Pierre-François Clerget

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Pierre-François Clerget
Fonction
Député français
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
signature de Pierre-François Clerget
Signature

Pierre-François Clerget, dit l’abbé Clerget, est un prêtre catholique et homme politique français, né le à Besançon et mort le aux îles Canaries.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre-François Clerget naît à Besançon[1],[2],[3]. Il est le fils d'un marchand[1], Vivant Mathieu Clerget[4], et de son épouse, Thérèse Faivre[3],[5]. Sa date de naissance a été discutée. D'après des estampes éditées de à et illustrant le Bisontin, celui-ci serait né le [6] ou le [7]. Mais les historiens et généalogistes s'accordent aujourd'hui pour considérer qu'il est né l'année précédente[1],[3]. Antonio Ruiz Álvarez cite l'acte de baptême de Clerget : celui-ci est né le et a été baptisé le jour même en l'église Sainte-Madeleine de Besançon avec, pour parrain, son grand-père maternel, Pierre-François Faivre, capitaine des charrois d'artillerie, et, pour marraine, Margueritte Faivre[5].

Ayant été ordonné prêtre, Clerget est curé d'Onans[8] en Franche-Comté, lorsqu'en , il publie Coup d'œil philosophique et politique sur la main-morte, un essai coécrit avec l'abbé Baverel[9]. En au plus tard[10], il devient franc-maçon[1] au sein des Bons Amis[10], une loge parisienne[11]. En , il participe à la préparation des états provinciaux de Franche-Comté[1]. Le , à Vesoul, il est élu député du clergé aux États généraux par le bailliage d'Amont[12]. Il fait partie des premiers députés du clergé à rejoindre ceux du tiers état[13] : lorsque, le , il s'assoit avec cinq autres curés[14] aux côtés des députés des Communes, seuls dix autres députés du clergé[16] les ont précédés[15]. Il participe aux travaux de la Constituante et à ceux du Club des jacobins[13]. Il reçoit des hommages publics pour sa lutte contre la mainmorte comme, par exemple, celui de la Constituante le ou celui de l'abbé Grégoire le [13]. Après avoir publié le Tombeau du despotisme en Franche-Comté, son troisième et ultime ouvrage, il prête serment à la Constitution civile du clergé[13]. En , il quitte le Club des jacobins pour celui des feuillants[13]. En , il renonce à la prêtrise et, en mai-août, devient président du nouveau département du Mont-Terrible[13]. Contraint à l'exil sous la Terreur, il émigre aux îles Canaries[13], au plus tard en [10]. Le 3 fructidor an III (), il est nommé consul de France aux Canaries[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Bressan 1997, n. 69, p. 87.
  2. Ruiz Álvarez 1959, p. 78.
  3. a b et c Thiébaud 1989, p. 71.
  4. Mathieu Clerget, père du curé d'Onans, meurt à Onans le à l'âge de 62 ans (source site :doubsgenealogie.fr, décès-sépultures à Onans). Auparavant, le dans cette même paroisse, Gabrielle Clerget, originaire de Besançon, sœur du curé, était décédée, âgée de 33 ans.
  5. a et b Ruiz Álvarez 1959, n. 1, p. 78.
  6. Voyez 1789-1791.
  7. Le Vachez 1790.
  8. Contrairement à ce qui est écrit dans la notice « Sycomore », basée sur le dictionnaire de Robert & Cougny, Clerget est curé d'Onans et non d'Ornans, ainsi que le mentionne à maintes reprises (9 occurrences) Philippe Maréchal, La Révolution en Franche-Comté, Honoré Champion, Paris, 1903, et notamment p. 562 (présentation des élus aux États généraux) : « Pierre-François Clerget, curé de la paroisse d'Onans, doyenné de Grange (aujourd'hui commune du département du Doubs, arrondissement de Baume-les-Dames, canton de L'Isle-sur-le-Doubs) ».
