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Mario Vargas Llosa

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Mario Vargas Llosa
Description de cette image, également commentée ci-après
Mario Vargas Llosa en 2010
Nom de naissance Jorge Mario Pedro Vargas Llosa
Naissance (86 ans)
Arequipa, région d'Arequipa
Drapeau du Pérou Pérou
Nationalité Péruvienne, Espagnole
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Espagnol
Mouvement Réalisme magique
Boom latino-américain
Libéralisme
Genres
Littérature hispano-américaine

Compléments

Mario Vargas Llosa (ˈmaɾjo ˈβarɣaz ˈʎosa), né Jorge Mario Pedro Vargas Llosa le à Arequipa, région d'Arequipa, au Pérou, est un écrivain péruvien-espagnol et un auteur de romans, de poésie et d'essais politiques. Il est lauréat du prix Nobel de littérature 2010 « pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec[1] ».

Comme beaucoup d'auteurs latino-américains, Vargas Llosa s'est engagé en politique tout au long de sa vie. Ses opinions se sont progressivement déplacées du communisme au libéralisme. Il soutient initialement le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro, mais est rapidement déçu. En 1990, il est candidat à l'élection présidentielle péruvienne à la tête d'une coalition de centre-droit, le Frente Democrático (FREDEMO).

Biographie

Tesis de Mario Vargas Llosa «Bases para una interpretación de Rubén Darío», pour son université, l'Université San Marcos (Pérou), in 1958.

À l'âge de 14 ans, il étudie à l'Académie militaire de Lima, qui lui laisse un sinistre souvenir et la matière de son livre La Ville et les chiens.

Il étudie ensuite à l'Université San Marcos de Lima et occupe parallèlement différentes professions : correcteur, puis collaborateur aux rubriques cinéma de revues littéraires, notamment Literatura (1957-1958) ou du journal El Comercio. Pendant une brève période il fut impliqué dans une branche étudiante du Parti Communiste péruvien, qu'il abandonna , protestant ainsi contre la ligne stalinienne sur la littérature et l'art. La révolution cubaine fait un temps revivre ses sentiments révolutionnaires.

Grâce à une bourse, il poursuit ses études à Madrid et obtient en 1958 un doctorat dont la thèse porte sur Rubén Darío. Après avoir écrit un recueil de nouvelles remarqué, Les Caïds (Los Jefes, 1959), œuvre qui a obtenu le Prix Leopoldo Alas, il s'installe à Paris, où il épouse sa tante Julia Urquidi (en réalité l'épouse de son oncle), âgée de 15 ans de plus que lui. Cette relation lui inspirera le roman La Tía Julia y el escribidor : La Tante Julia et le scribouillard. Des années plus tard, il se séparera d'Urquidi et épousera sa cousine Patricia Llosa, avec qui il aura trois fils.

L'écrivain

Avec Julio Cortázar, Carlos Fuentes, Gabriel García Márquez et José Donoso, Mario Vargas Llosa est considéré comme l'un des grands acteurs du boom de la littérature latino-américaine dans les années 1960 : littérature, dont le style visionnaire, foisonnant et luxuriant, vanté par les lecteurs du monde entier, a reflété toute la complexité artistique et politique du continent sud-américain, pittoresque, morcelé et paradoxal[2],[3]. C'est à Paris qu'il rédige La Ville et les chiens en 1963, ouvrage qui fait de lui un auteur de renom (Prix de la Biblioteca Breve et Prix de la Crítica) . Son roman est traduit presque aussitôt dans une vingtaine de langues. Il y décrit la vie menée par les cadets (les chiens ), et met en contraste l'oppression de la discipline et les brimades subies par les jeunes gens avec le vent de liberté qui souffle sur la ville.

Depuis, Mario Vargas Llosa est un écrivain reconnu, régulièrement invité dans les universités du monde entier pour y donner des cours et des conférences. Il est considéré par une partie de la critique comme le maître du « bouillonnement romanesque »[4]. Ses ouvrages ont pour cadre l'histoire sud-américaine et se démarquent par un style polyphonique, une ironie mordante et une tonalité dramatico-bouffonne dans l'évocation des mythes et des aspirations de peuples écrasés par les dictatures[4],[3]. Dans La Maison verte (1966), l'auteur décrit la vie dans la lointaine forêt péruvienne et dans la zone urbaine de Piura. Il reçoit à nouveau le Prix de la Critique et le Prix International de Littérature Rómulo Gallegos en 1967.

