Tchoulymes
Sibérie ( Russie) | 380 (2021) |
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Langues | Tchoulyme, Russe |
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Religions | Chamanisme, Christianisme orthodoxe, Islam sunnite |
Ethnies liées | Khakasses, Chors, Tchelkanes, Koumandines, Toubalars |
Les Tchoulymes, Tchoulyms, ou Tatars du Tchoulym (endonyme: Сыбырлар, Sıbırlar) sont un peuple turcique de Sibérie, vivant en Fédération de Russie dans l'Oblast de Tomsk et le krai de Krasnoïarsk. En 2021, il reste 382 Tchoulymes en Russie[1]. Leur nom vient du fait qu'ils vivent dans la région de la rivière Tchoulym.
Ce peuple conserve des pratiques chamaniques et la culture du miel occupe une place importante dans sa culture[2]. Ils pratiquent également les chants de gorge, et un de leurs instruments de musique traditionnel est la guimbarde[1].
Le groupe de musique Otyken, composé majoritairement de membres de cette ethnie, compte plusieurs centaines de milliers d'abonnés sur les réseaux sociaux et popularise ce peuple, de sa langue (dans laquelle sont la plupart de ses chansons), sa culture, et les peuples autochtones de Sibérie de manière plus générale. Le nom de ce groupe signifie "le lieu de la force"[1].
Histoire
[modifier | modifier le code]Lorsque la Grande-Principauté de Moscou commence à s'étendre vers la Sibérie au 16ème siècle, le Tsar Ivan le Terrible envoie Ermak Timofeïévitch conquérir le Khanat de SIbir. Cela entraîne l'émigration vers l'est de différents groupes turciques (des Téléoutes, Ienisseï kirghize et des tatars de Tobolsk) qui vivaient autrefois le long des cours moyen et inférieur de la rivière Tchoulym[3],[4].
Au XVIe siècle, les Russes conquirent les Tchoulymes et leurs terres furent colonisées. En 1720, les Tchoulymes furent convertis de force au christianisme[4]. L’élevage des rennes n’est plus signalé chez les Tchoulymes depuis XVIIe siècle[5]. Au début du XIXe siècle, les Tchoulymes furent mandatés par un décret des autorités russes pour augmenter leur productivité, ce qui les priva encore davantage de leurs droits car ils étaient déjà grevés de lourdes taxes. Sous le régime soviétique, les Tchoulymes ont été contraints de renoncer à leur mode de vie de chasseurs cueilleurs nomades, d'adopter un mode de vie sédentaire et une agriculture collectiviste[6].
Annexes
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Chulyms » (voir la liste des auteurs).
- « Vidéo. Ces musiciens autochtones sibériens remettent au goût du jour la culture tchoulyme », sur Courrier international, (consulté le )
- ↑ « Otyken, le phénomène traditionnel Folk Pop venu tout droit de Sibérie ! - Hajde - Destination Est », (consulté le )
- ↑ (en) Ronald Wixman, Peoples of the USSR: An Ethnographic Handbook [« Les peuples de l'URSS : un manuel ethnographique »], Routledge, (1re éd. 1984), 264 p. (ISBN 978-0873325066), p. 48
- (en) Margus Kolga, Igor Tõnurist, Lembit Vaba et Jüri Viikberg, The Red Book of the Peoples of the Russian Empire [« Vene impeeriumi rahvaste punane raamat »], Estonie, Väljaandja AS Nyman & Nyman LNT, (réimpr. 2001) (ISBN 9985-9369-2-2)
- ↑ Ruslan Garipov, « La notion de « langue native » et les mécanismes juridiques de son développement chez les peuples autochtones numériquement faibles du Nord de la Russie », dans Catégorisation des langues minoritaires en Russie et dans l’espace post-soviétique, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, coll. « Multilinguisme et langues minoritaires », , 145–169 p. (ISBN 978-2-85892-523-0, lire en ligne)
- ↑ (en) James Stuart Olson, Lee Brigance Pappas et Nicholas Charles Pappas, An Ethnohistorical Dictionary of the Russian and Soviet Empires [« Un dictionnaire ethnohistorique des empires russe et soviétique »], Bloomsbury Academic, , 840 p. (ISBN 9780313274978, présentation en ligne), p. 162
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marzanna Pomorska, The Chulyms and Their Language: An Attempt at a Description of Chulym Phonetics and Nominal Morphology, Mehmet Ölmez, Istanbul, 2001, 123 p.