  9. Bressan 1997, n. 70, p. 87.
  10. a b et c Lamarque 1988, n. 3, p. 118.
  11. Auche 2009, addenda, no 4, p. 359.
  12. Bressan 1997, p. 87.
  13. a b c d e f et g Bressan 1997, n. 96, p. 91.
  14. À savoir : Laurent, Longré, Rousselot, Joubert et Lucas.
  15. a et b Lamarque 1988, p. 111.
  16. À savoir : René Lecesve, David-Pierre Ballart et Jacques Jallet, le  ; Jacques-Joseph Besse, Henri Grégoire, Julien Guégan et Gabriel Mathurin Joseph Loaisel, le  ; Claude-Eustache Marolles puis Jean Joseph Mougins de Roquefort et Pierre-Louis-François Joyeux, [15].
  17. François et Wagner 2015, p. 31.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Auche 2009] Marcel Auche, Les francs-maçons de la Révolution, Bonneuil-en-Valois, Éd. de la Hutte, coll. « Essais », , 1re éd., 1 vol., 381, 14 × 18 cm (ISBN 978-2-916123-25-7 et 2-916123-25-3, OCLC 470938388, BNF 41467326, lire en ligne [fac-similé]), addenda, p. 359, no 4.
  • [Bressan 1997] Thierry Bressan, « La critique de la condition mainmortable en France à la veille de la Révolution (1779-1789) », Annales historiques de la Révolution française, no 307,‎ , p. 75-91 (DOI 10.3406/ahrf.1997.2024, lire en ligne [fac-similé], consulté le ).
  • [François et Wagner 2015] Michel François (dressé en 1937 par) et Blandine Wagner (révisé en 2015 par), Directoire exécutif : relations extérieures (an IV – an VIII) : Inventaire semi-analytique (AF/III/52 à AF/III/90), Pierrefitte-sur-Seine, Archives nationales, , 2e éd. (1re éd. 1937), 1 vol., 145 (lire en ligne [fac-similé]).
  • Philippe Maréchal, La Révolution en Franche-Comté, études documentaires (sous titré La Révolution dans la Haute-Saône), éditeur Honoré Champion, Paris, 1903, 624 p.
  • [Lamarque 1988] Pierre Lamarque, « Naissance de l'“Assemblée Nationale” », Dix-huitième Siècle, no 20 : « L'année 1789 »,‎ , p. 111-118 (DOI 10.3406/dhs.1988.2860, lire en ligne [fac-similé], consulté le ).
  • [Ruiz Álvarez 1959] (es) Antonio Ruiz Álvarez, « El cónsul Clerget y el desembarco de Nelson en Tenerife » [« Le consul Clerget et le débarquement de Nelson à Tenerife »], Revista de historia canaria, nos 125-126,‎ , p. 78-86 (lire en ligne [fac-similé], consulté le ).
  • [Thiébaud 1989] Jean-Marie Thiébaud, Les députés des villes et villages de Franche-Comté aux assemblées du Tiers état en 1789, Besançon, Centre d'entraide généalogique de Franche-Comté, , 1re éd., 1 vol., 564, 25 cm (ISBN 2-9504264-0-9 et 978-2-9504264-0-6, OCLC 462009539, BNF 35056836, SUDOC 012223565), s.v. « François Pierre Clerget », p. 71 [aperçu].

Iconographie[modifier | modifier le code]

  • [Le Vachez 1790] Charles-François-Gabriel Le Vachez (graveur), « Clerget, curé d'Onans, né le  : député du baill. d'Amont », dans Collection Le Vachez, Paris, Nicolas-François Le Vachez, (BNF 40250965, lire en ligne [fac-similé]).
  • [Voyez 1789-1791] François Voyez, « M. Clerget : curé d'Onans, né à Besançon le 20 Xbre 1746, député d'Amont à l'Assemblée nationale de 1789 », dans Collection Dejabin, Paris, Dejabin, 1789-1791 (BNF 40250083, lire en ligne [fac-similé]).

Liens externes[modifier | modifier le code]