Utilisateur:Doune44/Signares

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Signare, aquarelle, David Boilat (Esquisses sénégalaises, 1853).

Les signares (du portugais senhoras) sont un groupe de femmes noires ou métisses, au statut social spécifique de par leur ménage avec un européen, ayant vécu dans les comptoirs coloniaux de Gorée et de Saint-Louis du Sénégal, pour l’essentiel entre 1750 et 1850[1].

Les signares sont organisation en classes d’âge hiérarchisées : de vieilles signares établies, les jeunes signares et des aspirantes signares[1].

Bien qu'également issues de l’installation des premiers Européens sur la côte occidentale de l’Afrique, il ne faut toutefois pas les confondre avec les Luso-africains et les Eurafricains[1].

Ces ménages sont d'un intérêt mutuel : ils permettent aux signares d’avoir un accès privilégié à des marchandises européennes et une protection dans le comptoir ou dans leurs activités commerciales ; ils offrent aux européens des moyens importants à disposition, des connaissances sur les langues, les coutumes locales, sur les manières de se protéger contre les dangers du climat, les réseaux marchands et les réseaux de pouvoir sur la terre ferme[1].

En outre, le taux de mortalité des Européens étant importante et les survivants retournant en métropole, il s'agit donc bien souvent d’un mariage temporaire. Ce système a disparu, entre autres, avec l’amélioration des conditions sanitaires ayant permis aux femmes européennes de suivre leur époux au Sénégal[1].

Les signares sont connues pour leur beauté envoûtante et leurs richesses qu'elles ont su faire fructifier. Elles ont ainsi en Europe, une réputation de femmes fatales, cultivant à l'extrême la sensualité, entre leur coquetterie quotidienne, les fêtes dominicales et le fait d'entretenir des suites de captives richement parées (esclaves sauvées de la traite négrière et intégrées aux maisons des signares)[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

Cette francisation du mot portugais senhora (dame) désigne à l'origine les femmes africaines qui, vivant en ménage avec des Européens influents, acquièrent un rôle économique et un rang social élevé. Le terme s'applique ensuite à toute femme retirant une certaine notoriété soit de son métissage, soit de son habileté de commerçante, soit souvent des deux à la fois[3].

Origines luso-africaines[modifier | modifier le code]

Au milieu du XVe siècle, les Portugais explorent l'Afrique de l'Ouest et établissent des comptoirs le long du littoral, dont l'archipel du Cap-Vert devint une base importante pour leurs activités commerciales. Lors de ces expéditions, des lançados arrivent au Sénégal. L'interaction entre les Portugais et les populations africaines donna naissance à une culture luso-africaine et aux premières communautés métisses, notamment dans les escales de Rufisque, Saly Portudal et Joal[1].

Emergence et développement des signares[modifier | modifier le code]

Les signares semblent avoir existé depuis la fin du XVe siècle, dans les comptoirs portugais sur toute la côte occidentale entre le Sénégal et le cap des Palmes. Issues d'unions libres entre femmes lébous ou wolofs parfois faisant partie de l'aristocratie locale et des Occidentaux, les signares ne se marient donc jamais avec de simples matelots, mais avec des cadres bourgeois ou de gentilshommes français et anglais.[1]

On compte ainsi parmi les nièces de la reine du Waalo Ndaté Yalla une signare[1].

Arrivée des Français[modifier | modifier le code]

Au milieu du XIXe siècle, la colonisation française débuta dans la région autour du fleuve Sénégal, avec l'établissement de comptoirs sur de petites îles le long du littoral. Ce processus colonial contribua à renforcer la diversité des sociétés métisses déjà existantes dans la région[1].

Les signares réussirent au cours de différentes périodes à résister aux gouverneurs et officiers fraîchement débarqués qui contestaient leur pouvoir et leurs privilèges. Grâce à leurs réseaux familiaux, elles arrivaient sans peine à atteindre les instances du pouvoir monarchique en France comme en Angleterre afin de contrecarrer toute décision déstabilisant leur mode de vie[1].

