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Le Kef

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Le Kef
Kasbah dominant Le Kef
Administration
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Gouvernorat Le Kef
Délégation(s) Kef Est
Kef Ouest
Démographie
Gentilé Keffois
Population 73 706 hab.
Géographie
Coordonnées 36° 11′ 10″ nord, 8° 42′ 00″ est
Altitude 780 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Tunisie
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Le Kef
Géolocalisation sur la carte : Tunisie
Voir sur la carte administrative de Tunisie
Le Kef
Liens
Site web www.commune-elkef.gov.tn

Le Kef (arabe : الكاف) est une ville de Tunisie et le chef-lieu du gouvernorat du même nom.

Située au nord-ouest du pays, à 175 kilomètres à l'ouest de Tunis et à une quarantaine de kilomètres à l'est de la frontière tuniso-algérienne, elle compte 45 191 habitants en 2004[1].

Le saint patron du Kef est Sidi Bou Makhlouf qui a donné son nom à un mausolée de la ville.

Étymologie

Connue tout d'abord sous le nom de Sicca à l'époque carthaginoise puis Sicca Veneria à l'avénement de la domination romaine[2], la ville a ensuite porté divers noms tout au long de son histoire : Colonia Julia Cirta, Cirta Nova, Sikka Beneria, Chaqbanariya et enfin Le Kef dès le XVIe siècle.

Géographie

Grande ville la plus élevée de Tunisie, à 780 mètres d'altitude, sa superficie urbanisée atteint 2 500 hectares dont 45 sont situés à l'intérieur des anciens remparts de la médina.

La municipalité du Kef est répartie sur le territoire de deux délégations, Kef Est et Kef Ouest, qui correspondent aux deux arrondissements municipaux.

Histoire

Le Kef est, depuis la plus haute Antiquité, la principale ville du Haut-Tell et du nord-ouest tunisien dont elle constitue, jusqu'à une date récente, le centre politique, le plus important centre religieux et la place forte dominante.

Ruines de bains romains au pied de la kasbah

En 688, la ville connaît un premier raid des armées arabes.

En 1600, un premier fort est construit pour abriter à partir de 1637 une garnison permanente (oujaq) ; le dispositif est complété par des remparts fortifiés en 1740. Ceci n'empêche toutefois pas la prise et le pillage de la cité par les Algériens en 1756, ni l'occupation militaire française à partir de 1881. Le 8 juillet 1884, les autorités du nouveau protectorat français érigent Le Kef en municipalité, l'une des premières du pays[3].

En 1973, la ville accueille un sommet entre les présidents tunisien Habib Bourguiba et algérien Houari Boumédiène ; ce dernier propose la constitution d'une union tuniso-algérienne que Bourguiba décline en mettant en avant le développement de la coopération économique entre les deux pays[4].

Démographie

Modèle:Démographie2

Édifices religieux

Coupoles du mausolée Sidi Bou Makhlouf

Le Kef abrite un certain nombre d'édifices religieux musulmans, de par son rôle comme centre d'un important mouvement soufi. Symbole de ce courant, le mausolée Sidi Bou Makhlouf abrite le tombeau du fondateur de la confrérie des Aïssawa en Tunisie, Sidi Bou Makhlouf. La mosquée El Qadriya est aussi un autre édifice d'importance.

Héritage de l'ancienne communauté juive locale, la synagogue de la Ghriba fait l'objet d'une grande vénération pour les Juifs de de la région qui s'y rendaient en pèlerinage chaque année dans la semaine marquée par la fête de Souccot.

La ville abrite le mausolée d'Ali Turki, le père d'Hussein Ier Bey, fondateur de la dynastie qui règne sur la Tunisie entre 1705 et 1957.

Par ailleurs, les vestiges, assez bien conservés, d'une basilique romaine à trois nefs datant du début du Ve siècle appelée Dar El Kous, dédiée à saint Pierre, ont été retrouvés[5],[6].

Culture

Musées

Le Musée des arts et traditions populaires du Kef, abrité par un mausolée édifié au XVIIIe siècle, présente des collections retraçant les habitudes et coutumes sociales ayant cours avant l'indépendance du pays.

