Société alsacienne de constructions mécaniques
Société alsacienne de constructions mécaniques | |
Vue générale du site de Mulhouse en 1900. | |
Création | 1826 |
---|---|
Disparition | [1],[2],[3] |
Fondateurs | André Koechlin |
Siège social | Mulhouse France |
Activité | Activités de fabrication, construction de locomotive (d)[4],[5], construction de locomotives et d'autre matériel ferroviaire roulant (d)[6],[5], fabrication d'armes et de munitions (d)[6],[7], Fabrication de machines pour les industries textiles (d)[6],[8], Fabrication de générateurs de vapeur, à l'exception des chaudières pour le chauffage central (d)[6],[9] et machinery industry and plant construction (d)[10] |
Société précédente | André Koechlin & Cie[11],[12] |
Société suivante | Alstom |
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La Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM) est une ancienne société industrielle française dont le siège social était à Mulhouse. Elle a produit des locomotives. La SACM a fabriqué aussi la première pile atomique à Marcoule, des machines textiles pour filatures coton et laine, des métiers à tisser, des machines à imprimer tissus et papier, des moteurs Diesel, des chaudières, du matériel pour levage, pesage et signalisation, du matériel de mines, des câbles à Clichy, des téléscripteurs, et des armes et des groupes électrogènes.
Histoire
Production de locomotives à vapeur
En 1839, André Koechlin, après avoir produit des machines textiles depuis 1826, ouvre l'atelier de construction mécanique André Koechlin & Cie pour la production de locomotive à Mulhouse. Cette industrie est alimentée par les houillères de Ronchamp, dont les principaux actionnaires sont des industriels alsaciens.
Les affaires se développent rapidement et l'entreprise Koechlin fusionne avec les « Ateliers de Graffenstaden » pour créer l'Elsässische Maschinenbau-Gesellschaft Grafenstaden (EMBG)[réf. nécessaire].
En 1871, l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne, entraîne le repli d'une partie de la production à Belfort et la création de la Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM)[réf. nécessaire].
La production des locomotives s'effectue sur trois sites :
- Graffenstaden (code interne UG) et Mulhouse (code interne UM) pour la production allemande ; et
- Belfort (code interne UB) pour la production française.
Pour les modèles exportés, il en va de même, suivant l'origine de la commande.
Après la Première Guerre mondiale, l'organisation est la suivante:
- les usines de Mulhouse et Graffenstaden sont reconverties pour la production française de locomotives à vapeur ;
- l'usine de Belfort se spécialise dans la construction de locomotives électriques.
En 1940, l'Alsace et la Lorraine sont annexées au Reich Allemand. La production de locomotives pour l'Allemagne commence:
Production de locomotives électriques
À partir de 1893, la traction électrique ferroviaire commence à prendre un certain essor, l'Américain General Electric s'associe à la Compagnie française Thomson-Houston. A partir de 1923, la SACM est dirigé par Arthur Bommelaer, Ingénieur de la marine[13]
En 1928, Thomson-Houston fusionne avec une partie de la SACM pour former une nouvelle entreprise. Ce sera Als-Thom, dénommée ensuite Alsthom, correspondant à la contraction d'ALSacienne-THOMson.
Les activités sont alors séparées entre les firmes SACM et Alsthom.
Évolution de l'établissement
L'usine de Mulhouse connait des grèves en 1936, ensuite la fonderie mécanisée est délocalisée à Masevaux et le bâtiment reconverti en magasins et atelier de découpe.
En 1940 l'usine d'Illkirch-Graffenstaden est placée sous le contrôle de la Magdeburger Werkzeug Maschinen Fabrick. Elle produit des tours Magdebourg pour diverses usines d'armement mais continue la fabrication des locomotives. Le Deutscher Arbeitfront (DAF), le front allemand du travail est immédiatement mis en place dans l'entreprise par l'encadrement de la Magdeburger[14].
Des apprentis et des salariés créent le groupe de résistance Feuille de Lierre. Les réunions ont lieu au sein de l'entreprise. Il est démantelé en juillet 1941 par les allemands et ses membres sont internés au camp de sureté de Schirmeck. À leur sortie, ils sont incorporés de force dans le Reicharbeitsdienst (RAD) puis dans la Wehrmacht[14].
En 1942 avec le lancement du programme Kriegslokomotive (locomotive de guerre) par Albert Speer, la SACM produit 139 engins sur les 7500 produites par la quinzaine d'usines du Reich pendant la seconde guerre mondiale. 6000 personnes travaillent à Illkirch-Graffenstaden majoritairement des prisonniers russes ou ukrainiens mais l'entreprise embauche aussi un grand nombre d'apprentis[14].
En 1962, Gilbert Bitsch, ancien élève HEC, ouvre la comptabilité en grandes entreprises à la mécanographie de la SACM de Mulhouse par une tabulatrice IBM 421 et crée ainsi la première machine comptable de l'histoire de la bureautique.
En 1966, l'entreprise devient filiale de la Société Hispano-Alsacienne de Constructions Mécaniques (SHACM), puis de la Société Alsacienne de Participations Industrielles (ALSPI).