Déclin[modifier | modifier le code]

Avec l'intensification de la colonisation française et anglaise au Sénégal, les guerres déclenchées par les puissances européennes perturbent la paix et la prospérité dont jouissaient les signares et leurs familles wolof et peules et leurs pères portugais (souvent de confession israélite). Pour échapper à ces conflits, certaines signares décident alors de migrer vers les îles de Gorée et Saint-Louis, au début du XVIIIe siècle, pour se mettre à l'abri des guerres déclenchées par les Occidentaux entre les rois du Sénégal pour obtenir des esclaves en échange d'armes à feu, de poudre, de munitions, de verroteries et de pièces d'Indienne (morceaux de tissu importés d'Inde puis fabriqués à Rennes dans le cas de la France)[1].

En outre, les évolutions économiques, avec le déclin du commerce des esclaves et l'introduction de nouvelles pratiques commerciales ont joué un rôle dans la disparition des Signares en réduisant leur l'influence économique[1].

Mais ce sont aussi des changements sociaux et culturels qui sont à l'origine de la disparition des signares, tels que : l'augmentation des mariages mixtes, donnant lieu à des familles métisses plus diversifiées et diluant ainsi l'identité et la position sociale distincte des Signares ; l'influence européennes sur les normes et les valeurs des sociétés africaines locales ayant affaibli la position sociale des signares[1].

Aspect économique et social[modifier | modifier le code]

Droits et pouvoirs économiques[modifier | modifier le code]

Un bal de signares à Saint-Louis (gravure de 1890).

Les Signares sont avant tout connues comme des femmes de pouvoir au sein des réseaux commerciaux et de richesse, ainsi que dans le commerce d'esclaves. Aussi, l'influence qu'elles exercent a entraîné une inversion des rôles au sein de la structure familiale courante[1].

Certaines possédaient des étendues de terre ainsi que des esclaves. Les marchands européens, en particulier les portugais, puis les Français et les Britanniques, s'installent de préférence dans les sociétés côtières habitées par les signares pour profiter de la proximité accrue avec les sources du commerce africain. Les Portugais désignaient ces femmes comme "Nhara", et le premier exemple nommé remonte au XVIIe siècle avec Dame Portugaise[1].

La réputation des signares pour leur richesse était bien connue, comme en témoigne Antoine Edme Pruneau de Pommegorge (explorateur français ayant vécu en Afrique de l'Ouest pendant 22 ans, jusqu'en 1765) lorsqu'il raconte que "Les femmes de cette île en général, sont fort attachées aux blancs et les soignent on ne peut mieux, lorsqu'ils sont malades" et que "la plupart vivent avec beaucoup d'aisance et [...] trente à quarante esclaves, qu'elles louent [...] à la compagnie"[4].

Lorsque certaines signares deviennent trop puissantes, des dirigeants comme la Couronne portugaise cherchent à les déposséder de leurs richesses et bien, par des accusations pour différents crimes, tels que des crimes contre l'État ou des crimes contre le christianisme. Un exemple en est Bibiana Vuz de França, une signare accusée de rébellion, de commerce avec des étrangers et d'évasion fiscale, puis emprisonnée avec son jeune frère et un autre complice et emmenée aux îles du Cap-Vert, dans le but de la déposséder de son influence et de son pouvoir. Elle réussit toutefois à obtenir un pardon royal et à libérer son jeune frère après avoir mené un coup d'État contre les représentants de la Couronne. Puis, les autorités ayant cherché en vain à la criminaliser, toutes les accusations portées contre elle se voient finalement abandonnées et est à nouveau considérée comme loyale envers la Couronne. Cette confrontation entre Bibiana Vuz de França et la Couronne portugaise illustre la force que les signares de cette période, ainsi que l'incapacité croissante des Portugais à les contrôler[5].

Toutefois, ce statuts spécial était également vu comme injuste par certains Européens. Ainsi, selon le botaniste français Michel Andanson, bien que l'absence de femmes européennes et les climats chauds fait qu'il est difficile de résister aux charmes d'une femme, il n'était pas juste que ces femmes aient souvent une meilleure position sociale que celle des hommes français de classe inférieure[6].

Une élite sociale hiérarchisée[modifier | modifier le code]

Que ce soit à Gorée ou à Saint-Louis, les maisons en dur bâties à l'européenne (au XVIIIe siècle, construites en briques et crépi en chaux, muni que d'un étage), Les signares veulant voir et être vues, aussi le balcon est signe de prestige et a une fonction de séparateur social. Cependant, ce type d'habitation ne représente qu'un faible pourcentage des habitations de signares. En effet, au XVIIIe siècle et vers le XIXe siècle, la majorité des habitations signares sont des cases traditionnelles saint-louisiennes et goriniennes, pouvant parfois être faites de pailles[1].

