Aller au contenu

Gérard Guillaumat

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Gérard Guillaumat
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 91 ans)
BourgvilainVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Gérard Albert GuillaumatVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Gérard Guillaumat, né le à Paris et mort le à Bourgvilain[1], est un conteur et comédien français

Bien que déclaré né à Paris Gérard Guillaumat voit le jour dans le train qui ramène sa mère de Varsovie à Paris. Sa mère est danseuse dans la compagnie des Ballets russes de Serge de Diaghilev[2] et son père, russe, est chef d'orchestre de la même troupe. Ils se sépareront. Gérard porte le nom de sa mère. Il est placé chez une nourrice et ne vivra jamais avec ses parents. Il va à l'école à L'Isle-Adam. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la Résistance[3]. Alors qu'il transporte des courriers, il est arrêté à Bayonne. Il est torturé et condamné à mort. Grâce à l'intervention de sa mère, la peine n'est pas exécutée. Il est transféré au camp de Compiègne puis, de là, au camp de concentration de Buchenwald. Grâce à son ami Francis, il survit. Il est libéré par les Américains et soigné, durant deux ans, à la Salpêtrière.

En 1947, il rencontre Charles Dullin qui lui fait faire de la figuration, puis il tient des seconds rôles et assiste Dullin. Il part ensuite quelques années en Angleterre. Il se marie et a une fille dont il ne s'occupera guère. Il participe au travail de l'Anglo-French-Theater, une troupe qui réunit d'autres débutants tels que Peter Brook ou Peter Zadek[4]. Il va ensuite aux États-Unis; il se drogue et doit suivre une cure de désintoxication. Il retourne en France, à Saint-Étienne, où il rencontre Jean Dasté. Il joue des rôles secondaires (le comte Almaviva du Mariage de Figaro Smerdiakov des Frères Karamazov ; il assiste Jean Dasté qui lui confie la responsabilité des Tréteaux[5], petite formation détachée de la troupe qui se produit dans les villages, sur les places…

En 1962, il rejoint Roger Planchon qui a fondé le théâtre de la Cité à Villeurbanne. Il est présent dans la quasi-totalité des créations de Roger Planchon.

Dans les années 1970, son activité principale est celle de conteur. Lorsqu'il vivait à Londres, il entendit Emlyn William, comédien, conter en public des extraits de Charles Dickens et cette forme l'a marqué, il a choisi de suivre cette voie. Guillaumat eut le sentiment que cette manière de faire entendre et partager les auteurs était la sienne. "Il s'est progressivement affirmé comme un passeur, un contrebandier de la lecture, se détachant du théâtre, mécontent et insatisfait de la tournure que la scène française était en train de prendre" c'est ce qu'écrit[6] Philippe Macasdar, directeur du théâtre Saint-Gervais à Genève, avec qui il a travaillé et participé à des entretiens filmés réalisés par Maurizio Giuliani, réalisateur et photographe à Genève.

Il passe les dernières années de sa vie à Saint-Jacques-des-Arrêts (Rhône).

Metteur en scène

[modifier | modifier le code]
  • 1955 : Le Bal des voleurs de Jean Anouilh (à la comédie de Saint-Étienne, Jean Dasté)
  • 1997 : L'Histoire passionnante de la vie d'un petit ramoneur savoyard d'après Joseph Laurent Fénix conception Gérard Guillaumat
  • 1997 : Récital Dickens d'après Charles Dickens Guillaumat
  • 2011 : L'Homme qui rit d'après le roman de Victor Hugo conception Gérard Guillaumat et Isabelle Chladek.

Auteur, entretien

[modifier | modifier le code]

D'où viens-tu mon petit ? entretien entre Philippe Macasdar, directeur du théâtre St-Gervais Genève et Gérard Guillaumat où Gérard Guillaumat raconte toute sa vie. Entretiens filmés, 2 DVD. Réalisation Maurizio Giuliani[7].

Gérard Guillaumat, lecteur d'exception, artiste singulier. Entretiens filmés avec Philippe Macasdar, directeur Théâtre St-Gervais Genève. 4 DVD. Réalisation Maurizio Giuliani.

Francis (mise en scène par Jean-Louis Martinelli) édition du théâtre de Lyon, 1989, 60 p..

Critiques sur le travail Gérard Guillaumat

[modifier | modifier le code]

Sur le lecteur-conteur : La préférence donnée au texte sur le jeu : Isabelle Chladek, sa dernière compagne, comédienne et metteur en scène explique "Il faut comprendre que Gérard ne veut pas jouer. Cela ne l’a jamais vraiment intéressé. Ce qu’il veut, c’est s’effacer derrière un texte pour que celui‑ci seul soit sur le devant de la scène. Paradoxalement, en s’effaçant ainsi, il s’approprie à tel point le texte qu’on a l’impression que c’est lui qui parle, qu’il en est devenu l’auteur"[8].

Sur le comédien : Claude Sarraute dans une critique du Monde consacrée à Richard II écrit[9] : "Gérard Guillaumat est Richard ; il le dessine d'un sourire mi-entendu, mi-éperdu, d'un doigt pensif revenant par habitude à la commissure des lèvres ; il lui prête dès le début cette force fragile qui est celle du héros de la Renaissance, celui que Jean-Louis Barrault a si bien surnommé le Héros du doute. Il a su donner à la scène de la déposition la solennité rituelle de la messe ; il a su trouver dans les réflexions du roi-mendiant sur la vanité de la condition humaine des accents qui annoncent, par delà Hamlet, le Roi Lear".

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Alexandre Demidoff, « Acteur solaire au service de Hugo et de Rimbaud, Gérard Guillaumat s’éclipse », letemps.ch,‎ (lire en ligne)
  3. Il explique que son engagement n'était pas fondé sur la défense du pays, sur des valeurs, mais qu'il lui permettait, en transportant des plis, de gagner sa vie.
  4. Claude Quetard notice biographique https://www.theatre-contemporain.net/biographies/Gerard-Guillaumat/presentation/
  5. Yves Florenne, « Les Tréteaux de Jean Dasté », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. Philippe Macasdar, « Mort de Gérard Guillaumat, conteur, passeur de mots », L'humanité,‎ (lire en ligne)
  7. Visible sur YouTube.
  8. Trina Mounier, « Passeur d’auteurs. Les Trois Coups », Les trois coups.Le journal du spectacle vivant,‎ (lire en ligne)
  9. Claude Sarraute, « RICHARD II " de Shakespeare, à Caen », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Liens externes

[modifier | modifier le code]