Massacre de l'école de Kumba

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Massacre de l'école de Kumba
Date
Lieu Kumba (Région du Sud-Ouest, Cameroun)
Victimes Élèves et personnel
Type Fusillade, Tuerie en milieu scolaire, Tuerie de masse
Morts 7
Blessés 13
Participants 10 à 12 hommes armés
Guerre Crise anglophone au Cameroun
Coordonnées 4° 38′ nord, 9° 27′ est
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Massacre de l'école de Kumba
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Massacre de l'école de Kumba

Le massacre de l'école de Kumba a lieu le lors de la crise anglophone au Cameroun.

Contexte[modifier | modifier le code]

Depuis fin 2017, l'armée camerounaise et des groupes armés séparatistes sont en conflit dans les deux régions anglophones du Cameroun – le Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des exactions ont lieu où les belligérants s'accusent mutuellement de crimes de guerre[1].

Fin 2017, les séparatistes déclarent un boycott scolaire, attaquent et brûlent les écoles refusant de fermer leurs portes. Entre février 2017 et mai 2018, au moins 42 écoles sont ciblées[2]. Certains séparatistes considèrent les écoles comme des cibles légitimes car le français y est enseigné comme matière obligatoire[3].

Le complexe scolaire privé « Mother Francisca International Bilingual Academy », situé en plein Kumba[4], n’a lancé ses activités qu’en début d’année scolaire 2020/2021[5].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le 24 octobre 2020, vers midi[6], les assaillants habillés en civils, armés de machettes et d'armes de guerre arrivent sur trois motos devant la Mother Francisca International Bilingual Academy et font irruption dans une salle de classe où ils ouvrent le feu sur des élèves, tuant des élèves âgés de 12 à 14 ans et blessant grièvement d'autres avant de s'enfuir[7],[8],[9].

Un bilan de six élèves assassinés, cinq filles et un garçon, tous âgés entre neuf et douze ans[10] ; (4 ou 8 morts selon d'autres sources)[11],[12],[13],[14],[15] et treize blessés, soit dix filles et trois garçons, dont sept cas avérés préoccupants est annoncé[16],[17].

Dans une tentative de fuite, certains élèves sont blessés en sautant du second étage du bâtiment[5]. Des blessés sont conduits vers l'hôpital de district de la ville[18].

Victimes[modifier | modifier le code]

Nzakame Ramane, 10 ans ; Nguemene Princess, 11 ans ; Anagym Jennifer, 11 ans ; Ngwane Rey Mongue, 12 ans ; Victory Ngamenyi Camibon, 12 ans ; Scheygnia Cindi, 14 ans; Che Telma, 15 ans[5].

Responsabilité[modifier | modifier le code]

Personne ne revendique l'attaque[19]. Les autorités locales accusent les séparatistes[20], tandis que le gouvernement camerounais et les mouvements séparatistes s'accusent mutuellement. Le gouvernement déclare qu'une dizaine de combattants séparatistes avaient perpétré le massacre[21]. Le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie affirme posséder des preuves de la responsabilité de l'armée dans cette attaque, tandis que le gouvernement intérimaire de l'Ambazonie établi un parallèle avec le massacre de Ngarbuh[22]. Le ministre camerounais de la Communication, René Sadi, a nie fermement l'implication de l'armée dans le massacre[23].

Réactions[modifier | modifier le code]

Manifestation à Kumba contre les attaques d'écoles.

L'attaque est condamnée par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et la Directrice générale de l'UNICEF, Henrietta H. Fore. Matthias Z. Naab, le coordinateur humanitaire au Cameroun se déclare « choqué et indigné par le meurtre d'écoliers innocents qui allaient à l'école pour s'instruire ». L'Organisation mondiale de la santé (OMS) offre des fournitures médicales aux hôpitaux de la région[24],[25].

Le 28 octobre 2020, le président Paul Biya déclare le 31 octobre journée de deuil national[26].

