Salmonidae

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Les Salmonidés (Salmonidae) sont une famille de poissons à nageoires rayonnées très prisés pour l'alimentation humaine et qui sont, de ce fait, largement pêchés à l'état sauvage ou élevés dans le cadre de la salmoniculture.

Elle est l'unique famille de l'ordre des Salmoniformes. Elle comprend les saumons, les ombles, les ombres, les corégones et les truites, et tire son nom (ainsi que l'ordre des Salmoniformes) des saumons de l'Atlantique et des truites du genre Salmo.

Avec l'ordre proche des Esociformes (les brochets), les salmoniformes font partie du super-ordre des Protacanthopterygii.

Description[modifier | modifier le code]

Ce sont des poissons de taille moyenne à grosse (jusqu'à 1,50 m de long, voire 2 m), de forme allongée et facilement robuste, surtout les mâles reproducteurs (qui peuvent développer une bosse dorsale et une bouche allongée en bec courbe, notamment chez Oncorhynchus). Les écailles sont petites et cycloïdes. Les ouïes sont allongées vers l'arrière, détachées de l'isthme. Les trois vertèbres sont dirigées vers le haut, et il n'y a pas d'épine. Une nageoire adipeuse est présente[3].

Liste des taxons inférieurs[modifier | modifier le code]

Selon World Register of Marine Species (12 janvier 2016)[2] :

Phylogénie des Salmonidae[4],[5]

Coregoninae

Prosopium




Stenodus



Coregonus





Thymallinae

Thymallus


Salmoninae


Salmo



Salvelinus (incl. Salvethymus)





Oncorhynchus




Brachymystax




Parahucho



Hucho










Biologie[modifier | modifier le code]

Ce sont essentiellement des poissons carnivores, parfois puissants et voraces.

Les salmonidés migrateurs sont dits « anadromes » : ils naissent dans des ruisseaux d'eau douce, puis vont vivre leur maturité dans la mer. Ils remontent ensuite les rivières pour aller pondre dans des torrents, où la plupart meurent d'épuisement[3]. Ces espèces ont donc une phase critique dans leur cycle biologique, la « smoltification », qui est un processus métabolique leur permettant de s'adapter à l'eau de mer[6].

Avec la nation amérindienne Coquille, les gestionnaires locaux du bassin et l'entreprise qui exploite la forêt, le District de Coos Bay a restauré au sud de l'Oregon près de 30 miles de cours d'eau pour les saumons[7].
Ici des troncs d'arbres ont été positionnés pour résister au courant, et avec des barrages de blocs de roche conserveront plus d'eau en été. Ces aménagements doivent recomplexifier et restaurer l'habitat des salmonidés et d'autres organismes aquatiques

État des populations, menaces et gestion halieutique[modifier | modifier le code]

Les salmonidés étaient autrefois très communs dans une grande partie du monde. Bien qu'ils soient de plus en plus fréquents sur les étals de poissonniers grâce à l'aquaculture, les salmonidés sauvages sont en forte voie de régression sur une grande partie de leur aire de répartition, même là où les cours d'eau ne sont pas ou peu fragmentés par des barrages. Le changement climatique, des parasitoses anormalement élevées et les grands barrages sont souvent cités comme cause de régression, ainsi que l'agriculture intensive.

Les pesticides (dont beaucoup sont très toxiques pour les organismes aquatiques) et les nitrates et certains parasites (le pou du saumon pour les saumons) semblent en effet tout particulièrement en cause[8].

Un rapport d'expertise (avis de 3 417 pages) récent (2018) a été fourni à l'Agence américaine de protection de l'environnement par la NOAA Fisheries (Service national des pêches maritimes de l'Administration américaine), portant sur les effets connus des pesticides sur le saumon notamment dans le Pacifique Nord-Ouest et sur la côte Ouest des États-Unis[9]. Selon ce travail les pesticides agricoles sont effectivement l'une des causes de disparition des salmonidés, en particulier trois matières actives très utilisées (chlorpyrifos, le malathion et le diazinon) qui affectent aussi indirectement les prédateurs marins des saumons (orques notamment)[9]. CropLife America (organisation commerciale nationale regroupant les fabricants, formulateurs et distributeurs de pesticides aux États-Unis) a annoncé qu'elle « examinait avec attention » l'opinion des biologistes, mais considère que cette expertise a été rendue trop rapidement pour permettre « un engagement approprié avec le public et les parties prenantes », estimant qu'elle pourrait même « créer des préoccupations exagérées et infondées concernant les espèces menacées et en voie de disparition ». Selon la NOAA Fisheries cet avis a été rendu à cette date à la demande d'un tribunal, mais plus de temps aurait permis de traiter "plusieurs problèmes techniques et méthodologiques" et d'engager un débat avec le public et les parties prenantes avant la publication finale comme cela était initialement prévu et recommandé par les National Academies of Sciences"[9].

À la fin des années 1980 la pêche des grands salmonidés rapportait encore dans les États de l'Oregon, de Washington, de l'Idaho et de Californie du Nord 1,25 milliard de dollars par an, en entretenant plus de 62 000 selon Earthjustice[9] ; la plupart de ces espèces font l'objet d'une pêche commerciale intense, et du fait de leur régression et/ou surexploitation plusieurs sont considérées comme en danger d'extinction par l'IUCN[10].

Les salmonidés sont les poissons recherchés préférentiellement par les pêcheurs à la mouche.

Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

Ordre des Salmoniformes
Famille des Salmonidae

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Theodore Gill, « The differential characters of the Salmonidae and Thymallidae », Proceedings of the United States National Museum, Washington, Inconnu, vol. 17, no 992,‎ , p. 117–122 (ISSN 0096-3801 et 2377-6560, OCLC 1259735, DOI 10.5479/SI.00963801.17-992.117, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata (voir page 119).
  2. a et b World Register of Marine Species, consulté le 12 janvier 2016
  3. a et b FishBase, consulté le 12 janvier 2016
  4. Alexis Crête-Lafrenière, Laura K. Weir et Louis Bernatchez, « Framing the Salmonidae Family Phylogenetic Portrait: A More Complete Picture from Increased Taxon Sampling », PLOS ONE, vol. 7, no 10,‎ , e46662 (PMID 23071608, PMCID 3465342, DOI 10.1371/journal.pone.0046662 Accès libre, Bibcode 2012PLoSO...746662C)
  5. S. V. Shedko, I. L. Miroshnichenko et G. A. Nemkova, « Phylogeny of salmonids (salmoniformes: Salmonidae) and its molecular dating: Analysis of mtDNA data », Russian Journal of Genetics, vol. 49, no 6,‎ , p. 623–637 (PMID 24450195, DOI 10.1134/S1022795413060112, S2CID 17706105)
  6. Jacques C. Gueguen et Patrick Prouzet, Le saumon atlantique. Biologie et gestion de la ressource, Éditions Quae, , p. 63
  7. dans les bassins versants de Coos, Coquille, Smith et Umpqua
  8. DT Westin (1974), Nitrate and nitrite toxicity to salmonoid fishes - The Progressive Fish-Culturist, - Taylor & Francis 36(2), 86-89.
  9. a b c et d Hotakainen R (2018) Common pesticides threaten salmon, U.S. fisheries agency concludes , E&E News (en) / Science News | 12 Janvier 2018
  10. UICN, consulté le 12 janvier 2016