Aller au contenu

L'Ennemi intime (film)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
L'Ennemi intime

Réalisation Florent-Emilio Siri
Scénario Patrick Rotman
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films du kiosque
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau du Maroc Maroc
Genre Drame, guerre
Durée 111 minutes
Sortie 2007

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Ennemi intime est un film franco-marocain réalisé par Florent-Emilio Siri, sorti en 2007.

En Algérie dans les montagnes de Kabylie, en 1959, à la suite d'une escarmouche entre deux patrouilles françaises épaulées par des harkis s'étant mutuellement prises pour des combattants indépendantistes de l'ALN, un lieutenant est tué.

Le lieutenant Terrien, officier venu du contingent, humaniste et volontaire, le remplace comme chef de section. Lors d'une première descente au village de Teida, il refuse la torture d'un prisonnier, l'arrestation d'un enfant et la méthode brutale d'interrogatoire des harkis et des soldats français de la section, emmenés par le sergent Dougnac, adjoint du lieutenant. Lors de la deuxième visite au village, la patrouille trouve tous les habitants massacrés par le FLN. Ce dernier les a probablement soupçonnés d'avoir livré des informations aux Français.

Seul, un enfant réfugié dans un puits a eu la vie sauve. Terrien descend dans le puits, remonte avec l'enfant, qu'il enrôle comme supplétif. En patrouille dans une zone interdite, il refuse de tirer sur des femmes transportant des jarres d'eau ; le sergent Dougnac qui l'accompagne ouvre le feu. Le sergent, plus expérimenté, lui montre que les jarres contenaient des armes et que sous les habits des femmes se trouvaient en réalité des hommes armés du FLN.

Puis la section tombe dans une embuscade. Un soldat français est tué et le soldat Lefranc, blessé. Dougnac demande donc une évacuation au capitaine Berthaut. Celui-ci arrive en jeep, charge le cadavre et le blessé puis repart. À peine parti, le convoi est pris dans une nouvelle embuscade, sous les yeux de Terrien et de ses hommes qui sont trop loin pour lui venir en aide. À leur arrivée sur place, ils découvrent que les cadavres de Berthaut, Lefranc et du soldat français tué dans la précédente embuscade ont été mutilés par les fellaghas.

La mort du capitaine, ancien résistant, ainsi que les atroces mutilations pratiquées par les combattants algériens du FLN font l'effet d'un basculement sur Terrien.

Le commandant Vesoul arrive sur les lieux en hélicoptère ; il saisit l'occasion de ce drame pour donner une leçon aux soldats français, lieutenant inclus.

Au fil des opérations militaires, Terrien mesure toute la difficulté de la guerre. Durant les semaines passées sur place, le jeune officier, désormais témoin et acteur de la guerre, change lentement jusqu'à prendre part aux exactions auxquelles, au départ, il s'opposait avec force. Il n'accepte pas cette transformation.

La mort viendra le libérer de ses tourments, donnée par le jeune garçon qu'il a sauvé, et dont le frère a été tué dans un bombardement de l'armée française.

Thématiques

[modifier | modifier le code]

Le film aborde de nombreux aspects de la guerre d'Algérie, notamment l'emploi de la torture[1] et l'utilisation du napalm par l'armée française contre les combattants algériens[2], les exactions commises envers les civils pris entre les deux camps (que celles-ci proviennent de l'armée française ou du Front de libération nationale, le FLN) au nom de l'exemple ou par mesure de répression, le rôle et le sort dramatique des harkis, parfois vétérans algériens de la Seconde Guerre mondiale, décriés par leurs compatriotes indépendantistes, les exécutions sommaires de fellaghas maquillées en tentatives d'évasion et la désertion.

Le film traite de l'emprise du doute chez les militaires français, dont certains ne peuvent s'empêcher de penser qu'ils se comportent comme l'occupant allemand qu'ils ont précédemment combattu. Toutefois, aucun massacre généralisé d'un village algérien n'est historiquement imputé à l'armée française[3]. L'expérience et la nostalgie de l'Indochine, récemment abandonnée, où certains cadres ont été formés est évoquée.

Au-delà d'un tableau strictement partisan, ou purement historique, le film montre comment s'installe la mécanique de la guerre chez les combattants, et les difficultés pour y échapper individuellement[4]. Le rôle de la conscience dans les actes du soldat est posé de manière lucide[5].

L'impossibilité de la guerre "morale" est montrée[6].

Fiche technique

[modifier | modifier le code]

Distribution

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  • Aucune unité n'est directement citée, pourtant, il est possible de remarquer le commandant Vesoul (Aurélien Recoing) en chemise foncée, et le lieutenant Terrien (Benoît Magimel) arborant le calot d'Arme des Chasseurs à pied, bleu et liséré jonquille[réf. nécessaire].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « Faire l’histoire de la violence d’État : la torture exercée par l’armée française en Algérie (1954-1962) » [livre], sur openedition.org, CNRS Éditions, (consulté le ).
  2. Avions de la Guerre d'Algérie, « 41 - Armements des aéronefs -4- : Le Bombardement : les Bombes », sur blog.com, Le blog de Avions de la Guerre d'Algérie, (consulté le ).
  3. Jean-Paul Mari, « Film : L'Ennemi intime »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  4. Temlali, Yassin, « L’ennemi intime, de Florent-Emilio Siri », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, Association Paul Langevin, no 107,‎ (ISBN 978-2-917541-13-5, ISSN 1271-6669, lire en ligne, consulté le ).
  5. Thomas Sotinel, « "L'Ennemi intime" : la guerre d'Algérie éclate à l'écran », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. « L'Ennemi Intime (exposé CPES) », sur fredericgrolleau.com, (consulté le ).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]