Marco Bordogni

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Marco Bordogni
Description de cette image, également commentée ci-après
Marco Bordogni par Henri Grevedon
Nom de naissance Giulio Marco Bordogni
Naissance
Gazzaniga, près de Bergame Drapeau du Duché de Milan Duché de Milan
Décès (à 67 ans)
Ancien 2e arrondissement de Paris Drapeau de l'Empire français Empire français
Activité principale ténor, professeur de chant
Style Opéra
Lieux d'activité Paris
Maîtres Giacomo David (en)
Élèves Sims Reeves, Sophie Cruvelli, Giovanni Matteo Mario, Hermine Küchenmeister-Rudersdorf, Edmond Riquier-Delaunay
Descendants Louise Angelina Bordogni
Distinctions honorifiques Légion d'honneur

Giulio Marco Bordogni, généralement appelé Marco Bordogni, est un chanteur d'opéra (ténor) et un professeur de chant italien né le à Gazzaniga (Bergame) et mort le à Paris. Populaire sous la Restauration, sa carrière s'est déroulée essentiellement à Paris[1].

Marco Bordogni est un produit de cette sorte d'école de ténors prodigieuse qui se développa à Bergame au tournant du siècle, commençant par Giacomo David (en), Giuseppe Viganoni (it) et Adamo Bianchi (it), puis se poursuivant, dans les premières décennies du XIXe siècle, avec des personnalités telles qu'Andrea Nozzari, Giovanni David (fils et élève de Giacomo), Eliodoro Bianchi, Domenico Donzelli, Giovanni Battista Rubini et Marco Bordogni lui-même[2].

Biographie artistique[modifier | modifier le code]

Tombe au cimetière du Père-Lachaise.

Ses débuts sur scène eurent lieu à Novara en 1808 sans provoquer un grand enthousiasme. Le personnage qui lui permit de triompher fut celui de l’Argirio du Tancredi de Gioachino Rossini qu’il interpréta avec un grand succès en 1813 à Ferrare et à Milan puis en 1815 à Parme et au théâtre San Carlo de Naples en 1818; il devint ensuite la star du Théâtre-Italien à Paris, particulièrement de 1819 à 1829[1].

Installé à Paris il devient actif défenseur des œuvres de Rossini et crée entre autres le rôle du comte de Libenskof dans Il viaggio a Reims en 1825[1].

Nommé professeur de chant au Conservatoire de Paris en 1820, il y enseigne jusqu'à peu de temps avant sa mort. Il est l'auteur d'une méthode de chant et compose un ensemble de vocalises utilisées par les chanteurs pendant plus d'un siècle et qui restent encore en vigueur sous forme de transcriptions pour d'autres instruments. Il a eu une grande influence sur le ténor anglais Sims Reeves, venu suivre son enseignement en 1843. Parmi ses autres élèves, on trouve Sophie Cruvelli, Giovanni Matteo Mario et Hermine Küchenmeister-Rudersdorf[1].

C'est en 1826, dans la Zelmira de Rossini, que le rôle confié à Bordogni fut celui de baritenore - du personnage d'Antenore - et celui de contraltino (cher à Rossini) - du personnage du Prince Ilo - à Giacomo Rubini, l'étoile montante du chant tenorilo dans le ciel de la lyrique parisienne[1] .

Bordogni reçoit la Légion d'honneur le des mains de M. de Gasparin, en même temps que le directeur de l'Opéra Henri Duponchel, et le compositeur Hector Berlioz, qui décrit pour l'occasion Bordogni comme « le plus maître de chant des maîtres de chant de l’époque »[3].

Il meurt le à Paris[1] et est enterré au cimetière du Père-Lachaise (28e division).

Sa fille Louise Angélina Bordogni, épouse du bassoniste et compositeur français Jean-Baptiste-Joseph Willent dit Joseph Willent-Bordogni (1809-1852), chante avec succès à New York en 1834.

Carrière[modifier | modifier le code]

En plus des rôles rossiniens, Bordogni a également créé au Théâtre-Italien les rôles d'Ernesto dans Agnese di Fitz-Henry de Paër en 1819, de Giasone dans Medea in Corinto (en) de Mayr en 1823, de Claudio dans Elisa e Claudio ossia L'amore Protetto dall'amicizia de Mercadante (également en 1823) et de Capellio dans Giulietta e Romeo de Vaccai en 1827.

Titre de l'ouvrage Rôle Théâtre Date de la première représentation
Tancredi Argirio Teatro Re (inauguration), Milan
Tancredi Argirio Real Teatro San Carlo, Naples
L'inganno fortunato duca Bertrando Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
Il turco in Italia Narciso Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
Otello ossia Il moro di Venezia Jago Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
La gazza ladra Giannetto Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
Elisabetta, regina d'Inghilterra Leicester Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
Tancredi Argirio Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
La Cenerentola ossia La bontà in trionfo Ramiro Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
Mosè in Egitto Osiride Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
La donna del lago Uberto/Giacomo V Académie royale de musique (salle Le Peletier), Paris
Il viaggio a Reims (création) Liebenskof Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
Semiramide Idreno Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
Zelmira Antenore Théâtre-Italien (salle Louvois), Paris
Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile (en français) Almaviva Académie royale de musique (salle Le Peletier), Paris

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (it) Angela Mattera, « Bordogni, Giulio Marco in "Dizionario Biografico" », sur treccani.it, (consulté le ).
  2. (en) William Ashbrook, Donizetti and his Operas, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-27663-2), p. 7
  3. Hector Berlioz, « Mémoires, chapitre 46 : Grande messe des morts (Requiem) », sur www.hberlioz.com (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]