Fayçal II

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Fayçal II
(ar) فيصل الثاني
Illustration.
Fayçal II
Titre
Roi d'Irak

(19 ans, 3 mois et 10 jours)
Régent Abd al-Ilah
Premier ministre Nuri as-Said
Rachid Ali al-Gillani
Taha al-Hashimi (en)
Rachid Ali al-Gillani
Jamil al-Midfai
Nuri as-Said
Hamdi al-Pachachi (en)
Tawfiq al-Suwaidi (en)
Arshad al-Umari (en)
Nuri as-Said
Sayyid Salih Jabr (en)
Sayyid Muhammad as-Sadr (en)
Muzahim al-Pachachi (en)
Nuri as-Said
Ali Jawdat al-Aiyubi
Tawfiq al-Suwaidi
Nuri as-Said
Mustafa Mahmud al-Umari (en)
Nureddin Mahmud (en)
Jamil al-Midfai
Muhammad Fadhel al-Jamali (en)
Arshad al-Umari (en)
Nuri as-Said
Ali Jawdat al-Aiyubi (en)
Abdul-Wahhab Mirjan (en)
Nuri as-Said
Ahmad Mukhtar Baban (en)
Prédécesseur Ghazi
Successeur Najib el-Rubai (président de la République)
Biographie
Dynastie Hachémite
Nom de naissance Fayçal bin Ghazi al-Hashimi
Date de naissance
Lieu de naissance Bagdad (Irak)
Date de décès (à 23 ans)
Lieu de décès Bagdad (Irak)
Nature du décès Exécution sommaire
Père Ghazi
Mère Aliya bint Ali
Grand-père paternel Fayçal Ier
Grand-père maternel Ali ben Hussein
Héritier Zeid ibn Hussein
Entourage Hussein (cousin)
Abdallah Ier (grand-oncle)
Abdelilah ben Ali (oncle)

Fayçal II
Monarques d'Irak

Fayçal II (en arabe : الملك فيصل الثاني) (Bagdad, Bagdad, ) est le dernier roi d'Irak : il règne sur le pays du au coup d'État de juillet 1958.

Biographie

Origines et études

Fayçal II dans son enfance.

Fils du deuxième roi d'Irak, Ghazi, décédé officiellement dans un accident de la route, Fayçal II devint roi d'Irak à l'âge de trois ans, et c'est son oncle Abd al-Ilah qui est régent du pays jusqu'en 1953. Il restera influent auprès du roi jusqu'en 1958.

Fayçal entama ses études dans une école britannique, l'Harrow School avec son cousin, le roi Hussein de Jordanie. Ils étaient bons amis et voulaient par ailleurs fusionner leurs deux pays pour réaliser le projet du nationalisme arabe.

Le pacte de Bagdad

Le prince régent Abd al-Ilah prit la décision de permettre au Royaume-Uni de conserver un rôle continu dans les affaires irakiennes, au travers du traité anglo-irakien (en) de 1948, et plus tard par la signature du pacte de Bagdad en 1955, décision politique que confirma plus tard Fayçal.

La montée de l'opposition

La situation politique se détériora en 1956 : des soulèvements dans les villes de Nadjaf et Al-Hayy eurent lieu. Pendant ce temps, Israël et l’Égypte étaient en guerre. L'intervention de la Grande-Bretagne et de la France, en réponse à la nationalisation par Nasser du canal de Suez, eut pour effet d'exacerber la révulsion populaire envers le pacte de Bagdad et, par ricochet, envers le régime. L'opposition commença à coordonner ses activités. En février 1957, un Front d'union nationale fut formé, rassemblant les démocrates nationaux, des indépendantistes, des communistes et le Parti Baas. Un processus identique eut lieu au sein du corps des officiers irakiens, avec la formation d'un Comité suprême des Officiers libres. Le gouvernement s'efforça de préserver la loyauté des forces armées irakiennes par le biais de prestations généreuses, mais cela s'avéra de plus en plus inefficace et le mouvement anti-monarchiste eut de plus en plus de sympathisants.

Les nationalistes Irakiens, ainsi que les autres mouvements Irakiens n'avaient jamais accepté la mise sous tutelle du pays par les Britanniques en 1920, et du fait que ces derniers avaient imposé une monarchie, alors que les Irakiens n'étaient pas consultés. Le roi d'Irak était donc vu, par les Irakiens, comme une sorte de gouverneur général d'un protectorat, ou d'une colonie Britannique, et ce, jusqu'en 1958. De plus, la famille royale n'était pas originaire d'Irak, mais d'une région du centre de l'Arabie Saoudite actuelle[réf. nécessaire].