Outre l'habitation et des terrains, les signares possèdent une forte domesticité composée de femmes de différentes tranches d'âge vivant à leurs côtés et communément appelées captive de case. Ces dernières jouent différents rôles dans la maison, suivant leurs âges, allant des simples tâches liées à la préparation des repas jusqu'à devoir assumer d'importantes responsabilités. Les plus jeunes, appelées rapareils ou captives d'apparat, ont un double rôles envers les signares : à l'intérieur de la maison faire le service et préparer les repas ; à l'extérieur, suivre partout les signares et en représentent la puissance[1].

Mobilité sociale[modifier | modifier le code]

Le statut social des signares permet également une plus grande mobilité sociale en Gorée que dans le reste de l'Afrique. Bien que les sources sur les origines de la plupart des signares soient limitées, il semble qu'à cette époque la Gorée soit divisée en plusieurs classes sociales : les jambor (personnes nées libres) ; les jam (personnes descendants d'esclaves) ; les tega et uga (forgerons et maroquiniers) et les griots (conteurs)[7].

La plupart des signares semblent être issues des classes des jam ou des griot et étaient souvent unies aux Européens en raison de leur beauté, reconnue comme supérieure à celle des Européennes. Ainsi, le révérend John Lindsay, chapelain d'un des vaisseau britanique ayant conquis la Gorée en 1758, dans un écrit compte-rendu affirme que les femmes wolof "surpassent de loin les Européennes à tous égards" et compare leur "robes amples, légères et aisées à celle dont étaient vêtues les statues féminines grecques"[7].

Une fois unie à un Européen, la signore, en l'aidant dans ses affaires commerciales et transactions, augmente son statut économique et social au sein de la communauté. Ainsi, une femme issue d'une classe sociale inférieure peut gagner en pouvoir et influence et devenir une commerçante importante de la communauté, par son mariage[1].

Pratiques matrimoniales[modifier | modifier le code]

Intérieur de signare (gravure de 1890).

Bien que dans les premiers temps ne vivant qu'en ménage avec les Européens, les signares dédaignent le simple concubinage et développent, entre le XVIIIe siècle et le XIXe siècle, une pratique de mariages à la mode du pays qui ressemble plus à l'application d'un droit coutumier africain ou musulman qu'aux préceptes matrimoniaux français. Les premières femmes à convoler ainsi viennent en majorité de la communauté des Noirs catholiques affranchis ou des captifs domestiques[8].

La majorité des mariages entre les signares et les Européens est alors régis par le droit local et reconnus par les prêtres de la foi catholique. En outre, les Européens ne restant pas définitivement à Gorée, les mariages étaient souvent en état de flux. Que le mari parte en prévoyant de revenir, ou définitivement, la signare récupère le sable où se trouvaient ses dernières empreintes de pas et le met dans un mouchoir qu'elle accroche au montant du lit, en attendant son retour. Les signares peuvent attendre des années sans se remarier ou se remarier rapidement, sans que cela ne soit considéré comme honteux ou perdre leur statut social. Ainsi, les signares conservent souvent une grande partie du pouvoir commercial acquis grâce à leur statut matrimonial antérieur et élèvent leurs enfants nés de leurs maris européens aux côtés de leurs nouveaux maris[1].

Ces mariages, motivés par des raisons économiques et sociales, dans une forme de partenariat, durent habituellement le temps du séjour du mari et il arrive que la même femme épouse successivement les quatre ou cinq titulaires consécutifs d'une même fonction, devenant ainsi la « femme de l'emploi ». En effet, le mari européen apporte des avantages matériels immédiats, mais laisse après son départ maison, esclaves et capital à faire fructifier dans le commerce. En échange, les signares offrent aux européens des moyens importants à disposition, des connaissances sur les langues, les coutumes locales, sur les manières de se protéger contre les dangers du climat, les réseaux marchands et les réseaux de pouvoir sur la terre ferme[9].

Ces mariages à durée limitée sont entérinés par les pouvoirs publics même après l'application du Code civil en 1830 et ne représentent pas plus de 15 % du total des unions[9].

Les signares, fortement attachées aux unions endogamiques entre métis (80 % des unions), sont les seules capables de pérenniser leur culture et de préserver le capital accumulé de mère en fille sur plusieurs générations. Les mariages avec des Occidentaux étaient élitistes et avaient pour objet de construire en France et en Angleterre de puissants réseaux d'affaires familiales et de faire bénéficier leur communauté de la protection permanente de leurs parentés occidentales contre d'éventuelles brutes envoyées à Gorée par les administrations de ces nations[9].

