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Les Antigones

Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But Défense du droit des femmes, promotion du respect, de la laïcité, de la mixité et de l'égalité
Zone d’influence France
Fondation
Fondation 2013
Fondateur Iseul Turan, Mathilde Gibelin, Anne Trewby, Isabelle Collin, Fanny Collin
Identité
Siège Paris
Site web http://www.lesantigones.fr/

Les Antigones
Situation
Région Drapeau de la France France
Création
Type Association loi de 1901
Siège Paris, France
Langue Français
Organisation
Presidente Anne Trewby
Porte-paroles Iseul Turan

Site web http://www.lesantigones.fr/

Les Antigones est un mouvement féministe français se définissant comme un mouvement féminin, alternatif et radical. Né en 2013, le mouvement veut porter un regard sur la féminité et les sujets qui s’y rattachent ainsi qu'un regard féminin sur la société. Le mouvement est classé dans la tendance alter-féminisme.

Historique[modifier | modifier le code]

Création du mouvement[modifier | modifier le code]

Le 25 mai 2013, suite à une manifestation avortée au local des Femen, une video est publiée sur Youtube, dans laquelle des jeunes femmes vêtues de blanc dénoncent « méthodes d’action dégradantes », « profanations liberticides », « réification du corps féminin » et « fonctionnement sectaire » de la part de Femen. Parmis elles, Iseul Turan, co-fondatrice du mouvement Les Antigones, annonce avoir infiltrée Femen durant 1 mois. Le buzz de la vidéo de cette action permet aux Antigones de faire leur entrée sur la scène médiatique[1].

Peu après cette remière action, Les Antigones publient un manifeste[2]qui clarifie leur positionnement : le mouvement promeut la complémentarité entre l'homme et la femme, la fécondité de l'altérité sexuelle et la valorisation du féminin.

Des actions militantes[modifier | modifier le code]

Le mouvement prend à ses débuts la forme d'un mouvement militant, avec plusieurs actions coup de poing amplement relayées sur leurs réseaux internet. La plupart des premières actions étaient directement dirigées contre le mouvement Femen, avec la première vidéo publiée à la naissance du mouvement, une lettre ouverte à François Hollande pour dénoncer le timbre à la Marianne supposément inspirée du visage d'Inna Shevchenko, et une visite "réparatrice" aux ambassades des pays qu'auraient offensés Femen.

Les Antigones tentent dès 2013 de diversifier leurs sujet, avec quelques actions au succès plus relatif. Une action a ainsi été menée par la mouvement au Forum des Halles contre le "capitalisme de séduction", d'après la formule de Michel Clouscard. L'action est relayée dans un reportage sur Canal+[3]. La thématique anti-capitaliste est reprise en 2014 avec une danse traditionnelle filmée devant la Banque de France à Marseille pour exprimer la primauté que le mouvement veut donner au lien social sur le lien marchand.

On note également en 2014 l'intérêt des Antigones pour la question des violences faites aux femmes avec une "marche des femmes contre les violences" organisée à Paris le 25 septembre à l'occasion de la Journée Internationale de Lutte contre les Violences faites aux femmes.

Cette activité plus militante semble toutefois vite s'essoufler puisqu'on ne leur attribue plus aucune action de ce type depuis 2015.

Conférences[modifier | modifier le code]

Les Antigones montent à partir de 2013 un cercle de conférences à Paris, avec un rythme hebdomadaire. Les réunions sont organisées autour de thèmes annuels : "femmes et transmission" en 2014, "femmes et économies" en 2015, "femmes et féminité" en 2016. Les conférences sont parfois données par des invités, parfois sous forme de témoignages, et parfois par des membres du mouvements elles-mêmes. Le rythme des conférences semble ralentir à partir de 2017. Plus aucune n'a été annoncée depuis 2018. La création d'une antenne marseillaise est annoncée par une vidéo en 2013, avec quelques conférences annoncées dans les deux années qui suivent. De même, en 2014, des conférences sont organisées à Lyon. Les autres évènements annoncés par le mouvement sont des conférences et débats organisés par d'autres et auxquels des représentantes du mouvement sont invitées.


