Ligue communiste (1969)
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Ligue communiste | |
Présentation | |
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Porte-parole | Alain Krivine |
Fondation | |
Fusion de | JCR PCI |
Disparition | |
Fusionné dans | LCR |
Positionnement | Extrême gauche |
Idéologie | Trotskisme |
Couleurs | Rouge |
La Ligue communiste (LC) est fondée en 1969, dans le sillage de Mai 68, de la fusion de la Jeunesse communiste révolutionnaire et du Parti communiste internationaliste.
Elle a pour porte-parole Alain Krivine, candidat du parti à l’élection présidentielle de 1969, et pour principaux dirigeants Pierre Frank, Daniel Bensaïd, Charles Michaloux et Henri Weber.
Dissoute en 1973 à la suite d’affrontements avec Ordre nouveau, elle reste clandestine sous le nom de Front communiste révolutionnaire (FCR), avant de se reformer en Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
Historique[modifier | modifier le code]
Fondation[modifier | modifier le code]
Son congrès de fondation a lieu du 5 au à Mannheim, en Allemagne, pour échapper à la surveillance policière. Elle naît de la fusion de la Jeunesse communiste révolutionnaire et du Parti communiste internationaliste, affilié à la Quatrième Internationale. Le congrès de fondation met en avant trois points : la construction du parti révolutionnaire, l’adhésion à la Quatrième Internationale[a] et la « dialectique des secteurs d’intervention ».
Idéologie et électorat[modifier | modifier le code]

La Ligue communiste est principalement implantée au sein de la jeunesse scolarisée et ouvrière.
Elle possède une vision de inspirée par la révolution russe avec l'analogie 1905/1917. Elle considère que avait été une « répétition générale »[1].
Après les événements de , la Ligue communiste mène une politique dite du « triomphalisme », avec des appels réguliers à la mobilisation des travailleurs. À cette époque également, des mouvements d'extrême gauche, en France, et surtout en Italie, allaient basculer dans le terrorisme, que la ligue rejette comme une dérive "militariste". C'est le début des « Années de plomb ». La Ligue communiste considère le Parti socialiste comme un parti « bourgeois ».
Lors de l’élection présidentielle de 1969, Alain Krivine représente la LC et appelle ses électeurs à s'organiser en « comités rouges ». Il obtient 1,06 % des voix, arrivant en dernière position du premier tour[2].
Violence et dissolution[modifier | modifier le code]
La Ligue communiste mène une politique dite « gauchiste », relativement violente, alors que dans le même temps les maoïstes « spontanéistes » appellent à la « guerre civile »[3]. Son « gauchisme » a une dimension quasi-militaire, avec notamment l'organisation par la « commission technique » de la Ligue communiste d'un service d'ordre musclé qui mène — en collaboration avec d'autres groupes d'extrême gauche — des attaques de meetings organisés par les organisations d'extrême droite.
Dans le contexte des agressions racistes de 1973 à Grasse, la commission technique de la Ligue communiste, sous l'impulsion de son responsable, Michel Recanati, organise — en commun avec le Parti communiste marxiste-léniniste de France — une contre-manifestation contre un meeting tenu à la Mutualité par le mouvement d'extrême droite Ordre nouveau[4]. La contre-manifestation n'est pas autorisée, et conduit à des affrontements[4]. Une centaine d’agents des forces de l'ordre est blessée[4],[5].
En conséquence, le ministre de l'Intérieur, Raymond Marcellin, décide le de la dissolution d'Ordre nouveau et de la Ligue communiste[6]. Cette situation conduit ses militants à rester clandestins sous le nom de Front communiste révolutionnaire (FCR). Le parti se reforme officiellement sous le nom de « Ligue communiste révolutionnaire » (LCR) en .
Résultats électoraux[modifier | modifier le code]
Élections présidentielles[modifier | modifier le code]
Année | Candidat | Premier tour | |
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% | Rang | ||
1969 | Alain Krivine | 1,06 | 7e |
Élections législatives[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Cette adhésion est refusée par l'une de ses tendances, qui choisit de rejoindre le maoïsme et de créer l'organisation « spontanéiste » Vive la révolution (VLR).
Références[modifier | modifier le code]
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Ligue communiste » (voir la liste des auteurs).
- Daniel Bensaïd et Henri Weber, Mai 1968 : une répétition générale ?, Maspero, 1968.
- https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/1969/6920PDR.htm
- Voir Vers la guerre civile d'Alain Geismar et Serge July.
- Yvan Gastaut, « La flambée raciste de 1973 en France » in: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 9 no 2. p. 61-75.
- [PDF] Rouge numéro 2000, 16 janvier 2003.
- https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?idTexte=CETATEXT000007651077
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Théo Georget, « Le service d'ordre de la Ligue communiste de 1969 à 1973, entre radicalité politique et rôle institutionnel », dans François Audigier (dir.), Histoire des services d'ordre en France du XIXe siècle à nos jours, Paris, Riveneuve éditions, coll. « Violences et radicalités militantes », , 263 p. (ISBN 978-2-36013-433-5), p. 189-201.