Tenue et coiffe des signares[modifier | modifier le code]

Signare et négresses de Saint-Louis en toilette, par Gustave Boulanger, 1861.

Lorsqu'elles sortent de leurs habitations, elles se d'une coiffe "pain de sucre" qui met en valeur une coiffure qui se compose de frisures sur les tempes et qui subira des changements dès le XIXe siècle pour se transformer en boucles anglaises. La coiffe de signare, appelée mdioumble, était portée au XVIIIe siècle à Gorée et Saint-Louis. Inspirée de la tiare papale, cette haute coiffe conique symbolise aussi leur fortune, leur rang social et leur ralliement au christianisme. La coiffe signare est le fruit original d’un métissage de style entre l’occident et l’Afrique[10].

Le costume traditionnel, en plus de la coiffe, comporte une jupe, une chemise, des babouches de maroquinerie et de multiples étoffes et bijoux en or de la région de Bambouk[11].

Les signares commandaient régulièrement des produits textiles venus des filatures de Rennes, des parfums des maîtres gantiers parfumeurs parisiens, des perruques de Paris, des produits d’art de la table, des robes à la mode de Versailles, ainsi que des meubles. Mais également d’autres produits comme les teintures pour cheveux de Venise, les chaussures du Maroc, ou encore des foulards et madras des Indes qu’elles achètent directement aux commandants des navires de passage[10].

Le rôle du costume des signares a ainsi pour objectif de s'affirmer socialement par rapport aux autres personnes du comptoir, extérieures à leur communauté ; ainsi qu'au sein-même de la communauté signare[11].

Au quotidien, pour des raisons pratiques, les signares portent des tenues un peu moins sophistiquées, avec parfois des chaînes de pied en or et en argent (s'inspirant des femmes wolof) et portent autour de leurs hanches des colliers de perles colorées. Toutefois, en période de deuil, c'est pieds nus et vêtues d'un pagne et d'un boubou qu'elles pleurent leurs morts[12].

Dès la fin du XVIIIe siècle, les modes européennes, notamment françaises, vont cependant concurrencer le costume traditionnel signare sans pour autant réussir à le détrôner[1].

La culture signare aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Après avoir souffert d'une vision négative dans la fin du XIXe siècle, le métissage voit l'émergence d’une vision positive. Ainsi, les signares apparaissent, entre autres, dans les poèmes de Léopold Sédar Senghor ou encore dans les musiques du musicien Youssou N’Dour[1].

En 1999, Aissata Kane Lo et Marie-Madeleine Valfroy Diallo font revivre la fête populaire saint-louisienne du Fanal, où les signares se rendent à la messe de minuit, à la lumière des lanternes. Aujourd'hui, à l'occasion de ce festival, les femmes paradent en costume, robes cintrées au-dessus de la taille et bouffantes en dessous, parées de fronces, de voiles et de dentelles, avec la coiffe et le châle assortis[13].

Une mode signare s’est également affirmée autour de la fabrication de bijoux, ainsi que de coiffes et d’étoffes (appelés « pagnes d’apparat »), dans une volonté de renouer avec ce passé[1].

Ainsi, Ndéye Diop Guissé, plusieurs fois gagnante du concours national des couturiers, en plus de ses activités de styliste, confectionne des robes de signares sur commande. Elle recrute aussi comme mannequins les jeunes femmes, qu’elle forme par ailleurs à la couture dans son modeste atelier d’un quartier populaire[14][15][16].

Toutefois, bien que toujours présentes dans la mémoire populaire, comme des personnalités féminines fortes et émancipées[11], les signares sont contestées par certains, à cause de leur fortune construite grâce au commerce des esclaves[1].

Du 28 mai 2021 au 31 juillet 2021, la galerie Magnin-A (Paris) a exposé la série de photos de Fabrice Monteiro intitulée Signares[17].