En 1966, Jean Rottner, ancien élève de l'École polytechnique, ouvre la gestion des approvisionnements et de la production par les principes d'ordonnancement en programmation dynamique, ce qui ouvre la gestion des stocks aux flux tendus.
En 1970, la création de la société Alcatel est obtenue par fusion de :
- la Compagnie industrielle de téléphone (CIT), filiale de la CGE (Compagnie générale d'électricité),
- du département ENTE (Énergie nucléaire télécommunications et électronique) de la SACM.
En 1982, la SACM filialise son département de construction de machines textiles en dissociant les branches de construction de moteurs (SACM-M) et de machines textiles (SACM-T), La SACM-T ferme ses portes en août 1986.
La SACM devient en 1989 SACM-DIESEL, après sa fusion-absorption avec les filiales,
- de la Société Surgérienne de Construction Mécanique (SSCM), moteurs Poyaud
- et les bureaux d'études et sociétés commerciales BUDI et GROSSOL,
SACM-DIESEL, devient aussi, filiale à parité de parts dans le capital, des sociétés :
- (ALSPI), Société Alsacienne de Participations Industrielles.
- Wärtsilä Diesel, premier constructeur mondial de gros moteurs industriels diesel et à gaz.
En 1993, l'entreprise change de raison sociale en devenant Wärtsilä SACM Diesel, le groupe finlandais « Wärtsilä Diesel » prenant le contrôle total de l'entreprise mulhousienne.
De 1995 à 2000 une joint-venture associe les deux constructeurs de moteurs diesels Wärtsilä et Cummins, l'entreprise porte alors le nom de "Cummins-Wärtsilä"
Après la séparation de Cummins et Wärtsilä, le site de Mulhouse reste dans le giron du groupe finlandais, le secteur Diesel ferme au courant des années 2000.
Depuis la fin des activités, une partie des friches ont été réhabilitées en une extension de l'Université de Haute-Alsace[15].
La société mère, la CGE, prit le nom de ses filiales, Alcatel - Alsthom, avant de se séparer d'Alsthom et devenir Alcatel.
Les moteurs Diesel
Les moteurs Diesel construits à Mulhouse, ont été vendus dans le monde entier principalement pour équiper des :
- propulsions de bateau,
- des locomotives et autorails
- pour actionner des groupes électrogènes a usage terrestre ou pour navires
Les plus puissants, turbo-compressés, développaient plusieurs milliers de chevaux.
Les moteurs étaient souvent réalisés sur commande, avec de nombreuses spécificités, dont leur couleur !
- Démarrage électrique ou à air comprimé.
- Turbo-Comprimés ou non, Intercooler ou non.
- Montée en charge ultra-rapide pour des groupes de secours de centrales nucléaire et hôpitaux.
- Alimentation mixtes Gaz naturel/Diesel
3 gammes étaient proposées
- MGO (MAREP Grosshans Ollier) 175 mm d'alésage. de 6 à 16 cylindres.
- AGO (Alsacienne Grosshans Ollier) de 195 mm d'alésage de 12 à 16 cylindres.
- AGO (Alsacienne Grosshans Ollier) de 240 mm d'alésage. de 12 à 20 cylindres.
Des études ont été menées avec l'Université de Haute-Alsace pour moderniser les moteurs, en particulier de faire fonctionner les soupapes par commande électronique. Une turbine fonctionnant au gazole a aussi été à l'étude et un prototype réalisé.
Les armes
Le pistolet automatique Modèle 1935A fut règlementaire dans l'Armée française de 1937 à 1962. Conçu par l'ingénieur franco-suisse Charles Petter, le 1935A fut produit par l'usine de Cholet de la SACM en 85 000 exemplaires. La production du PA 35A débuta en 1937, mais les premières armes ne furent livrées que durant l'été 1939. L'occupant allemand l'adopta également sous le nom de Pistole 625 (f). Entre 1946 et 1950, l'usine de Cholet en livra 50 400 exemplaires neufs.
Notes et références
- Bibliothèque nationale de France, Autorités BnF, (autorité), consulté le
- Bibliothèque nationale allemande, Gemeinsame Normdatei, (autorité), consulté le
- Identifiants et Référentiels, (autorité), ABES, consulté le
- Bibliothèque nationale allemande, Gemeinsame Normdatei, (autorité), consulté le
- Grace's Guide, (site web), consulté le
- Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), [lire en ligne], consulté le
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- Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), [lire en ligne], consulté le
- Identifiants et Référentiels, (autorité), ABES, consulté le
- Identifiants et Référentiels, (autorité), ABES, consulté le
- « Génie maritime », sur ecole.nav.traditions.free.fr (consulté le )
- Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens. et Clavel, Christophe., La Résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN 9782915742329 et 2915742324, OCLC 959964698, lire en ligne)
- « Mulhouse veut reconquérir ses friches industrielles », Grégoire Allix, Le Monde, 17 novembre 2007
Bibliographie
- Michèle Merger, Les entreprises et leurs réseaux, Presses Paris Sorbonne, 1998 (ISBN 9782840501220) lien Google livres.
- Marie-Claire Vitoux, SACM, Quelle belle histoire ! : De la Fonderie à l'Université, Mulhouse, 1826-2007, La Nuée bleue, 2007 (ISBN 9782716507233)