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Marc de Lacoste Lareymondie

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Marc de Lacoste Lareymondie
Fonctions
Docteur en philosophie,

Directeur général adjoint du groupe Framatome

Ingénieur responsable de l'engin "Gerboise Blanche"

Capitaine de cavalerie

Ancien membre des FFI
Biographie
Naissance

Jonzac
Décès
(à 91 ans)
Chatou
Sépulture
Puylagarde
Nom de naissance
de Lacoste Lareymondie
Nationalité
Française
Famille
de Lacoste Lareymondie
Autres informations
Grade militaire
Capitaine
Distinction

Officier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945,

Croix de guerre des TOE,

Marc de Lacoste-Lareymondie, né le 5 novembre 1924 à Jonzac et mort le 11 août 2016 à Chatou[1], est un militaire, scientifique et docteur en philosophie.

Il est officier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1939-1945, croix de guerre des TOE.

Blason de la famille de Lacoste Lareymondie

Origines familiales

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Marc de Lacoste-Lareymondie est né dans une famille originaire du Limousin. Il est issu de :

  • Jean de Lacoste, seigneur de La Reymondie (1653-1731), avocat en la cour, juge de Meyssac (Corrèze) ;
  • Bertrand de Lacoste, seigneur de La Reymondie (1690-1743), contrôleur des Guerres à Paris, avocat en la cour ;
  • Adrien-Honoré de Lacoste, seigneur de Lareymondie (1723-1787), lieutenant de cavalerie au régiment de Condé ;
  • Pierre Joseph Adrien de Lacoste-Lareymondie (1800-1882), vérificateur de l'enregistrement et des domaines à Magny-en-Vexin (Val-d'Oise), conservateur des Hypothèques à Nontron (Dordogne) ;
  • Léon de Lacoste-Lareymondie (1842-1907), avocat, bâtonnier, homme politique, commandeur de l’ordre de Saint Grégoire le Grand.
  • Jacques de Lacoste-Lareymondie (1883-1946), mobilisé en 1914 (citation à l’ordre de la Brigade – Croix de Guerre 14-18), juriste et juge de paix, épouse Anne Marie Guyet (descendante directe de Pierre Rezeau, commandant de la division Montaigu durant les Guerres de Vendée).
Marc de Lacoste Lareymondie en grand uniforme de Saint Cyr, décoré de la Croix de Guerre 39-45 - 1945

Après une scolarité chez les Jésuites de Tivoli à Bordeaux, Marc de Lacoste-Lareymondie est admis à l’École Spéciale Militaire de Saint Cyr en 1944.

Dès septembre 1944, il rejoint les Forces Françaises de l'Intérieur[2]de Vendée en étant affecté au 2e bataillon de Vendée[3], 3e Cie. Il participe aux combats de la « poche de Pornic ». Engagé comme chef de groupe, il est cité à l’ordre de la division[4]. Cette citation est assortie de la Croix de Guerre 39-45.

Il effectuera ensuite sa scolarité à l’ESM Saint Cyr, délocalisée à Cherchell en Algérie, au sein de la 131e promotion, baptisée « Rome et Strasbourg ».

Marc de Lacoste-Lareymondie est affecté en sortie de Saint-Cyr au 1er régiment de Chasseur qui vient d’être recréé à Montauban. Il n’y reste pas, devant rejoindre immédiatement l’Indochine, où il arrive en janvier 1946. Son régiment participe à la bataille d’Hanoï et à la sécurisation du delta du fleuve Rouge en 1947[5]. Il revient d’Indochine après avoir été décoré d’une seconde Croix de Guerre des Territoires d’Opérations Extérieures.

Mariage de Marc de Lacoste Lareymondie et d'Hélène Rous de Féneyrols - 1er avril 1948 en l'église de Féneyrols

De retour en métropole, il épouse, le 1er avril 1948, Hélène Rous de Féneyrol, qu’il avait rencontré lors de son bref passage à Montauban.