Quelques signares célèbres, leurs maris et leur descendance[modifier | modifier le code]

Signares célèbres[18][modifier | modifier le code]

  • Victoria Albis, propriétaire de la maison Victoria Albis-Angrand qui fut rachetée plus tard par la famille métisse Angrand ; sa parenté avec les différents Albis est inconnue.
  • Marie Montey (vers 1776-1819), épouse de l'enseigne de vaisseau Pierre Boillat et mère de l'abbé David Boilat (1814-1901).
  • Marie John (1814-1846), mère de l'épouse du géographe Élisée Reclus (Clarisse Brian).
  • Crispina Peres, originaire de Geba (Guinée-Bissau actuelle), épouse de Jorge Gonçalves Françes, ancien capitaine de Cacheu et un des principaux esclavagistes de la région, elle est connue surtout pour avoir participé à la traite des esclaves puis avoir été jugée dans un procès pour sorcellerie.[23]
  • Anne Rossignol (1730–1810), négociante et commerçante d'esclaves originaire de Gorée et épouse du gouverneur Blaise Estoupan de Saint-Jean. Elle a émigré à Saint-Domingue en 1775, où elle est devenue l'une des trois femmes d'affaires libres de couleur les plus riches de la colonie, aux côtés de Zabeau Bellanton à Cap-Francais et de Jeanne-Geneviève Deslandes à Port-au-Prince. Elle a ensuite émigré à Charleston, en Caroline du Sud, pendant la Révolution haïtienne, et est considérée comme la première Africaine libre à avoir émigré volontairement et librement aux États-Unis.
  • Ana Joaquina dos Santos e Silva (1788–1859), commerçante d'esclaves, prêteuse de deniers et propriétaire d'une plantation en Angola.
  • Madeleine Françoise,
  • Marianne Poghé, signare prospère du Cap-Vert et de Saint-Louis au XVIIIe siècle.
  • Antoinette Brown, signare importante de Saint-Louis, elle était impliquée dans le commerce et les affaires au XIXe siècle.
  • Émilie Huchet de La Bédoyère, connue sous le nom de Madame Huchet, c'est une femme d'affaires influente à Saint-Louis au XIXe siècle.
  • Rosalie Sarrazin, originaire de Saint-Louis, elle est impliquée dans le commerce des esclaves au XVIIIe siècle.
  • Lisette Blondiau, connue sous le nom de Madame Blanchard et étant originaire de Gorée, c'est une négociante importante au XVIIIe siècle.
  • Marie Anne de la Toudi, signare influente de Gorée au XVIIIe siècle, connue pour son implication dans le commerce et la politique.
  • Julienne Madeleine de Lalande, originaire de Gorée, elle est connue pour ses activités commerciales et ses alliances matrimoniales avec des Européens.
  • Marguerite Michellot, signare influente de Saint-Louis, elle est impliquée dans le commerce maritime et a des relations d'affaires avec des colons européens.
  • Émilie La Rouërie, originaire de Gorée, elle joue un rôle actif dans le commerce et est réputée pour sa richesse et son influence.
  • Antoinette Mafille, signare importante de Gorée, c'est une femme d'affaires prospère impliquée dans le commerce d'esclaves et d'autres produits.
  • Françoise de Louvencourt, femme influente de Saint-Louis, elle est connue pour ses activités commerciales et son rôle politique dans la région.
  • Madeleine La Chapelle, femme prospère de Saint-Louis, elle est impliquée dans le commerce maritime et a des relations d'affaires avec des marchands européens.
  • Anne Guillaume, originaire de Gorée, elle est connue comme étant impliquée dans le commerce d'esclaves et d'autres produits commerciaux.
  • Jeanne Bécu, femme influente de Saint-Louis, c'est une femme d'affaires prospère ayant des liens avec des marchands européens.
  • Catherine Dubois, originaire de Gorée, elle est connue pour ses activités commerciales et son rôle en tant qu'intermédiaire entre les Européens et les sociétés africaines locales.
Une habitation à Gorée (maison d'Anna Colas), par Adolphe d'Hastrel, 1839.

Descendants célèbres[modifier | modifier le code]

