Rue du Château-d'Eau
![]() 10e arrt Rue du Château-d'Eau
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Situation | |||
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Arrondissement | 10e | ||
Quartier | Porte-Saint-Denis, Porte-Saint-Martin | ||
Début | 1, boulevard de Magenta | ||
Fin | 68, rue du Faubourg-Saint-Denis | ||
Voies desservies | Rue de Lancry rue Taylor rue Lucien-Sampaix cité Riverin rue Bouchardon rue Pierre-Bullet rue du Faubourg-Saint-Martin boulevard de Strasbourg |
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Morphologie | |||
Longueur | 692 m | ||
Largeur | 13 m | ||
Historique | |||
Dénomination | 11 juin 1851 | ||
Ancien nom | Rue Neuve-Saint-Nicolas rue Neuve-Saint-Jean |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 1910 | ||
DGI | 1916 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 10e arrondissement de Paris
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La rue du Château-d'Eau est une voie du 10e arrondissement de Paris.
Situation et accès
La rue commence au 1, boulevard de Magenta et se termine 68, rue du Faubourg-Saint-Denis. Elle croise notamment le boulevard de Strasbourg où se trouve la station de métro Château d'Eau à laquelle elle donne son nom.
La rue du Château-d'Eau est desservie notamment par les stations de métro République et Château d'Eau.
Odonymie
La rue est la réunion de deux rues anciennes : la « rue Neuve-Saint-Nicolas » entre le château d'eau et la rue du Faubourg-Saint-Martin, et la « rue Saint-Jean » (1802) ou « rue Neuve-Saint-Jean » (1775, 1830), entre la rue du Faubourg-Saint-Martin et la rue du Faubourg-Saint-Denis[1].
La rue prend son nom actuel en 1851 du fait qu'elle menait, à son extrémité est, au château d'eau — qui était en fait une fontaine — qui se trouvait à l'emplacement de l'actuelle place de la République. Cette dernière s'appela d'ailleurs « place de Château-d'Eau » jusqu'en 1879.
Histoire
La rue emprunte le tracé de l'ancien Grand Égout. Dans les années 1760, l'égout commence à être couvert pour des raisons de salubrité, créant de facto une rue, et le côté nord de la rue Neuve-Saint-Jean est bâti[2]. En 1802, après que les odonymes religieux ont à nouveau droit de cité à Paris, la partie orientale de l'égout devient à son tour une rue, la « rue Neuve-Saint-Nicolas », et des maisons s'élèvent alors sur son côté nord entre la rue de Lancry et la rue Samson, près de la porte du Temple[3]. Petit à petit, le quartier s'urbanise et toute la rue est bâtie.
Les aménagements du Second Empire transforment la physionomie de la rue : les boulevards de Magenta et de Strasbourg sont percés, la mairie du 10e arrondissement, la caserne de pompiers et le marché Saint-Martin sont construits, etc.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 3 : bourse du travail de Paris, construite de 1888 à 1896 par Joseph-Antoine Bouvard (1840-1920), alors architecte de la Ville de Paris. Sa façade imposante de 5 étages aux pilastres corinthiens monumentaux surmontés d'une horloge est de style « Renaissance classique ».
- No 8 : immeuble de rapport construit par Jules Sédille et son fils Paul.
- No 16 : immeuble construit en 1846 par Jules et Paul Sédille, architectes du « premier » magasin Printemps, à Paris avant son incendie.
- No 16 : vers 1778, Charles-Henri Sanson, bourreau de Paris sous la Révolution française, s'installa à ce même numéro (rue Neuve Saint Jean à l'époque)[4].
- Au no 20 se trouvait la salle de bal, salle Barthélemy, du nom de l'architecte qui l'avait construite en 1847 ; elle sera démolie en 1866[5].
- No 29 : Maison de la culture yiddish, inaugurée ici le 2 décembre 2010 en présence de David de Rothschild[6] ; on y trouve la bibliothèque Medem.
- Nos 31-33 : marché Saint-Martin édifié en 1854 et modernisé, à l'exception des portes d'entrée, en 1987.
- No 34 : ancien petit bistrot Belle Époque Le Petit Château d’eau, qui a conservé sa décoration de 1904.
- No 39 : la plus petite maison de Paris avec seulement 1,20 m de large pour 5 m de haut[7].
- Nos 42-44-46 : ancien immeuble de rapport Louis-Philippe à trois portails, aujourd'hui séparés, donnant sur plusieurs cours traversantes typiques du quartier.
- No 48 : anciens communs de l'hôtel Gouthière, devenus petits ateliers industriels au XIXe siècle. Quartier général du candidat PS Benoît Hamon pour l'élection présidentielle de 2017[8].
- No 50 : caserne de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris construite en 1849 pour loger la 2e compagnie de pompiers.
- No 52 : tribunal d'instance dans la mairie du 10e arrondissement construite à partir de 1892[9] sur l'emplacement de l'ancienne caserne du Château-d'Eau incendiée en 1848[10].
- No 61 : ancien café-concert et théâtre qui s'est appelé successivement Concert du XIXe siècle, Éden-Comédie, Nouveau-Théâtre du Château d'eau[11]… c'est toujours un lieu de spectacle sous l'enseigne Les Étoiles, à la façade néo-classique[12].
- No 76 : ancien siège de l'éditeur Charles Levy, qui édita notamment des affiches pour le théâtre des Folies Bergère, les Affiches américaines Charles Levy.
Galerie
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La bourse du travail, 3, rue du Château-d'Eau (1906). Grève pour les huit heures.
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Une entrée du marché Saint-Martin (2010).
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La plus petite maison de Paris, 39, rue du Château-d'Eau (2010).
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Vue des bâtiments de la rue.
Notes et références
- Voir le plan d'Andriveau et Goujon de 1830.
- Voir le plan de Jaillot de 1775.
- Voir le plan dit « Chez Jean » de 1802.
- Henri Sanson, Mémoires des Sanson, Dupray de la Mahérie éditeur, 1862, tome 3, chapitre XIII, p. 286.
- Gustave Pessard, Nouveau dictionnaire historique de Paris, préface de Charles Normand, 1904, p. 319.
- [1] Maison de la culture yiddish, www.yiddishweb.com.
- Le Gaulois, mercredi 6 janvier 1897, no 5540, Échos de Paris.
- Laure Bretton, « Dans le nouveau QG de Benoît Hamon, intellos, citoyens et socialistes de tout poil », liberation.fr, 12 février 2017.
- « Mairie du 10e arrondissement », sur www.paris.fr.
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris, 1910, p. 31.
- À ne pas confondre avec l'ancien théâtre du Château-d'Eau qui était situé rue de Malte dans le 11e arrondissement de Paris.
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris, 1910, p. 38.