Marcellin Champagnat

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Marcellin Champagnat
Saint catholique
Image illustrative de l’article Marcellin Champagnat
Marcellin Champagnat
Saint, fondateur
Naissance 20 mai 1789
Marlhes, France
Décès 6 juin 1840  (51 ans)
Saint-Chamond, France
Nationalité français
Ordre religieux Frères maristes des écoles
Béatification 1955
par Pie XII
Canonisation 18 avril 1999
par Jean-Paul II
Vénéré par Église catholique
Fête 6 juin

Marcellin Joseph Benoît Champagnat, né le au hameau du Rosey dans la commune de Marlhes et mort le à Saint-Chamond, est un prêtre catholique français, fondateur de l'institut des Frères Maristes des Écoles.

Canonisé par l'Église catholique le 18 avril 1999, il est fêté le 6 juin de chaque année.

Enfance et entrée en religion[modifier | modifier le code]

Marcellin Champagnat naît de l'union de Jean-Baptiste Champagnat et de Marie Chirat (ép. Champagnat) le , au hameau du Rosey dans la commune de Marlhes. Il est le neuvième enfant d'une fratrie de dix. Ses parents sont cultivateurs marchands[1],[2].

Il reçoit une éducation religieuse de la part de ses parents et de l'une de ses tantes religieuse sœur de Saint-Joseph.

En 1805, Marcellin entre au petit séminaire de Verrières et le en novembre 1813 il entre au grand séminaire de Saint-Irénée à Lyon où il croise Jean-Marie Vianney[3]. Il y rencontre notamment Jean Claude Colin, futur fondateur de la Société de Marie (société à laquelle les Frères maristes des écoles seront intégrés en )[2].

En 1815, au sein du grand séminaire de Lyon, il rejoint un groupe informel de séminaristes (connu sous le nom « Groupe de Saint-Irénée ») qui soutiennent l’idée de la création d’une structure dédiée à la Vierge Marie. Ce groupe initié par Jean-Claude Courveille et Étienne Déclas est cependant considéré très sérieusement par ses différents membres pour qui il représente un engagement moral. Au sein de ce groupe Marcellin propose l'idée qu'il mûrissait ; créer un groupe de frères enseignants pour catéchiser et instruire les enfants des campagnes (prémices de ce qui deviendra les Frères maristes des écoles)[3],[2].

Le 22 juillet 1816, il est ordonné prêtre. Avant de quitter Lyon pour sa première affectation il se rend à la basilique Notre-Dame de Fourvière pour placer son ministère sacerdotal sous la protection de la Vierge Marie[2].

Les débuts des frères maristes 1816-1825[modifier | modifier le code]

Statue à La Valla-en-Gier dans le département de la Loire.

Nommé le vicaire à La Valla-en-Gier, près Saint-Chamond, sur les flancs du Pilat, il se montre un vicaire austère mais doux et accessible, habile et efficace dans la prédication et l’enseignement, et rapidement son catéchisme a tant de succès que les adultes viennent y assister. Très dévoué, il n’hésite pas à prendre la route par tous les temps pour visiter les malades et administrer les sacrements. L'histoire dit que le il apprend que le jeune Jean Baptiste Montagne, 17 ans, demeurant au lieu-dit les Palais, est mourant. Il passe donc lui administrer les derniers sacrements et se trouve atterré par l'inculture religieuse du jeune homme en cette période post-révolutionnaire[3],[1]. Montagne décède le même jour à 7 heures du soir et Champagnat s'engage à propager de nouveau la foi auprès de la jeunesse des campagnes (documentation : Parc Naturel Régional du Pilat, moulin de Virieu à Pélussin). Vite admiré et redouté, il entreprend de purger sa paroisse des divertissements (bals) et des mauvais livres (Voltaire). N’ayant pas oublié son idée de Frères enseignants, il achète une petite maison près du presbytère pour y abriter son Institut des Petits frères de Marie qui accueille ses deux premiers novices le  : ce sont les modestes débuts des Petits Frères de Marie ou Frères Maristes. Il fait venir un maître d’école pour former les jeunes Frères à la méthode simultanée des Frères de la Doctrine Chrétienne et leur permettre à leur tour d’éduquer les enfants de la paroisse. L’école prend vite un grand accroissement : il s’agit, sous prétexte d’enseignement primaire, de former de bons chrétiens[2].

Enfin, Champagnat décidant, en 1818, de prendre la tête de la communauté qu’il avait fondée, quitte le presbytère pour loger chez les Frères dont il devient, non le directeur, fonction exercée par l’un d’entre eux, mais l’animateur et le directeur spirituel. Devant la réussite de la maison de la Valla, un établissement est fondé à Marlhes en 1819, à Saint-Sauveur-en-Rue en 1820, à Bourg-Argental en 1822. Mais ce succès met en péril la petite congrégation qui n’a plus de novices. En arrivent huit postulants de Haute-Loire ce qui donne une nouvelle impulsion à l’Institution et permet la création de nouveaux établissements à Vanosc (1823), Saint-Symphorien-sur-Coise (1823), Chavanay et Charlieu (1824).

