Tristan Garcia

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Tristan Garcia
Naissance (43 ans)
Toulouse (Drapeau de la France France)
Activité principale
Formation
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

Tristan Garcia, né le à Toulouse, est un écrivain et philosophe français. Il est maître de conférences à la faculté de philosophie de l'Université Jean-Moulin-Lyon-III[1].

Biographie

Fils de professeurs, Tristan Garcia est né à Toulouse et a vécu son enfance en Algérie. Après avoir fait ses classes préparatoires littéraires au lycée Pierre de Fermat, il intègre l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et à l'Université Paris-Sorbonne où il se spécialise en philosophie[2]. Sa thèse de doctorat, dirigée par Sandra Laugier et soutenue à l'Université de Picardie, est intitulée Arts anciens, arts nouveaux. Les formes de nos représentations de l'invention de la photographie à aujourd'hui.

Amateur de cinéma et de séries télévisées, il rate par deux fois le concours d'entrée à la Fémis[3], mais il effectue des études à l'École de cinéma documentaire « Varan ».

Après avoir été refusé par cinq éditeurs, son premier roman, La Meilleure Part des hommes, est publié en septembre 2008 chez Gallimard. Ce roman retrace, à travers le parcours de trois personnages, l'arrivée du sida au sein du mouvement homosexuel dans les années 1980. Le livre reçoit un accueil globalement favorable des critiques et du public. Il remporte le Prix de Flore 2008. Il est adapté au théâtre en 2012[4].

En 2010 parait Mémoires de la jungle, son deuxième roman, qui à l'inverse du précédent rencontre un accueil mitigé de la critique. Il reçoit pour ce livre le Prix de la Biennale du livre d’histoire à Pontivy (Morbihan) le 25 mars 2012[5]. La même année, le recueil de nouvelles En l'absence de classement final obtient le Grand Prix de Littérature Sportive[6].

Il publie en octobre 2011 un essai de métaphysique aux Presses universitaires de France : Forme et objet. Un traité des choses. Influencé par Alain Badiou qui le juge prometteur[7], il s'inscrit dans le courant du réalisme spéculatif, s’inspire de Quentin Meillassoux et est proche de l'« Ontologie Orientée vers l'Objet » de Graham Harman[8].

Depuis avril 2012, Tristan Garcia codirige avec Jean-Baptiste Jeangène Vilmer une collection sur les séries télévisées aux Presses universitaires de France. Ayant mis fin à cette aventure, il lance en 2019 une collection d'essais sur le 9ème art aux éditions Aedon, codirigée avec Nicolas Tellop : "Le Club de la bande dessinée".

Œuvre

Littérature

Philosophie et essais

Direction de travaux collectifs

  • Codirection avec Pierre-Alexandre Fradet du dossier « Réalisme spéculatif », in Spirale, numéro 255, hiver 2016, [lire en ligne] [introduction au dossier]
  • Codirection avec Nicolas Tellop de la collection « Club de la Bande Dessinée », éditions AEDON, 2019[10].

Préfaces et postfaces

  • « Critique et rémission », postface à Algèbre de la Tragédie de Mehdi Belhaj Kacem, Paris, Léo Scheer, 2014 (édition révisée de la conférence éponyme donnée au colloque Penser le contemporain à la lumière de L'Esprit du nihilisme, Autour de Mehdi Belhaj Kacem, ENS, 22-24 mars 2013).
  • Préface à Noël en Février de Sylvia Hansel, Paris, Rue Fromentin, 2015
  • Préface à Collections préhistoriques de Camille Henrot, Paris, Manuella, 2016
  • Préface à L'Anti-atome, Franquin à l'épreuve de la vie de Nicolas Tellop, Montrouge, PLG, 2017
  • Préface à Chroniques martiennes de Ray Bradbury, Denoël, collection Lunes d'encre, 2019
  • Préface à Un songe de Corto Maltese - à propos de Fable de Venise de Nicolas Tellop, Aedon, collection Le Club de la bande dessinée, 2019

Prix et distinctions

Sur quelques œuvres

Faber

Né en 1981, Faber, enfant abandonné, est adopté par Richard et Anna Faber (lui architecte engagé, elle soprano et féministe). À leur mort accidentelle en 1987, il passe deux ans à la DDASS, où il achève sa première formation. Il est déjà fini, fin 1988, quand il arrive à Mornay (petite ville imaginaire, dans le centre de la France, au bord de l'Hombre), chez de nouveaux tuteurs, Jean et Marthe Gardon (lui , elle ménagère). Enfant habile de ses mains, en avance intellectuellement, et plutôt autonome, il s'agrège deux autres enfants solitaires et rejetés, Basile Lamaison (père un peu magicien, puis astronome amateur, elle secrétaire) et Madeleine Olsen (père pasteur, mère pharmacienne). Du CE2 à la classe de seconde, le trio forme une société discrète, au domicile d'un des trois, ou dans leur repaire, dans les bois, une cabane en bois à l'écart de tout ː livres, films, disques, projets, émois, d'enfants puis d'adolescents.

En 1995, Mehdi Faber mène la révolte lycéenne qui perturbe quelques semaines la petite ville (Zone d'autonomie), et lui valent son départ ou son éviction.