Publications[modifier | modifier le code]

Les Antigones ont largement publié sur leur propre site, mais également à travers des tribunes dans la presse, principalement dans des media conservateurs. Une chaîne YouTube est également alimentée par des émissions audio de formats variés, allant de 3 à 30 minutes en moyenne. Le mouvement semble s'être recentré sur cette activité d'écriture et de publication[4]

Structure hiérarchique[modifier | modifier le code]

L'organisation du mouvement reste peu claire. Les représentantes du mouvement interviewées à ses débuts annoncent des « centaines » d'adhésion sans jamais donner de chiffre exact. Il semblerait de toute façon que le mouvement n'ai obtenu un statut officiel d'association qu'en 2015, rendant impossible tout système d'adhésion. Les vidéos des débuts du mouvement ne montrent qu'une poignée de militantes. Malgré une majorité d'articles anonymes, on compte une vingtaine de signatures différentes sur le site internet du mouvement.

Les thèmes de réflexion[modifier | modifier le code]

La transmission[modifier | modifier le code]

Dans leur charte interne, Les Antigones s'annoncent héritières du passé. Les premières conférences organisées à Paris par Les Antigones mettent la question de la transmission au coeur de la réflexion du mouvement [5]. La réflexion du mouvement sur le sujet se fonde sur une lecture croisée d'Hannah Arendt et Mircea Eliade : nos sociétés connaîtraient une rupture avec la tradition et le sacré qui aurait eu pour conséquence une rupture de transmission généralisée. A la femme est souvent reconnu ou attribué un rôle de transmission. Elles estiment que ce rôle est à protéger et à réinvestir.
Elles sont intervenues sur ce sujet en mars 2017 au colloque annuel de l'Institut Iliade.[6]

L'autonomie[modifier | modifier le code]

Les Antigones ne distinguent pas nettement les problématiques écologiques et les problématiques sociales, qu'elles articulent ensemble autour de la question de l'autonomie. Leurs publications critiquent une supposée perte d'autonomie des femmes et de la société entière face au système économique actuelle et à un Etat dont elles suggèrent à plusieurs reprise qu'il serait totalitaire - sans préciser s'il s'agit d'un gouvernement en particulier, de l'Etat français, de l'Union Européenne qu'elles critiquent également. Elles appellent à un renouvellement du lien social et du rapport à l'environnement par le retour aux communautés naturelles traditionnelles (elles citent en vrac comme telles la famille, le village, la paroisse, parfois encore la corporation ou le « clan », sans apporter à la notion de définition claire...). Elles appellent à « un renouvellement d'ensemble de la vie en communauté à même de réconcilier économie et écologie ». Dans le même texte, elles affirment que « la révolution écologique véritable, c'est réinventer un monde où […] la fin de la vie sociale n'y serait pas l'accumulation d'une « richesse » illusoire, mais l'épanouissement de l'être – celui de l'homme aussi bien que celui de la nature[7] ». L'autonomie qu'elles défendent suppose autant une recherche d'autonomie alimentaire que médicale. Elles mettent ainsi en avant les jardins partagés ou encore les méthodes naturelles de régulation des naissances. Elles ont également à plusieurs reprises dénoncé l'interdiction de commercialisation des semences paysannes. Plusieurs de leurs conférences étaient consacrées à l'étude de mouvements écologistes et alternatifs contemporains (Mouvement Colibris, Femmes Semencières)

Le capitalisme[modifier | modifier le code]

Les Antigones ont adopté dès leurs premières publication un axe de travail anti-capitaliste, avec notamment une lecture croisée de Michel Clouscard et Tiqqun qui place des femmes comme premier moteur et premières victimes du capitalisme de nouvelle génération. Les Antigones ont affirmé dans leur conférence sur le corps et la transmission au colloque de l'Institut Iliade en 2017 comme dans plusieurs des émissions dites « Le Café des Antigones » publiées sur leur chaîne YouTube un rôle prééminent des femmes dans la lutte contre le système capitaliste. Elles considèrent que les femmes, par les spécificités de leur fonctionnement physiologique notamment (cycle féminin et maternité potentielle) font obstacle à la logique de disponibilité des corps qu'implique le capitalisme, tant dans sa conception du travail que dans sa dynamique de consommation. Elles illustrent la première par la phrase de Pierre Bergé « Louer son ventre pour faire un enfant oulouer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ? C'est faire un distinguo qui est choquant » publiée le 16 décembre au soir sur le site du Figaro. Elles prennent pour exemple de l'obstacle que représente le corps féminin dans la logique de consommation du capitalisme le cas de la pilule, destinée selon elles à rendre disponible pour être consommable n'importe quand et par n'importe qui le corps des femmes, tout en soumettant celles-ci à une industrie pharmaceutique et médicale qui les considère comme des consommatrices captives.