  • Xavier Ricou, auteur du site Sénégalmétis[24], est par sa mère descendant de Benjamin Jean François Crespin (négociant, employé au bureau civil de la Marine, né le à La Rochelle (17) et décédé le à Saint-Louis) et de la signare Catherine Caty Wilcock (vers 1765-1831).
  • Jean-Jacques L'Aîné Alin dit L'Antillais (1776-1849), né au Lamentin en Martinique et mort à Saint-Louis, fut maire de Saint-Louis de 1828 à 1848. Il épousa la signare Marie Bénis (1793-après 1860) ; leur fille Charlotte Alin (1813-1898) épousa Joseph Dio Crespin (1806-v. 1856), fils du couple cité plus haut, propriétaire et traitant à Saint-Louis ; le fils de ceux-ci, Jean-Jacques Alin Crespin (1837-1895), maire de Saint-Louis de 1890 à 1895, et sa première épouse métisse Hannah Isaacs (1813-1911) sont les arrière-grands-parents de Marie-José Crespin, la mère de Xavier Ricou.
  • Jean-Luc Angrand, auteur de Céleste ou le temps des Signares, est un petit-neveu d'Armand-Pierre Angrand (1892-1964), maire de Gorée et de Dakar en 1934, et un arrière-petit-fils de Mathilde Faye, née à Bathurst (aujourd'hui Banjul) en Gambie et de Léopold Angrand (1859-1906), commerçant et adjoint au maire de Gorée en 1890, lui-même fils du représentant de commerce Pierre Jacques Angrand (1819-1901) et d'Hélène de Saint-Jean, demi-sœur de Mary de Saint Jean et arrière-petite-fille de la signare Catherine Caty Baudet ; cette dernière étant également la mère d'Anne Pépin, la grand-mère d'Anna Colas Pépin et, par deux voies différentes, l'arrière-grand-mère de Mary de Saint Jean.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages et articles[modifier | modifier le code]

  • Joseph Roger de Benoist, Abdoulaye Camara et Françoise Descamps, « Les signares : de la représentation à la réalité », dans Abdoulaye Camara & Joseph Roger de Benoist, Histoire de Gorée, Maisonneuve & Larose,
  • Joseph Roger de Benoist et Abdoulaye Camara, Gorée, Guide de l'île et du Musée historique, Publication du Musée historique, Dakar, , 67 p., 39 fig.
  • Joseph Roger de Benoist, Abdoulaye Camara, F. Descamps, X. Ricou et J. Searing, Histoire de Gorée, Maisonneuve et Larose, 2003, 155 p.
  • Jean-Luc Angrand, Céleste ou le temps des Signares, Anne Pépin, , 288 p. (ISBN 2916680004)
  • Abdoulaye Camara, « Gorée : Passé, présent et futur » in Le Patrimoine culturel africain, Maisonneuve et Larose, 2001, p. 83-106.
  • Anne Lafont, Une Africaine au Louvre en 1800, Paris, Institut national d'histoire de l'art, 2019.
  • Tita Mandeleau, Signare Anna, ou le voyage aux escales, Dakar, Nouvelles Éditions africaines du Sénégal, 1991, 232 p, roman. (ISBN 2723604373)
  • Guillaume Vial, Femmes d'influence. Les signares de Saint-Louis du Sénégal et de Gorée, XVIIIe – XIXe siècle. Étude critique d'une identité métisse, Paris, Nouvelles Éditions Maisonneuve & Larose - Hémisphères Éditions, 2019, 381 p.
  • Aissata Kane Lo, De la Signare à la Diriyanké sénégalaise : Trajectoires féminines et visions partagées, L'harmattan, , 290 p. (ISBN 2296998631)
  • Pascal Blanchard (dir.), Nicolas Bancel (dir.), Gilles Boëtsch (dir.), Christelle Taraud (dir.) et Dominic Thomas, Sexe, race et colonies : la domination des corps du XVè siècle à nos jours, Paris, La découverte, , 543 p. (ISBN 9782348036002).
  • George E. Brooks, Eurafricans in Western Africa: Commerce, Social Status, Gender, and Religious Observance from the Sixteenth to the Eighteenth Century (Ohio University Press, 2003).
  • Ipsen Pernille, Daughters of the Trade: Atlantic Slavers and Interracial Marriage on the Gold Coast, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2015.
  • Jones Hilary, « From Mariage à La Mode to Weddings at Town Hall: Marriage, Colonialism, and Mixed-Race Society in Nineteenth-Century Senegal », The International Journal of African Historical Studies 38(1), p. 27–48, 2005.
  • Larcher Silyane, L’autre citoyen : L’idéal républicain et les Antilles après l’esclavage, Paris, Armand Colin, 2014.
  • Semley Lorelle D., To Be Free and French: Citizenship in France’s Atlantic Empire, New York, Cambridge University Press, 2017.
  • Marie-Hélène Knight, Gorée au XVIIIe siècle du sol,
  • Jean Boulègue, Les Luso-africains de Sénégambie XVIème-XIXème siècles, S-A (Lisbonne), 1989.
  • Jean Boulègue, Les royaumes wolof dans l espace senegambien XIII-XVIII siecle
  • Bernard Mouralis, Les Esquisses sénégalaises de l'abbé Boilat, ou le nationalisme sans la négritude, Cahiers d'études africaines, 1995.

