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Renaissance bulgare

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La Renaissance bulgare (Българско възраждане - Bãlgarsko vãzrajdane), dans une perspective universitaire Renaissance culturelle bulgare et dans une perspective nationaliste et protochroniste Renaissance nationale bulgare[1], est une période de l'histoire de la Bulgarie qui commence au milieu du XVIIIe siècle et se termine en 1878. Elle est marquée par la naissance de la conscience et du sentiment national bulgare moderne parmi les populations de langue bulgare de l'Empire ottoman, sachant qu'elle ne toucha pas l'ensemble de ces populations, puisque les plus occidentales développèrent une identité nationale slavo-macédonienne, tandis que celles qui avaient embrassé la foi musulmane restèrent à l'écart du mouvement.

Musée d'histoire de Plovdiv.

Le contexte

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Conformément à la charia, les « nations confessionnelles » de l'Empire ottoman n'étaient pas égales en droits : les Bulgares chrétiens avaient un statut subalterne et ne pouvaient pas porter plainte contre des musulmans s'ils subissaient des violences de leur part (tableau de Konstantin Makovsky - Les martyres bulgares (1877).

Depuis la disparition en 1396 des États-successeurs du deuxième État bulgare (tsarats de Vidin et de Tarnovo, despotat de Dobroudja, principautés slavo-macédoniennes), l'ensemble des populations bulgarophones des Balkans vivent sous la domination de l'Empire ottoman.

Les institutions ottomanes conformes à la loi islamique : statut de dhimmi, regroupement de tous les chrétiens orthodoxes en une seule « nation », Kharâj (double-capitation sur les non-musulmans) et devchirmé (Кръвният данък ou « impôt du sang » : enlèvement des garçons premiers-nés pour en faire des janissaires)[2] visaient à effacer l'identité chrétienne des peuples soumis et à favoriser leur conversion à l'islam (ce qui, en Bulgarie, fut le cas des Pomaques).

Le développement

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Les historiens Khristo Gandev et Marin Drinov considèrent que dès avant la parution, en 1762, de l’Histoire slavo-bulgare écrite par Païssii de Hilendar (moine du monastère de Hilandar du Mont-Athos), les aspirations de toute la « nation » orthodoxe se manifestent. Le développement de ce mouvement s'effectue en quatre étapes :

L'achèvement

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La Renaissance nationale bulgare se concrétise en 1878, à l'issue de la guerre russo-turque de 1877-1878, par la signature du traité de San Stefano qui prévoit la création du royaume de Bulgarie moderne. Le traité prévoit un État bulgare englobant presque tous les locuteurs de la langue bulgare des Balkans. Mais seule la Russie soutient ce projet : les autres puissances cherchent à ménager l'Empire ottoman et, au Congrès de Berlin, créent deux états bulgares, séparés et vassaux à des degrés divers de la « Sublime Porte » : au nord du Grand Balkan une Principauté de Bulgarie qui s'auto-gouverne, mais doit verser tribut à Constantinople, et au sud du Grand Balkan la province ottomane partiellement autonome de Roumélie orientale. Les efforts politiques des Bulgares pour les réunir aboutissent en 1885, mais c'est seulement en 1908 que la communauté internationale, Turquie incluse, reconnaît l'indépendance du royaume de Bulgarie.

Personnalités de la renaissance

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Notes et références

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  1. La vision nationaliste et protochroniste de l'histoire suppose que les nations modernes, quelles qu'elles fussent, existaient déjà dans le passé lointain (moyen-âge, antiquité, voire préhistoire) et que les États de ces périodes étaient mono-ethniques ou à grande majorité nationale, comme le sont les États modernes ; les nations modernes ne sont, selon ce point de vue, que des restaurations des nations anciennes : cf. Dimitri Kitsikis, La Montée du national-bolchevisme dans les Balkans, ed. Avatar, Paris 2008 ;
  2. Article (bg) Кръвният данък бил по-страшен от смърт (« L'impôt du sang était pire que la mort ») du 20 mars 2009 sur Chudesa.net [1]
  3. Georges Castellan, Histoire des Balkans, Fayard, 1991, p. 183-185
  4. R. J. Crampton, (en) A Concise History of Bulgaria, Cambridge University Press 1997, p. 77. (ISBN 0-521-56719-X).
  5. Jacques Frémeaux, La Question d'Orient, Fayard 2014 p. 150-152