Pierre Decourcelle
Nom de naissance | Pierre Adrien Decourcelle |
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Naissance |
Paris, ![]() |
Décès |
Paris, ![]() |
Activité principale |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
Pierre Decourcelle est un romancier, dramaturge et scénariste français, né le à Paris, ville où il est mort en son domicile dans le 8e arrondissement le [1]. Il est le fils de l'écrivain Adrien Decourcelle.
Biographie[modifier | modifier le code]
Après de brillantes études, il s'essaye à la finance, puis au journalisme. Rédacteur au journal Le Gaulois, il y publie régulièrement des chroniques dramatiques sous le pseudonyme de 'Choufleury'[2] aux côtés de Guy de Maupassant qui lui dédie la nouvelle Lui? en 1883.
En 1899, le guide Paris-Parisien le présente comme une « notoriété des lettres », auteur de « drames violents et empoignants qui se jouent 400 fois de suite »[3]. Son plus gros succès à la scène demeure le mélodrame Gigolette (1894), adapté au moins deux fois au cinéma, et sa pièce policière Sherlock Holmes (1907), qui met en vedette le célèbre personnage d'Arthur Conan Doyle, adaptée à la télévision en 1967. Cette pièce est adaptée de celle de William Gillette qui lui-même, a écrit la pièce éponyme et qui a lui-même incarné avec brio le détective.
Comme romancier, il est surtout l'auteur de récits sentimentaux, dont La Chambre d'amour (1891), La Mendiante d'amour (1892) et Les Deux Frangines (1903), mais il s'intéresse également au roman policier, notamment avec Les Deux Gosses (1880), roman adapté ultérieurement par Decourcelle pour le théâtre et plusieurs repris au cinéma, qui raconte comment un jeune garçon placé chez un truand est peu à peu initié au crime.« D'autres romans ou feuilletons de Decourcelle s'apparentent résolument au genre policier : Le Crime d'une sainte (1905), Quand on aime... (1906-1907), La Mort qu'on tue (1914), La Danseuse assassinée (1924) »[4].
Son père, Adrien Decourcelle, ayant épousé en 1851 une nièce d'Adolphe d'Ennery, en tant que petit-neveu du fortuné dramaturge et homme d'affaires, il prend part - sans succès - comme un autre neveu, Hippolythe Cerf, et deux nièces dont Hortense Janning, née Philippe, aux démêlés judiciaires qui suivirent la mort de ce dernier, légataire universel de son épouse Clémence d'Ennery, morte quatre mois avant lui () et qui avait testé en faveur d'une fille légitimée in extremis [5].
En 1908, en compagnie de banquiers engagés aux côtés de Pathé frères — Saul et Georges Merzbach — et d'un autre auteur dramatique, Eugène Gugenheim[6], il fonde la Société cinématographique des auteurs et gens de lettres (S.C.A.G.L), dont l'objectif est d'élargir le public du cinéma vers des couches plus cultivées et plus aisées de la population[7], et qui se vouait à l'adaptation au cinéma de classiques de la littérature populaire comme Les Deux Orphelines, Paillasse, Le Courrier de Lyon, La Fille des chiffonniers, La Closerie des genêts, Les Mystères de Paris, etc.
Il préside la Société des auteurs et compositeurs dramatiques en 1912 et 1913.
Il est nommé commandeur de la Légion d'honneur en 1926[8].
Il possédait une résidence secondaire à Villennes-sur-Seine (Yvelines).
Œuvre[modifier | modifier le code]
Théâtre[modifier | modifier le code]
- Le Grain de beauté, comédie en 1 acte, Paris, Théâtre du Gymnase,
- L'As de trèfle, drame en 5 actes, Paris, Théâtre de l'Ambigu,
- Le Fond du sac, comédie en 3 actes, Paris, Théâtre du Palais-Royal,
- La Danseuse au couvent, comédie en 1 acte, Paris, Théâtre du Gymnase-Dramatique,
- L'As de trèfle, drame en 5 actes et 9 tableaux, Paris, Théâtre de l'Ambigu,
- La Charbonnière drame en 5 actes, en collaboration avec Hector Crémieux, Théâtre de la Gaîté,
- Le Mariage à la course, saynète en 1 acte, 1886
- Les Cinq Doigts de Birouk, drame en 5 actes, 7 tableaux, Paris, Théâtre de Paris,
- L'Abbé Constantin, comédie en 3 actes, en collaboration avec Hector Crémieux, d'après le roman éponyme (1882) de Ludovic Halévy, Paris, Théâtre du Gymnase,
- Madame Cartouche, opéra-comique en 3 actes, en collaboration avec William Busnach, musique de Léon Vasseur, Paris, Théâtre des Folies-Dramatiques,
- Le Dragon de la reine, opéra-comique en 3 actes, en collaboration avec Frantz Beauvallet, musique de Léopold de Wenzel, Paris, Théâtre de la Gaîté,
- Mensonges, comédie en 4 actes et 5 tableaux, en collaboration avec Léopold Lacour[9], d'après le roman de Paul Bourget, Paris, Théâtre du Vaudeville,
- Gigolette, drame en 1 prologue, 5 actes et 8 tableaux, en collaboration avec Edmond Tarbé des Sablons, Paris, Théâtre de l'Ambigu,
- Brune et blonde (1893) [1]
- Le Collier de la reine, pièce en 5 actes et 13 tableaux, Paris, , Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- A perpète, drame en cinq actes, avec Edmond Lepelletier, Théâtre de l'Ambigu-Comique,
- Après le pardon de Mathilde Sérao et Pierre Decourcelle, Théâtre Réjane, 1907
- Sherlock Holmes, pièce en 5 actes et 6 tableaux, Théâtre Antoine. Générale le
- Le Roy sans royaume, énigme historique en 3 parties et 7 tableaux, Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- La Rue du Sentier, comédie en 4 actes de Pierre Decourcelle et André Maurel, Théâtre de l'Odéon,
Romans[modifier | modifier le code]
- La Buveuse de larmes, 1885
- Le Chapeau gris, grand roman nouveau, 1886 ; Le Chapeau gris sur Gallica
- Les Deux Gosses, roman illustré par H. Meyer, Jonnard et al., en 3 volumes, Jules Rouff & Cie, 1880
- Fanfan, deuxième volume du précédent, 1891
- Le Crime d'une sainte, 1890 ; réédition en 1905
- La Chambre d'amour, 1891
- La Mendiante d'amour, 1892 ; réédition en 1911
- Mam'zelle Misère, 1892 ; Mam'zelle Misère sur Gallica]
- La Buveuse de larmes, 1893
- Voleuse d'honneur, 1894
- Gigolette, roman tiré de la pièce homonyme, La Librairie illustrée, 1895
- Crime de femme, 1895
- Les Fêtards de Paris, 1901.
