Projet:The Beatles/Brouillon/Wikiconcours2

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All You Need Is Love

Single de The Beatles
extrait de l'album Magical Mystery Tour
Face A All You Need Is Love
Face B Baby You're a Rich Man
Sortie Drapeau du Royaume-Uni
Drapeau des États-Unis
Enregistré 14, 19, 24 et
aux studios Abbey Road et Olympic
Durée 3:48
Genre Pop baroque
Pop psychédélique
Format 45 tours
Auteur John Lennon
Paul McCartney
Producteur George Martin
Label Parlophone
Classement Drapeau du Royaume-Uni N°1
Drapeau des États-Unis N°1

Singles de The Beatles

All You Need Is Love est une chanson des Beatles, écrite par John Lennon, mais créditée à Lennon/McCartney[1],[N 1].

La chanson est composée et enregistrée dans le cadre de la participation du groupe à Our World, la première émission en mondovision — c’est-à-dire diffusée en direct par satellite dans le monde entier — de l’histoire, le 25 juin 1967, pour une audience estimée à 400 millions de téléspectateurs. Les Beatles, choisis pour représenter la Grande-Bretagne lors de cet évènement cathodique interprètent All You need is Love en direct du studio 1 d'Abbey Road, et sortent dans la foulée un single qui se classe N°1 dans de nombreux pays.

All you need is love est une des chansons les plus connues et symboliques de la carrière des Beatles, comme de celle de John Lennon qui n'a jamais cessé jusqu'à sa mort de promouvoir son message sous toutes les formes possibles.

Dans le contexte de sa publication en 1967 - notamment la guerre du Vietnam qui fait rage -, la chanson, qui insiste sur les idéaux d'amour, de paix et d'unité véhiculés par la contre-culture, accompagne la naissance du mouvement hippie, et devient la bande sonore du Summer of Love californien.

Sa carrière se poursuit depuis plus de 40 ans, ayant notamment été interprétée simultanément dans 156 pays le 7 décembre 2009 dans le cadre d'une campagne contre le SIDA en Afrique[2].


« On était assez importants pour avoir un public de cette taille, et c’était pour l’amour, pour l’amour et cette foutue paix. Ça a été un moment fabuleux. Aujourd’hui encore, ça m’exalte quand je réalise que c’était pour ça. La paix, l’amour, des gens mettant des fleurs dans leurs fusils[3]. »

— Ringo Starr


Au cours du printemps et de l’été 1967, tout va très vite pour les Beatles, engagés sur plusieurs fronts à la fois. À peine ont-ils mis la dernière main à leur album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band[N 2] (il sera publié le 1er juin), qu’ils se lancent simultanément sur deux projets. D’une part, à l’initiative de Paul McCartney, les chansons du futur film télévisé Magical Mystery Tour, dont les enregistrements démarrent dès le 25 avril[4]. D’autre part, le dessin animé Yellow Submarine, auquel ils ne s’intéressent guère pour le moment et pour lequel ils n’ont pas l’intention de créer la moindre chanson[5].

C’est dans ce contexte que fin mai, Brian Epstein rend visite au groupe dans les studios EMI, pour annoncer avec enthousiasme : « Les garçons ! Vous venez d’être sélectionnés pour représenter l’Angleterre dans un programme télévisé qui, pour la première fois de l’histoire, sera retransmis en direct à travers le monde via satellite. La BBC va vous filmer en train de chanter votre dernière chanson ! ». Le manager n’obtient pas la réaction qu’il attendait, les Beatles semblant indifférents à son annonce, mais John Lennon finit par dire qu'il est prêt à écrire quelque chose pour l'occasion[5].

Le contrat est signé avec la BBC le . L’émission s’appellera Our World (« notre monde ») et la publicité lancée par la chaîne nationale britannique proclame : « Pour la première fois, les cinq continents seront reliés et l’homme fera face au genre humain, dans des endroits aussi éloignés que Canberra et Cap Kennedy, Moscou et Montréal, Samarkand et Söderfors, Takamatsu et Tunis... »[4].

