Geraldo Alckmin

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Geraldo Alckmin
Illustration.
Geraldo Alckmin en 2022.
Fonctions
Vice-président de la république fédérative du Brésil
En fonction depuis le
(1 an, 3 mois et 12 jours)
Élection 30 octobre 2022
Président Luiz Inácio Lula da Silva
Gouvernement Lula III
Prédécesseur Hamilton Mourão
Ministre du Développement, de l'Industrie, du Commerce extérieur et des Services
En fonction depuis le
(1 an, 3 mois et 12 jours)
Président Luiz Inácio Lula da Silva
Gouvernement Lula III
Prédécesseur Marcos Jorge de Lima
Ministre chef de cabinet chargé de la Transition

(1 mois et 28 jours)
Président Jair Bolsonaro
Gouvernement Bolsonaro
Prédécesseur Onyx Lorenzoni (indirectement)
Président national du Parti de la social-démocratie brésilienne

(1 an, 5 mois et 22 jours)
Prédécesseur Alberto Goldman (intérim)
Aécio Neves
Successeur Bruno Araújo
Gouverneur de l'État de São Paulo

(7 ans, 3 mois et 5 jours)
Prédécesseur Alberto Goldman
Successeur Mário França

(5 ans et 24 jours)
Prédécesseur Mário Covas
Successeur Cláudio Lembo
Biographie
Nom de naissance Geraldo José Rodrigues Alckmin Filho
Date de naissance (71 ans)
Lieu de naissance Pindamonhangaba (État de São Paulo, Brésil)
Nationalité Brésilienne
Parti politique PMDB (1972-1988)
PSDB (1988-2021)
PSB (depuis 2022)
Conjoint Maria Lúcia Ribeiro
Diplômé de Université de Taubaté
Profession Médecin
Résidence Palais du Jaburu (Brasilia)

Signature de Geraldo Alckmin

Geraldo Alckmin
Vice-présidents de la république fédérative du Brésil

Geraldo Alckminee Eric , né le à Pindamonhangaba, est un homme politique brésilien, vice-président de la république fédérative du Brésil depuis le .

Médecin de profession, longtemps membre du parti conservateur et néolibéral PSDB, il est gouverneur de l'État de São Paulo de 2001 à 2006 et de 2015 à 2018.

Candidat à l'élection présidentielle de 2006, il parvient à mettre en ballottage le président sortant de gauche, Luiz Inácio Lula da Silva, mais, pâtissant d’une image austère, s’incline au second tour avec 39,2 % des suffrages. À nouveau candidat en 2018, il recueille moins de 5 % des voix.

À la surprise générale, tout en restant politiquement classé au centre droit, il rejoint ensuite le Parti socialiste brésilien (PSB) pour se présenter à la vice-présidence aux côtés de Lula sa Silva lors de l’élection présidentielle de 2022, dont ils sortent victorieux avec 50,9 % des voix.

Après avoir été ministre chef de cabinet chargé de la Transition, il devient vice-président de la République ainsi que ministre du Développement, de l'Industrie, du Commerce extérieur et des Services dans le gouvernement Lula III.

Biographie[modifier | modifier le code]

Geraldo José Rodrigues Alckmin Filho naît le à Pindamonhangaba.

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Il étudie la médecine à l'université de Taubaté et se spécialise en anesthésie, puis travaille dans le service public des hôpitaux de São Paulo.

Ascension politique[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Alors en première année de médecine, Alckmin commence sa carrière politique en 1972 en se faisant élire au conseil municipal de Pindamonhangaba, ville dont il est le maire de 1977 à 1982, le plus jeune du Brésil à l'époque. Député fédéral de 1983 à 1987 puis de 1987 à 1994, il se distingue en faisant adopter des lois de protection du consommateur. En 1988, il est l'un des fondateurs du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB).

