Mont Komanago

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Mont Komanago
Vue du mont Komanago
Vue du mont Komanago
Géographie
Altitude 2 323 m[1]
Massif Monts Nikkō (Honshū)
Coordonnées 36° 48′ 26″ nord, 139° 30′ 39″ est[1]
Administration
Pays Drapeau du Japon Japon
Région Kantō
Préfecture Tochigi
Géologie
Roches Andésite, dacite
Type Volcan de subduction
Activité Endormi
Dernière éruption Inconnue
Code GVP 283142
Géolocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Mont Komanago
Géolocalisation sur la carte : préfecture de Tochigi
(Voir situation sur carte : préfecture de Tochigi)
Mont Komanago

Le mont Komanago (小真名子山, Komanago-san?) est une montagne du Japon située dans la préfecture de Tochigi.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Dans les monts Nikkō, les formes et hauteurs relatives des monts Nantai, Nyohō, Tarō, Komanago et Ōmanago suggèrent qu'ils formeraient ensemble une famille de divinités du shintō dont le volcan Nantai serait le père, le volcan Nyohō la mère et le volcan Tarō le fils aîné[2]. Le terme manago (真名子?) s'écrit aussi 愛子 (ou 愛児) et désigne un « enfant bien-aimé » d'une famille. Le sinogrammes signifiant « petit », le volcan Komanago serait la sœur cadette de la famille[3],[4].

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Nantai
Tarō
Nyohō
Akanagi
Ōmanago
Senjōgahara
Nikkō-Shirane
Komanago

Lac Chūzenji
Rivière Daiya
Voir l’image vierge
Le mont Komanago dans les monts Nikkō.

Le mont Komanago est entièrement situé dans la ville de Nikkō (préfecture de Tochigi), sur l'île de Honshū, au Japon. Environ 120 km au nord de l'agglomération de Tokyo, il est un des sommets des monts Nikkō, un complexe volcanique de l'Ouest de Nikkō dominé par le mont Nikkō-Shirane, son point culminant, à 2 578 m d'altitude.

Topographie[modifier | modifier le code]

Le mont Komanago est un volcan gris sans cratère. Ce dôme de lave, aux versants marqués par quelques encoches rocheuses radiales profondes, résultat d'effondrements, s'élève sur une hauteur de 340 m et le diamètre de sa base est d'environ 1,2 km[1]. Son point culminant, à l'altitude de 2 323 m, est un dôme de lave haut d'environ 55 m[1].

Avec le mont Taishaku voisin, le volcan forme, sur son versant nord-est, le col de montagne Fujimi[note 1] (2 036 m)[1]. Sur son versant sud, le col Takanosu[note 2] constitue un passage reliant le plateau Senjō au bassin versant de la rivière Arasawa[note 3] entre le mont Komanago et le mont Ōmanago, à 2 110 m d'altitude[1].

Panorama[modifier | modifier le code]

Photo couleur montrant une chaîne de montagnes sous un ciel orangé.
Le mont Komanago depuis Saitama, 100 km au sud-est de Nikkō.

Le sommet du mont Komanago offre une vue panoramique sur les autres volcans des monts Nikkō, les monts Taishaku, Ōmanago, Nantai et Nyohō voisins notamment, le haut plateau Senjō, la zone d'habitation d'Imaichi à l'est et, plus largement, la plaine de Kantō au sud-est.

Au loin, par temps très clair, il est possible de voir ou d'apercevoir le mont Hiuchi du village de Hinoemata dans la préfecture voisine de Fukushima, la plus haute montagne de la région du Tōhoku, l'océan Pacifique, à l'est, le mont Akagi, le plus haut sommet de la préfecture de Gunma, le mont Kumotori, point culminant de la métropole de Tōkyō dans les monts Okuchichibu, et le mont Fuji, distant de 170 km au sud-ouest.

Lorsque le ciel est bien dégagé, le mont Komanago est visible du haut des immeubles élevés de la capitale japonaise, du dernier étage du Sunshine 60 par exemple, un gratte-ciel du quartier d'Ikebukuro, et aussi de l'île artificielle Umi-hotaru, une aire de repos de la Tokyo Wan Aqua-Line, en baie de Tokyo, 120 km au sud-est de Nikkō.

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat du mont Komanago correspond à celui d'Oku-Nikkō[note 4], la partie sud-ouest de la ville de Nikkō. Il est du type continental humide. La température annuelle moyenne est d'environ °C et les précipitations annuelles sont de 2 169 mm. L'hiver le mercure peut descendre jusqu'à −9 °C et grimper jusqu'à 23 °C en été.