La première semain de juin passe, le groupe continue à enregistrer sans trop se préoccuper de l’échéance. Les Beatles travaillent sur You Know My Name (Look Up the Number)[N 3], lorsque Paul McCartney interroge son partenaire : « Tu en es où avec cette chanson que tu dois composer pour notre direct télévisé ? Ca n’est pas pour très bientôt ? ». John se tourne vers Neil Aspinall, qui tient l’agenda du groupe, et celui-ci lui apprend qu’il ne reste que deux semaines. « Mon dieu, c’est si proche ? Je pense que je ferai mieux d’écrire quelque chose en vitesse ! » réagit Lennon[5].

C’est ainsi que nait cet hymne, que John Lennon écrit en quelques jours, avec la volonté de proposer une chanson intemporelle et de délivrer un message simple et universel[1]. Une question reste toutefois posée : a-t-il composé cette « chanson de commande » dans l’urgence, spécifiquement pour l’émission télévisée du 25 juin, ou est-il parti de plus loin ? « Je ne sais pas si cette chanson avait été écrite avant, car il y en avait pas mal en circulation à ce moment-là », dit George Harrison[3]. Quant à Paul McCartney, il explique dans la série vidéo Anthology : « Je ne pense pas que la chanson ait été spécialement écrite pour Our World. Mais c’était une des chansons que nous avions dans nos cartons. Elle a certainement été « taillée » pour l’émission, une fois que nous l’avons choisie. Mais j’ai le sentiment que c’était une des chansons de John qui était dans l’air »[6].

Composition[modifier | modifier le code]

« C’était une chanson inspirée, et ils voulaient vraiment transmettre un message au monde. Ce qui est bien avec All You Need Is Love, c’est que l’on ne peut pas mal interpréter son message : elle énonce clairement que l’amour est tout ce qui compte[1]. »

— Brian Epstein

John Lennon a souvent déclaré aimer « les slogans politiques, la publicité, la télévision »[3],[1], et c’est dans cet esprit qu’il écrit ce qui sera l’hymne de toute une génération, développant un message déjà entendu sur l’album Rubber Soul avec la chanson The Word : « Tout ce dont tu as besoin, c’est d’amour ». Dans l’interview qu’il donnera au magazine Rolling Stone en 1971, il précisera : « All You Need Is Love était évidemment une chanson de propagande. Je suis un artiste révolutionnaire. Mon art est voué au changement »[1]. Le changement va jusqu’à la signature rythmique de la chanson qui varie de 7/4 à 4/4. Quant à l’aspect révolutionnaire — et international —, il se matérialise dès l’introduction de la chanson : La Marseillaise, que l’on peut voir aussi comme un clin d’œil, un second degré caractérisé, puisque ce chant révolutionnaire par essence est aussi un hymne guerrier, qui sera immédiatement suivi des mots « love, love, love ».

La conception d’All You Need Is Love, qui synthétise l’esprit du Summer of Love de l’été 1967, ne peut être évoquée sans citer la partition, écrite elle aussi dans l’urgence, par George Martin pour accompagner les Beatles avec un orchestre classique. Le producteur va concocter un fameux arrangement (notamment ces notes jouées par des trombones (ra-tatatata...) en réponse à chaque « all you need is love » chantés dans le refrain, indissociablement liées, pour quiconque se fredonne la chanson), et un bric-à-brac musical pour le final où on distingue Greensleeves (jouée par les cordes), une chanson traditionnelle anglaise du XVIe siècle, l’invention n°8 en fa majeur de Johann Sebastian Bach (transposée en sol et jouée par deux trompettes piccolo), ainsi que In the Mood de Glenn Miller.