Musique

La ville du Kef est connue pour son patrimoine culturel riche et se distingue notamment dans la musique et les chants populaires. C'est dans ce contexte que le Festival Bou Makhlouf est organisé chaque année, au mois de juillet, et le Festival Saliha, une fois tous les deux ans ; ce dernier tire son nom de la chanteuse Saliha originaire de la région.

Fêtes

La fête de Mayou, appelée aussi fête du borzgane, remet au goût du jour le traditionnel couscous keffois. Seule la ville continue de perpétuer cette tradition dans le respect d'un rituel millénaire.

Arts du spectacle

Siège du Centre national des arts dramatiques et scéniques du Kef, la cité organise aussi le festival « 24 heures de théâtre non-stop ».

Médias

Radio Le Kef, la radio régionale fondée le 7 novembre 1991, couvre le nord-ouest du pays.

Enseignement

  • Écoles et instituts :
    • Institut supérieur des études appliquées en humanités du Kef
    • Institut supérieur de musique et de théâtre du Kef
    • Institut supérieur de l'informatique du Kef
  • Facultés :
    • Institut supérieur de l'éducation physique du Kef
    • École supérieure d'agriculture du Kef
    • Institut supérieur des sciences infirmières du Kef

Gastronomie

La gastronomie du Kef se différencie par deux préparations spécifiques à la région. D'une part, un pain typique de la région, le mjamaa ou khobz el aid, se prépare en période de fête, surmonté d'un œuf et décoré avec de la pâte. D'autre part, le borzgane (bourzguène) est un type de couscous légérement sucré car agrémenté en alternance de couches de fruits secs, de dattes et de viande d'agneau.

Politique

Le Conseil municipal se compose de 22 membres dont un président, un vice-président, un président d'arrondissement, six adjoints et treize conseillers.

Économie

Transports

La Société de transport du Kef est la seule société offrant un service de transport en commun par autobus. La ville est reliée aux villes environnantes par un réseau de taxis appelés « louages » et à la capitale Tunis via une ligne de chemin de fer régionale passant par Dahmani.

Sport

Au plan sportif, l'Olympique du Kef, club de football de la ville fondé en 1922, évolue durant la saison 2009-2010 en Ligue II. L'Institut supérieur du sport et de l'éducation physique du Kef évolue quant à lui dans le championnat de Tunisie de football féminin alors que l'Avenir sportif keffois de Barnoussa évolue en première division du championnat amateur (Ligue du Nord-Ouest).

Accords de coopération

Notes et références

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées ins
  2. (en) Trudy Ring, Robert M. Salkin et Sharon La Boda, International Dictionary of Historic Places: Middle East and Africa, éd. Taylor & Francis, Londres, 1996, p. 456
  3. Sir Hamilton Alexander Rosskeen Gibb, Johannes Hendrik Kramers, Bernard Lewis, Charles Pellat et Joseph Schacht, The Encyclopaedia of Islam, vol. IV, éd. Brill, Leyde, 1954, p. 403
  4. (fr) Nicole Grimaud, La politique extérieure de l'Algérie (1962-1978), éd. Karthala, Paris, 1984, pp. 218-219
  5. François Baratte, Féthi Béjaoui et Zeïneb Ben Abdallah, Recherches archéologiques à Haïdra : miscellanea, 2, éd. École française de Rome, Rome, 1999, p. 73
  6. Charles Diehl, L'Afrique byzantine : histoire de la domination byzantine en Afrique. 533-709, éd. Franklin, New York, 1959, p. 422

Bibliographie

  • Tahar Ayachi, El Kef, éd. Office national du tourisme tunisien, Tunis, 2007
  • Abdelhamid Larguèche [sous la dir. de], Revoir El Kef, éd. MC-Editions, Carthage, 2005 (ISBN 9973807502)
  • Camille Mifort, Vivre au Kef. Quand la Tunisie était française, éd. MC-Editions, Carthage, 2008
  • Cornelia Smet, Si ma grand-mère était Keffoise, éd. MC-Editions, Carthage, 2005 (ISBN 9973807553)

Liens externes

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