En hiver, un vent froid et humide venu de Sibérie, via la mer du Japon, apporte de la neige sur les sommets des monts Nikkō[5].

Relevé météorologique d'Oku-Nikkō[note 5] (1981-2010)[note 6]
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −8,1 −8,8 −5,1 0,1 5,1 10,1 14,4 15,3 11,6 5,1 −0,2 −5 2,9
Température moyenne (°C) −4,1 −3,9 −0,7 5 9,9 13,7 17,7 18,7 14,9 9,1 4 −1 6,9
Température maximale moyenne (°C) −0,4 0 3,6 10 14,8 17,7 21,6 22,6 18,6 13,2 8,2 −2,9 10,3
Ensoleillement (h) 170,2 162,1 188,1 185,9 167,8 107 108,3 128,3 100,4 128,9 152,7 164,7 1 764,4
Précipitations (mm) 52,3 58,8 109,4 157,8 174,6 220,9 277 394,2 363,2 201,8 107,6 51,4 2 169
dont neige (cm) 114 124 113 23 0 0 0 0 0 1 12 62 449
Nombre de jours avec précipitations 15 15 19 16 16 20 23 20 22 15 11 10 202
Humidité relative (%) 65 65 66 68 75 85 87 87 87 80 71 66 75
Nombre de jours avec neige 25,1 21,8 29,9 6,8 0,8 0 0 0 0 0,6 6,5 20 101,5
Nombre de jours avec brouillard 2,8 4,8 5,8 9,4 12,9 14,7 17,6 15,3 14,9 11,4 6,6 4,3 120,3
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
−0,4
−8,1
52,3
 
 
 
0
−8,8
58,8
 
 
 
3,6
−5,1
109,4
 
 
 
10
0,1
157,8
 
 
 
14,8
5,1
174,6
 
 
 
17,7
10,1
220,9
 
 
 
21,6
14,4
277
 
 
 
22,6
15,3
394,2
 
 
 
18,6
11,6
363,2
 
 
 
13,2
5,1
201,8
 
 
 
8,2
−0,2
107,6
 
 
 
−2,9
−5
51,4
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Histoire[modifier | modifier le code]

Il y a environ 560 000 ans[note 7], par accumulation de coulées de lave et d'éjectas, le mont Nyohō émerge de la croûte terrestre, sur l'arc volcanique nord-est de l'île de Honshū[9]. Avec celle du mont Akanagi voisin, sa formation marque le début de l'activité volcanique des monts Nikkō[10],[11].

Par la suite, le centre d'activité volcanique se déplace vers l'ouest. Les édifices volcaniques Sannōbōshi, Komanago, Tarō et Ōmanago se forment successivement il y a 100 000 ans. Leur période d'activité a pris fin il y a environ 50 000 ans[10].

Activités[modifier | modifier le code]

Randonnée[modifier | modifier le code]

Photo couleur de deux montagnes, avec, en arrière-plan, une chaîne de montagnes sous un ciel nuageux.
Vue du versant nord-est du mont Komanago (à gauche) et du mont Tarō.

La voie traditionnelle d'ascension du mont Komanago est celle empruntée depuis des centaines d'années par les ascètes montagnards adeptes du shugendō[12]. Elle débute dans le centre-ville de Nikkō, environ 600 m au nord-ouest du sanctuaire Futarasan, près d'un Gyōjadō[note 8], chapelle bouddhique érigée en l'honneur d'En no Gyōja, fondateur du shugendō au VIIe siècle, et lieu de culte et d'entraînement des ascètes montagnards[12]. Un sentier de randonnée, étendu sur environ 10 km et 1 800 m de dénivelé, mène au sommet du mont Nyohō (altitude 2 483 m) par sa face sud-est, à l'ouest de la rivière Inari[note 9], un affluent de rive gauche de la rivière Daiya. Du sommet du volcan, le sentier se prolonge par un chemin de crête jusqu'au sommet du mont Taishaku (altitude 2 455 m). La descente du versant occidental de ce dernier conduit au col Fujimi d'où s'ouvre la voie d'ascension de la face nord-est du mont Komanago[13]. Le parcours entier s'étale sur 12,5 km.

