de Rouen », sur actu.fr (consulté le )
  5. « Hommage à Luc Bérimont », sur France Culture (consulté le )
  6. Morin
  7. « Le digeridoo musique concrète », Le Monde,‎
  8. Annick PEIGNE-GIULY, « De la préhistoire aux autres mondes du chant. », sur Libération (consulté le )
  9. a b et c « Liste des Prix », sur www.chasseursonimage.info
  10. Baudouin Eschapasse, « Le swing préhistorique », Le Point,‎ , p. 78
  11. France Culture, « Movimiento : Emmanuel Dilhac »
  12. « Discographie Emmanuel Dilhac », sur Emmanuel Dilhac (consulté le )
  13. a et b (en) « Bernard Petiton discography - RYM/Sonemic », sur Rate Your Music (consulté le )
  14. Emmanuel Dilhac et Bernard Petiton, Conjugaisons : deux poètes trouvères de sons, Emmanuel Dilhac, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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