Il est élu vice-gouverneur de l'État de São Paulo comme colistier de Mário Covas en 1994, puis en 1998. En raison de la maladie de Covas, il assure l'intérim le et jusqu'à la mort de ce dernier le suivant, date à laquelle il lui succède. Au pouvoir, il opère une gestion orientée à droite, marquée par les privatisations et les violences policières[1]. Il continue la politique de son prédécesseur en promouvant un large programme de santé et d'éducation publics. Ces investissements sont financés par des privatisations d'entreprises appartenant à l'État de São Paulo. Il est élu gouverneur le avec 58,64 % des suffrages. Son mandat de quatre ans est marqué par la réduction de la masse salariale, celle-ci passant de 49 % à 46 % du budget de l'État. Il unifie aussi les systèmes d'achats publics et réalise d'autres réformes économiques telle la mise en œuvre de partenariats public-privé.

Élection présidentielle de 2006[modifier | modifier le code]

Le , le PSDB désigne Geraldo Alckmin comme son candidat à l'élection présidentielle. Du fait des lois électorales interdisant à un candidat d'exercer en même temps une fonction exécutive, il doit démissionner de son poste de gouverneur le suivant et laisser Cláudio Lembo (en), le vice-gouverneur, finir le mandat.

Geraldo Alckmin obtient 41,6 % des suffrages et contraint Lula da Silva à un second second tour, alors que les sondages donnaient le président sortant réélu dès le premier tour. Geraldo Alckmin est nettement battu au second tour, où il recueille 39,2 % des voix. Ayant perdu 2,4 millions de voix entre les deux tours, il pourrait avoir été desservi par sa rhétorique très agressive, accusant son adversaire d’être un « fuyard », un « voleur de voitures » et le chef d’une « organisation criminelle »[1].

Élection présidentielle de 2018[modifier | modifier le code]

Le , il est une nouvelle fois désigné candidat de son parti à l’élection présidentielle. Aécio Neves était initialement pressenti pour représenter le PSDB, mais sa candidature n’a pas abouti en raison des soupçons de corruption pesant sur lui[2]. Principal candidat de la droite néolibérale et conservatrice, il voit sa candidature être accueillie favorablement par les médias traditionnels et le secteur financier[3]. Il propose notamment transformer plusieurs régions amazoniennes en « chantier de construction »[3].

Pendant la campagne, il souffre de son manque de charisme et de son profil modéré dans une campagne qui voit l’électorat traditionnel du PSDB se tourner vers le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro[4]. Sa colistière Ana Amélia Lemos, candidate à la vice-présidence, se situe cependant à l'extrême droite[5].

À l'issue du premier tour, il se classe en quatrième position, avec 4,8 % des suffrages exprimés[6]. Le PSDB échoue ainsi au premier tour d’une élection présidentielle pour la première fois depuis 1989 et la candidature de Mário Covas[7]. Alors que lui et son parti ne donnent pas de consigne en vue du second tour, sa colistière appelle à soutenir Jair Bolsonaro[8],[9].

Élection présidentielle de 2022[modifier | modifier le code]

Après avoir quitté le PSDB en décembre 2021, il rejoint le PSB en mars 2022[10]. Il est choisi comme colistier par l'ancien président Lula[11] pour l'élection présidentielle de 2022.

Cette alliance atypique entre deux anciens adversaires politiques permettrait, pour Geraldo Alckmin, de sortir de la marginalité dans laquelle la droite traditionnelle a été plongée depuis l'élection de Jair Bolsonaro, et pour le PT d'empêcher l'hypothétique émergence d'une candidature de la droite libérale et de construire un « front large » républicain rassemblant tous les opposants à Bolsonaro[12]. Geraldo Alckmin assure que l'union sacrée est nécessaire en défense de la démocratie, menacée selon lui par Jair Bolsonaro[13].

Vice-président de la république du Brésil et ministre[modifier | modifier le code]

Le 30 octobre 2022, Lula est élu président et Geraldo Alckmin devient vice-président élu.

Pendant la période de transition, il est chargé de négocier un accord avec des partis du centrão afin de constituer une majorité parlementaire. Il contribue aussi à apaiser des marchés financiers effrayés par les promesses sociales du Parti des travailleurs[1].

Lors de la formation du gouvernement, entré en fonction en janvier 2023, il reçoit le ministère du Développement, de l'Industrie, du Commerce extérieur et des Services, une charge qu'il cumule avec la vice-présidence.