Le 29 octobre 2020, les autorités camerounaises déclarent que l'armée avait identifié et tué le commandant séparatiste responsable du massacre, un homme connu sous le nom de « Wonke »[27]. Un mois plus tard, un assaillant présumé connu sous le nom de « commandant Zabra » est arrêté par la police[28]. Le 10 février 2021, l'armée affirme avoir tué cinq séparatistes, dont le chef du commando responsable du massacre connu sous le nom de « Above the law » lors d'un raid mené à Balangui dans la région du Sud-Ouest[29].

Presse[modifier | modifier le code]

La nouvelle est reprise par la presse camerounaise et internationale.

Le premier ministre a organisé une réunion d'urgence le 24 octobre 2020 sur la situation à Kumba[30].

Officielles[modifier | modifier le code]

Des leaders politiques, personnalités et artistes, réagissent face à ce massacre.

Maurice Kamto : « Horreur absolue. Ma peine est sans borne. Je condamne cet acte odieux avec la dernière énergie. Combien de morts faut-il encore pour qu'une solution politique ramène la paix dans le NOSO (Nord-Ouest et Sud-Ouest, NDLR) »[31].

Sisiku Julius Ayuk Tabe : « J'ai vu des vidéos troublantes de l'attaque barbare contre une école à Kumba. Ces criminels qui ont assassiné nos enfants sont dirigés par Sako Ikome, et non le vrai gouvernement intérimaire de notre révolution »[32].

Akere Muna : « Inimaginable et inacceptable »[33].

Ludovic Lado : « c’est pour que cesse ce carnage stupide que je marchais »[34].

Joseph Dion Ngute : « s’en prendre aux enfants innocents et à des personnes non armées, traduit la lâcheté et la barbarie des assaillants… Sur très hautes instructions du Chef de l’Etat, des mesures seront prises pour assister les familles affectées »[30].

Serge Espoir Matomba : « «aucune excuse et aucun pardon pour les coupables» »[35].

Mbomo Ntimbane : « Le régime Biya, sans être coupable, est responsable de la mort de cette dizaine d'élèves »[36].

Nourane Foster : « Rejetons définitivement le terrorisme de ces séparatistes sans foi ni loi »[37].

Cabral Libiih : « quelle cause au monde justifie la décapitation des enfants? »[38]

Jugement[modifier | modifier le code]

Le Tribunal militaire de Buéa, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, a prononcé une condamnation à mort par fusillade sur la place publique à l'encontre de quatre personnes présentées comme des acteurs du massacre des élèves du collège Mother Francisca International Bilingual Academy de Kumba. Le Tribunal a rendu son verdict mardi 7 septembre 2021[39].