Le col Fujimi est aussi accessible depuis le col Shizu[note 10] (altitude 1 785 m), au pied du versant sud du mont Ōmanago, en suivant une piste de montagne d'environ 5,6 km le long de la face ouest de ce volcan[13].

Du col Shizu, un sentier permet d'escalader la face sud du volcan Ōmanago (altitude 2 375 m) et de descendre le long de son versant nord jusqu'au col Takanosu, au pied de la face sud du mont Kamanago[13]. Cette voie d'accès à la cime de l'édifice volcanique, longue de 3 km, est d'autant plus populaire que le col Shizu est accessible depuis la rive nord du lac Chūzenji, en passant par le sommet du mont Nantai (altitude 2 486 m), volcan classé parmi les 100 montagnes les plus célèbres du Japon[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le col Fujimi (富士見峠, Fujimi-tōge?).
  2. Le col Takanosu (鷹ノ巣・鞍部, Takanosu-anbu?, litt. « col du nid de faucons »).
  3. La rivière Arasawa (荒沢川, Arasawa-gawa?), un affluent de rive gauche de la rivière Daiya.
  4. Oku-Nikkō (奥日光?, litt. « intérieur de Nikkō ») est la zone géographique de l'Ouest de Nikkō qui comprend les monts Nikkō, le lac Chūzenji et le haut plateau Senjō.
  5. La station météorologique d'Oku-Nikkō est située à 1 292 m d'altitude, dans le quartier Chūgūshi de Nikkō qui s'étend le long du bas du versant sud-est du volcan Nantai, au nord-est du lac Chūzenji[6].
  6. Le nombre de jours avec neige sont des données de l’agence météorologique du Japon établies de 1997 à 2010.
  7. 0,56 ± 0,04 Ma[8].
  8. 行者堂 (Gyōjadō?, litt. « chapelle bouddhique des ascètes »).
  9. La rivière Inari (稲荷川, Inari-gawa?).
  10. Le col Shizu (志津峠, Shizu-tōge?), relié par la route au centre-ville de Nikkō et situé entre les monts Nantai et Ōmanago.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Visualisation sur les cartes GSI.
  2. (ja) The japanese Alpine Club, « たろうやま » [« Mont Tarō »],‎ (consulté le ).
  3. Michiko Ishiguro, « Chemin du sanctuaire shintō Futara-jinja », Albums de Moritomi SAEGUSA, Réunion des musées nationaux – Grand Palais, (consulté le ).
  4. (ja) Yama-kei Publishers co., Ltd., « 大真名子山 » [« Ōmanago-san »], sur Yamakei-Online (consulté le ).
  5. (ja) Mairie de Nikkō, « 風水害等対策編 » [« Mesures à prendre en cas de catastrophes naturelles »] [PDF], sur www.city.nikko.lg.jp,‎ (consulté le ), p. 185.
  6. (ja) Agence météorologique du Japon, « 地点の選択 » [« Choisir sur une carte »], sur www.jma.go.jp (consulté le ).
  7. (ja) Agence météorologique du Japon, « 奥日光(日光) 平年値(年・月ごとの値) 主な要素 » [« Oku-Nikkō (Nikkō) : principaux éléments et valeurs mensuelles et annuelles »], sur www.jma.go.jp (consulté le ).
  8. Geological survey of Japan 2014, p. 4.
  9. Geological survey of Japan 2014, p. 6.
  10. a et b Hirano et Takahashi 2006, p. 124.
  11. Geological survey of Japan 2014, p. 2.
  12. a et b (ja) 日光修験道, « 行者堂 » [« Gyōjadō »] (consulté le ).
  13. a b c et d (ja) Yama-kei Publishers co., Ltd., « 小真名子山 » [« Komanago-san »], sur Yamakei-Online (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ja) Kohei Hirano et Masaki Takahashi, « 日光男体火山最末期噴出物の斑晶鉱物化学組成とマグマ溜りプロセス » [« Chemical composition of phenocrysts in products of the last eruption of Nikko-Nantai Volcano, central Japan, and its implications for the processes in magma chamber »], Proceedings of the Institute of Natural Sciences, Tokyo, Nihon University, vol. 41,‎ (ISSN 1343-2745, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (ja) Takahiro Yamamoto, Geological survey of Japan, « 日本の主要第四紀火山の積算マグマ噴出量階段図 : 日光火山群 » [« Diagrammes de l'évolution du volume de magma d'éruption des principaux volcans du Japon : le groupe volcanique de Nikkō »] [PDF], sur www.gsj.jp,‎ (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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