Drachme (Grèce antique)
Drachme (en grec ancien δραχμή / drakhmế) est le nom de plusieurs monnaies grecques depuis l’Antiquité, ainsi que, par extension, du monde proche-oriental antique.
Histoire
[modifier | modifier le code]La radicant drachm renvoie en grec ancien à « une poignée pleine », sans doute de grains, le grain ici servant comme unité de masse. Elle est divisée en 6 oboles.
Dans le système monétaire grec antique, la drachme est en général une pièce d'argent. Mais on distingue trois sortes de drachme : la drachme d'Athènes de 4,32 g, soit un centième de mine monétaire, correspondant au poids-étalon attique, qui correspondrait à la livre grecque classique pesant 432 g ; la drachme de Corinthe de 8,60 g divisée en trois drachmes d'argent de 2,90 g chacune ; enfin le statère d'Égine, ou didrachme (deux drachmes), pesant 12,20 g, pour une drachme de 6,10 g.
C'est dire que chaque cité frappait ses propres pièces, signe de son indépendance[2]. Comme chaque cité avait son propre symbole, il existe de fait de nombreux types de pièces différents. Les plus célèbres sont les drachmes à l'effigie d'une chevêche d'Athéna[3]. La drachme moderne, ancienne monnaie de la Grèce aujourd’hui remplacée par l’euro, tire son nom de la drachme antique.
À peu près équivalente au denier romain, elle correspond à une journée de travail.[réf. nécessaire]
Dans la mythologie grecque, c'est pour n'avoir pas donné trente drachmes aux dieux Apollon et Poséidon, que Laomédon, le roi de Troie, subira leur vengeance[4]. La drachme est mentionnée dans le Nouveau Testament[5] et dans le Coran[6].
La drachme est mentionnée par Jésus dans la parabole de la drachme perdue présente dans l'Évangile selon Luc (Lc 15,8-10). L'épisode évangélique de la drachme perdue a inspiré de nombreux artistes-peintres.
Multiples et subdivisions
[modifier | modifier le code]On trouvait à cette époque le didrachme valant 2 drachmes, le tétradrachme ou statère valant 4 drachmes et à l'époque hellénistique le pentadrachme valant cinq drachmes, puis le décadrachme valant 10 drachmes, dont certains font partie des plus belles monnaies connues[7]. Les divisions de la drachme étaient l'obole, frappée en argent ou en bronze, il en fallait 6 pour former une drachme, et le chalque, frappé en cuivre, soit 1/8e d'obole selon l'étalon attique, ou 1/12e selon l'étalon éginétique[2].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Catherine Grandjean, « Les comptes de Pompidas (IG VII 2426) : Drachmes d'argent symmachique et drachmes de bronze », Bulletin de correspondance hellénique, Athènes, Ecole française d'Athènes, vol. 119-1, , p. 1-26 [lire en ligne]
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Monnaie grecque antique
- Mine (unité), talent (unité)
- Obole (monnaie), chalque
- Tétradrachme d'Aitna
- Monnaie athénienne
- monnaie sassanide
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Aegina. After 404 BC, notice sur CNG Coins.
- La Grèce antique - Invention de la monnaie sur e-olympos.com
- Thompson, D'Arcy Wentworth. A glossary of Greek birds. Oxford, Clarendon Press 1895, p. 46.
- Lucien de Samosate, Des sacrifices [lire en ligne] [(el) lire en ligne], 4.
- Lc 15,8-10
- Grecs et Arabes : déjà d’antiques complicités sur telerama.fr
- Décadrachme de Syracuse conservé au musée des beaux-arts de Lyon