« En faisant l’arrangement, nous avons casé La Marseillaise et toute une suite de choses à la fin, ce qui m’a mis dans de sales draps. Il y avait In the Mood à la fin, tout le monde croyait qu’il était dans le domaine public et il l’était, mais pas l’introduction. C’était un arrangement et c’est elle que j’ai utilisée. C’est une oeuvre protégée », raconte George Martin[3]. « EMI est venu me voir et m’a dit : « Vous avez mis ça dans l’arrangement, vous devrez donc nous dédommager contre toute action susceptible d’être engagée. » J’ai répondu : « C’est une plaisanterie ! J’ai touché en tout et pour tout 15 livres pour faire cet arrangement ! ». Ils ont compris la plaisanterie. Je crois qu’ils ont versé un dédommagement à quiconque était l’éditeur, et j’ai modifié les arrangements. Greensleeves y figurait aussi (à mi-tempo) entremêlé avec un peu de Bach et le passage de In the Mood[3]. »

Enregistrement[modifier | modifier le code]

C’est dans les studios Abbey Road que sera enregistrée la piste de base de la chanson, et que sera filmée la prestation des Beatles devant le monde entier.

Piste de base[modifier | modifier le code]

« Nous avons un message pour le monde: l'amour. Nous avons besoin de plus d'amour dans le monde[3]. »

— Paul McCartney

Il est prévu de diffuser l’émission du 25 juin en direct du gigantesque Studio 1 d’Abbey Road, mais en attendant, compte tenu de l’urgence, George Martin n’a pas le temps de bousculer les plannings des studios EMI, tous réservés[5]. Le groupe va donc se rabattre sur les studios Olympic pour enregistrer la piste de base, étant entendu que les Beatles ont l’intention de jouer des parties en direct durant l’émission proprement dite. Le , ils sont à pied d’œuvre dans la proche banlieue londonienne de Barnes où sont situés les studios[4]. 33 prises sont mises en boîte. En dehors de Ringo Starr, qui joue sa partie de batterie, les autres membres s’escriment sur des instruments inhabituels :

« On n’a enregistré qu’une piste. Comme je connaissais les accords, j’ai joué sur je ne sais quoi, un clavecin. George a joué du violon parce qu’on le sentait comme ça et Paul a pris la contrebasse. Et comme ils ne savent pas en jouer, il en est résulté quelques jolis petits bruits », explique John Lennon. « Ça sonnait comme un orchestre, mais ce n’était qu’eux deux jouant du violon et de ça. On s’est ensuite dit « Bon, on mettra plus d’orchestre autour de cet abominable petit orchestre, mais on n’avait pas la moindre idée de la façon dont ça allait sonner jusqu’à ce qu’ils le jouent ce jour-là, jusqu’à la répétition. Ça sonnait toujours un peu bizarrement[3] »

Comme d’habitude, les Beatles se montrent avides de capitaliser sur des accidents sonores. « Nous avions à un endroit un bruit curieux sur la bande et ils me demandèrent, non seulement de le conserver, mais de le répéter délibérément à d’autres endroits. D’autres groupes auraient été ennuyés, mais eux se sont servis de cette erreur ! », raconte George Chkiantz, ingénieur du son sur cette session[4].

Le 19 juin, de retour à Abbey Road (dans le Studio 3), le travail continue, avec des overdubs de voix, de chœurs, de batterie, du piano joué par George Martin, et du banjo joué par John Lennon[4]. Ce dernier a décidé de chanter en direct durant l’émission. Piqué au vif, Paul McCartney embraye en annonçant qu’il jouera lui aussi live sa partie de basse. Les deux compères persuadent ensuite George Harrison d’exécuter de la même façon son solo de guitare sur quatre mesures[5]. George Martin et l’équipe technique des studios EMI sont saisis d’effroi. Que se passerait-il si l’un d’entre eux chantait ou jouait une fausse note en direct devant 400 millions de téléspectateurs ? Le producteur tente sans succès de les dissuader de se lancer dans ce véritable défi. Il ne peut rien contre le sentiment de confiance qui anime les deux leaders du groupe[5].

