Présentation de Marie au Temple
La Présentation de Marie au Temple (en grec moderne Εισόδια της Θεοτόκου / Eisódia tis Theotókou) est une fête catholique (considérée comme une mémoire obligatoire[1]) et orthodoxe (une des Douze Grandes Fêtes). Elle est aujourd'hui célébrée le 21 novembre en Occident comme en Orient.
Origines
[modifier | modifier le code]Le Nouveau Testament ne contient aucun détail sur l'enfance de Marie. Le Protévangile de Jacques (ch. 6-10) comble ce silence depuis le IIe siècle au moins. Marie, qui était miraculeusement née de Joachim et Anne, ses parents, alors qu'ils étaient dans leur vieillesse et ne pouvaient plus espérer avoir d'enfant, est présentée par eux au Temple de Jérusalem, selon leur promesse, encore toute petite (3 ans), pour s'y préparer au rôle qu'on lui pressent dans la rédemption d'Israël. Le texte dit qu'elle « dansa ce jour-là, et ne se retourna pas en arrière ». Et elle resta dans le Temple, nourrie « par un ange » (une aide providentielle), jusqu'à l'âge de sa majorité (qui était de 12 ans), âge auquel elle fut accordée en fiançailles à Joseph. Elle s'occupait à tisser le voile du Temple avec de la laine pourpre, allusion au Sang du Christ versé en Jésus et au ciel qui s'est déchiré à sa mort. Par ailleurs, selon les sources juives, des jeunes filles étaient engagées spécialement pour le tissage de treize tentures que l'on utilisait dans le Temple[2].
L'institution de la fête est liée au règne de Justinien, le 20 novembre (543) étant la date de la dédicace d'une église dédiée à la Mère de Dieu (la Nea) qu'il fit construire à Jérusalem, selon Cyrille de Scythopolis (Vie de Jean l'Hésychaste, ch. 20).
Éléments d'histoire
[modifier | modifier le code]Originaire de Jérusalem, la fête s'est répandue dans tout l'Orient chrétien puis, du fait de la piété mariale, elle fut répandue en Occident dès le haut Moyen Âge à la suite de la diffusion en latin du Protévangile que constitue l'Évangile du Pseudo-Matthieu, lui-même repris et enrichi dans le De Nativitate Mariae.
Philippe de Mézières est l'auteur d'un Office de la Présentation de la Vierge, théâtral, mais ce n'est pas lui qui composa l'office religieux. Présentée au pape Grégoire XI, à Avignon le , cette fête fut solennellement étendue à toute l'Église en 1585 par le pape Sixte V.
Le sujet iconographique est souvent traité par les peintres
[modifier | modifier le code]- Domenico Ghirlandaio, fresque à Santa Maria Novella
- Le Tintoret, Madonna dell'Orto Venise
- Maître des panneaux Barberini (vers 1470), Musée des Beaux-Arts, Boston.
- Vittore Carpaccio, pinacothèque de Brera, Milan
- La Présentation de Marie au Temple du Titien
- La Présentation de la Vierge au Temple de Cima da Conegliano
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Mémoire obligatoire, site Nominis.
- (Talmud de Babylone, Yoma 51b, v. aussi Ket. 106a et Shek. 1).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Olivier Caudron, « La spiritualité d’un chrétien du XIVe siècle : Philippe de Mézières (1327 ? -1405) », in Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1983 pour obtenir le diplôme d’archiviste paléographe, Paris, École des chartes, 1983, pp. 35-45.
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Récit apocryphe de la présentation de Marie au Temple sur le site Marie de Nazareth, à Jésus par Marie
- Fête de la présentation de la Vierge Marie sur missel.free