Parmi les principaux autres romans de Vargas Llosa, on retiendra Conversation dans la cathédrale (1969), Pantaléon et les Visiteuses (1973), satire du fanatisme militaire et religieux au Pérou. Le roman La Guerre de la fin du monde (1982), qui traite de la politique brésilienne au XIXe siècle, connut un large succès public et critique. Qui a tué Palomino Molero (1986) est un roman consacré aux violences politiques au Pérou. Depuis la fin des années 1970, l'auteur a par ailleurs peu à peu délaissé les grandes fresques romanesques pour s'illustrer dans un registre intimiste et semi-autobiographique avec La Tante Julia et le scribouillard (1977) et Éloge de la marâtre (1990). Il a également écrit des essais littéraires comme L'Orgie perpétuelle (1975) et La Tentation de l'impossible (2008) consacrés respectivement à Gustave Flaubert et Victor Hugo puis a prublié des mémoires (Contre vents et marées, Le Poisson dans l'eau) et des réflexions politiques sur l'Amérique latine (La Voie de la liberté)[5].

La politique

Mario Vargas Llosa, le

Il fut tenté pendant une période par le communisme, mais la révolution cubaine a déçu ses attentes, de sorte qu'il devint libéral. Son positionnement est qualifié de « très libéral » par l'universitaire Serge Audier (Paris IV)[6]. Son parcours intellectuel a été influencé par la lecture de trois auteurs : Karl Popper, Friedrich Hayek et Isaiah Berlin[7]. Il fonde dans son pays le mouvement libéral Libertad.

Candidat libérale à l’élection présidentielle péruvienne de 1990, il est battu au second tour par Alberto Fujimori. Suite à cette défaite il gagne l'Espagne et s'installe à Madrid. Le gouvernement de Felipe González lui accorde la double nationalité espagnole et péruvienne. Vargas Llosa, qui a demandé et obtenu la nationalité espagnole en 1993, reconnaît qu'il sent si espagnol autant que péruvien. Ainsi, dans le Conférence du 07/Déc/2010 en tant que lauréat du prix Nobel a déclaré: "J’aime l’Espagne autant que le Pérou et ma dette envers elle est aussi grande que l’est ma gratitude. Sans l’Espagne je ne me trouverais pas aujourd’hui à cette tribune".[8]

Dans l'anée 2007, il a été membre fondateur du parti espagnol UPyD (Union, Progrès et Démocratie) qui est auto-définie comme progressiste.

Distinctions

Mario Vargas Llosa est membre de l'Académie royale espagnole. Il a reçu le Prix Cervantes en 1994; le Prix de Jérusalem en 1995; puis en 2005, le Irving Kristol Award de l'American Enterprise Institute. Il prononce alors un discours remarqué, Confessions of a liberal[9].

Vargas Llosa est titulaire de 40 doctorats Honoris Causa dont celui de l'Université nationale majeure de San Marcos (son alma mater), celui de l'Université Rennes 2 Haute Bretagne, celui de l'université de Reims Champagne-Ardenne depuis le , ainsi que celui de l'université de Bordeaux 3 depuis le [10].

Le , il reçoit le prix Nobel de littérature pour « sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées des résistances, révoltes, et défaites des individus[1] ».

Bibliographie

Fiction

Théâtre

Autobiographie

Essais

  • La orgía perpetua: Flaubert y "Madame Bovary", 1975 (L'orgie perpétuelle (Flaubert et Madame Bovary), 1978)
  • El lenguaje de la pasión, 2001 (Le langage de la passion. Chroniques de la fin du siècle, 2005)
  • Un demi-siècle avec Borges, L'Herne, coll. « Essais Philosophie », 2004 et Carnets, 2010 (publication originale en français)
  • Dictionnaire amoureux de l’Amérique latine, Plon, 2005 (publication originale en français)
  • Diccionario del amante de Amércia Latina, Paidos, 2006 (publication en espagnol)
  • La tentación de lo imposible, 2004 (La tentation de l'impossible. Victor Hugo et Les Misérables, 2008
  • El viaje a la ficción, ensayo sobre Juan Carlos Onetti , (2008) (Voyage vers la fiction : Le Monde de Juan Carlos Onetti), Gallimard, 2009

Notes et références

  1. a et b Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Litterature 2010 », Fondation Nobel, (consulté le )
  2. Article Universalis sur Mario Vargas Llosa
  3. a et b (fr) L'Express.fr, « Mario Vargas Llosa, un Nobel amplement mérité », consulté le 14 octobre 2010.
  4. a et b Le Monde.fr, « Mario Vargas Llosa, maître du bouillonnement romanesque », consulté le 14 octobre 2010.
  5. (fr), Le Point.fr, « Le Nobel à Mario Vargas Llosa », consulté le 14 octobre 2010.
  6. Serge Audier, La gauche réformiste et le libéralisme in L'Économie politique no 40, . Serge Audier est Maître de conférences en philosophie morale et politique à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et membre de l'Institut universitaire de France.
  7. Mario Vargas Llosa, Les enjeux de la liberté, p. 139
  8. http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/2010/vargas_llosa-lecture_fr.pdf
  9. (en)Confessions of a Liberal, Mario Vargas Llosa,
  10. Matin plus,

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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