Le 23 juin, le groupe fait ses premiers essais avec l’orchestre au complet. Le lendemain, à vingt-quatre heures de l’événement, une opération « portes ouvertes » est organisée dans le Studio 1 d’Abbey Road. Plus de cent journalistes et photographes assistent à la dernière répétition[4],[5]. Le soir, au calme, le groupe et l’orchestre ajoutent des éléments à ce qui servira de piste pré-enregistrée pour la prestation télévisée, afin de la parfaire, compte tenu de la décision, prise au dernier moment, -ce jour là, en fait[4] -, de sortir un single dans la foulée de l’émission[4].

Our World[modifier | modifier le code]

« C’était un tournage très professionnel. Je me souviens des équipes de cadreurs et d’un tas de gens très colorés. C’était psychédélique et tout, mais la BBC a filmé en noir et blanc ! Si on avait su ça, on aurait filmé nous-mêmes[3]. »

— Neil Aspinall

À l’initiative et sous la houlette de la BBC, diffusée grâce aux satellites Intelsat I (Early Bird), Intelsat II et ATS-1[4], Our World est historiquement la première émission télévisée progammée en direct à travers le monde, elle propose des séquences tournées dans 19 pays différents — on se rend notamment du Canada à l’Australie, en passant par le Japon —, Maria Callas s’y produit, Pablo Picasso y apparaît, durant les deux heures et demie que dure le programme, impliquant 10 000 techniciens aux quatre coins de la planète. Le concept est de démontrer que tous les humains font partie du même monde, et aucun politicien ou chef d’État ne doit apparaitre à l’image. L’audience, dans 31 pays est estimée entre 400 et 700 millions de téléspectateurs[7]. La séquence britannique est lancée à 21h36 GMT. C’est ce que l’on retient aujourd’hui de cette grande première cathodique : la prestation des Beatles[7].

Transformé en plateau de télévision, le Studio 1 est décoré avec des pancartes portées par plusieurs participants, où est inscrit le message des Beatles dans toutes les langues — John, Paul, George et Ringo se font également photographier en « hommes-sandwiches »[3] —, des dizaines de ballons gonflables, des fleurs partout[6], les habits bigarrés des membres du groupe, et de leurs amis du Swinging London qui les entourent, notamment les Rolling Stones, Eric Clapton, Marianne Faithfull, Keith Moon, Graham Nash, et bien d’autres[4]. Le tout contrastant avec les costumes noirs des musiciens de l’orchestre classique regroupés en plusieurs unités réparties en différents endroits du studio[6].

L’orchestre en question (composé de quatre violons, deux violoncelles, deux saxophones ténor, deux trombones, un accordéon, deux trompettes et une trompette piccolo)[4], John Lennon, au chant, Paul McCartney, sur une basse Rickenbacker, et George Harrison, pour un court solo exécuté sur une Fender Stratocaster, vont donc jouer en direct par dessus la bande pré-enregistrée, comprenant essentiellement des chœurs, du piano, du clavecin et de la batterie. George Martin étant à la manœuvre dans la salle de contrôle du studio — où il apparaît au début de la séquence, dans un superbe costume blanc —, l’orchestre est placé sous la direction de Mike Vickers, saxophoniste et multi-instrumentiste du groupe Manfred Mann[4],[5].

