Franc-Lyonnais
Le Franc-Lyonnais était un ancien pays du comté de Savoie puis du Royaume de France sous l'Ancien Régime. Il est situé au nord de Lyon.
Situation géographique
Situé sur une étroite bande sur la rive gauche de la Saône, il était constitué de treize paroisses, formant deux parties séparées l'une de l'autre[1],[2] :
- Partie méridionale, à partir du rempart nord de Lyon :
- Cuire-la-Croix-Rousse (avant le rattachement de Cuire à Caluire en 1797) ;
- Caluire (sa fusion avec Cuire en 1797) ;
- Fontaines-sur-Saône ;
- Fontaines-Saint-Martin ;
- Rochetaillée-sur-Saône ;
- Fleurieu-sur-Saône ;
- Vimy. À partir de 1665, Vimy est promue capitale et renommée Neuville, en l'honneur de Camille de Neuville de Villeroy, seigneur de la paroisse et archevêque de Lyon ;
- Genay, la première capitale de la province ;
- Bernoud ;
- Saint-Jean-de-Thurigneux.
- Partie septentrionale, enclavée dans la Principauté de Dombes :
- Saint-Bernard-d'Anse, autrefois Saint-Barnard ;
- Saint-Didier-de-Formans ;
- Riottier.
Histoire
Le Franc-Lyonnais tire vraisemblablement son origine de terres appartenant à l'Église de Lyon. Après s'être placée sous la protection du comte de Savoie, en 1398, la province est réunie au royaume de France vers 1475, tout en restant une province réputée étrangère et sise en terre d'Empire.
Le Franc-Lyonnais passe en 1554 un contrat avec la monarchie, garantissant ses privilèges, principalement l'exemption de la taille et de la gabelle. Ce privilège est obtenu en échange d'un don gratuit de 3000 livres versé tous les neuf ans[3]. Ce don gratuit a la particularité d'être sur une base réelle, et les nobles sont ainsi mis à contribution pour le versement de la même manière que les autres habitants. Il y eut une controverse avec les communes limitrophes de la Bresse et neuf bornes sont dressées à Montanay pour délimiter la frontière. L'une est encore visible devant l'église Saint-Pierre[4].
Les habitants du Franc-Lyonnais ne participent pas à la milice, mais dépendent du sénéchal de Lyon[2].
Toute l'histoire politique du Franc-Lyonnais est celle de la défense de ces privilèges, que la monarchie essaie de reprendre au XVIIIe siècle, par l'action de ses intendants.
À la veille de la Révolution, l'ensemble compte environ 4 000 habitants[2].
Lors de l'organisation de la France en départements, en 1789, le Franc-Lyonnais est séparé entre les départements du Rhône-et-Loire et de l'Ain.
Notes et références
- Demotz et al. 2011, p. 34.
- DhL, p. 516-517.
- Bruno Benoit donne huit ans dans le Dictionnaire historique de Lyon, v. bibliographie.
- Karine Deharbe, Le bureau des finances de la Généralité de Lyon XIVe : XVIIIe siècle : Aspects institutionnels et juridiques, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France / Ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, Ministère du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État, coll. « Histoire économique et financière de la France / Études générales », , 664 p. (ISBN 978-2-11-097510-2, lire en ligne), p. 22
Voir aussi
Bibliographie
- Luc Bolevy, Le Franc Lyonnais, petit et grand patrimoine en Val de Saône, Éditions du Poutan, 2019, 160 p. (ISBN 2375530470)
- Alain Caraco, Un pays et ses privilèges sous l'Ancien Régime : le Franc-Lyonnais. Mémoire de maîtrise d'histoire moderne, Lyon-II, 1983, Conservé à la bibliothèque municipale de Lyon. Version numérique remaniée en 2019 sous le titre Histoire du Franc-Lyonnais.
- Bernard Demotz, Henri Jeanblanc, Claude Sommervogel et Jean-Pierre Chevrier, Les gouverneurs à Lyon ; 1310 - 2010 : Le gouvernement militaire territorial, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 255 p. (ISBN 978-2-84147-226-0)
- Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon (coord.), Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, , 1054 p. (ISBN 978-2-915266-65-8, BNF 42001687)