Il est muté en Algérie au 9e régiment de Chasseurs d’Afrique, stationné à Batna. Il revient définitivement en métropole avec sa famille durant l’année 1950.

Marc de Lacoste-Lareymondie reprend alors des études scientifiques (qu’il avait déjà commencées en Algérie) pour obtenir une licence de science ainsi que trois certificats d’études supérieures (mathématique, physique générale, électronique et radioactivité). Se spécialisant dans la physique nucléaire, il rencontre Francis Périn au Collège de France ainsi qu’au Commissariat à l’Énergie Atomique. Il est licencié ès Sciences en juin 1952. En juillet 1955, il est détaché auprès du Commissariat à l’Énergie Atomique, il y restera jusqu’en 1962.

En 1960, il participe directement aux premiers essais nucléaires français à Reggane en Algérie ; le 13 février 1960 pour « Gerboise Bleue », et le 1er avril 1960 pour « Gerboise Blanche ». Il était l’ingénieur responsable de l’engin « Gerboise Blanche ». L’ensemble de ces essais est retracé dans un ouvrage rédigé[6]par Pierre Billaud. Sa participation aux essais nucléaires lui vaut d’être nommé chevalier de la Légion d’Honneur, à titre militaire, le 18 avril 1960. Il recevra sa médaille directement des mains du Général de Gaulle dans la cour d’honneur des Invalides. À la suite de cette expérience, il publiera un ouvrage dédié : « Mirages et réalités – L’arme nucléaire française[7] » aux éditions de la Serpe.

Marc de Lacoste-Lareymondie est indirectement impacté par les évènements associés à la Guerre d’Algérie. Suite au putsch des Généraux du 21 avril 1961, le Général de Gaulle instaure l’état d’Urgence en métropole et met en œuvre l’article 16 de la Constitution[8]. Les pouvoirs spéciaux resteront en vigueur jusqu’au 29 septembre 1961. Certaines mesures seront également maintenues jusqu’au 15 juillet 1962 (dont celles de pouvoir arrêter sans mandat et de procéder à des internements administratifs).

Connu pour ses liens avec son cousin germain, Alain de Lacoste Lareymondie (avocat et homme politique de renom ostensiblement opposé à la politique du Général de Gaulle) et ayant également participé à l’aventure des premières bombes nucléaires françaises, il est interpellé à son domicile le 20 novembre 1961, en même temps que plusieurs autres personnes. Alors capitaine détaché au CEA, il est placé en détention à la prison de la Santé sous mandat de dépôt, par le juge d’instruction Perez, le 23 novembre 1961. Il est ensuite placé en détention au sein de différentes résidences administratives (ex-hôpital Beaujon, Camp de Saint Maurice l’Ardoise dans le Gard, caserne Gardanne à Toulon)[9]. Il est finalement libéré le 15 juillet 1962[10], jour de l’expiration des pouvoir spéciaux, sans qu’il y ait eu matière à justifier cette privation de liberté.

Marc de Lacoste Lareymondie

Marc de Lacoste Lareymondie démissionne de l’armée à l’automne 1962. Il rejoint le groupe Schneider (une société du groupe Framatome) pour participer à la conception des premiers réacteurs à eau pressurisée[11]. Il contribuera également à la sortie de terre du parc nucléaire français. Il finira directeur général adjoint de Framatome jusqu’à sa retraite en 1992.

En parallèle de son activité professionnelle, il a pu obtenir un diplôme de l’Institut de Haute Finance en 1978.

Une fois à la retraite, il poursuit ses études, notamment en philosophie. En 1998, il s’inscrit à l’université de Paris 1 la Sorbonne, en Histoire et Philosophie des Sciences, il obtient une licence puis un doctorat[12] en philosophie en 2004[13] après avoir soutenu un mémoire sur « la notion de substance et sa critique par Alfred North Whitehead »[14].