Le groupe et l’orchestre continuent à répéter dans la journée, en ce dimanche 25 juin, belle journée d'été ensoleillée, tandis que la BBC installe les caméras et réalise le câblage avec le camion de retransmission installé sur le parking des studios[5]. Toute l’équipe impliquée dans ce projet à hauts risques est très nerveuse alors qu’approche le moment où la lumière rouge « On Air » va s’allumer, particulièrement les musiciens — Paul McCartney vient de passer une quasi-nuit blanche à dessiner la chemise qu’il porte pour l'émission[3] —, et par-dessus tout John Lennon, que Geoff Emerick entend dire « Mon Dieu, j’espère que je ne vais pas me tromper dans les paroles ! ». Ce dernier mâche un chewing-gum qu’il va oublier de retirer de sa bouche au moment de chanter[5]. La séquence démarre avec le présentateur Steve Race qui introduit le groupe sur fond de la bande pré-enregistrée. Tâche ardue pour l’assistant ingénieur du son Richard Lush, qui va devoir la rembobiner, la recaler et la lancer pour l’enregistrement live dans un timing très serré[5] : tout ce qui a été déjà enregistré est sur la première piste ; la basse, le solo de guitare et la batterie (puisque Ringo Starr a décidé de jouer aussi) sont pris sur la piste 2, l’orchestre sur la piste 3 et la voix de Lennon sur la piste 4[4].

Quelques instants avant le début de la séquence live, la liaison entre le camion de production et le studio est coupée. George Martin devra relayer les instructtions de la BBC qu'il reçoit par téléphone[3]. Cela entraîne un dernier moment de panique : le « top départ » est donné 40 secondes plus tôt que prévu, alors que le producteur et Geoff Emerick finissent de siroter un petit verre de whisky dans la salle de contrôle, où ils doivent être filmés au départ de l'émission. Les voilà qui cachent les objets du délit à toute vitesse sous la console, et se redonnent une contenance au moment d’apparaître à l’image[4],[5], pour que l’on voie George Martin donner le signal de départ.

« Il a pointé le doigt depuis la cabine, et voilà, ça y était, on l'a fait, une seule prise » raconte George Harrison[6]. C’est donc parti pour quatre minutes, le groupe et l’orchestre munis de casques sur les oreilles, le public d’amis, les caméras qui virevoltent, et l’audience planétaire. Tout se passe bien. Le final est particulièrement festif, les amis reprennent en chœur « all you need is love », se lèvent et dansent, relancés par Paul McCartney (« All together now! Everybody! ») puis c'est la coda où les chœurs répètent « Love is all you need », tandis que Lennon entonne « she loves you yeah yeah yeah... » en référence à un précédent hit du groupe. Dans la salle de contrôle, George Martin et Geoff Emerick mixent en direct la prestation semi-live des Beatles dans la perspective du 45 tours à sortir dans les prochains jours[4],[5].

Une fois que le studio est vidé, le groupe procède à quelques petits ajustements : Lennon refait une piste de voix (quelques corrections sur le second couplet de la chanson), et Ringo Starr reprend le roulement de caisse claire du début du morceau. Ce sera tout. Le single publié le , à peine cinq semaines après l’album Sgt. Pepper’s, est quasiment le rendu exact de la prestation des Beatles en direct des studios EMI pour Our World.

Aujourd’hui, on peut voir All You Need Is Love en couleur[8], mais c’est grâce au travail réalisé en 1995 pour la série Anthology. La prestation a été colorisée artificiellement, en se servant des photos de l’événement prises en couleur comme guides. Le fait est que la BBC avait filmé en noir et blanc, au grand dam du groupe qui, sur le moment, ne le savait pas!

Structure musicale et paroles[modifier | modifier le code]

« Je crois toujours que « tout ce dont on a besoin est l’amour », mais je ne crois pas qu’il suffise de le dire pour que cela arrive[6]. »

— John Lennon, Playboy, 1980

La structure d’All You Need Is Love est complexe. La signature rythmique des couplets est en 7/4 (deux mesures en 7/4, une en 8/4 et retour en 7/4). Le morceau commence avec trois couplets : le premier ponctué par les chœurs qui répètent love love love puis les deux suivants, chantés par Lennon. Les refrains sont, eux, en 4/4 avec les chœurs et la réponse des cuivres, mais chaque refrain ne comporte que 7 mesures (au lieu des huit traditionnelles) et la 7e (Love is all you need) est en 6/4 avant le retour au couplet en 7/4. La chanson est en tonalité de sol, la descente harmonique des couplets va de sol à mi mineur, et celle des refrains de sol à ré. Le final est donc constitué du bric-à-brac musical assemblé par George Martin, sur lequel les chœurs répètent Love is all you need, tandis que John Lennon reprend non seulement She Loves You mais marmonne aussi Yesterday... Il apparait que All You Need is love est la seule chanson en 7/4 a avoir arteint la tête des hit-parades en compagnie de Money des Pink Floyd (1973).

