Guy Ducoloné

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Guy Ducoloné
Illustration.
Fonctions
Vice-président de l'Assemblée nationale

(4 ans, 8 mois et 30 jours)
Président Louis Mermaz
Législature VIIIe (Cinquième République)
Député français

(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Hauts-de-Seine
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique COM

(18 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 12 mars 1967
Réélection 30 juin 1968
15 décembre 1968
11 mars 1973
19 mars 1978
21 juin 1981
Circonscription 11e des Hauts-de-Seine
Législature IIIe, IVe, Ve, VIe et VIIe (Cinquième République)
Groupe politique COM
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Proportionnelle par département

(2 ans, 3 mois et 21 jours)
Élection 25 novembre 1962
Circonscription 55e de la Seine
Législature IIe (Cinquième République)
Groupe politique COM
Prédécesseur Léon Salagnac
Successeur Circonscription supprimée
Conseiller général des Hauts-de-Seine

(20 ans, 11 mois et 26 jours)
Circonscription Canton d'Issy-les-Moulineaux-Ouest
Successeur Michel Margnes
Conseiller général de la Seine

(14 ans)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Monsempron-Libos (France)
Date de décès (à 88 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Parti politique PCF
Conjoint Madeleine Vincent
Profession ajusteur

Guy Ducoloné, né le à Monsempron-Libos (Lot-et-Garonne) et mort le à l'hôpital Georges-Pompidou de Paris, est un homme politique français.

Membre du Parti communiste français, il s'engage dans la Résistance pendant l'Occupation allemande et survit à la déportation à Buchenwald.

Il est député de 1964 à 1988 et vice-président de l'Assemblée nationale de 1981 à 1986. Il est également conseiller général de la Seine de 1953 à 1967, puis des Hauts-de-Seine de 1967 à 1988.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un ouvrier charpentier et d'une casseuse de noix saisonnière de Lot-et-Garonne, qui s'installent dans le 14e arrondissement de Paris dans sa jeunesse, Guy Ducoloné est fraîchement titulaire d'un CAP d'ajusteur quand il adhère en 1936, avec l'avènement du Front populaire, à la CGT. Ouvrier métallurgiste, il milite à la Jeunesse communiste puis au Parti communiste français l'année suivante[1].

Mobilisé en 1939, il rentre à Paris à sa démobilisation et s'engage dans la Résistance, prenant la tête de la Jeunesse communiste avec laquelle il organise des manifestations dénonçant l'Occupation allemande. Membre du Front national pour l’indépendance de la France, il participe à plusieurs opérations de sabotage contre les forces d'occupation qui lui valent d'être arrêté en , torturé et incarcéré successivement à La Santé, Fresnes, Melun, Châlons-sur-Marne et Compiègne, avant d'être déporté en 1944 au camp de Buchenwald, où il participe à l'organisation de la résistance intérieure du camp au sein du « Groupe des Intérêts Français » sous l'égide de Marcel Paul. Il participe à la libération du camp à l'arrivée des troupes américaines[2], et préside pendant dix ans l'Association française Buchenwald Dora et Kommandos, créée au retour des déportés, le , et milite en parallèle à la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP). Lors de la commémoration, en , du 50e anniversaire de la libération du camp de Buchenwald, il a déclaré : « Déportés de toutes les nations d'Europe, nous avons su, malgré la langue, malgré des heurts, nous entendre. Nous avons compris que l'adversaire n'est pas l'étranger. Ce n'est pas celui, celle dont la couleur de peau, des cheveux ou des yeux, la courbure du nez est différente. L'adversaire ne peut être que l'intolérance, le racisme, l'antisémitisme, la haine de l'autre[3]. »

À son retour de déportation, il rentre à Paris et s'unit à Madeleine Vincent, communiste déportée comme lui. Il prend alors des responsabilités croissantes au sein de l'Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF), organisation liée au PCF ayant pris la suite de la Jeunesse communiste en 1945. Il entre ainsi au secrétariat national de l'organisation de jeunesse en 1948, puis, à la suite du départ de Léo Figuères (secrétaire général de l'UJRF depuis 1948) pour le Viêt Nam en 1950, il assume de fait la charge de secrétaire général de l'UJRF. Élu officiellement à ce poste en 1953, il demeure secrétaire général jusqu'au congrès de 1955.