En mai 2004, il est élevé au grade d’Officier de la Légion d’Honneur au titre de son engagement comme président de l’association des Amis de Saint-Cyr & Coëtquidan.

Malade, Marc de Lacoste-Lareymondie décède le 11 août 2016 à Chatou, entouré de ses quatre enfants[15]. Il est enterré au cimetière de Puylagarde dans le Quercy.

Distinctions

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Notes et références

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  1. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. Service historique de la Défense : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/, Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 166782 (lire en ligne)
  3. Michel Gautier, « HISTOIRE DE LA POCHE DE SAINT-NAZAIRE », Mémoire vive de la résistance,‎ , p.21 (lire en ligne)
  4. SGA, « Mémoire des hommes », sur https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
  5. Ministère des Armées, « 1er régiment de Chasseur », sur http://cavaliers.blindes.free.fr/rgtactive/1chasseursh4.html (consulté le )
  6. Pierre Billaud, La grande aventure du nucléaire militaire français : Des acteurs témoignent, L'harmattan, , 420 p. (ISBN 2343095027)
  7. Marc de Lacoste Lareymondie, Mirages et Realites - L'arme Nucleaire Francaise, Éditions de La Serpe, 1964. In-8. Broché. Etat d'usage, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur acceptable. 215 pages - jaquette en bon état - quelques phrases soulignées au stylo à l'intérieur de l'ouvrage sans conséquence sur la lecture. Avec Jaquette. . . Classification Dewey : 539-Physique nucléaire. N° de réf. du vendeur R320142220, , 215 pages (ISBN R320142220:[à vérifier : ISBN invalide])
  8. Pierre Viansson-Ponté, « Le général de Gaulle décidé à faire jouer l'article 16 sur les pleins pouvoirs », Le Monde,‎ publié le 24 avril 1961 (lire en ligne)
  9. Didier Lavrut, « Saint Maurice l'Ardoise : Un camp pour activiste dans le Gard, en 1962. », Revue d'histoire moderne et contemporaine de Nîmes et du Gard,, no n°23,‎ , p. 19-43 (lire en ligne [PDF])
  10. Didier Lavrut, « S'évader de Saint-Maurice l'Ardoise », Matériaux pour l'Histoire de notre temps, no n°92,‎ , Page 37-44 (lire en ligne [PDF])
  11. Lacoste-Lareymondie, M. de., « La filiere HTR », 1975; 6 p; S.E.E. national congress: evolution of the energy problem throughout the world. Consequences on the production and utilization electric power; Biarritz, France; 30 Sep 1975; Published in abstract form only.,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Michel Weber, Pierfrancesco Basile, Chromatikon III: Annuaire de la Philosophie en Procès - Yearbook of Philosophy in Process, Presses universitaires de Louvain, , 300 p. (ISBN 9782874630835 et 2874630837), page 265
  13. Marc de Lacoste Lareymondie, Philosophie de la non-séparabilité quantique et cosmologie d'Alfred North Whitehead, La Sorbonne - Paris 1, Thèse de doctorat, soutenance en 2004 (lire en ligne)
  14. Marc de Lacoste Lareymondie, Une philosophie pour la physique quantique - Essai sur la non-séparabilité et la cosmologie de A. N. Whitehead -, l'Harmattan
  15. Carnet du Jour - Le Figaro, « Avis de décès Marc DE LACOSTE LAREYMONDIE - Puylagarde (82) Carnet du Jour - Le Figaro », sur www.dansnoscoeurs.fr (consulté le )
  16. Journal Officiel, « Journal officiel n°117 du 20 mai 2004 », Décret du 19 mai 2004 portant promotion et nomination NOR : DEFM0400462D JORF n°117 du 20 mai 2004 Texte n° 12, no De Lacoste Lareymondie (Marc, Léon), 5 novembre 1924, capitaine, arme blindée et cavalerie. Chevalier du 19 février 1960.,‎ (lire en ligne)