- Le Curé du Moulin-Rouge, 1903
- Les Deux Frangines, 1903
- Les Requins de Paris, 1903
- Les Ouvrières de Paris, 1904
- La Bâillonnée, roman en quatre parties, 1904
- La Mère Coupe-Toujours, 1905
- La Môme aux beaux yeux, 1905
- Quand on aime..., 1907
- Le Million de la bonne, 1911
- Fille d'Alsace, 1913
- Le Mort qu'on tue, 1914
- Les Marchands de patrie, 1916
- Les Mystères de New-York, Éditions Renaissance du Livre, coll. « Les Romans-Cinémas », 1916
- La Danseuse assassinée, 1924
Scénarios[modifier | modifier le code]
- 1914 : La Lutte pour la vie, film muet français coréalisé par René Leprince et Ferdinand Zecca ;
- 1917 : 48, avenue de l'Opéra de Georges Denola et Dominique Bernard-Deschamps ;
- 1921 : Tout se paie, film muet français réalisé par Henry Houry, d'après un roman de Paul Bourget ;
Adaptations[modifier | modifier le code]
Au cinéma[modifier | modifier le code]
- Les Deux Gosses
- 1912 : Les Deux Gosses - Épisode 1: La faute d'une mère, film muet français réalisé par Adrien Caillard
- 1912 : Les Deux Gosses - Épisode 2: Fanfan et Claudinet, film muet français réalisé par Adrien Caillard
- 1916 : Les Deux Gosses, film muet français réalisé par Adrien Caillard
- 1916 : Les Deux Gosses, film muet français réalisé par Albert Capellani
- 1923 : Les Deux Gosses, film muet français réalisé par Maurice Tourneur
- 1924 : Les Deux Gosses, film muet français réalisé par Louis Mercanton
- 1936 : Les Deux Gosses, film français réalisé par Fernand Rivers
- 1942 : Los dos pilletes, film mexicain réalisé par Alfonso Patiño Gómez (es)
- 1951 : Les Deux Gosses (I due derelitti), film italien réalisé par Flavio Calzavara
- 1921 : Gigolette, film muet français réalisé par Henri Pouctal, d'après la pièce éponyme
- 1937 : Gigolette, film français réalisé par Yvan Noé
- 1925 : L'Abbé Constantin, film muet français réalisé par Julien Duvivier, d'après la pièce éponyme de Decourcelle, tirée d'un roman (1882) de Ludovic Halévy
- 1933 : L'Abbé Constantin, film français réalisé par Jean-Paul Paulin
À la télévision[modifier | modifier le code]
- 1967 : Une aventure de Sherlock Holmes, téléfilm français réalisé par Jean-Paul Carrère, d'après la pièce Sherlock Holmes, avec Jacques François dans le rôle-titre, et Jacques Alric dans celui du docteur Watson.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Archives de Paris 8e, acte de décès no 1853, année 1926 (page 18/31)
- Maupassant, Contes et Nouvelles, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade » no 253, 1974, p. 1543 (ISBN 9782070108053)
- Paris-Parisien, Ollendorff, , p. 47
- Claude Mesplède, Dictionnaire des littératures policières, vol. 1, p. 551.
- Henri Chevalier-Marescq (dir.), « Le Testament d'Adolphe d'Ennery », Revue des Grands Procès, 1900.
- Eugène Gugenheim sur data.bnf.fr
- Jean-Jacques Meusy, Aux origines de la Société cinématographique des auteurs et gens de lettres (S.C.A.G.L. ) : le bluff de Pierre Decourcelle et Eugène Gugenheim, in 1895, revue d'histoire du cinéma, n°19, AFRHC, 1995, p.8
- « Dossier dans l'ordre de la Légion d'honneur de Pierre Decourcelle », base Léonore, ministère français de la Culture
- Léopold Lacour sur data.bnf.fr
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]
- Claude Mesplède, Dictionnaire des littératures policières, vol. 1 : A - I, Nantes, Joseph K, coll. « Temps noir », , 1054 p. (ISBN 978-2-910-68644-4, OCLC 315873251), p. 551.
Liens externes[modifier | modifier le code]
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- Ressources relatives au spectacle :
- Pierre Decourcelle sur ArtLyrique.fr
- Pierre Decourcelle dans L'Année littéraire & artistique pour 1928
- Naissance en janvier 1856
- Naissance à Paris
- Dramaturge français du XIXe siècle
- Romancier français du XIXe siècle
- Romancier français du XXe siècle
- Auteur français de roman policier
- Collaborateur du Gaulois
- Scénariste français de cinéma
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Décès en octobre 1926
- Décès dans le 8e arrondissement de Paris
- Décès à 70 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 7)