Hiver, va-t-en !

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Hiver, va-t-en ! (en russe : Зима, уходи!, Zima, oukhodi!) est un film documentaire russe sorti en 2012, produit par Marina Razbejkina et réalisé par dix de ses élèves.

Le film présente la contestation anti-Poutine lors de la campagne présidentielle de 2012.

Genèse du film[modifier | modifier le code]

Le tabloïd russe Novaïa Gazeta ayant suggéré à la réalisatrice de documentaires Marina Razbejkina de produire un film sur la campagne présidentielle de 2012, celle-ci demande ensuite à dix élèves de son École de cinéma et de théâtre documentaire Marina Razbejkina et Mikhaïl Ougarov de filmer pendant deux mois cette campagne et, principalement, la contestation à l'encontre de Vladimir Poutine.

Synopsis[modifier | modifier le code]

« Le pouvoir aux millions, pas aux millionnaires »

— slogan du film

Une bouteille verse de la vodka dans des verres. Deux hommes âgés discutent et regrettent le temps de la grande Russie.

Après ce préambule, les différents réalisateurs montrent des actions entreprises par des activistes s'opposant à l'élection de Vladimir Poutine. Ainsi, pendant deux mois de l'hiver 2011-2012, différentes manifestations de masse ou d'autres actions-choc sont présentées. Une chaîne humaine formée de quelque 30 000 personnes[1] arborant un ruban blanc, signe de protestation, a ainsi ceinturé Moscou le . Quelques manifestants gravissent l'échafaudage d'un immeuble pour remplacer un panneau à la gloire de Poutine par une banderole exigeant son départ. De multiples discussions entre pro- et anti-Poutine sont également filmées, l'une d'entre elles montre une personne critiquant vivement les actions menées, mais qui, à la fin, déclare voter pour un opposant ! Le point fort du film est sans conteste l'interview des Pussy Riot suivie immédiatement par leur action du dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou et de leur interpellation par la police. Un autre passage émouvant est celui où un jeune poète chevelu réclame cette liberté si bien mise en vers par Pouchkine et qui remonte la foule des manifestants scandant « Poutine voleur ! », « Poutine dégage ! » et ce slogan « Le pouvoir aux millions, pas aux millionnaires » qui semble être un des leitmotivs de la contestation.

Le film se veut aussi par moments teinté d'humour. Ainsi, cette bonne sœur prêchant devant quatre fidèles que « Dieu a voué Poutine à diriger la Russie » et « Croyez-vous que c'est facile de diriger un pays où il y a tellement de fous ? ». Lors d'une réunion du comité électoral plus que tendue, afin de détendre l'atmosphère une femme raconte avec cet humour si typiquement russe : « Une chatte a deux petits presque identiques. Pour ne pas les confondre, elle nomme le premier Peluche et noie l'autre. ». Mais le plus symptomatique du climat est ce car de « touristes » allant le d'un bureau de vote à un autre. Lorsqu'un observateur demande leurs procurations, le responsable du bureau de vote sort du bureau avec tous les papiers. Après s'être inquiétés à plusieurs reprises du pourquoi de cet acte, les observateurs se voient répondre après une heure « Il est peut-être allé aux toilettes ».

Alors que pendant la campagne la police semblait avoir des airs plutôt goguenards et restait presque sans réaction face aux manifestants, sitôt la victoire de Vladimir Vladimirovitch Poutine annoncée, elle intervient de façon musclée. « Vous avez pourtant l'air Russes, mais vous tapez comme des Tchétchènes ! » leur lance un passant. La révolution semble définitivement avortée.

Dans leur isba, les deux hommes se resservent de vodka et continuent leur conversation.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Premières[modifier | modifier le code]

  •  : première projection du film à la Maison des journalistes à Moscou
  •  : première mondiale au Festival du film de Locarno
  •  : diffusion sur la chaîne de télévision russe 24 Doc (ru)

Distribution[modifier | modifier le code]

Non crédités

Le titre[modifier | modifier le code]

Le titre Hiver, va-t-en ! a plusieurs explications. La première vient du film lui-même où, lors d'une manifestation, une poupée en paille est brûlée aux cris de « Hiver, va-t-en ! ». Cette poupée symbolise aussi bien Poutine que du désir que le long hiver russe finisse. Cela peut faire également référence au jour d’Ivan Kupala, similaire aux fêtes de la Saint-Jean occidentales. Enfin, ce cri n'est pas sans rappeler la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev.

Projection au Parlement européen[modifier | modifier le code]

Le , à l'issue de la projection du film présenté en compétition au Parlement européen à Bruxelles lors du festival One World[2], deux membres des Pussy Riot ont participé au débat portant sur les droits de l'homme en Russie, débat auquel participait Martin Schulz, président du Parlement européen.

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

  • 2012 : Festival de cinéma russe Premières de Moscou, Moscou : prix du public
  • 2012 : Festival international du film sur les droits de l'homme "Stalker", Moscou : prix spécial

Sélection en festival[modifier | modifier le code]

2013
2012

Commentaires[modifier | modifier le code]

  • Malgré le fait que le film soit réalisé par dix personnes, celui-ci est cohérent et d'une continuité sans heurts.
  • Le film démontre que Poutine n'avait pas de réelle opposition et que celle-ci était dispersée.
  • Le sujet du film est principalement la contestation anti-Poutine. Ce qui lui est reproché n'est quasiment pas présenté.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. 11 000 d'après la police
  2. One World est un festival de films documentaires sur les droits de l'homme.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]