Prises de position[modifier | modifier le code]

Conservateur religieux proche de l'Opus Dei et opposé au droit à l'avortement, Geraldo Alckmin est libéral en économie et milite pour les privatisations. Il a proposé, en 2018, de transformer l’Amazonie en « chantier de construction ». Il a participé à la fronde contre le Parti des travailleurs qu'il a qualifié d'« organisation criminelle ».

Il est réputé proche de l’establishment et des milieux industrialo-financiers[14],

En 2016, il soutient le processus de destitution de la présidente Dilma Rousseff[15].

Affaires et controverses[modifier | modifier le code]

Classification de documents sur le métro de São Paulo[modifier | modifier le code]

En 2014, Geraldo Alckmin fait classifier top secret (soit 25 ans de non-communication) des documents concernant le transport public de São Paulo (dont des études de faisabilité, des descriptions de projet ainsi que des vidéos d'un projet Arte no metro), afin d'éviter toute communication dans le cadre de la loi sur l'accès à l'information [16]. La Sabesp, entreprise publique, a aussi utilisé, à la même époque, ce régime de classification pour interdire pendant 15 ans l'accès à des documents concernant l'approvisionnement en eau de la mégalopole [16].

En 2013, des manifestations concernant le prix des transports publics avaient éclaté dans l'ensemble du pays, commençant à Porto Alegre avant de s'étendre ailleurs, en particulier à São Paulo.

Soupçons de corruption[modifier | modifier le code]

Il fait l'objet en 2017 d'une enquête de la justice pour corruption[17].

Le , le ministère public l'accuse d'avoir accepté dix millions de reais (2,1 millions d'euros) de fonds de campagne illicites d'Odebrecht alors qu'il était gouverneur de São Paulo[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Au Brésil, Geraldo Alckmin, l’atout droitier de Lula », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Brésil : toujours en prison, Lula est désigné candidat à la présidentielle », sur Le Monde.fr (consulté le )
  3. a et b « Brésil : vers un duel entre gauche et extrême-droite à la présidentielle ? », Basta,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Sarah Cozzolino, « Présidentielle au Brésil : Geraldo Alckmin, le bureaucrate modéré », sur rfi.fr, (consulté le ).
  5. Glenn Greenwald, Victor Pougy, « Au Brésil, la fabrique des démagogues », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (pt) « Resultado da apuração de 2º turno para presidente das Eleições 2018. », sur G1 (consulté le ).
  7. « Présidentielle au Brésil: le ton monte, peu de consignes pour le 2e tour », France-Soir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (pt) MadreMedia, « Brasil. Partido de Geraldo Alckmin decide manter-se neutro e não apoiar nem Bolsonaro, nem Haddad na segund... », sur sapo.pt, SAPO 24, (consulté le ).
  9. (es) « La candidata a vicepresidente de Geraldo Alckmin anunció su apoyo a Jair Bolsonaro », Infobae,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (pt-BR) « Geraldo Alckmin anuncia filiação ao PSB », sur CNN Brasil (consulté le )
  11. « Pour barrer la route à Jair Bolsonaro, Lula se choisit un colistier issu du centre droit », sur courrierinternational.com, (consulté le )
  12. Breno Altman, « Au Brésil, « Lula » vire au centre », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  13. « Brésil: un centriste et un général, les colistiers de Lula et Bolsonaro », sur L'Express,
  14. « Au Brésil, Lula adoube une figure de la droite pour son futur ticket présidentiel », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Jean-Mathieu Albertini, « Pourquoi Lula reste incontournable », sur Mediapart (consulté le )
  16. a et b Claire Gatinois, A Sao Paulo, le métro classé « secret défense », Le Monde.fr, 17 octobre (publié sous le titre Le métro classé « secret défense » dans l'édition papier du 18-19 octobre 2015)
  17. « Brazil Politicians Hit by Corruption Scandal Unlikely to Return, Former President Says », Reuters,‎ (lire en ligne)
  18. « Brésil: Le candidat libéral Alckmin accusé de financement illicite », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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