Films documentaires et conférences[modifier | modifier le code]

Sources iconographiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w « Guillaume Vial, Les signares ont une histoire. Des femmes noires et d'influence (Gorée et St-Louis du Sénégal, XVIIIe-XIXe s.) (Hémisphères, 2019) - Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie », sur www.aphg.fr (consulté le )
  2. Blanchard et al. 2018, p. 74.
  3. de Benoist 2003, p. 59-60
  4. Antoine Edme Pruneau de Pommegorge (1720-1812), « Description de la Nigritie », sur data.bnf.fr (consulté le ), p. 3-7
  5. (en) Philip J. Havik, Silences and Soundbites: The Gendered Dynamics of Trade and Brokerage in the Pre-colonial Guinea Bissau Region : III.3. Traders as rebels : Bibina Vaz, LIT Verlag Münster, (ISBN 978-3-8258-7709-5, lire en ligne), p. 162 et suivants
  6. (en) Michel Adanson, A Voyage to Senegal, the Isle of Goreé, and the River Gambia,
  7. a et b (en) Reverend John Lindsay, A voyage to the coast of Africa, in 1758. Containing a succinct account of the expedition to and the taking of the island of Goree, by a squadron commanded by the Honourable Augustus Keppel, Londres, S. Paterson,
  8. L'origine sociologique des signares de Gorée, n'est pas liée à la servitude (esclave) mais bien au contraire à des unions entre personnes libres ; l'affirmation ci-dessus est contraire aux résultats de recherches du professeur Jean Boulègue de l'EHESS (Paris) et aux actes notariés des Archives nationales de France. L'auteur a probablement confondu avec les signares de Saint-Louis du Sénégal qui elles sont en partie issues de cette strate sociologique comme l'atteste la thèse de Nathalie Reysse - Sorbonne Thèse de Doctorat 1982.
  9. a b et c de Benoist 2003, p. 62-64
  10. a et b Jean-Luc Angrand, Céleste ou le temps des Signares, Anne Pépin, , 288 p. (ISBN 2916680004), p. 120
  11. a b et c Guillaume Vial, « Signares du Sénégal », sur Libération, (consulté le )
  12. « Les Signares: Entrepreneures du XVIII au XIX siecle- Les BOSS Ladies du Senegal » [vidéo] (consulté le )
  13. « Sénégal : les signares, ou la mémoire malmenée de métisses qui ont réussi », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Sénégal : la mémoire des signares » [vidéo] (consulté le )
  15. « Ndeye Diop Guissé, Ciseau d'or 2004 : développer le stylisme à Saint-Louis », sur Au Sénégal, le cœur du Sénégal, (consulté le )
  16. « NDEYE DIOP GUISSE, « L'ENVOL » » [vidéo] (consulté le )
  17. « La galerie Magnin-A expose à Paris "Signares", la série de photos de Fabrice Monteiro », sur Franceinfo, (consulté le )
  18. Marie-Hélène Knight, https://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1977_num_64_234_1991, (lire en ligne), p. 33-54
  19. « Page de Caty de Rufisque sur senegalmetis.com » (consulté le )
  20. « Page de Catherine Cathy Louët sur senegalmetis.com » (consulté le )
  21. « Page d'Anne Pépin sur senegalmetis.com » (consulté le )
  22. « Page de Rosalie Aussenac sur senegalmetis.com » (consulté le )
  23. (en) Martha Frederiks, African voices from the inquisition, I: The trial of Crispina Peres of Cacheu, Guinea-Bissau (1646–1668), vol. 73, coll. « The Journal of Ecclesiastical History / n°3 » (ISSN 0022-0469, DOI 10.1017/S0022046922000665, lire en ligne), p. 666–667
  24. « Page Généalogie du site senegalmetis.com » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • senegalmetis.com : site relatif aux métis sénégalais, page sur les signares.
  • signares.fr : site consacré aux signares (bibliographie, sources, ressources en ligne, portfolio comprenant plusieurs dizaines de représentations de signares,...).

[[Catégorie:Signare|*]]