Ernest Wynants

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Ernest Wynants
Ernest Wynants par Rik Wouters en 1912.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
MalinesVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Nationalité
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Lieux de travail
Vue de la sépulture.

Ernest Wynants (né à Malines le et mort dans la même ville le ) est un sculpteur, un peintre et un médailleur belge.

Progressivement, il rend son art exempt de détails décoratifs pour aboutir à une simplification radicale de ses œuvres et adopte un style personnel reconnu en Belgique et en Europe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Né à Malines le , Ernest (Ernest Louis Adolphe) Wynants est le sixième des neuf enfants de Pierre Joseph Léopold Wynants, chaisier, et de Jeanne Catherine Verstraeten[1]. Enfant, il grandit et se forme à l'ébénisterie, juste après la mort de son père advenue en 1888, dès l'âge de onze ans, avec Rik Wouters, dans l'atelier de fabrication de meubles De Vos[1]. Il demeure son ami pour la vie. Le , Ernest Wynants épouse à Malines Isabella Joris (1879-1957), l'année précédente, Rik Wouters l'avait choisi comme témoin lors de son mariage avec Nel Duerinckx[2].

Après avoir constaté que les cours dispensés à l'Académie des beaux-arts de Malines, sous la direction de Jean Guillaume Rosier, ne conviennent pas à ses aspirations personnelles et imposent une contrainte intellectuelle, il décide d'ouvrir avec ses deux frères un atelier de menuiserie, mais quitte l'entreprise au terme de trois ans[1]. Il décide de se former à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles auprès de Charles Van der Stappen et de Victor Rousseau[3]. Cependant, davantage que les préceptes académiques, Wynants est influencé par les maîtres français Jean-Baptiste Carpeaux, Auguste Rodin et Antoine Bourdelle[1]. En 1902, il remporte — le lauréat étant Rik Wouters — le second prix en composition décorative au concours de l'Académie des beaux-arts de Bruxelles[4]. Ernest Wynants participe, dans la section sculpture, au Salon d'Anvers de 1904, de même qu'au Salon de Bruxelles de 1907[5],[6].

Carrière[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Ernest Wynants est peu à peu essentiellement connu pour ses sculptures en bois aux motifs égyptiens, indiens et orientaux et également pour ses monuments qui évoluent vers un art sans fioritures. Il se consacre également à la peinture, au début et à la fin de sa carrière[3],[1]. Au début du XXe siècle, il devient membre du cercle artistique malinois éphémère (1902-1907) De Distel, fondé par Theo Blickx[7]. Il expose des têtes modelées — selon les dires du critique d'art Sander Pierron — au sentiment pensif, lors du Salon du Sillon à Bruxelles en 1911[8]. En 1913, en qualité de sculpteur, il participe au Salon de Gand, puis en 1916 il expose ses travaux à la salle Giroux à Bruxelles[1].

En 1917, Ernest Wynants expose ses tableaux au Cercle artistique d'Anvers, à une époque où il avait dû, temporairement abandonner la sculpture, en raison des pénuries de la guerre, renoncer à utiliser du plâtre destiné aux statues. Ces tableaux apportent un renouveau dans l'art flamand, par leur tendresse contenue et leur raffinement, plongeant les femmes représentées dans une ambiance mystérieuse[9]. Au printemps 1922, lorsque Ernest Wynants expose à la Biennale de Venise, son style à la fois grâcieux et austère est remarqué. Le critique Charles Bernard voit l'art de Wynants comme : « une fascinante et douloureuse compénétration de spiritualité et d'animalité[10]. »

À partir de 1926, il enseigne à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers, puis, à partir de 1931 à l'Institut National Supérieur des Beaux-Arts en remplacement de Victor Rousseau[3]. Les sculpteurs Albert Meertens, Werner Heyndrickx et Niel Steenbergen figurent parmi ses élèves.

Les années fécondes[modifier | modifier le code]

Dans les années 1930, il rend son art exempt de détails décoratifs pour aboutir à une simplification radicale de ses œuvres. Ses nombreux nus debout, telle la sculpture Méditation de 1936, en témoignent[3]. Il crée la sculpture L'Aviation apposée sur la façade principale du Palais des expositions du Heysel, lors de l'Exposition universelle de 1935 organisée à Bruxelles[11].