L'éducation[modifier | modifier le code]

On constate sur le site d'Antigones une masse importante de textes sur la question éducative. Le mouvement n'a pourtant pas pris position dans les débats actuels de réforme de l'école ou de réforme des programmes. La réflexion du mouvement semble focalisée sur la question de la liberté scolaire, avec de nombreux textes dénonçant des textes de loi destinés à encadrer l'ouverture des écoles hors contrat et les conditions d'exercice de l'instruction en famille. Elles ont ainsi pris position dans un article publié sur le site de Valeurs Actuelles en 2019 contre la loi dite "pour une école de la confiance" a cause du passage d'une instruction obligatoire de 6 à 3 ans. Les propositions publiées par le mouvement sur leur site à l'occasion des élections présidentielles 2017 défend clairement l'idée d'un chèque scolaire et prend position en faveur de l'instruction en famille.


Positionnement féministe[modifier | modifier le code]

Différences hommes femmes et complémentarité[modifier | modifier le code]

Le mouvement s'inscrit clairement dans un héritage féministe différencialiste. Le principe des différences genrées ne sont pas remises en question dans leurs textes, dans lesquels on trouve également des références nombreuses aux différences physiologiques entre les sexes. Les Antigones proposent une critique virulente des mouvements féministes universalistes[8]. On trouve au contraire des références à des courants de pensée dont certaines représentantes se définissent comme différencialistes, comme le Care tel que défini par Carol Gilligan, courant de pensée auquel les Antigones a déjà consacré deux conférences. Malgré des prémisses différencialistes évidentes et l'objectif annoncé du mouvement de défendre la féminité et la complémentarité, le mouvement n'a encore jamais publié de texte sur la question des différences sexuées ou de la complémentarité homme - femme. La position précise du mouvement à cet égard reste peu clair. Plusieurs textes réaffirment l'attachement du mouvement à l'égalité en dignité et devant la loi entre hommes et femmes, mais aucun ne développe clairement la portée sociale et politique de la différence des sexes que défend le mouvement. Plusieurs conférences ont pourtant été annoncées sur le site sur le sujet, mais aucune n'a fait l'objet d'un compte-rendu diffusé. Des articles plus récents posent le couple homme - femme comme « cellule pré-politique de base de la société » humaine[9].

Les violences faites aux femmes[modifier | modifier le code]

Les Antigones s'inscrit malgré des positions conservatrices sur les sujets comme l'avortement, la PMA[10], ou le Mariage pour tous, dans la troisième vague du féminisme par l'importance qu'elles donnent à la thématique des violences faites aux femmes. Celle-ci est toutefois traitée à rebours du discours majoritaire parmi les mouvements féministes contemporains puisqu'elles dénoncent la notion de féminicide, et n'évoquent que très rarement la question des stéréotypes de genre, de la culture du viol ou encore simplement des violences sexistes. Leur axe principal de travail est la dénonciation de la loi Justice de la Ministre Taubira. La prostitution n'est que rarement abordée par le mouvement comme violence faite aux femmes, si ce n'est dans les propositions publiées sur son site par le mouvement à l'occasion des élections présidentielles 2017. La conférence organisée avec Rosen Hicher, survivante de la prostitution et abolitionniste, à Paris par le mouvement n'a pas donné lieu à un compte-rendu ou à une prise de position quelconque du mouvement. Les Antigones contestent clairement l'existence d'une violence structurelle de la société à l'égard des femmes, à laquelle elles préfèrent une analyse au cas par cas selon le type de violence exercée. Il est également à noter qu'elles citent à plusieurs reprises la PMA, mais aussi l'IVG et la réforme du congé parental prévu par la loi-cadre Egalité Femmes-Hommes de 2013 comme des violences faites aux femmes[11]. Les Antigones pointent également à plusieurs reprises dans leurs textes l'univers médical comme étant source de violences faites aux femmes, notamment durant la grossesse et l'accouchement. Là encore, c'est l'intégralité du système de santé occidental qu'elles mettent en cause et non le sexisme du corps médical, cité comme une cause parmis d'autres.

L'égalité salariale[modifier | modifier le code]

Les Antigones se sont approprié un autre thème propre au combat féministe avec le sujet de l'égalité salarial. Là aussi, elles récusent la misogynie et l'héritage patriarcal comme causes des inégalités salariales qui subsistent encore entre hommes et femmes pour se focaliser sur la question de la maternité. Elles expliquent en effet les écarts de salaire entre hommes et femmes par le coût que fait peser une grossesse sur les entreprises. C'est aussi au titre de la maternité qu'elles se positionnent contre l'individualisation de l'impôt. Celui-ci s’avérerait défavorable aux femmes dans la mesure où ce sont encore majoritairement les femmes qui s'arrêtent pour s'occuper des enfants et bénéficient ainsi de retraites minorées.