« You point the way to the truth when you say all you need is love. »

— George Harrison (All Those Years Ago, 1981)

Concernant le texte de John Lennon, le ton est donné des les quatre premières lignes de la chanson : « rien que tu ne puisses faire qui ne peut être fait, rien que tu ne puisses chanter que ne peut être chanté, rien que tu ne puisses dire mais tu peux apprendre comment jouer le jeu, c’est facile ! ». Le message de John Lennon se développe sur ce thème : quoi que tu dise, fasse, sache, voie ou sauve, rien ne t'appartient en propre, et la seule chose qui compte, c'est l'amour, universel, intemporel. Si Lennon parle pour sa chanson de "propagande", c'est que le contexte de l'époque, c'est notamment la guerre que les Etats-Unis mènent au Vietnam. Quoi de plus puissant que de proclamer ce message d'amour en juin 1967 devant une audience planétaire ?

Le single All You Need is Love avec Baby You're a Rich Man (issu des sessions en cours de Magical Mystery Tour) en face B, est publié en Grande-Bretagne le 7 juillet 1967. Le 19, il s'installe au sommet des charts où il trône durant 3 semaines[9]. Il paraît aux Etats-Unis le 17 juillet, et monte à la première place le 19 août[10]. La chanson est N°1 un peu partout dans le monde, notamment en Australie[11], en Allemagne pour 6 semaines[12] et même en France[13]. Faste été pour les Beatles, avec l'opus Sgt Pepper's dont aucun single n'est issu, qui est N°1 au même moment dans l'autre colonne des charts, celle des albums, et d'une façon tout autant planétaire que la chanson diffusée dans Our World. Le titre de John Lennon apparait aussi comme le dernier enregistrement des Beatles avant la disparition de Brian Epstein,

to be continued

Postérité[modifier | modifier le code]

All You Need Is Love est citée dans la chanson All Those Years Ago de George Harrison, single extrait de son album Somewhere in England en 1981. « You point the way to the truth when you say all you need is love. (tu montres le chemin de la vérité quand tu dis que tout ce dont nous avons besoin, c'est d'amour) ». Elle figure dans le dernier épisode de la série Le Prisonnier, a été notamment interprêtée comme musique d'introduction pour la Reine Elizabeth II lors des célébrations du passage à l'an 2000 au Royaume-Uni le 31 décembre 1999, et par des dizaines de chorales à travers le pays en 2002 lors du jubilée d'or de la souveraine[14]. Le titre de la chanson a été détourné de multiples manières, notamment par les Rutles pour leur film parodique de 1978 intitulé All You Need Is Cash[15], ou encore par George Martin en personne pour son livre autobiographique, All You Need Is Ears[16].

Une célèbre chaîne de distibution de café nord-américaine a par ailleurs organisé le 7 décembre 2009 une réunion de musiciens et chanteurs de 156 pays qui ont interprété la chanson en simultané pour un clip vidéo contre la propagartion du SIDA en Afrique[2]

Pour la piste de base

Pour Our World

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes

  1. Il en est ainsi pour toutes les chansons des Beatles composées par John Lennon ou Paul McCartney, seuls ou en collaboration.
  2. La toute dernière session d’enregistrement pour Sgt. Pepper a lieu le , avec ce qui clôturera le disque : la mise en boîte du « jingle sans fin » qui sera gravé sur le sillon intérieur du 33 tours, ainsi que du sifflement à 15 kHz destiné à faire aboyer les chiens.
  3. Cette chanson sera achevée en 1970 et placée en face B de Let It Be.

Références