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Synchysite-(Ce)

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Synchysite-(Ce)
Catégorie V : carbonates et nitrates[1]
Image illustrative de l’article Synchysite-(Ce)
Adra-Motril highway, Adra, Almería, Andalousie, Espagne, largeur de la capture: 2 mm
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique C2CaCeFO6 Ca(Ce,La)(CO3)2F
Identification
Masse formulaire[2] 319,21 ± 0,008 uma
C 7,53 %, Ca 12,56 %, Ce 43,89 %, F 5,95 %, O 30,07 %,
Couleur incolore, jaune pâle, jaune, jaune brun, brun
Système cristallin Monoclinique
Réseau de Bravais Centré C
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique;
Macle possible sur {0001}
Clivage moyen, indistinct sur {0001}
Cassure irrégulière à subconchoïdale
Habitus pseudo-hexagonal, tabulaire, lamellaire, pyramidal
Échelle de Mohs 4,5
Trait blanc
Éclat vitreux, gras
Propriétés optiques
Indice de réfraction nω = 1,674,
nε = 1,770
Biréfringence uniaxial (+); 0,0960
Pléochroïsme faible
Fluorescence ultraviolet aucune
Spectre d'absorption O < E
Transparence translucide
Propriétés chimiques
Masse volumique 3,9 g/cm3
Densité 3,9
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité faible, 0,983 Bq/g

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La synchysite-(Ce) est une espèce minérale du groupe des carbonates et du sous-groupe des carbonates anhydres avec anions étrangers, de formule Ca(Ce,La)(CO3)2F.

Historique de la description et appellations

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Inventeur et étymologie

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La synchysite-(Ce) a été décrite en 1900 par G.Flink[3]. Elle fut nommée ainsi selon le grec σύγχΰσις-sunkusis, qui signifie confusion en allusion à l'erreur d'identification de ce minéral qui a d'abord été pris pour de la parisite-(Ce).

Les échantillons servant à la description ont été découverts à :

Narssârssuk pegmatite, Narssârssuk, Igaliku, Narsaq, Kitaa, Groenland.

Les échantillons de référence sont déposés à l'Université de Copenhague au Danemark.

Caractéristiques physico-chimiques

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Critères de détermination

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La synchysite-(Ce) est un minéral qui peut être incolore, jaune pâle, jaune, jaune brun ou brun, se présentant sous la forme de cristaux pseudo-hexagonaux, pyramidaux selon 1 ou tabulaires. Ils sont généralement striés parallèlement à la face {0001}, et peuvent atteindre 6 centimètres. Elle possède un éclat vitreux à gras, elle est translucide, fragile et cassante. Elle présente un clivage indistinct sur {0001}, et sa cassure est irrégulière à subconchoïdale. Sa dureté est de 4,5 sur l'échelle de dureté de Mohs, et sa densité mesurée est de 3,9. Son pléochroïsme est faible et son trait est blanc. Elle présente aussi un jumelage sur {0001}. La synchysite-(Ce) est faiblement radioactive, soit jusqu'à environ 1 Bq/g.

Composition chimique

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La synchysite-(Ce) de formule Ca(Ce,La)(CO3)2F a une masse moléculaire de 319,21 u, soit 5,30 × 10−25 kg. Elle est donc composée des éléments suivants :

Composition élémentaire du minéral
Élément Nombre (formule) Masse des atomes (u) % de la masse moléculaire
Oxygène 6 95,99 30,07 %
Carbone 2 24,02 7,53 %
Calcium 1 40,08 12,56 %
Cérium 1 140,12 43,89 %
Fluor 1 19 5,95 %
Total : 11 éléments Total : 319,21 u Total : 100 %

La synchysite-(Ce) contient parfois du lanthane.

Cette composition place ce minéral :

Variétés et mélanges

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Il existe trois analogues de la synchysite-(Ce) :

Cristallochimie

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La synchysite-(Ce) fait partie du groupe de la synchysite.

Groupe de la synchysite
Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace
Huanghoïte-(Ce) BaCe(CO3)2F 3
Synchysite-(Ce) Ca(Ce,La)(CO3)2F
Synchysite-(Nd) CaNd(CO3)2F
Synchysite-(Y) CaY(CO3)2F

Cristallographie

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La synchysite-(Ce) cristallise dans le système cristallin monoclinique. Son groupe d'espace est .