En parallèle, Guy Ducoloné intègre en 1950 le comité central du PCF, et en devient l'un des secrétaires auprès de Maurice Thorez en 1956.

Très engagé contre les guerres d'Indochine et de Corée comme dirigeant de l'UJRF, il est emprisonné en 1952 pour « atteinte à la sûreté de l'État » dans le cadre du « complots des pigeons » qui voit, de manière fantaisiste, les dirigeants communistes accusés d'espionnage après la découverte de pigeons morts dans le coffre de la voiture de Jacques Duclos à l'issue de la manifestation du 28 mai du Mouvement de la paix contre la venue de général américain Matthew Ridgway engagé dans la guerre de Corée.

Incarcéré à la prison de Fresnes, Guy Ducoloné est néanmoins élu au conseil général des Hauts-de-Seine en 1953 pour le canton d'Issy-les-Moulineaux, et sort à la suite du non-lieu de l'ensemble des inculpés après onze mois de détention. En 1964, il succède à Léon Salagnac, décédé, comme député de la Seine, puis des Hauts-de-Seine de 1967 à 1988, mandat au cours duquel il devient la « voix des Renault de Boulogne-Billancourt ».

Guy Ducoloné (député et vice-président de l’Assemblée nationale) brutalisé par la police le lors d'une séance du Conseil général du 92. Il y eut une manifestation des 10 de Renault et du PCF dans l'hémicycle contre la vente des terrains des usines Renault à Boulogne-Billancourt (13 hectares).

Habitant dans un quartier à forte communauté d'origine arménienne, il a été un fervent partisan de la loi reconnaissant officiellement le génocide arménien[4]. Il est élu vice-président de l'Assemblée nationale à deux reprises. Lors des événements de Mai 68, Guy Ducoloné, fait partie des 20 députés communistes qui déposent, avec 49 autres, une motion de censure le 14 mai à l’Assemblée nationale, laquelle condamne le régime gaulliste qui « dix ans après sa prise de pouvoir […] refusant tout dialogue véritable, contraint les étudiants, les enseignants, les paysans, les ouvriers les jeunes sans emploi, à recourir à des manifestations de rue d’une exceptionnelle ampleur[5].

Aux élections municipales de 1977, il échoue d'extrême justesse (44 voix) face au maire sortant centriste d'Issy-les-Moulineaux, remplacé trois ans plus tard par André Santini. En 1981, il est élu pour cinq ans au conseil régional d'Île-de-France.

Mandats[modifier | modifier le code]

Honneurs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Olivier Mayer, « Le courage tranquille de Guy Ducoloné », humanite.fr, .
  2. Les archives de l'Humanité - Guy Ducoloné raconte la libération, article paru dans l'édition du 11 avril 1995.
  3. « Commémoration », sur humanite.fr, .
  4. Les archives de l'Humanité - Guy Ducoloné, article paru dans l'édition du 25 avril 1995.
  5. Jean Vigreux et Emmanuel Ranc, « La direction et les députés du PCF à l'épreuve de Mai-Juin 68 », Parlement(s) : revue d'histoire politique, no 9,‎ , p. 80 à 95 (lire en ligne).

Sources[modifier | modifier le code]

  • Guillaume Quashie-Vauclin, L'Union de la jeunesse républicaine de France. 1945-1956. Entre organisation de masse de jeunesse et mouvement d'avant-garde communiste, M2, Paris-I, .
  • Guillaume Quashie-Vauclin, L'Union de la jeunesse républicaine de France. 1945-1956. Entre organisation de masse de jeunesse et mouvement d'avant-garde communiste, Paris, L'Harmattan, 2009.
  • Philippe Robrieux, Histoire intérieure du parti communiste, t. IV, Biographies, chronologie, bibliographie, Paris, Fayard, 1984.
  • Sylvia Zappi, « Guy Ducoloné, ancien député communiste », Le Monde du .

Liens externes[modifier | modifier le code]