Paul Gavarni
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Sulpice-Guillaume Chevalier |
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Paul Gavarni |
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français |
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Distinction |
Gavarni, dit Paul Gavarni, pseudonyme de Sulpice-Guillaume Chevalier, né à Paris le [1], et mort dans la même ville le , est un dessinateur, aquarelliste et lithographe français.
Il est le père du peintre Pierre Gavarni (1846-1932)[2].
Biographie
Sulpice-Guillaume Chevalier est le fils d'un agriculteur nommé Chevalier, monté à Paris, et de Monique Thiémet, sœur du grimacier, ventriloque et caricaturiste Guillaume Thiémet (?-?), fameux au temps du Directoire et sous le Premier Empire pour ses représentations, entre autres, de moines gourmands[3].
C'est à la suite de séjours qu'il fait dans les Pyrénées, et notamment à Gavarnie, qu'il choisit son pseudonyme Gavarni. Ce pseudonyme est couramment, mais à tort, associé au prénom Paul. Ni les Goncourt qui ont très bien connu cet artiste et ont publié sa biographie[4], ni les auteurs du catalogue de son œuvre gravé[5] ne mentionnent ce prénom : la forme fautive semble apparaître dans les dictionnaires d'artistes au début du XXe siècle.
Remarqué par l’abbé de La Mésangère, qui publia plusieurs de ses œuvres dans le Journal des dames et des modes[6], puis par Émile de Girardin, il collabora à la Mode. Ses dessins furent aussi publiés dans d’autres journaux tels que L'Artiste et L'Illustration — de même que dans son équivalent espagnol La Ilustración[7] — avec notamment sa série des fumeurs de pipe. Vers 1835, il devient un collaborateur régulier du Charivari, quotidien satirique d'opposition républicaine[8]. Ses lithographies pleine page y sont les plus connues avec celles d'Honoré Daumier et sont, à juste titre, considérées comme des originaux de l'artiste. Il meurt quelques mois après le décès de son plus jeune fils Jean âgé de 10 ans.
Il participa avec Grandville aux publications de Pierre-Jules Hetzel, Le Diable à Paris, ouvrages collectifs qui réunissaient contes et articles de Balzac, George Sand, Charles Nodier. Il est également l'auteur d'un unique recueil de textes littéraires, Les Douze mois, publié en 1869[9].
Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1852[10].
Un monument a été élevé à sa mémoire, place Saint-Georges à Paris (Gavarni a habité le quartier de 1837 à 1846), dont le socle est orné d'un bas-relief illustrant le Carnaval de Paris. Y figure notamment « un débardeur ».
Son œuvre
Ses séries lithographiques (Les Enfants terribles, Fourberies de femmes) et ses dessins en font un observateur moqueur, parfois amer, de la société parisienne sous Louis-Philippe et le Second Empire. Il rejoint en cela les Goncourt, qui l'admiraient, et avec lesquels il était très lié.
Gavarni s'était fait une spécialité de l'illustration du Carnaval de Paris, à tel point que, parlant de cette fête, un journal écrivait, plus de vingt ans après la disparition de l'artiste : « Le mot de Gavarni semble de plus en plus juste. – Le carnaval ! disait-il, ça n'existe pas, c'est moi qui l'ai inventé à raison de cinquante francs le dessin ! »[11]
Au nombre de ses œuvres, Gavarni publia en 1848 un recueil de gravures intitulé : Les Débardeurs. Dans sa préface, P. J. Stahl (pseudonyme de Pierre-Jules Hetzel) écrit : « Le débardeur, en effet, a un second père ; ce père, c'est Gavarni, par qui le carnaval, cette réalité souvent grossière, brutale et licencieuse, est devenu une folie charmante, une comédie pleine de sel et parfois de raison, une illusion gracieuse, une image enfin et un portrait dont tout le défaut est d'être supérieur en tout à son modèle, qui s'efforcerait en vain de l'égaler. » Le débardeur était un personnage typique du Carnaval de Paris : une femme ou une jeune fille vêtue d'un débardeur ou pantalon de préférence très moulant[12].
Paul Gavarni est enterré à Paris au cimetière d'Auteuil.