Les quatre présumés séparatistes ont été inculpés pour « terrorisme, hostilité à la patrie, sécession, insurrection, meurtre et possession illégale d’armes à feu »[40].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Des exactions commises par l'armée et les séparatistes au Cameroun anglophone, selon Human Rights Watch », sur LEFIGARO, (consulté le )
  2. (en) « Burning Cameroon: Images you're not meant to see », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « Cameroon: I spent a week embedded with Anglophone armed separatists », sur RFI, (consulté le ).
  4. « Un massacre de jeunes enfants dans leur classe choque le Cameroun », sur www.msn.com (consulté le )
  5. a b et c (en-GB) « Cameroon: Children killed in attack on school in Kumba », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Zone Bourse, « Cameroun-Des hommes armés tirent dans une école, 6 enfants tués », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  7. (en) « Attackers storm Cameroon school, kill several children », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  8. « Cameroun/Crise anglophone: des élèves assassinés dans une école privée à Kumba ce 24 octobre », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
  9. « Cameroun anglophone: plusieurs enfants tués dans l'attaque d'une école », sur RFI, (consulté le )
  10. (es-MX) « Hombres armados invaden escuela en Camerún, matan al menos a seis niños », sur 24 Horas, (consulté le )
  11. « Cameroun/horreur dans un établissement : plusieurs élèves abattus par des hommes armés », sur AfrikMag, (consulté le )
  12. (en) « Four Children Killed In Cameroon School Attack: Local Official », sur UrduPoint (consulté le )
  13. « 8 children shot dead by gunmen in Cameroonian school : local media », sur china.org.cn (consulté le ).
  14. Agence France-Presse, « Cameroun : au moins huit enfants tués dans l’attaque de l’école dans une zone anglophone (bilan ONU) », sur Mediapart (consulté le )
  15. « Cameroun : huit enfants tués par des hommes armés inconnus dans le Sud-Ouest (presse) - Xinhua | Actualités Chine & Afrique », sur french.xinhuanet.com (consulté le )
  16. « About ‘six’ students die, odas injure for Mother Francisca International Kumba afta gunmen attack », BBC News Pidgin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Assassinat de Kumba : dépassé, le gouvernement appelle à l’aide internationale (intégralité) », sur www.camerounweb.com, (consulté le )
  18. « Samedi sanglant à Kumba : Cinq élèves ont perdu la vie ce jour, lâchement assassinés par les ambazoniens - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur agencecamerounpresse.com (consulté le )
  19. (en) « At least 8 children killed in Cameroon school attack », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  20. « 8 children shot dead by gunmen in Cameroonian school: local media - Xinhua | English.news.cn », sur www.xinhuanet.com (consulté le )
  21. « Kumba killings: Goment accuse separatists, deny say army get hand for school killings », BBC News Pidgin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. (en-US) « Massacre In Kumba School: Amba, Gov’t Play Blame Game », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  23. (en-US) « Kumba Massacre: Who Is Responsible? », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  24. (en) « Humanitarian Coordinator in Cameroon condemns killing of school children in the South-West region - Cameroon », sur ReliefWeb (consulté le )
  25. (en) « UN shocked and outraged over horrific attack on school in Cameroon », sur UN News, (consulté le )
  26. « Massacre de Kumba: le Président Paul Biya déclare une journée de deuil national », sur www.prc.cm (consulté le )
  27. « Cameroon: Ambazonia General who staged Kumba school attack killed – » (consulté le )
  28. « Cameroon/Kumba kids massacre: Another suspected killer arrested – » (consulté le )
  29. « Cameroun: l'armée dit avoir tué le chef du commando responsable d'un massacre d'écoliers en zone anglophone », sur LEFIGARO, (consulté le )
  30. a et b « Cameroon-Info.Net:: Cameroun – Tuerie en milieu scolaire à Kumba: Le Premier ministre convoque une réunion de crise. », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  31. « Cameroon-Info.Net:: Cameroun - Massacre des enfants à Kumba/Maurice Kamto (opposant, leader du MRC): «Combien de morts faut-il encore pour qu'une solution politique ramène la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest» », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  32. « Cameroon-Info.Net:: Cameroun - Massacre dans une école à Kumba: Ayuk Tabe (leader séparatiste) condamne et accuse un autre leader sécessionniste », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  33. recevez nos alertes infos, « Meurtre des élèves à Kumbo/Akere Muna : «quel instinct barbare peut pousser quiconque à aller dans une école et tirer au hasard sur des enfants» (vidéo) », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  34. recevez nos alertes infos, « Meurtre des élèves à Kumbo/Père Lado : «c’est pour que cesse ce carnage stupide que je marchais» », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  35. « Assassinat des élèves à Kumba/Matomba: «aucune excuse et aucun pardon pour les coupables» - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur agencecamerounpresse.com (consulté le )
  36. Lebledparle.com, « Bomo Ntimbane : « Le régime Biya, sans être coupable, est responsable de la mort de cette dizaine d'élèves » », sur Le Bled Parle : Actualité Cameroun info - journal Cameroun en ligne (consulté le )
  37. « Honorable Nourane Foster : « Rejetons définitivement le terrorisme de ces séparatistes sans foi ni loi » - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur agencecamerounpresse.com (consulté le )
  38. « Meurtre des élèves à Kumbo/Cabral Libii: «quelle cause au monde justifie la décapitation des enfants?» - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur www.agencecamerounpresse.com (consulté le )
  39. « Cameroun / Crise anglophone : quatre sécessionnistes condamnés à mort », sur www.aa.com.tr (consulté le )
  40. « Cameroun: quatre condamnés à mort pour le meurtre de 7 écoliers », sur LEFIGARO (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]