Critiques[modifier | modifier le code]

Les Antigones ont suscité de nombreuses réactions dans la presse[12]. Leur positionnement différencialiste est fortement critiqué : penser la primauté du déterminisme naturel sur la construction sociale représente pour leurs critiques une atteinte à la liberté et à la dignité de la femme. Elles sont ainsi souvent citées dans les anti-féministes complices d'un système rétrograde et patriarcal. Elles cherchent à empêchent les acquis féministes de porter leur fruit et offensent la mémoire de celles qui ont combattu pour la cause des femmes. De même, les Antigones véhiculeraient une image stéréotypée de la femme et contribueraient à son aliénation. Elles bénéficient d'ailleurs d'un accueil chaleureux parmi les médias de droite et d'extrême droite, connus pour leurs positionnements anti-fémiministes.

Certaines figures de l'alter-féminisme[13] sont intervenues à la permanence des Antigones ou dans des émissions radio avec elles : Eugénie Bastié de la revue Limite et auteur de Adieu Madmoiselle, Elizabeth Monfort, députée européenne, créatrice du mouvement Nouveau féminisme Européen, Thérèse Hargot, philosophe et sexologue, auteur de Une Jeunesse sexuellement libérée (ou presque), Gabrielle Cluzel, auteur de Adieu Simone.

Un article de l'Obs classe les Antigones dans « le féminisme néo-réac ou féminisme identitaire »[14]. Un autre article, de Médiapart cette fois, les classe quant à lui aux côtés de Eugénie Bastié, Marianne Durano, Thérèse Hargot, dans l'alter-féminisme[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Voir par exemple l'article du Point : http://www.lepoint.fr/societe/qui-sont-les-antigones-ces-anti-femen-25-05-2013-1672241_23.php et celui d'Euronews : http://fr.euronews.com/2013/05/27/les-antigones-contre-les-femen-/
  2. http://lesantigones.fr/manifeste-antigones/
  3. http://www.newstele.com/article-le-supplement-jerome-kerviel-qatar-2022-et-les-antigones-au-sommaire-ce-dimanche-120562803.html
  4. Voir par exemple les articles/émissions sur Médias-Presse-Info : http://www.medias-presse.info/les-antigones-decryptent-la-loi-cadre-egalite-hommes-femmes/13589, France,le magasine : https://francelemagazine.fr/france-n3-decembre-2016/, Radio Courtoisie : http://www.radiocourtoisie.fr/mot-clef/antigones/, L'Express : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-plan-secret-de-l-ultra-droite_1497206.html, ou Méridien Zéro : http://www.meridien-zero.com/archive/2015/03/27/emission-n-227-entretien-avec-les-antigones-5591898.html
  5. http://lesantigones.fr/la-crise-de-la-transmission-2/
  6. https://www.youtube.com/watch?v=779RIr2mGOc
  7. http://lesantigones.fr/ecol-logie-ou-la-logique-de-loikos/
  8. http://www.valeursactuelles.com/societe/le-feminisme-une-ideologie-depassee-59843
  9. https://lesantigones.fr/famille-attaques-anthropologiques/
  10. https://www.nord-eka.fr/dossiers/bioethique/la-pma-source-de-debats/
  11. « Supprimer la notion de détresse de la législation sur l'IVG revient à nier la souffrance de la femme qui avorte » peut-on lire sur Medias-Presse-Info : http://www.medias-presse.info/les-antigones-decryptent-la-loi-cadre-egalite-hommes-femmes/13589
  12. Entre autres exemples, voir Le Nouvel Obs : http://o.nouvelobs.com/pop-life/20130529.OBS1009/les-antigones-en-guerre-contre-les-femen.html, Les Inrocks : http://www.lesinrocks.com/2013/05/30/actualite/antigones-qui-sont-ces-anti-femen-11399243/ ou Mademoizelle : http://www.madmoizelle.com/antigones-reportage-168646
  13. http://www.causeur.fr/eugenie-bastie-therese-hargot-antigones-peggy-sastre-39722.html
  14. https://www.nouvelobs.com/societe/20180112.OBS0572/d-olympe-de-gouges-aux-effronte-e-s-plongee-dans-la-galaxie-feministe.html
  15. https://www.mediapart.fr/journal/france/120218/entre-alterfeminisme-et-antifeminisme-la-droite-tatonne

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