Vers 2010, Basile et Madeleine, installés séparément, recherchent celui qui a, pour eux et quelques autres, incarné le démon de la radicalité. Ils le retrouvent, dans un état pitoyable, au fond de l'Ariège, dans une grange abandonnée, la baraque aux ânes. Chacun de la triade a reçu la même lettre anonyme, menace ou appel au secours, Bientôt mort. Son second séjour à Mornay (Il revient. Il est là. Il s'en va.), bref et violent (De nouveau à trois contre le monde entier), s'achève par la mort d'un des trois, un procès, et un enfermement. Le récit alterne les points de vue de Basile, Faber le revenant et Madeleine.

Vers 2015, la narration est reprise par Tristan, un ancien élève de Basile, qui relie les fils des divers parcours : les parents, les enseignants (Jean-Charles Mézières, Francis Fauré), les proches (Estelle Wade, Pape N'Goma, Samira), les familles de 2010 (Mathilde, Fabien, Alice), le maire (Georges Hersent), et de quelques autres, dont François Vérita, et un catalyseur, Romuald, terreur de cour de récréation devenu truand, et sortant de prison.

L'envoi est particulièrement virulent : « Nous étions des enfants de la classe moyenne d'un pays moyen d'Occident, deux générations après une guerre gagnée, une génération après une révolution ratée. Nous n'étions ni pauvres ni riches, nous ne regrettions pas l'aristocratie, nous ne rêvions d'aucune utopie et la démocratie nous était devenue égale. » (p. 453). Plus jeune et plus concis, Mehdi affirmait : «Il n'y a pas de Mal. Il y a seulement de l'humiliation... Il n'y a pas de Bien. Il n'y a pas de justice. Il y a seulement des châtiments.  » p. 124)

Notes et références

  1. « Tristan Garcia » sur le site de l'Université Jean-Moulin-Lyon-III
  2. Les Inrockuptibles, 19 août 2008, no 664, pp. 64-65.
  3. « Tristan Garcia, normalien amateur de séries américaines », Télérama, 23 août 2008.
  4. Théâtre de la Tempête, Paris du 9 mars au 7 avril 2012.
  5. Ouest-France, mars 2012
  6. http://ecrivains-sportifs.fr/les-prix-de-lassociation/prix-sport-et-litterature/palmares-2007-2012/
  7. « Une génération de philosophes (...) [s'est] levée, très prometteuse en général par sa redécouverte de la métaphysique (Tristan Garcia, Quentin Meillassoux, Patrice Maniglier, ...) » dans Éloge des mathématiques, Flammarion, coll. « Café Voltaire », 2015, p. 27.
  8. Les nouveaux chemins de la connaissance, France Culture, juillet 2011.
  9. Baptiste Liger, « Les Jeux olympiques vus par Tristan Garcia », sur http://www.lexpress.fr,
  10. « Un songe de Corto Maltese par Nicolas Tellop — AEDON », sur aedon-productions.com (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Mohmed Ben Mustapha, « La catégorie de la solitude», in Al-Mukhatabat, n°22, avril 2017
  • Pierre-Alexandre Fradet, Philosopher à travers le cinéma québécois. Xavier Dolan, Denis Côté, Stéphane Lafleur et autres cinéastes, Paris, Éditions Hermann, 2018, 274 p.
  • Graham Harman, « Garcia's Jungle », conférence in 90e anniversaire des Presses Universitaires de France, PUF, Zagreb, 22-23 juin 2012
  • Graham Harman, « Object-Oriented France: The Philosophy of Tristan Garcia », in continent, Issue 2.1 / 2012
  • Graham Harman, « Tristan Garcia and the thing-in-itself », in Parrhesia, number 16 26-34, 2013
  • Nathan Brown, « Speculation at the crossroads », in Radical Philosophy, 188, novembre/décembre 2014
  • Mehdi Belhaj Kacem, « Lettre à Tristan Garcia, au sujet de son livre Forme et objet et de l'ontologie qu'il y développe », in La Revue Littéraire, n°52, Léo Scheer, février-mars 2012
  • Pierre-Alexandre Fradet, « Ni moderne, ni postmoderne, ni réactionnaire : quelques remarques sur la postface de Tristan Garcia à Algèbre de la tragédie de Mehdi Belhaj Kacem », in Strass de la philosophie, 7 avril 2015, [lire en ligne]
  • Pierre-Alexandre Fradet, « Charles De Koninck et la pensée spéculative contemporaine (Meillassoux, Grant, Garcia, Bergson) : une étude comparative autour de la question du réel », Laval théologique et philosophique, vol. 72, no 2, juin 2016, p. 227-259, [lire en ligne]
  • Florian Forestier, « Tristan Garcia : Forme et objet », in Actu Philosophia, 21 mars 2012
  • Jean-Clet Martin, « La ligne de flottaison / Tristan Garcia » et « Le monde plat de Tristan Garcia », in Strass de la philosophie, 24 juin 2014
  • Charles H Gerbet, « Des choses entre Pessoa et Garcia », in Strass de la philosophie, 7 septembre 2012
  • Alexandre Gefen, « Tristan Garcia. Imaginer d'autres mondes », Le Magazine littéraire, n° 553, mars 2015
  • Perrine Bailleux, Eating biscuits, a Revolution. A philosophical dialogue about everything for kids and adults, in Composing Differences - Imagining New Models for Knowledge. Production and Exchange, Virginie Bobin (éd.), les presses du réel, juin 2015 (extraits d'une adaptation (pour enfants) du traité de métaphysique Forme et objet. Un traité des choses de Tristan Garcia. [lire en ligne]

Liens externes