La prétention de ce pauvre vicaire de campagne à former une congrégation devait susciter bien des critiques de la part de ses supérieurs ecclésiastiques, à commencer par le curé de la Valla, le curé de Saint-Pierre de Saint-Chamond et le vicaire général Bochard. Mais Gaston de Pins, archevêque d’Amasie, nommé administrateur du diocèse de Lyon (1824), le prit sous sa protection. Refusant la cure de la Valla, Champagnat obtient d’être déchargé de ses fonctions de vicaire (1825) pour s’occuper entièrement de l’œuvre des Frères. Il décide de bâtir son noviciat sur un terrain acheté à l’Hermitage Page d'aide sur l'homonymie près Saint-Chamond, le vaste bâtiment étant conçu pour accueillir 150 personnes. La chapelle est bénie le . Vite insuffisant, le noviciat de Notre-Dame de l'Hermitage ne devait cesser de s’agrandir par l’adjonction de nouveaux bâtiments dans les années suivantes. Le respect et l’amour des enfants, l’attention aux pauvres et aux abandonnés, l’esprit de famille et l’amour du travail, telles sont les valeurs inculquées par Champagnat qui se veut le serviteur de « Marie la Bonne Mère, la Ressource Ordinaire, la Première Supérieure ». Sa devise était « Tout à Jésus par Marie ». La charge devenant trop lourde, il s’adjoint le desservant d’Épercieux, son ancien condisciple Jean-Claude Courveille, qui essaie d’évincer Champagnat et de se faire reconnaître comme Supérieur général des Frères (1825)[2].

Régularisation et rayonnement de la congrégation 1826-1840[modifier | modifier le code]

Après ce malheureux épisode, qui a resserré les liens entre Champagnat et sa congrégation, il s’efforce de régulariser l’ordre en admettant les Frères à faire des vœux et il s’efforce d’obtenir la reconnaissance légale de son Institut. Parmi les nouveaux établissements fondés, les plus importants sont Valbenoîte (1827) à la demande du curé Rouchon et La-Côte-Saint-André (1830). La révolution de 1830 empêche la reconnaissance par l’État de la congrégation : elle se rapproche donc des Frères de l'instruction chrétienne[Lesquels ?] du diocèse de Valence qui bénéficie d’une autorisation.

Pour achever d’asseoir son œuvre, Champagnat fait imprimer la règle de la Société en janvier 1837. Grégoire XVI ayant autorisé la société des Prêtres Maristes (), le père Colin est élu supérieur général des Pères et Champagnat, soucieux de maintenir les liens entre les Pères et les Frères, devient assistant en 1839 : il avait, en effet, le , prononcé sa consécration religieuse comme Père Mariste.

Portrait officiel posthume de Marcellin Champagnat (1840)

Les fondations d’établissements continuent peu avant et pendant la Monarchie de Juillet dans la Loire, dans le Rhône en 1828 à Neuville-sur-Saône[4], dans l’Ain et dans l’Isère mais la réputation de l’Institut est désormais nationale, une école est ouverte à Saint-Pol-en-Artois en 1838 et un noviciat à Vauban dans le Bourbonnais. Champagnat a d’ailleurs le souci de favoriser les meilleures méthodes pédagogiques, imposant l’apprentissage de la lecture avec la nouvelle prononciation des consonnes. Épuisé par ses voyages incessants et ses démarches à Paris auprès des autorités et malade depuis longtemps, il prépare sa succession et fait élire, le , François Rivat comme directeur général des Frères maristes[2]. Il meurt en odeur de sainteté après une longue et douloureuse agonie causée par un cancer[5], laissant ce message dans son testament spirituel du  : « Qu’il n’y ait parmi vous qu’un même cœur et un même esprit. Qu’on puisse dire des Petits Frères de Marie comme des premiers chrétiens : voyez comme ils s’aiment ! ». Il est enterré le , ses obsèques réunissant presque tous les prêtres du canton et de nombreux notables de Saint-Chamond qui n’avaient cessé de soutenir son œuvre. À sa mort, la congrégation compte 280 frères, 48 écoles et environ 7 000 élèves. En 2010, la congrégation comptai près de 4 000 membres de part le monde[3].

Une église a été bâtie en son nom à Saint-Chamond, l'église Saint-Marcellin-Champagnat, qui est située dans le quartier de Fonsala à proximité de la place Île-de-France, où des messes et prières ont lieu très régulièrement.

Canonisation[modifier | modifier le code]

En 1920, Marcellin Champagnat est déclaré vénérable par le pape Benoît XV.

Le , il est béatifié par le pape Pie XII[6].

Le , il est canonisé par le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre du Vatican[6],[1].

Citations[modifier | modifier le code]

  • « Pour bien élever les enfants, il faut les aimer, et les aimer tous également. »
  • « Je ne peux pas voir un enfant sans avoir envie de lui dire combien Dieu l'aime. »
  • « La grâce de Dieu, le trésor le plus cher aux parents, votre enfant, faites lui parvenir l'amour de Dieu dès la genèse. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Saint Marcellin Champagnat, Prêtre, fondateur des Petits Frères de Marie (+ 1840) », sur Nominis (consulté le ).
  2. a b c d e f et g (it) Antoine Marie, « San Marcellino Champagnat Sacerdote e fondatore », sur santi e beati, (consulté le ).
  3. a b c et d « Le martyrologe romain fait mémoire de saint Marcelin Champagnat », Magnificat, no 247,‎ , p. 104.
  4. Le site de l'établissement Notre Dame de Bellegarde encore en activité [lire en ligne]
  5. Guide l'hermitage, www.champagnat.org, 16/05/2007 [lire en ligne]
  6. a et b (it) « Marcellin Joseph Benoît Champagnat », sur www.causesanti.va (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Frère Ignace Thiry, Le Bienheureux Marcellin Champagnat, 2e édition, Genval - Bruxelles - Paris, Marie-médiatrice, 1968 (1re éd. 1956), 250 p., [15] p. d'ill.
  • Luce Laurand, Un berger qui vient de la montagne : Le Bienheureux Marcellin Champagnat (1789-1840), fondateur des Frères maristes, Genval, Marie-médiatrice, 1967, 122 p.

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Liens externes[modifier | modifier le code]