Hommage
Un monument en l'honneur de Gavarni, œuvre de Denys Puech, s'élève au centre de la place Saint-Georges à Paris. Il se compose d'un buste de Gavarni supporté par un socle sculpté de bas-reliefs reprenant des personnages du Carnaval de Paris d'après Gavarni, au nombre desquels un débardeur.
Critique par Baudelaire
Gavarni a été critiqué par Charles Baudelaire[13], qui le cite dans son poème L'Idéal paru en 1857 dans Les Fleurs du mal:
« Je laisse à Gavarni, poète des chloroses[14]
- Son troupeau gazouillant de beautés d'hôpital,
- Car je ne peux trouver parmi ses pâles roses
- Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal. »
Œuvres dans les collections publiques
- Évreux, musée d'Évreux : Scène de bal masqué : pierrots et colombines, dessin mine de plomb sur papier calque collé sur carton, 19,4 × 23,4 cm.
- Restaurant, "le Rocher de Cancale", Paris : L'œuvre de Paul Gavarni est également présente par une belle série de fresques située au 1er étage du très original restaurant/brasserie "Le Rocher de Cancale" au 78 de la rue Montorgueuil dans le {{2e}} arrondissement de Paris. Ce site fait d'ailleurs l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 3 mars 1997[5].
Galerie
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Illustration extraite du recueil Le Carnaval à Paris (1841), lithographie coloriée.
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Le Vendeur de chocolat (vers 1855-1856), Baltimore, Walters Art Museum.
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Les Muses, La Musique (1839), lithographie.
Notes et références
- Au no 5 rue des Haudriettes (Jacques Hillairet, Évocation du Vieux Paris, 2e édition, Les Éditions de Minuit, Paris, 1960, p.343).
- « Pierre Gavarni (1846-1932) », notice sur data.bnf.fr.
- John Grand-Carteret, Les Mœurs et la caricature en France, Paris, À la Librairie illustrée, s.d., p. 167 [hors-texte].
- Edmond et Jules de Goncourt, Gavarni, l'homme et l'œuvre, Paris, Plon,
- J. Armelhaut et E. Bocher, L'Œuvre de Gavarni, catalogue raisonné, Paris, Librairie des Bibliophiles,
- Annemarie Kleinert, Le Journal des dames et des modes ou La Conquête de l'Europe féminine, Stuttgart, Jan Thorbecke Verlag, , p.152 sq.
- (es) Raquel Gutiérrez Sebastián, « Usos, tipos, modas y costumbres del medio siglo. El Costumbrismo en "La Ilustración" », Anales de literatura española, no 25, , p. 187 (ISSN 0212-5889, lire en ligne).
- Tirant à 2.500 exemplaires en moyenne à l'époque.
- Francis Lacassin, note bio-bibliographique sur Paul Gavarni, dans Les maîtres de l'étrange et de la peur, Robert Laffon, Bouquins, avril 2000, p. 577.
- Base Léonore, cote LH/522/60 : il y est inscrit sous les prénoms « Sulpice-Paul ».
- En Carnaval, Le Petit Parisien, 23 février 1887, page 2, 5e colonne.
- Du temps de Gavarni, une femme voulant sortir en public, en pantalon, en dehors de la période du Carnaval, avait besoin d'une autorisation spéciale délivrée par la police.
- Masculin/féminin dans la poésie et les poétiques du XIXe siècle, Marie-Pierre Chabanne, publié par Christine Planté, Presses Universitaires Lyon, 2002
- La chlorose est la maladie appelée communément « anémie essentielle des jeunes filles »
Annexes
Bibliographie
- Charles Yriarte, Gavarni, Manières de voir et façons de penser, précédé d'une étude sur Gavarni par Charles Yriarte, Paris : E.Dentu, Paris, 1869, 249 p.
- Jeanne Landre, Gavarni, Paris : Louis-Michaud, Paris, s. d. [1912 ?], 192 p., 45 gravures et portraits
- André Warnod, Gavarni, Paris : Rieder, Paris, 1926, 64 p., 40 planches hors texte en héliogravure
- Emmanuel Fougerat, Gavarni, Paris : Chantereau, s. d., 12 p., illustrations en noir et blanc et une en couleurs
- Florian Balduc (éd.), Fantaisies Hoffmaniennes, Éditions Otrante, 2016
Liens externes
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