  • Les paramètres de la maille conventionnelle sont : = 12,329 Å, = 7,110 Å, = 18,741 Å, β = 102.68°, Z = 12 unités formulaires par maille (volume de la maille V = 1 602,75 Å3).
  • La masse volumique calculée est : 3,88 g/cm3 (sensiblement égale à la densité mesurée).

Gîtes et gisements

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Gîtologie et minéraux associés

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Gîtologie

La synchysite-(Ce) est un minéral rare que l'on trouve :

  • dans les granites ou les pegmatites syénitiques (Groenland).
  • dans les fissures alpines de roches cristallines (Piémont)[4]?
  • dans les carbonatites (Mont-Saint-Hilaire).
Minéraux associés

Gisements producteurs de spécimens remarquables

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  • Autriche
Glacier Oberschrammach, Mont Schrammacher, Zamser Grund, Ziller Valley, Tyrol[5]
  • Canada
Carrière de la Poudrette, Mont Saint-Hilaire, RCM de Rouville, Montérégie, Québec[6]
  • États-Unis
Nombreuses localités[7]
Mine White Pine, White Pine, Comté d'Ontonoagon, Michigan[8].
  • France
Mine de Talc de Luzenac, Ariège, Midi-Pyrénées[9].
  • Groenland
Narssârssuk pegmatite, Narssârssuk, Igaliku, Narsaq, Kitaa, Groenland[3],[10],[11],[12].
  • Italie
Carrières de gneiss de Beura-Cardezza, Val d'Ossola, Province du Verbano-Cusio-Ossola, Piémont[13],[4].
  • Russie
Mine d'apatite de Kirovskii, Mont Kukisvumchorr, Massif des Khibiny, Péninsule de Kola, Oblast de Mourmansk[14],[4].
  • Suisse
Piz Blas/ Piz Rondadura, Vallée de Nalps, Tujetsch, Canton des Grisons[15],[4].

Notes et références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. a et b Bull. Geol. Inst. Univ. Upsala (1900), 5, p. 81.
  4. a b c et d Le Grand Atlas Roches et Minéraux 2005, page 391-392, Éditions Atlas
  5. Folie, K., Rocchetti, I. (1999): Novità Mineralogiche del Passo di Vizze. Rivista Mineralogica Italiana, 4/1999, 222-230.
  6. Cheang, K.K. (1977), Structure and polytypism of synchisite and parisite from Mont St. Hilaire, Québec. M. Sc. Thesis, Carleton University, Ottawa, Canada.
  7. « Synchysite-(Ce) », sur mindat.org (consulté le ).
  8. Rocks & Min.: 58:112; 61:345.
  9. [Le Cahier des Micromonteurs 1990, 4, p. 3,8-12]
  10. (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 286, 288, 292; American Mineralogist (1953) 38: 932; Lapis (2001) 3: 8
  11. Soerensen, H. (2001): The Ilimaussaq alkaline complex, South Greenland: status of mineralogical research with new results, Geology of Greenland Survey Bulletin 190, GEUS
  12. Lapis (2001): 3: 8.
  13. Huen, E., Gramaccioli, C.M. (1969): Sulla sinchisite di Beura (Ossola). Natura, LX, 3, 193-194.
  14. Lapis 28(12), 46-47 (2003)
  15. Stalder, H. A., Wagner, A., Graeser, S. and Stuker, P. (1998): "Mineralienlexikon der Schweiz", Wepf (Basel), p. 394.

Bibliographie

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  • Bull. Geol. Inst. Univ. Upsala (1900) 5, p. 81
  • (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 287–289
  • Ni Yunxiang, John M. Hughes, Anthony N. Mariano (1993) "The atomic arrangement of bastnäsite-(Ce), Ce(CO3)F, and structural elements of synchysite-(Ce), röntgenite-(Ce), and parisite-(Ce)", American Mineralogist, 78: 415-418
  • L.[Qui ?] Wang, Y.[Qui ?] Ni, J. M.[Qui ?] Hughes, P.[Qui ?] Bayliss, J. W.[Qui ?] Drexler (1994) "The atomic arrangement of synchysite-(Ce), CeCaF(CO3)2", Canadian Mineralogist, 32, 865–871
  • American Mineralogist (1995) 80: 1077
  • P.[Qui ?] de Parseval, F.[Qui ?] Fontan, T.[Qui ?] Aigouy (1997) « Composition chimique des minéraux de terres rares de Trimouns (Ariège, France) », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, Paris, 324, 625–630

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