Ernest Wynants est le concepteur de la pièce d'un franc en circulation de 1938 à 1952. Il a également réalisé neuf médailles. Invité dans les années 1930 à plusieurs expositions du groupe Nervia qui se donne comme objectif, par son soutien à de jeunes artistes hennuyers de qualité, de valoriser l’art wallon[12]. En 1933, il expose au salon triennal des sculpteurs et peintres gantois[13]. Ses œuvres sont également connues à l'étranger car il participe aussi à des envois aux expositions en Europe, telles l'exposition d'art belge contemporain de Varsovie en 1934[14]. Il réalise, en 1934 également, les quatre piliers en pierre de style art-déco du pont de la place Sainctelette à Bruxelles[15].

Dernières années[modifier | modifier le code]

Après la Seconde Guerre, Ernest Wynants est moins présent sur la scène artistique. Cependant, en , il figure parmi les artistes exposant au Salon de l'art contemporain à Anvers, puis en de la même année, quelques unes de ses figures en bronze sont exposées à la Vierjaarlijkse à Anvers. Edward Thys remarque que son « rythme doux mais robuste est alimenté par un lyrisme géométrique[16] ».

En 1953, à l'occasion de ses 75 ans, une rétrospective de son travail est organisée, puis, il transfère toutes ses œuvres d'art dans sa ville natale de Malines[17]. Le , Ernest Wynants meurt, à l'âge de 86 ans, à Malines[17], où il est inhumé[18].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Dans l'espace public belge et étranger, il existe plusieurs statues d'Ernest Wynants, comme La Mère et l'Enfant (1952) dans la cour de l'hôtel de ville sur la Grand-Place de Malines et le Monument aux morts (1924) au cimetière de Saint-Rombaut. En 1929, il est chargé de créer le monument de la reconnaissance belge envers l'hospitalité suisse à Lausanne, où il crée une statue allégorique imposante[17]. Sa propre maison et ses ateliers ont été détruits par une arme V à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Galerie[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (nl) Rédaction, « Een grot Vlaamse Beeldhouwer - Ernest Wijnants 70 jaar », Het Volksgazet, no 20,‎ , p. 9 (lire en ligne, consulté le ).
  2. (nl) Eric Min, Rik Wouters : een biografie, Anvers, Manteau (édition), , 479 p. (ISBN 978-9-08542-337-9).
  3. a b c et d De Geest 2006, p. 497.
  4. Rédaction, « Résultats des concours », La Réforme, no 152,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  5. Rédaction, « La triennale d'Anvers », Le Patriote, no 228,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  6. a b c et d (nl) « Gratie », sur kunstindestad.be, (consulté le ).
  7. « LFM Cercles artistiques », sur lodewijkmortelmans.be, (consulté le ).
  8. Sander Pierron, « Le salon du Sillon », L'Indépendance belge, no 313,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Gijsen et Marlier 1939, p. 5.
  10. Jean Warmoos, Bibliographie nationale : Charles Bernard, t. 42, Bruxelles, Émile Bruylant, , 928 p. (lire en ligne), p. 7-36.
  11. Diane Hennebert, Bruxelles revisitée, Bruxelles, La renaissance du Livre, , 207 p. (ISBN 9782804606312), p. 173.
  12. Rédaction, « Arts, sciences et lettres », La Nation belge, no 73,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  13. R. Dupierreux, « Expositions d'Art », Le Soir, no 228,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  14. XXX, « Exposition d'Art belge contemporain de Varsovie », Le Soir, no 312,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Quatre piliers du pont place Sainctelette », sur collections.heritage.brussels, (consulté le ).
  16. (nl) Edward Thys, « De Vierjaarlijkse te Antwerpen », Het Volksgazet, no 43,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  17. a b et c Rédaction, « Mort du sculpteur Ernest Wijnants », Le Soir, no 293,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  18. Rédaction, « Nécrologie », Le Soir, no 294,‎ , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
  19. (nl) monlouis, « Ernest Wijnants De drie Gratiën », sur standbeelden.be, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (nl) Marnix Gijsen et Georges Marlier, Ernest Wijnants 1878-1938, Anvers, Anvers Bourse, , 80 p..
  • Joost De Geest, 500 chefs-d'œuvre de l'art belge, Bruxelles, Lannoo, , 510 p. (ISBN 978-2-87386-470-5), p. 497.
  • (nl) Eric Min, Rik Wouters : een biografie, Anvers, Manteau (édition), , 479 p. (ISBN 978-9-08542-337-9).

Liens externes[modifier | modifier le code]