La Fédération arabe d'Irak et de Jordanie

Le 1er février 1958, la Syrie et l'Égypte s'unirent pour créer la République arabe unie, ce qui encouragea la Jordanie et l'Irak à renforcer leur bloc anti-nationaliste. Deux semaines plus tard, le 14 février la Jordanie et l'Irak s’unissaient à leur tour pour fonder la Fédération arabe d'Irak et de Jordanie. Fayçal, en tant qu'aîné de la famille hachémite, prit les fonctions de chef du nouvel État ; il ignorait que cet État ne durerait que cinq mois, jusqu'à son exécution durant l'été 1958.

La révolution du 14 juillet 1958

À l'été 1958, le roi Hussein de Jordanie demanda l'aide militaire de l'Irak lors de l'escalade de la crise au Liban. Les unités de l'armée irakienne sous le commandement du général Abdul Karim Qasim, en route vers la Jordanie, choisirent de marcher sur Bagdad pour réaliser un coup d'État le 14 juillet 1958. Le roi Fayçal ordonna à la garde royale de n'offrir aucune résistance et fit le choix de se rendre aux insurgés. Vers 8 heures, le capitaine Abdul Sattar Al-Sabaa Ibousi, chef du groupe d'assaut du palais, ordonna au roi, à l'ancien régent Abd al-Ilah, à son épouse et à sa mère les princesses Hayam et Nafeesa, ainsi qu'à la tante de Fayçal, la princesse Abadiya, et à plusieurs serviteurs de se rassembler dans la cour du palais et de se tourner vers un mur. Tous furent immédiatement exécutés. Une autre version donnée par les révolutionnaires prétend que le roi et sa famille, escortés par la garde royale, drapeau blanc à la main, auraient été pris par une rafale dans la cour. Le prince Abd al-Ilah aurait été touché dans le dos et serait mort immédiatement, la princesse Hayam aurait été blessée à la cuisse, les autres personnes auraient été tués sur le coup, Fayçal n'aurait pas trouvé la mort immédiatement et aurait été transporté vers l’hôpital afin d’être soigné, succombant durant son transport. Cependant il est plus vraisemblable que le transport de son corps vers l’hôpital avait pour but de faire constater officiellement qu'il était bien mort, atteint par une balle dans la tête et une autre dans le cou. Les nouvelles autorités irakiennes prétendirent également avoir enterré la famille dans le cimetière royal, mais le Time Magazine du 21 juillet 1958 rapporte que : « Le peuple traîna le corps d'Abd al-Ilah dans la rue (al-Rashid) comme celui d'un chien et le déchira membre par membre. »[1]. Il fut ensuite suspendu à la porte du ministère de la Défense, avant que la foule ne brûle ses restes. Fayçal II fut enterré près de l'hôpital, ce n'est que sur intervention du roi Hussein qu'il fut inhumé au cimetière du domaine d'Adhamiya à Bagdad.

Nouri Saïd, le Premier ministre, fut tué par les partisans du général Qasim le jour suivant. La monarchie fut formellement abolie et le contrôle du pays passa à un « Conseil de souveraineté » tripartite, composé de représentants des trois principaux groupes ethniques irakiens (sunnites, chiites, kurdes). Une longue période d'instabilité politique suivit, aboutissant à la victoire finale en 1963 du Parti Baas, qui à son tour conduisit à l'arrivée au pouvoir de Saddam Hussein.

La Fédération arabe d'Irak et de Jordanie fut officiellement dissoute le 2 août 1958 et la Jordanie retrouva son autonomie.

Vie privée

Le 22 juin 1957, il épouse la Française Genevieve Arnault[2],[3]. Il rencontre celle-ci en 1948 en Suisse[4].

Le roi Fayçal n'a donc laissé aucune descendance, et les autres membres de sa famille furent assassinés.

Dans la culture populaire

C'est la photo de Fayçal II jeune reproduite plus haut qui a inspiré à Hergé le personnage du prince Abdallah qui apparaît dans l'album Tintin au pays de l'or noir.

Notes et références

  1. Time Magazine, « Revolt in Baghdad », 21 July 1958 edition of Time Magazine, « Gamel Abdel Nasser's "Middle East News Agency gleefully described the assassination of Crown Prince Abdul Illah: 'The people dragged Abdul Illah's body into the street like that of a dog and tore it limb from limb.' »
  2. « Sons Recant Testimony In Sex Abuse Case Against Former Queen of Irag », sur AP NEWS (consulté le )
  3. « REPUBLIC OF IRAQ v. FIRST », sur Leagle (consulté le )
  4. « LIFE », sur Google Books (consulté le )

Liens externes